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Accueil du site > Actualités > International > Erdogan : tyran ou despote éclairé ?

Erdogan : tyran ou despote éclairé ?

Fortement critiqué pour ses positions ambivalentes sur le dossier syrien, son autoritarisme grandissant couplé aux couleurs islamistes de son parti, le chef de l'état turc Recep Tayyip Erdogan sorti considérablement renforcé à la suite du putsch militaire manqué le visant dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016 est-il vraiment l'épouvantail qu'on nous dépeint ? 

Le coup d'état avorté et les raisons de la purge

Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016 dés 22 heures profitant de l'absence d'Erdogan alors en déplacement à Marmaris dans le sud-ouest de la Turquie un groupe de militaires putschistes prennent position simultanément devant le palais présidentiel d'Ankara capitale de la turquie, tandis qu'à Istanbul ils bloquent les pont du bosphore et encerclent l'aéroport Atatürk.

Les insurgés font également irruption dans les locaux de la chaine publique TRT et annoncent la réussite de leur objectif uniquement guidé par la volonté de restaurer la démocratie, les droits de l'homme et en finir avec l'autoritarisme du régime d'Erdogan. Ce n'est pas la première fois que la Turquie est en proie a un coup d'état. En effet depuis la création de la république Turque par Moustapha Kemal en 1923, les militaires auto-proclamés gardiens du régime laïc mis en place par le premier président turc ont a plusieurs reprises interféré par la force dans la politique du pays (1960, 1971, 1980, 1997).

Mais en ce jour du 16 juillet 2016, le coup d'état va cette fois-ci échouer. Ayant pris connaissance de ce coup de force ainsi que de la capture du chef d'état major de l'armée turque Huluski Akar par les rebelles Erdogan tente le tout pour le tout. Se dirigeant vers Istanbul, il délivre via l'application facetime un appel vibrant d'encouragement à la résistance au peuple turc retransmis par la chaine CNN Türk. Ce coup de poker est une réussite, une partie des turcs descendent dans la rue et s'opposent aux insurgés avec l'aide des forces de l'ordre restées loyales au régime.

Le coup d'état est avorté et affiche le triste bilan de 260 morts dont 41 policiers et 47 civils sans compter plus de 1000 bléssés. Il s'ensuit alors une reprise en main de l'état turc ainis qu'une sevère répression des putschistes accusés d'etre affiliés a Fetullah Gülen opposant politique vivant aux Etats-unis. Or cette décision est fortement critiquée par les pays occidentaux qui incitent le président turc a faire preuve de modération et respecter les droits de l'homme.

Les putschistes n'ont-ils pourtant pas le sang d'une soixantaines de civils sur les mains ? De plus les purges qui s'ensuivent égalemment montrées du doigt ne peuvent se comprendre qu'en parfaite connaissance de la politique turque. En effet le Feto,parti de Fetullah Gülen est une veritable conférie religieuse composée de milliers de membres dont certains occupant des postes clés au sein de la justice, de la police,de l'éducation, de la presse ou de l'armée. A l'intar des frères musulmans en Egypte ils constituent un véritable "état dans l'état" avec une parfaite hierarchie, administration,de nombreux biens immobiliers ainsi qu'une forte influence chez plusieurs couches sociales.

C'est ce qui a poussé Erdogan a purger les insitutions turques de ces éléments jugés dangereux d'autant plus que leur chef Fetullah Gülen est réfugié aux Etats-Unis pays qui n'a pas fortement critiqué la tentative de coup d'état et surtout n'est pas intervenu pour l'empêcher alors que la Turquie membre de l'Otan abrite des bases possédant des dizaines d'armes nucléaires.

Pourquoi le peuple a-t-il soutenu Erdogan ?

Plusieurs raisons expliquent la ferveur et l'entoushiasme populaire dont jouit l'actuel président turc.

Tout d'abord sur le plan politique il a contrairement a son ancien homologue égyptien Mohamed Morsi réussi a museler et mettre au pas l'armée véritable institution qui s'immiscait comme nous l'avons vu dans la politique turque et détournait une partie des richesses a son profit. Il incarne égalemment un chef d'état fort, courageux qui s'est affiché en véritable défenseur de l'islam dont il n'hésite pas a proclamer les valeurs dans un pays fortement laÏc mais où comme dans la plupart des pays musulmans en ce début du XXI ème siecle le religieux fait un retour fracassant. Il soutient publiquement les palestiniens, dénonce le laxisme et la soumission des autres pays musulmans.

Mais au-delà de ce côté conservateur il se présente également comme démocrate musulman, sollicitant a plusieurs reprises l'entrée de la turquie dans l'union européenne et affiche un bilan économiue et social plutot positif avec une lutte contre la corruption ayant porté ses fruits et une croissance économique de 7% en 2017.

Il prône également par des discours populistes un état puissant, fier de ses racines turques et méfiant à l'égard de certains groupes de la minorité Kurde dont le parti PKK accusé d'être un parti terroriste et qui fait l'objet de nombreuses critiques de la part du gouvernement d'Erdogan. D'autant plus que dans le conflit syrien qui n'est rien d'autre qu'une lutte entre les 2 puissances régionales que sont l'Arabie Saoudite et l'Iran, les principaux adversaires de Daesh sont les kurdes d'Irak et de Syrie soutenus par Washington dont le but est bien évidemment la création d'un état kurde autonome sur les ruines d'une partie des états syriens et irakiens dont veut se préserver à tout prix Erdogan.

 

En conclusion Erdogan a on ne peut le nier renforcé sa position de leader charismatique et profité du coup d'état manqué pour neutraliser ses opposants comme il l'avait fait quelques années plutot pour l'armée et fut présenté comme une véritable révolution démocratique alors que le monde musulman est souvent essentiellement marqué par la préeminence de cette dernière qui outrepasse largement ses fonctions premières.

Fier de son bilan économique et social plutot positif ainsi que de son image de leader et défenseur du monde musulman, protégé par la présence de la Turquie dans l'Otan et ses relations rapprochées avec la Russie, son autoritarisme et ses intérêts semblent converger avec ceux du pays.

Ce nouveau césarisme (soutient populaire combiné à un pouvoir fort) à la turque, est semble-t-il bien parti pour durer.

 


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36 réactions à cet article    


  • Christian Labrune Christian Labrune 29 janvier 2018 15:49

    Ce nouveau césarisme (soutient populaire combiné à un pouvoir fort) à la turque, est semble-t-il bien parti pour durer.
    ...................................................................... ................
    à l’auteur,
    Le modèle d’Erdogan, depuis le début, paraît être Mussoli. Mêmes attitudes bravaches et ridicules à la tribune, même populisme propre à séduire les masses crétinisées par la propagande. Le fascisme devait être l’avenir de l’Italie.

    Le IIIe Reich, surgissant du même moule, devait durer mille ans. C’était très optimiste.

    Il se pourrait bien que l’entreprise contre les Kurdes fût le commencement de la fin pour le Mussolini des Turcs. Il finira bientôt comme le Frère Morsi.

     


    • Marius Marius 29 janvier 2018 16:46

      @Christian Labrune

      Bonne analyse, c’est vrai qu’il y a des points commun avec Mussolini.Néanmoins Erdogan a plusieurs avantages de taille qui le rendent quasiment intouchable sur le plan extérieur : la Turquie est membre de l’Otan, possède une armée puissante et est quoique l’on en dise sur le papier en tout cas une démocratie (pluralisme des partis, droit de vote ect...).

      Enfin sur le plan intérieur il est sorti considérablement renforcé grâce au coup d’état avorté et bénéficie d’un ange soutient populaire.Malgré son offensive contre les turques,realpolitik oblige je ne vois pas les occidentaux tenter de le mettre a mal.

    • Christian Labrune Christian Labrune 29 janvier 2018 23:46

      @Marius
      Je suis bien obligé de me faire les objections que vous formulez.

      Drôle de démocratie quand même, celle d’un peuple qui applaudit à l’arrestation des journalistes d’opposition, à la mise à pied des fonctionnaires un peu dissidents et à la décapitation de l’élite militaire !

      Mais c’est précisément ça, le fascisme : dans les grandes messes nazies à Nüremberg, le peuple allemand paraissait extrêmement content, et il parut tout à fait disposé à se sacrifier à son Führer jusqu’à l’entrée des troupes soviétiques dans Berlin. Les Italiens vénéraient aussi leur Duce, même si cela peut nous paraître incompréhensible.

      Ce qui fait prendre conscience aux peuples de l’horreur des dictatures, ce n’est jamais au fond le caractère odieux de ce type de gouvernement, mais seulement l’effondrement des résultats économiques. C’est le chômage des jeunes en Iran, et la misère économique du peuple, qui provoquera la chute du régime. Les premières années d’Erdogan ont correspondu à des améliorations économiques. Il semble que cela commence à se tasser. Il serait souhaitable qu’il n’y ait pas à attendre quarante ans, comme en Iran, pour atteindre le point de rupture.

      Si les Américains et les Russes parvenaient à se mettre d’accord (ne parlons pas des Européens qui n’y comprennent rien) il leur serait assez facile de favoriser l’effondrement de ces deux régimes pourris. Mais de l’instabilité qui en résulterait, que pourrait-il sortir ? Le monde moderne, me semble-t-il, crève d’un manque d’audace.


    • Marius Marius 30 janvier 2018 01:18

      @Christian Labrune
      Si vous auriez lu la première partie de l’article vous auriez compris que cette vague d’arrestations et de licenciement vise les membres d’une confrérie religieuse dont le chef a l’etranger a tenté un coup d’eta qui a causé plusieurs morts civils et policières.


      Alors oui la méthode d’erdogan est sans doute un peu violente mais dans des situations extraordinaires on utilise des moyens extraordinaires Surtout quand les membres de cette confrérie occupant des postes clés,corrompent,s’entraident et agissent comme dans « un état dans l’état » pour reprendre la formule de Richelieu qui a eu le même problème avec une secte protestante.



    • Christian Labrune Christian Labrune 30 janvier 2018 12:18

      @Marius
      Les gülénistes représentent une tendance de l’islam qui n’a pas beaucoup de rapport avec celle qu’Erdogan est en train d’essayer d’imposer. Les gülénistes ont cessé de soutenir Erdogan quand il a commencé à vouloir appliquer strictement le type de politique défini par Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans.

      Si les gülenistes étaient au pouvoir en Turquie, nous trouverions cela inacceptable, trop éloigné de la tradition laïque instituée par Atatürk, mais le système d’Erdogan est bien pire, et ce n’est pas un hasard si ce salaud a si longtemps soutenu un Califat qui venait de mettre en oeuvre les théories de Sayied Qutb, lesquelles radicalisent en justifiant et systématisant l’usage de la violence, celles d’al-Banna.

      Je compare régulièrement Erdogan à Mussolini à cause de ses postures ridicules, mais je pourrais tout aussi bien le comparer à Hitler. Ce que vous dites de la répression organisée par Erdogan après la tentative de coup d’état pourrait tout aussi bien s’appliquer à la nuit des longs couteaux en Allemagne à la fin de juin 34. Vous nous auriez peut-être expliqué qu’il fallait bien que le chancelier se débarrassât de ceux qui l’avaient soutenu jusque là et devenaient désormais un obstacle à l’application de sa politique.

      La seule chose qu’on puisse vouloir pour des crapules de cet acabit, c’est leur disparition pure et simple.


    • Alren Alren 30 janvier 2018 13:09

      @Christian Labrune

      Vous avez raison de comparer Erdogan à Mussolini plutôt qu’aux despotes éclairés du XVIIIe siècle, telle la grande Catherine en Russie ou Frédéric le Grand en Prusse.

      Ces souverains, amis de philosophes français, Voltaire et Diderot, un déiste et un athée, n’ont pas mis, à la différence d’Erdogan, le religion en avant pour moderniser leur pays mais à son inverse la Raison et les progrès de la science !

      En Turquie comme en Iran (et en Algérie plus modestement), les soutiens au cléricalisme musulman sont les couches les moins éduquées de la population, celle de campagnes reculées, en Turquie, l’Anatolie.

      Ces régimes seront certainement durables car cette intolérance obscurantiste s’auto-entretient : les enfants en héritent de leurs parents qui la leur transmettent avec zèle.


    • velosolex velosolex 30 janvier 2018 14:04

      @Marius
      Une pantomime de démocratie. Il n’a suffit à quelques professeurs de participer à une manifestation, ou de signer une pétition pour se retrouver au mieux chasser de l’administration. 

      Même Mussolini n’aurait pas osé. 
      Je ne vais pas faire dans l’euphémisme. Ce type est une canaille, un paranoiaque de la même veine que Staline. Dieu merci la Turquie n’est pas rentré dans l’UE...Quand à l’OTAN, il devrait en être viré...Bien sûr il est soutenu par une fange de la population turque, en surfant sur le nationalisme, dans un pays qui n’a jamais fait le deuil de sa grandeur et de son influence passée....Poutine est un joueur d’échec, Erdogan, un joueur de dames...Il pousse ses réfugiés Syriens devant lui ;.Pas sûr que cela marche longtemps. L’important est donc de donner à la syrie une stabilité. Erdogan bien sûr préférera entretenir le désordre, qui rapporte à ces manœuvres. 
       D’une certaine façon, les embûches que traversent l’Europe peuvent être comme pour le Brexit une occasion de se définir. C’est dans la contestation des idées, en philosophie, souvent , qu’on se construit une opinion. Et en politique une direction. Sa dernière idée, fumeuse, d’attaquer les kurdes, risque de plonger son pays dans un bourbier, type les malouines par la junte militaire argentine..Même causes, qui étaient liées à la politique intérieure, et qui ont amené la chute d’un des pires régimes du vingtième siècle. On retrouve en Turquie la même folie inquisitrice qu’à l’époque des généraux argentins, où le moindre mot de travers la première dénonciation vous emmenez dans les géodes de la sinistre école de marine, voir pire. 

    • Emin Bernar Emin Bernar 29 janvier 2018 15:50

      ni tyran, ni despote !

      élu !

      • zak5 zak5 29 janvier 2018 16:06

        @Emin Bernar
        que peut bien dire élu quand des opposants, des journalistes, des juges.... sont mis en taule pour leurs idées qui ne sont pas les idées de votre champion l’islamiste Erdogan ? 

        Hitler a était élu vous savez

        donc tyran et despote élu


      • JC_Lavau JC_Lavau 29 janvier 2018 16:09

        @zak5. Tu oublies les journalistes simplement zigouillés.


      • Christian Labrune Christian Labrune 29 janvier 2018 23:57

        Hitler a était élu vous savez
        ...................................................................... .........
        @zak5

        Cela me rappelle ce qu’on entendait dans les media après le coup d’état d’al-Sissi : Morsi avait été « démocratiquement » élu (par un quart du corps électoral). Il fallait donc, au nom du principe démocratique, lui laisser achever sont mandat. Une trentaine d’églises coptes avaient déjà été incendiées, il en restait encore beaucoup. Au terme de son mandat, les Coptes qui sont les plus anciens habitants de l’Egypte et qui furent majoritaires jusqu’au XIVe siècle se seraient vus condamnés, très démocratiquement, à la valise ou au cercueil.

        Et vous faite bien de rappeler le cas d’Hitler devenu chancelier en 33.

        Erdogan, c’est le même cas de figure que Morsi : on se fait élire démocratiquement et ensuite, on élimine les institutions démocratiques : La solution, c’est l’islam, le tout-islam, c’est-à-dire un totalitarisme odieux qui n’a rien à envier aux deux précédents qu’on a déjà vaincus.


      • Marius Marius 30 janvier 2018 01:25

        @Christian Labrune
        Morsi était un président élu démocratiquement.Vous ne comprenez pas à quel point l’armée en tant qu’insitition est haï dans les pays musulmans (Algérie,Égypte,Turquie...).Sous prétexte de « préserver la démocratie » ils interrompent les élections,opèrent dés coup d’état et cela bien souvent pour préserver leurs privilèges et empêcher le développement du pays.


        Ils sont d’ailleurs soutenues par des puissances extérieures qui redoutent les dirigeants un peu trop indépendant comme ce fut le cas pour le pauvre Allende.Pour un vrai démocrate l’armée doit rester à sa place.Bien évidemment cela serait inconcevable que l’armée opère un coup d’état en occident et certains ici seraient les premiers à s’en émouvoir.Mais tant que c’est dans les pays du tiers monde laissons faire après tout c’est pour leur bien n’est-ce pas ? 

      • Marius Marius 30 janvier 2018 01:25

        @Christian Labrune
        Morsi était un président élu démocratiquement.Vous ne comprenez pas à quel point l’armée en tant qu’institution est haï dans les pays musulmans (Algérie,Égypte,Turquie...).Sous prétexte de « préserver la démocratie » elle interrompt les élections,opère des coups d’états et cela bien souvent pour préserver ses privilèges et empêcher le développement du pays.


        Elle est d’ailleurs soutenue par des puissances extérieures qui redoutent les dirigeants un peu trop indépendant comme ce fut le cas pour le pauvre Allende.Pour un vrai démocrate l’armée doit rester à sa place.Bien évidemment cela serait inconcevable que l’armée opère un coup d’état en occident et certains ici seraient les premiers à s’en émouvoir.Mais tant que c’est dans les pays du tiers monde laissons faire après tout c’est pour leur bien n’est-ce pas ? 

      • Christian Labrune Christian Labrune 30 janvier 2018 09:38

        @Marius
        Les exemples de l’Irak et de la Lybie montrent bien que, quand bien même on pourrait souhaite la démocratie pour certains pays qui ne la connaissent pas, on ne peut pas l’imposer de l’extérieur sans risquer de tout foutre en l’air, surtout quand, à mi-chemin du processus, comme l’avait fait Obama en Irak, on retire les troupes d’un pays qui est encore loin d’être pacifié.

        Il y aurait beaucoup à dire sur le cas de l’Egypte : la dictature de Morsi avait créé une situation bien pire que celle du régime précédent : on allait tout droit vers la république islamique. Il fallait donc à tout prix soutenir le coup d’état d’Al-Sissi qui, sans rétablir la démocratie (la police égyptienne ne fait pas dans la dentelle) donnait un coup d’arrêt aux exactions des islamistes. Au lieu de cela, durant plusieurs années, les aides économiques des Etats-Unis auront été partiellement suspendues, obligeant le régime à trouver d’autres soutiens, particulièrement du côté de l’Arabie et des Russes, ce qui n’était pas une évolution souhaitable.

         Je trouve très drôle que sur AgoraVox un grand nombre de décérébrés admirent Poutine qui est assurément un dictateur, et puissent en même temps ne pas voir que le régime actuel en Egypte est une « démocrature » du même type. Or, la démocratie, dans un pays comme la Russie, serait probablement possible : les opposants actuels s’en réclament et la plupart sont très hostiles à toute forme de totalitarisme. Ils ne sont évidemment pas des religieux fanatiques et ne visent pas une forme de dictature d’une autre sorte.

        En Egypte, il y a bien une opposition libérale qui peut légitimement se plaindre d’un autoritarisme d’état qu’elle subit, mais il me semble qu’elle ne représenterait pas grand chose en face des islamistes dans le cas d’élections tout à fait libres. La plupart des articles d’un auteur comme el-Aswany, à la fin de l’ère Moubarak, se terminaient par cette formule : « la solution, c’est la démocratie », retournant le slogan bien connu des Frères musulmans : « la solution, c’est l’islam ». Or, la démocratie en Egypte aura produit sans délai l’islam le plus fanatique, et tout le monde se souvient que le pauvre el-Aswany, donnant une conférence à l’Institut du Monde arabe à Paris après les événements de la place Tahrir, avait failli se faire écharper par un public composé quasi exclusivement de Frères musulmans. Il avait fallu l’exfiltrer d’urgence par une porte dérobée.Le régime d’al-Sissi, qui ne l’enchantait certes pas, lui apparaissait alors comme un moindre mal. Je ne sais pas où il en est aujourd’hui. A la même époque, al-Sissi posait qu’il n’y aurait pas de démocratie possible en Egypte avant vingt ans. C’est plutôt désespérant, mais il serait difficile d’affirmer le contraire.

        On peut très bien comparer la dictature d’Ergogan avec celle de Morsi, mais pas avec celle d’al-Sissi, laquelle n’est pas islamiste et s’efforce tant bien que mal d’empêcher les exactions contre les Coptes et de contenir le terrorisme en provenance de la bande de Gaza ou du Sinaï. Si le régime autoritaire actuel de l’Egypte tombait, c’est toute la région qui s’enfoncerait dans le chaos, et ce serait la renaissance immédiate du Califat.


      • antiireac 29 janvier 2018 16:16
        Erdogan : tyran ou despote éclairé ?
        Sûrement un dictateur doublé d’un salaud .

        • JC_Lavau JC_Lavau 29 janvier 2018 16:51

          @antiireac. Lui mort, la Turquie continuera d’être en délicatesse avec la définition d’elle-même.

          L’islam est un parasite qui bouffe le cerveau, et ne laisse rien.
          Il y a bien une classe moyenne et entrepreneuriale, mais à l’islamisme elle n’oppose que son pragmatisme et son égoïsme. Pas à la hauteur des problèmes.
           
          Et en Syrie, le pillage des usines continue, alimente la contrebande turque :

        • Marius Marius 30 janvier 2018 01:12

          @JC_Lavau
          Au contraire si vous regardez plus haut dans l’histoire vous sauriez que « l’islam sensé parasiter le cerveau » a été la composante fondamentale de brillante civilisation tel l’empire abasside et Bagdad capitale des sciences au IX eme siècle ainsi que le califat ommeyade et Cordoue au X eme siècle sans compter les merveilleuses cités du Caire et de Samarcande.


          Tandis que pendant ce temps là,Londres,Amsterdam ou Paris n’etaient que villes ternes,pauvres en proie au fanatisme religieux et aux guerres.

          La roue de l’histoire tourne tout simplement...

        • Christian Labrune Christian Labrune 30 janvier 2018 09:53

          Sûrement un dictateur doublé d’un salaud .
          @antiireac
          Je suis entièrement d’accord.

          J’avais regardé l’article sans voir un titre qui a failli me faire avaler mon cigare tout allumé. La notion de « despote éclairé » nous vient de la philosophie des Lumières, laquelle regardait l’obscurantisme religieux comme la pire des calamités. Le despote éclairé, pour nos philosophes des lumières, s’efforçait de faire profiter son pays des progrès de la science et des techniques, et gouvernait en se souciant d’abord, quoique d’une manière autoritaire lorsqu’il s’agissait de combattre le fanatisme religieux, de la res publica.

          S’il faut ajouter un adjectif au mot « despotisme » lorsqu’on parle d’Erdogan, il faudrait parler d’un despotisme obscurantiste. Version sunnite de la théocratie iranienne.

          Dans l’ordre du despotisme, c’est bien ce qu’on peut concevoir de pire. Dans une autre intervention, j’évoque al-Sissi qu’on peut en revanche à bon droit considérer, lui, comme un despote éclairé exerçant les même pressions sur al-Azhar que bin Salman sur les oulémas, luttant contre le terrorisme et s’efforçant, par une politique de grands travaux, de redresser l’économie du pays.


        • Christian Labrune Christian Labrune 30 janvier 2018 10:14

          La roue de l’histoire tourne tout simplement...
          ------------------------------------------------------------
          @Marius
          Eh bien oui, vous le dites vous-même : les choses ne sont plus du tout ce qu’elles ont pu être. C’est qu’on ne saurait évidemment comparer l’islam des Abbassides à l’islam actuel !

          La fin de la civilisation islamique commence avec l’empire ottoman. Après le XIIe siècle, en gros après Averroès, le monde islamique ne produira plus grand chose, il se fossilisera. La décomposition intellectuelle de l’empire ottoman s’accélère très vite après Lépante, en 1571. L’Europe, cinquante ans après cela, connaîtra la grande révolution scientifique galiléenne. Le monde islamique qui avait été à la pointe des sciences à l’époque de la splendeur de Bagdad et de Cordoue, mais qui refusera même l’imprimerie pendant quatre siècles, restera tout à fait étranger et même hostile à ces avancées décisives de la civilisation.

          Songez que durant le règne de Louis XV, à l’époque de nos philosophes des Lumières, Mohammed ben Abdelwahhab, dans le fond de l’Arabie, met au point la plus obscurantiste des « réformes » de l’islam qu’on appellera le wahhabisme, et qui ne sera pas pour rien, près de trois siècles plus tard, dans la naissance du Califat.

          Le monde islamique actuel en est au point où se trouvait l’Europe lors de la grande révolution scientifique du milieu du XVIIe siècle, qui aura fait prévaloir le rationalisme sur l’obscurantisme religieux. Quelques signes d’une évolution positive se font jour, mais il faudra encore bien des années avant que les musulmans, partout, soient sortis du religieux et entrés dans la civilisation du XXIe siècle. 


        • VICTOR Ayoli VICTOR Ayoli 29 janvier 2018 16:52

          Ce coup d’État, ça pourrait ressembler à une franche rigolade s’il n’y avait eu près de 300 morts et, surtout, une répression terrible qui mène ce pays redoutable vers un régime dictatorial. Si les putschistes ont voulu stopper la dérive islamiste d’Erdogan et son autoritarisme, c’est raté. Leur action brouillonne conforte plutôt le pouvoir autocratique de ce mégalo qui se rêve en sultan d’un Empire ottoman ressuscité ! Leur action manquée suite à la descente dans la rue des partisans d’Erdogan semble prouver, au contraire, que celui-ci bénéficie d’un large soutien populaire – ce qui est vrai puisqu’il a été élu démocratiquement.

          D’après les images qu’on nous a montrées, les foules descendues dans la rue contre les troufions putschistes étaient surtout composées d’hommes, jeunes, souvent barbus. Bref, la frange radicale, islamiste du pays. Ça ne fait pas un soulèvement populaire global.

          Ce putsch ressemble à une embrouille menée par des incompétents, par les Pieds Nickelés du coup d’État ! Parce qu’en matière de coups d’État, l’armée turque a pourtant un indéniable « savoir-faire » ! Si bien que si l’on n’est pas trop naïf, on peut légitimement penser que ce putsch d’amateurs a été téléguidé par le pouvoir, organisé par quelques officiers manipulés à leur insu par Erdogan, réalisés par quelques milliers de troufions pas très motivés. S’ils avaient vraiment voulu, les putschistes seraient allés, avant tout, arrêter Erdogan qui était en vacances au bord de la Méditerranée, à Gokcek. Au lieu de ça, ils ont fait vrombir quelques avions dans le ciel d’Istanbul, ont envoyés quelques chars d’assaut sur les ponts et devant l’aéroport et fait diffuser un communiqué à la télé. L’autre, comme s’il s’y attendait, a téléphoné à une chaîne de télé privée, comme par hasard pas occupée par les Pieds Nickelés, et appelé ses partisans à descendre dans la rue au moyen de son téléphone portable. Mort de rire ! Ça pue la manip bien huilée !

          Mais enfin, il y a eu tout de même 260 morts. Mais est-ce que ça peut arrêter un dictateur, 260 morts ? Au contraire, ça donne de la crédibilité au putsch. Et c’est ce qu’on appelle dans le langage fleuri des « puissants » des dommages collatéraux… Maintenant, l’islamiste Erdogan a les coudées franches pour détruire toutes les avancées laïques d’Atatürk. Celui-ci, fondateur de la Turquie moderne, laïque, avait fait de l’armée la garante de la Constitution et de la Laïcité. Erdogan veut effacer tout ce qui reste de son illustre prédécesseur. Il a mené une purge gigantesque dans tout ce qui pouvait lui résister. L’armée est épurée comme il dit, de même que la magistrature. Ne restent que les officiers de son bord (montrant d’ailleurs leur incompétence dans leurs attaques contre les Kurdes de Syrie) et les magistrats qui lui font allégeance. Les autres sont embastillés par le fait du prince (enfin, du sultan), en attendant d’être passés par les armes, puisque ce grand démocrate envisage de rétablir la peine de mort. Quant à la presse, celle qui a le droit de s’exprimer est obligatoirement sous la coupe du pouvoir. Les journalistes les plus critiques sont tous en taule…

            Espérons que les évènements actuels vont définitivement stopper cette ineptie monstrueuse que serait l’entrée de la Turquie – et de ses 80 millions de musulmans – dans l’E.U.

          Erdogan yok taman !


          • velosolex velosolex 30 janvier 2018 19:07

            @VICTOR Ayoli
            Bonne analyse. Erdogan surfe actuellement sur l’islamisme, comme il y a 50 ans pas mal de potentats le faisaient avec le marxisme, C’est ce qui fédère actuellement, rassure les campagnes affolées par la mondialisation, et d’autant frustrées de s’être fait refusés par l’UE..

            .Là, l’Europe est responsable, du moins ses technocrates. Ils n’auraient jamais du tergiverser de façon interminable depuis 50 ans, définir avant tout le projet européen, et sa carte...
            Mais là on touche justement là le talon d’Achille de l’Europe. Des marchands qui ne voient pas plus loin que leurs intérêts immédiats, et la mise en concurrence des peuples pour faire du profit, en délocalisant..
            C’est ce qui explique en grande partie le boom économique de la Turquie, qu’elle comptait bien potentialiser en étant état membre, avec sans aucun doute un projet de leadership politique..
             Le rêve de l’empire ottoman a été réactivé par Erdogan. Le nationalisme Turque ne date pas d’hier. Il suffit d’évoquer le sort des arméniens pour s’en apercevoir. D’une façon générale, les pays qui ont des problèmes avec leur passé, faisant soi dans l’amnésie, l’oubli, le mensonge où le déni sont dans cette fibre nationaliste, et sont prêts à la raviver davantage si on leur demande des comptes....
            Il suffit de voir actuellement les Polonais à l’ouvrage. 
            Mais il y a certainement le même clivage entre istambul et la campagne, qu’entre Téhéran et la province à l’époque du Shah. 

          • Franchounet 29 janvier 2018 18:40

            Vous avez raison  : Erdogan est un despote éclairé (? ??!!!...) par son islam radical et sa mégalomanie : il rêve de ressusciter l’empire islamo-turc après avoir éliminé toute tendance démocratique, laïque, s’inspirant de l’Occident (comme il l’appelle lui-même) et ses rivaux islamistes de type Gülen.

            Pour le moment, il sait très bien naviguer entre l’Otan et la Russie, profiter des opportunités données par le coup d’Etat (qu’il soit réel ou faux) et par la guerre en Syrie (soutien islamiste radical, élimination de toute opposition dont les Kurdes : militaires, civils, députés, journalistes, fonctionnaires, enseignants, juge, politique, médias), et de la menace d’invasion des réfugiés en UE pour exiger « l’indemandable » à l’UE. Ce guignol a, actuellement, un atout énorme : une grande partie de son peuple, comme d’autres énergumènes auparavant.

            • Marius Marius 29 janvier 2018 19:01

              @Franchounet

              En effet quelque soit l’avis que l’on a sur le personnage,il faut reconnaître qu’il a un flair politique hors du commun,sachant parfaitement naviguer entre l’otan dont il est membre et la Russie.Il se présente aussi comme champion de l’iskam avec ses fréquentes incartades avec Israël et a réussi a museler ses opposants en particuliers les militaires qui ont la fâcheuse tendance de se mêler de l’ordre politique dans les pays du monde musulman.

              Nous assistons sûrement a la naissance d’un empire néo-ottoman.

            • Odin Odin 29 janvier 2018 21:47

              Faire un bilan géopolitique au sujet de la Turquie est très difficile en raison du manque d’informations réelles.

              Ma vision est peut-être erronée mais elle est simple :

              Au début (en 2011) la Turquie, membre de l’OTAN, souhaitant devenir membre de l’U.E. avec une armée super puissante dans la région a suivi les directives de Washington (sionisme) pour décapiter Damas afin de concrétiser le plan «  Oded Yinon  » (Israël du Nil à l’Euphrate) avec le démantèlement de l’Irak et de la Syrie pour la création d’états ethniques fantoches.

              Erdogan, à cette période, a même facilité le commerce du pétrole de Daesh, et comme Israël, a servi de base arrière à Daech, en plus de dézinguer un avion russe.

              Le revirement d’Erdogan résulte du changement de la donne sur le terrain avec la participation de la Russie au côté d’Assad et des réussites militaires sur Daesh que l’on connaît.

              Erdogan, sachant que le plan « Oded Yinon » ne pouvait plus se réaliser en raison des résultats de l’intervention de Poutine, a retourné sa veste pour s’allier à la Russie et à la Chine, sachant que Washington avait perdu.

              Ainsi, la Turquie va pouvoir participer à la manne financière de la route de la soie et bénéficier de retours économiques supérieures à l’entrée de la Turquie dans l’U.E.

              Le problème est que Washington ne peut se permettre de perdre ses bases militaires en Turquie, pour des raisons géostratégiques,

              Le futur proche risque de nous plonger dans un nouveau désordre géopolitique pour la réhabilitation de ce putain de plan « Oded Yinon ».. 


              • Jonas Jonas 29 janvier 2018 21:53

                ’islam dont il n’hésite pas a proclamer les valeurs dans un pays fortement laÏc"

                La Turquie n’est pas un pays laïc.
                - les imams sont salariés de l’État turc et les Mosquées relèvent directement du premier ministre
                - les cours d’Islam sont OBLIGATOIRES à l’école élémentaire, et de la nourriture halal est servie dans les cantines scolaires
                - dans la Constitution turque, il est INTERDIT de critiquer l’Islam (peine de prison)
                - sur les pièces d’identité turque, votre Religion est mentionnée
                - les Églises Catholiques n’ont pas de reconnaissances légales (le catholicisme n’est pas reconnue comme religion officielle)
                La Turquie autrefois berceau du Christianisme avec ses milliers d’Églises, persécute les Chrétiens : population des Chrétiens 25 % en 1900, aujourd’hui.... 0,1%
                Tenter de convertir un musulman au Christianisme est passible de 9 ans de prison.


                • Marius Marius 30 janvier 2018 01:05

                  @Jonas

                  La Turquie est bel et bien un pays laïc.La laïcité est inscrite dans la constitution turque.Quant à l’enseignement religieux il est supervisé par l’état.

                  Il faut faire très attention à la nature de ce terme qui est tout comme la démocratie défini de façon différente dans les pays où il est appliqué.Les États-unis par exemple sont un pays laïc et néanmoins le président lorsqu’il est investit doit jurer sur la bible.


                • Jonas Jonas 30 janvier 2018 08:08

                  @Marius « La Turquie est bel et bien un pays laïc. »

                  Comment un pays laïc peut-il distribuer de la viande halal dans ses cantines scolaires ?
                  Comment un pays laïc peut-il financer ses mosquées et salarier ses imams ?
                  Comment un pays laïc peut-il inscrire votre religion sur votre pièce d’identité ?
                  Comment un pays laïc peut-il envoyer en prison un chrétien qui a converti un musulman à l’Islam ?

                  -----------------------------------------
                  « Les États-unis par exemple sont un pays laïc et néanmoins le président lorsqu’il est investit doit jurer sur la bible. »

                  Les États-Unis suivent les rituels maçonniques, ils ne sont pas laïcs.


                • zygzornifle zygzornifle 30 janvier 2018 08:46

                  c’est un dictateur comme beaucoup de présidents , on en a un qui se révèle jour après jour .....



                    • Crab2 30 janvier 2018 11:01

                      Ne pas soutenir les kurdes contre le tyran Erdogan ou l’inquisition musulmane, c’est trahir l’esprit des lumières

                      Femmes kurdes, yézidis et syriaques pour réaliser, dans ces régions du monde, une force militaire, féministe et politique – suite :

                      http://laicite-moderne.blogspot.fr/2016/03/femmes-kurdes-yezidis-et-syriaques.html



                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 janvier 2018 11:59

                          Marius, César (La forge de lourmarin), Guy Friedlingstein, décès le 7 octobre 1983. Naissance de Poutine le 7 octobre,... Areva. La treizième Tribu. LES KHAZARS,....La cavaliers de la VOLGA,....


                          • zygzornifle zygzornifle 30 janvier 2018 14:50

                            et les potes du despote ? personne n’en parle


                            • Crab2 31 janvier 2018 10:02

                              Ne pas soutenir les kurdes contre le tyran Erdogan ou l’inquisition musulmane, c’est trahir l’esprit des lumières

                              Femmes kurdes, yézidis et syriaques pour réaliser, dans ces régions du monde, une force militaire, féministe et politique – suite :

                              http://laicite-moderne.blogspot.fr/2016/03/femmes-kurdes-yezidis-et-syriaques.html


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