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Accueil du site > Tribune Libre > Trouver l’âme soeur = recherche de boulot ?

Trouver l’âme soeur = recherche de boulot ?

Avec des sites de rencontre online (comme Meetic) qui prennent chaque jour plus d’ampleur, on peut légitimement se demander si la recherche de l’être aimé(e) ne se professionnalise pas de plus en plus en s’apparentant désormais à une recherche d’emploi : nous postulons pour un poste à pourvoir, celui de petit ami...


La recherche de l’âme soeur : une quête professionnalisée ? Nous avons de moins en moins de temps pour chercher et des difficultés grandissantes à trouver et, parallèlement, il y a de plus en plus de célibataires...

Alors pour trouver la femme ou l’homme qui nous convient, il faut mettre une offre en ligne en lui donnant une visibilité maximale, de la même façon que nous déposerions une offre pour louer un appartement ou pour un poste vacant. Et sur le marché du célibataire, il est également important d’avoir un bon CV. Une photo attirante est un préalable indispensable, mais les études, les centres d’intérêt et la petite annonce qui doit synthétiser le tout sont aussi primordiaux. Bien penser à utiliser des mots-clés et de l’humour de façon à retenir l’attention des candidat(e)s et à multiplier ses chances en mettant son annonce à plusieurs endroits, sur plusieurs médias si possible (télé, presse, afin d’élargir sa cible). Une fois toutes ces premières obligations remplies, on peut se mettre à chercher de manière active la personne idéale sur le marché touffu et concurrentiel des célibataires.

Pour faire le tri, rien de plus simple : il suffit de rentrer les critères adéquats (âge, taille, ville...) puis de consulter ensuite les passions de la personne retenue pour voir si elle peut convenir. Si tel est le cas, un premier entretien par internet s’impose, histoire de valider qu’elle a bien le profil pour convenir au poste. Après plusieurs échanges online et par MSN, si la personne a donné satisfaction, il est temps de la convoquer à un entretien d’embauche, dans un endroit décontracté mais avec des gens autour tout en se ménageant une possibilité de fuir en cas de mauvaise surprise. Comme lors de tout entretien de recrutement, les deux premières minutes sont les plus importantes : pas le droit à l’erreur, il faut faire tout de suite bonne impression. Les mains moites sont éliminatoires... Il faut paraître sûr de soi mais pas trop, être bien habillé mais pas trop, et laisser parler l’autre mais pas trop...

Il est important de montrer son extrême motivation lors de ce vis-à-vis ("tu es encore plus belle que je ne l’imaginais"...) tout en montrant qu’on a bien le profil pour le poste ("je suis également un fan de cinéma ! Eh oui, je suis quelqu’un d’attentionné et de romantique").

Il peut être judicieux de parler de son expérience professionnelle passée en mettant en avant les leçons qu’on en a tiré : "oui, j’ai passé deux ans avec elle et j’ai bien compris qu’il est important de toujours rester à l’écoute de l’autre".

Sachez enfin qu’un bon niveau d’anglais n’est pas nécessaire sauf si vous voulez recruter à l’étranger et qu’il faut savoir dissimuler certains défauts qui peuvent s’avérer rédhibitoires ("non, je t’assure, je n’aime pas le foot").

En conclusion, on se rend bien compte que cette recherche de la personne idéale se professionalise pour le meilleur et pour le pire : la part de hasard dans les rencontres s’amenuise, les rencontres sont moins naturelles, très orientées (on sait pourquoi l’autre personne nous parle, il n’y a pas d’ambiguités...). Néanmoins, cette lame de fond a son utilité : nous ne pouvons le nier à en regarder le nombre grandissant de couples dans notre entourage qui se sont rencontrés sur des sites de rencontre.

Bonne chance dans vos recherches !


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13 réactions à cet article    


  • Denis (---.---.82.38) 10 avril 2007 11:06

    Article humouristique, peut-être à son insu, qui démontre la « marchandisation » de toute chose dans notre société de consommation beaucoup trop matérialiste.


    • (---.---.129.190) 10 avril 2007 12:40

      Verrons-nous alors un jour certain se plaindre de discrimination à l’embauche après s’être pris un râteau ? smiley


      • aquad69 (---.---.100.34) 10 avril 2007 13:19

        Bonjour Sam,

        merci de votre article ; c’est un sujet important, et dont on parle très peu.

        Ayant fréquenté meetic il y a quelques années, je me souviens en effet avoir eu cette impression : les premières rencontres laissaient plus une impression d’entretien d’embauche qu’autre chose.

        Mais l’on a aussi parfois le sentiment que sur ces sites les gens cherchent avant tout une « histoire d’amour », romantique ou de cul, cad plus une consommation, que la rencontre de l’autre...

        Cordialement Thierry


        • troll (---.---.82.129) 10 avril 2007 13:54

          quand on voit comment un voiture chere attire les gens, on ne peut pas etre etonne de cette situation...


          • panama (---.---.198.59) 10 avril 2007 14:36

            Et alors ? Désolé, ça a toujours été comme ça ! Il faut toujours donner une bonne image de soi si on veut séduire, non ?

            Et « Les histoires d’amour finissent mal, en général » nous disaient les Rita Mitsuko


            • fred (---.---.20.123) 10 avril 2007 17:25

              Les sites de rencontres ne sont qu’un leure ... il ne faut pas se méprendre, il y a autant de chance de rencontrer quelqu’un dans sa supérette ou sa boulangerie de quartier que sur internet... Ce qu’il faut (et d’ailleurs ce qu’il fait souvent défaut)... c’est l’attention que chacun porte aux autres dans notre monde égoiste de consommation.

              Les femmes ne veulent pas être des objets de consommation, les hommes non plus , mais les voila enfermés tous deux dans des catalogues de personnalités.

              Restez ouverts, soyez attentif, la personne qui vous regarde dans le métro veut peut être vous parler ...

              Il n’y a jamais eu autant de moyen de comunication que maintenant mais certainement jamais autant d’égoisme, de solitude, de célibataires...

              L’illusion de la communication internet des personnes qui discutent des nuits entière avec des australiens , mais qui ne connaissent aucun de leur voisin ...

              Si vous voulez un monde meilleur oubliez la matrice et la pillule rouge.... c’est la pillule bleue la meilleure smiley


              • paul (---.---.34.79) 10 avril 2007 18:18

                En France les femmes sont majoritaires mais elles ont 90 ans donc les sites de rencontre sont le dernier espoir


                • cyrkar (---.---.89.20) 10 avril 2007 18:19

                  Tout à fait d’accord avec toi fred. Comme d’habitude, ce n’est pas l’outil qui importe mais la façon dont on l’utilise. Or tu as tout à fait raison. Il existe aujourd’hui un nombre incalculable de moyens de (soi-disant) communication et jamais autant de personne sont ou se sentent seules. La quantité n’a jamais remplacé la qualité, mais nous sommes indubitablement dans une société de la quantité. Tout est devenu objet de consommation et de « création de richesses ». L’amour, les sentiments sont donc rentrés dans la danse et je crois que c’est très grave, car ce qui s’achète, et quelque soit le prix, n’a pas de réelle valeur autre que matérielle.


                  • rodofr (---.---.234.114) 11 avril 2007 01:31

                    Les sites de rencontres pullulent à une vitesse inimaginable. Pour le meilleur comme pour le pire. Mais là n’est pas mon propos car comme toujours dans ce genre de révolution numérique, les uns se distinguerons des autres et le public, saura reconnaître les siens. Ce qui pose problème est la carte d’identité virtuel du sujet. De celui ou celle qui doit remplir certaines conditions sous peine de ne pas être vu où sélectionné par une personne. Et à ce jeu, on voit bien qu’on frise une sorte de duplicité à l’échelle mondiale, nourrit par la bonne foi de ceux qui recherche l’âme soeur, mais conditionnés par les critères qu’imposent le virtuel. Ma réflexion est donc la suivante, qu’en est-il de ceux, toujours plus nombreux qui ont une vie qui n’a rien d’extraordinaire, qui sont au chômage, malade, l’imagination faible, ou qui souhaite une sorte d’anonymat salvateur etc ; doivent -ils quand même s’inventer une vie, par le truchement de quelques clics internet, et sinon, au risque de paraître fade et non sélectionnable ! Ne va-t-on pas vers une crise majeure du sujet face au virtuel et à ces conditions fictives, impératif nécessaire, pour que le flux promotionnel de votre vie circule soit lu et peut-être faire naître un désir chez celui ou celle, qui elle-même, se pose en victime, dans cette attente virtuelle d’une soif conditionnée, elle aussi. Il y a pas longtemps, un village en Italie faisait la promotion de ses atouts en vantant un internet interdit, telle une pureté originelle retrouvée. Ce que je ne crois pas vraiment. Mais on voit bien qu’ici où là, des bataillons sont à réinventer, pour que l’oubli de soi, une sorte d’espace hors des grilles de lecture numérique puisse enfin exister, histoire de se réapproprier le mystère d’une rencontre. Un sorte de disparition virtuelle en quelque sorte !


                    • (---.---.13.144) 11 avril 2007 12:32

                      iL n’y a certes pas que des personnes à imagination faible, malades ou au chômage. la tricherie en tout genre est de rigueur. Ce moyen de communication est minable, il n’a pour seul but que d’attirer « les psychosés » d’internet. Vous savez ça se soigne !


                    • wired (---.---.92.11) 11 avril 2007 10:38

                      Les nouveaux moyens de communications sont surtout des pis aller pour masquer au final notre incroyable égoisme et vacuité...


                      • Sylvain Poirier Sylvain Poirier 11 avril 2007 18:27

                        Je suis écoeuré par cette manière dont le monde regarde comme des sous-hommes et abandonne à se faire traire l’argent (au nom du « l’amour n’a pas de prix ») par ces mafias des agences matrimoniales plus ou moins douteuses au prix exorbitant, ou par ces sites de rencontres mal conçus et au prix tout aussi injuste en comparaison du prix de revient (même s’il est certes moins exorbitant que les agences matrimoniales classiques) les gens qui, n’ayant pas eu la chance de gagner à la loterie du destin, sont obligés d’avoir recours à des techniques spécialisées pour tenter de mettre fin au calvaire dont ils sont victimes par la négligence de la société.

                        Bien sûr il n’y a rien de plus romantique que de gagner le gros lot au matin de sa vie en trouvant son âme soeur au coin d’une rue sans l’avoir cherchée et en arrivant aussitôt à faire connaissance. Et il y a des gens qui arrivent ainsi à gagner le gros lot. Et ils croient que ça les autorise à mépriser ceux à qui le destin n’offre pas les mêmes privilèges, en prétendant que chacun devrait absolument persévérer à attendre son lot de cette même loterie au nom du fait que certains ont bien été « capables » d’y trouver leur bonheur, et que qui n’arriverait pas à gagner son bonheur à la même loterie n’en serait pas digne. Au nom de quoi ?

                        Au nom du fait que de trouve l’âme soeur par la loterie du destin est sûrement une option beaucoup plus spirituelle que de déployer pour cela une quelconque méthode de recherche, étant donné le vrai sens du concept de spiritualité que j’ai expliqué ici.

                        Pour ma part, j’ai passé un temps considérable à chercher l’âme soeur en dehors d’internet, et je trouve cela une des choses les plus absolument anti-romantiques qui se puissent concevoir :

                        Pour faire des rencontres sans l’aide d’internet, il faut sortir et aller quelque part, même si a priori on n’a rien à y faire. Si a priori on a quelque chose à faire de bien dans la vie, encore faut-il que d’abord ça soit une occasion de rencontrer un grand nombre de gens, autrement dit ni une activité solitaire dont l’utilité ne passerait pas par une rencontre directe, ni une activité de relation directe avec un cercle de gens réduit et fixe, sinon, poubelle. Ensuite, il faut que parmi les gens ainsi rencontrés il y ait des personnes du bon sexe, de la bonne tranche d’âge, et dont beaucoup soient encore célibataires, sinon poubelle là encore, il faut inventer quelque chose d’autre à faire, qui fasse rencontrer une grande population du type qui convient, même si c’est absurde, qu’on n’en a pas la vocation... Déjà, voilà une drôle de normalité sociale que les adorateurs du destin exigent de la part des célibataires en recherche.

                        Ensuite : admettant donc qu’on ait trouvé quelque chose à faire donnant l’occasion d’y rencontrer des gens qui pourraient convenir et ne pas perdre totalement son temps. Oui mais quand on a quelque chose à faire, il n’est pas facile de s’arrêter pour aller aborder la personne qui peut nous plaire. Cela peut être incongru, mal poli. Et la personne qui nous intéresse peut tout aussi être occupée, en train de discuter avec d’autres. Comment commencer la conversation ? Qui se croit obligé d’être correct et aimable n’aura aucune chance de franchir cette étape. Ensuite, la personne risque de n’être pas célibataire et à cause de cela, ne pas du tout envisager une nouvelle relation ; ou tout simplement ne pas être intéressée. Un rateau de plus à se prendre, après du temps perdu à lui tourner autour, à moins qu’après avoir tourné autour de quelqu’un les évènements nous fassent perdre de vue la personne sans aucune chance de la retrouver ni même de savoir si une chance aurait pu exister, si elle aurait été intéressée et qu’il aurait suffit de faire ceci ou cela pour ne pas la laisser filer. Ainsi on risque d’en garder des remords toute sa vie. Seuls les plus gros fonceurs sans scupules peuvent sortir victorieux de ce genre d’épreuves à la con.

                        A cela s’ajoute encore le fait que quelqu’un peut avoir certains critères de sélection qui font que dans une population donnée il y a moins de gens qui lui conviennent qu’à d’autres, par exemple tout simplement parce qu’il est moins « normal » que d’autres. Etre obligé de voir passer les gens hors internet dans l’espoir de trouver quelqu’un de compatible, peut s’avérer démentiellement compliqué, une perte de temps incommensurable ; alors qu’avec internet, la sélection peut être plus automatique et donc rapide, permettant de prendre rendez-vous et donc de rencontrer plus rapidement une personne ayant enfin une chance même incertaine de convenir (au lieu d’en rencontrer 1000 qui n’en ont évidemment aucune).

                        Et dire qu’il y a tans de gens qui au nom des bonnes manières et du romantisme totalitaire veulent forcer leurs semblables à traîner leur vie sans internet dans une telle misère de l’errance solitaire sans fin où les gens les plus aimables ne sont pas du tout ceux qui auront le plus de chances, contrairement à ce qu’on prétend !

                        Voir les analyses que j’ai développées autour de ce thème sur mon site : mon texte sur le célibat comporte en bas de page la liste des liens vers mes autres pages présentant des compléments d’explications.

                        Bon allez un petit lien ailleurs en passant : je tombe par hasard sur une plainte au sujet des méthodes de drague, pour ne pas parler du fameux et terrible Fastseduction.com.

                        Enfin, s’il y a des gens qui en sont restés au dogme que l’internet serait nécessairement le monde de ce qui est virtuel donc faux, je signale que mon projet de révolution par des logiciels sur internet qui apporterait une nouvelle solution plus efficace que les sites de rencontres actuels au problème de la prise de contacts pour rencontres amoureuses, résoudra aussi ce problème de la confiance et de la garantie d’authenticité des informations, rendant l’internet plus fiable que le monde extérieur (alors qu’il l’est certes moins maintenant). Annoncer cela ainsi peut sembler incroyable, il faut lire et méditer les détails de ma solution pour voir comment cela peut effectivement marcher.

                        En conclusion, ma position est celle-ci : ne pas daigner offrir à l’amour des outils de réalisation comparables à ceux qui ont fait leurs preuves avec les marchandises, ce n’est pas, comme tout le monde croit, en respecter vertueusement sa virginité, mais c’est au contraire le laisser ignoblement périr dans la misère.


                        • Le bien-pensant 24 avril 2007 17:05

                          L’amour c’est un contrat précaire à période d’essai bien longue... Et nombre de gogos espèrent décrocher la bonne planque !

                          Et puis si certains (et surtout certaines !) sont capables (coupables ?) de fréquenter plusieurs personnes, très peu sont ceux qui ont plusieurs boulots !

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sam18

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