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Accueil du site > Tribune Libre > Ceux qui peuvent changer l’Europe et ceux qui font des discours tous (...)

Ceux qui peuvent changer l’Europe et ceux qui font des discours tous les cinq ans…

Tous veulent changer l’Europe mais il ne suffit pas de faire de beaux discours. Les députés français représentent 10% du total et pour changer l’Europe il faut appartenir à une coalition majoritaire… Depuis quarante ans beaucoup font de beaux discours et ne peuvent rien changer …rien. Les informations qui suivent vont déplaire mais elles sont factuelles

Les coalitions possibles au parlement européen enterrent les illusions du débat

Quoi que puissent voter les Français les jeux sont faits…

Les 8 groupes politiques européens et l’articulation entre eux n’est pas évidente. Au niveau des formations européennes, les clivages existants ont une certaine logique de fond.

 

Le PPE (droite, LR Bellamy) sera majoritaire (25% des députés) et il poussera à la tête de la commission le conservateur bavarois Manfred Weber. Si le PPE existe encore, on le doit en grande partie au mérite personnel de Weber. Sans sa diplomatie discrète mais efficace, il y a longtemps que les Belges se seraient empoignés avec les nationaux-conservateurs hongrois. il est farouchement partisan des frontières ne veut pas rompre avec Orban . . Manfred Weber soutient qu’il disposera des suffrages des leaders PPE du continent, dont Angela Merkel et Viktor Orbán, deux personnalités aussi dissemblables que possible et pourtant toutes deux étiquetées PPE. Au-delà même de sa personne, il défend l’idée d’un basculement démocratique des institutions européennes vers un régime parlementaire. « Il faut que les gens aient le sentiment que leur vote aux européennes soit pris en compte et que le programme du candidat parvenu en tête soit le contrat de gouvernement de la prochaine Commission », plaide-t-il. Rien ne le garantit dans les traités. Les chefs d’État et de gouvernement doivent seulement « tenir compte » des élections pour proposer au Parlement européen de valider le président de la Commission.

« J’ai fait un tour d’Europe avant de lancer cette campagne et j’ai écouté les gens, lance Manfred Weber devant un parterre de journalistes et de cadres du PPE. Ce que je veux leur proposer, c’est une Europe autour de trois piliers. Une Europe forte, intelligente et aimable. » Une Europe capable de protéger les frontières extérieures des flux migratoires indésirables

Weber sait que Macron veut sa peau et espère enlever au PPE les partisans de Junker et les ramener à Vestager . Le PPE peut lui trouver des alliés plus à droite avec le CRE (8% des députés mais pas de représentants en France, le CRE sera plus puissant si les conservateurs britanniques restent).

La liste Bellamy peut changer l’Europe à la condition d’avoir des députés sérieux comme Danjean …

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L’ALDE (libéraux , centristes) est le seul groupe fédéraliste et ultra libéral (12% des députés) ; Il accueille le modem, l’Udi de Lagarde et demain la bande à Loiseau

Faire de l’Europe le chef de file mondial de la protection de l’environnement

Rendre la mondialisation positive pour tous

Faire de l’Europe le chef de file mondial de la protection de l’environnement

Rendre la mondialisation positive pour tous

La figure dominante est Margrethe Vestager, commissaire à la concurrence, celle qui a refusé la fusion siemens Alstom. Ainsi en Votant Macron on vote pour Vestager à la tête de la commission et pour l’ultra libéralisme ..

Et l’on sait déjà qu’Emmanuel Macron refuse le système parlementaire et jouera sa propre carte face à Weber. Issue d’un petit pays comme le Luxembourg, Vestager pourrait tirer les marrons du feu…

Emmanuel Macron est détesté en Europe et tout ce qui viendra de lui sera rejeté.

Cette fois, le désaccord entre Paris et Berlin s’est affiché au grand jour, Emmanuel Macron et Angela Merkel n’étant pas parvenus à trouver un compromis lors de leur traditionnelle entrevue bilatérale à leur arrivée à Bruxelles. Celle-ci fut d’ailleurs inhabituellement brève : moins d’une demi-heure.

Faute d’accord préalable avec la chancelière allemande, le président français s’est ensuite retrouvé très seul autour de la table du Conseil. Selon une source officielle européenne, seuls les dirigeants belge, espagnol, luxembourgeois et maltais ont ainsi défendu son idée de ne pas reporter la date du Brexit au-delà du 21 juin, dix-sept autres Etats membres de l’UE, l’Allemagne en tête, plaidant pour une extension longue, jusqu’au 31 décembre, à l’instar de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, et de Donald Tusk, celui du Conseil.

Au final, si les Vingt-Sept se sont accordés sur la date du 31 octobre, la réunion de mercredi a surtout donné l’image d’un M. Macron très isolé, Mme Merkel ayant, à l’inverse décidé de surjouer sa complicité avec la première ministre britannique, Theresa May, allant jusqu’à l’aborder, hilare, un iPad à la main, au tout début de la réunion…

Affirmer que Loiseau peut changer l’Europe est un déni des rapports de force au parlement européen, Macron joue un rôle de repoussoir.

Les écologistes au point mort

Dès lors, c’est l’aile gauche du Parlement européen qui ressortirait affaiblie du prochain scrutin. Malgré les bons résultats des partis écologistes lors d’élections locales en 2018, des intentions de vote en hausse en Allemagne, en Lituanie et en Belgique, ainsi que de quatre potentiels nouveaux députés tchèques (selon Politico), le groupe des Verts/Alliance libre européenne (Verts/ALE) ne parviendrait toujours pas à dépasser la barre des 7% des sièges au Parlement européen (entre 43 et 46 sièges).

Avec de mauvais résultats dans les pays de l’Est, en Espagne et en Suède, les écologistes pourraient même accuser un léger recul par rapport à la mandature précédente.

 

Les socialistes en chute libre

L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D), elle, chuterait à environ 19% des sièges (entre 132 et 137 sièges), contre 25% aujourd’hui.

En Italie également, le Parti démocrate diviserait par deux son résultat. Une déroute similaire à celle du SPD en Allemagne, qui souffre depuis plusieurs années de son alliance avec la CDU.

Enfin, les victoires des partis socialistes espagnol, portugais, finlandais et suédois ne suffiraient pas à combler le vide laissé par le départ des 20 eurodéputés britanniques du Parti travailliste. Mais les travaillistes peuvent rester et alors…

le candidat pour ce poste du côté des sociaux-démocrates est le Néerlandais Frans Timmermans.

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L’extrême gauche ne progresse pas

Profitant relativement peu de la situation délétère des socialistes, le groupe de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NGL) stagnerait de son côté à environ 7% des sièges du futur Parlement européen

L’une des plus nettes poussées au sein de ce groupe devrait être celle de La France Insoumise,

Yannick-Jadot-et-Benoît-Hamon

 

PAS D’UNITE CHEZ LES EUROSCEPTIQUES

 

Marine Le pen et Nicolas Dupont-Aignan ont abandonné l’idée de quitter l’Europe, ils parlent de la changer mais … avec qui ?

Les Italiens de Salvini sont pour le libre échange avec la Chine et les souverainistes de l’est défendent le système des travailleurs détachés.

L’Europe des nations et des libertés (ENL) et l’Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) pourraient représenter à elles deux près de 15% des eurodéputés pendant la prochaine mandature, contre 10% actuellement.

 

Porté par les scores du Rassemblement national en France (21% des voix selon les derniers sondages) et de la Ligue de Matteo Salvini en Italie (qui pourrait quasiment quintupler son nombre d’eurodéputés), l’ENL passerait ainsi de 4,5 à près de 9% des sièges au Parlement européen, soit l’équivalent d’une soixantaine de sièges.

 

De son côté, l’ELDD pourrait d’occuper de 5 à 6,5% de l’assemblée (contre 5,5% actuellement), soit entre 36 et 46 sièges. La forte progression du Mouvement 5 étoiles, qui partage le pouvoir avec la Ligue en Italie, pourrait ainsi compenser le départ des 20 élus britanniques actuels. Mais selon Politico, il n’est pas certain que les députés du M5S rejoindront à nouveau l’ELDD pour la prochaine législature. Le média, qui crédite le parti italien de 26 sièges, l’a en effet extrait de ce groupe. Dans ce cas de figure, l’ELDD n’occuperait plus qu’une petite vingtaine de sièges.

Marine Le Pen ne peut compter sur un rapprochement avec les pays de l’est, la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie sont plus proches de Manfred Weber pour peu que le PPE se débarrasse de ses macronistes luxembourgeois.

Les Italiens jouent leur carte, ils s’entendront avec le RN sur l’immigration mais pas sur le reste. Ils ne sont pas protectionnistes et joue l’ouverture sur la Chine, l’Italie sera le cheval de Troie de la Chine et des produits chinois.

RN et Dupont-Aignan ne veulent plus quitter l’Europe et seront donc soumis aux règles européennes, Asselineau a raison de leur rappeler que ces politiques sont incompatibles avec ces règles. AJOUTONS QU’IL N’Y A PAS ET IL N’y aura pas de majorité pour changer ces règles et que personne n’acceptera un déficit budgétaire. Les partis souverainistes de l’est ont dénoncé les déficits de Salvini.

La gauche et les écolos sont dans une course échevelée aux positions les plus extrémistes et les plus démagogiques .

Tous écolos ! Alors que le problème majeur est en la matière celui des centrales à charbon (Pologne, Allemagne)et que le reste revient à pisser dans un violon.

 

Pour beaucoup il s’agit d’imposer à l’Europe ce qui ne marche pas en France. Qui à part nos gauchos veulent d’un smic en Europe ? Ils appellent ça l’Europe sociale mais personne n’en veut !

Qui en Europe veut d’une Europe fédérale ? le groupe minoritaire ALDE. Les Allemands en rien encore et ils ne sont pas seuls !

Cela fait un demi-siècle que les élections européennes sont l’occasion pour certains de parler d’une nouvelle Europe plus inclusive dont personne ne veut en dehors de l’hexagone et du Benelux ; J’offre un merle blanc à celui qui me démontrera le contraire. L’Europe « puissance » est une escroquerie si on veut la faire à 27. Une bonne partie ne compte que sur l’Otan et l’alliance américaine, elle n’achète que des armes américaines …

 

FRANCE2017-VOTE

 

Pas d’indépendance sans politique sérieuse : les précédents historiques

 Le problème, c’est que la souveraineté ne passe pas par des discours mais par l’indépendance économique et en dehors de Carrayon (liste Bellamy) il n’y a aucun candidat compétent capable de parler de politique industrielle.

Lors de son retour au pouvoir en 1958, le général de Gaulle est naturellement préoccupé de conforter l’indépendance de la France ; celle-ci ne peut être effective si le pays reste obligé de quêter l’argent auprès d’autrui.

 

Il définit lui-même très clairement dans ses Mémoires d’espoir les buts de sa politique qui sont « la puissance, l’influence, la grandeur », mais aussi « ce degré relatif de bien-être et de sécurité que pour un peuple, ici-bas, on est convenu d’appeler le bonheur ». Et il conçoit l’économie comme la « base » matérielle permettant d’atteindre ces buts. Dans ces conditions, la notion économique maîtresse qui guidera l’action du général de Gaulle sera l’expansion parce que c’est elle qui permet d’atteindre à la fois « la puissance, l’influence, la grandeur » et « ce degré relatif de bien-être et de sécurité ».

 

L’idée dominante à l’époque, partagée par la plus grande partie du personnel politique, de l’administration et du monde économique était que l’économie française ne supporterait pas la concurrence étrangère et que l’on assisterait à un déferlement de produits étrangers, allemands en particulier en raison de la supériorité supposée de l’industrie allemande sur l’industrie française, qui conduirait donc à des fermetures d’entreprises et à l’explosion du chômage.

 

Ce fut une révolution que de prendre le contre-pied de cette opinion dominante et d’appliquer le traité de Rome, ce qui assurera le départ de la construction européenne et montre combien l’image d’un général de Gaulle anti-européen est injuste et inexacte. C’est sous l’influence des idées libérales – et hétérodoxes par rapport à la pensée unique protectionniste de l’époque – de Jacques Rueff que le général de Gaulle décida de cette orientation capitale de sa politique économique. C’est donc tout naturellement à Jacques Rueff, assisté d’un comité d’experts, qu’il confia la tâche de proposer un ensemble de mesures permettant de préparer l’ouverture de l’économie française. Ces mesures furent adoptées et mises en œuvre par le gouvernement du général de Gaulle à la fin de 1958.

 

 

Les leçons

 

La première, c’est que la vérité ne se trouve pas nécessairement du côté du plus grand nombre et que les élites, souvent prisonnières d’une pensée unique, peuvent se tromper lourdement.

La seconde, c’est qu’il n’y a pas de bonne politique économique sans pouvoir fort dont l’action soit fondée sur une vision globale de l’économie. Par pouvoir fort, nous n’entendons évidemment pas un pouvoir autoritaire, mais un pouvoir disposant d’un large soutien populaire, par conséquent assuré de sa durée, dont l’horizon et les préoccupations ne se limitent pas aux quelques mois qui le séparent de la prochaine élection et qui ne craint donc pas de prendre des mesures contraires aux intérêts de telle ou telle catégorie de citoyens, mais conformes à l’intérêt général du pays. De même, disposer d’une vision globale de l’économie, c’est établir une stratégie d’ensemble de son action sans la borner à n’être qu’une suite de réactions, plus ou moins heureuses, aux événements qui surviennent.

La troisième leçon que nous pouvons tirer du plan de Gaulle – Rueff, c’est que, s’il n’y a pas de progrès économique sans ordre – ordre dans les finances publiques, ordre dans la monnaie –, l’ordre ne doit pas être recherché pour lui-même, mais comme une condition mise au service de l’expansion. Ce qu’il y a en effet de remarquable dans le plan de Gaulle – Rueff, c’est que face à une crise financière et monétaire extrêmement grave, ses auteurs ne se sont pas contentés, comme l’auraient fait des hommes ne possédant pas leur envergure, de prendre des mesures permettant de parer au plus pressé en sacrifiant l’expansion, mais qu’au contraire, ils ont cherché le moyen de résoudre la crise financière et monétaire tout en promouvant l’expansion de l’économie française. Appliquant la maxime fameuse de Lyautey « Ne jamais dire ou chaque fois qu’il existe une chance de pouvoir dire et », ils n’ont pas choisi entre l’expansion ou la stabilité, mais ont voulu à la fois l’expansion et la stabilité.

 

Le général de Gaulle entend donc respecter, dans la conduite de la politique économique, les principes d’une gestion rigoureuse : préférer l’effort à la facilité, ne pas dépenser plus que l’on ne gagne, prévoir autant que possible les dépenses à venir, toutes ces règles de vie « domestiques » se transposant aisément au plan macro-économique.

 

Assurer le vote du budget en temps utile, projeter sur plusieurs années les engagements dans le cadre de lois-programmes, cantonner puis faire disparaître le déficit budgétaire, privilégier les financements basés sur une épargne longue et éviter les facilités de la création monétaire, autant de lignes de conduite dont l’adoption en 1958 tranche avec des pratiques trop longtemps tolérées.

Le plan de stabilisation de 1958 est en effet d’abord une « opération vérité » . Il suppose, pour porter tous ses fruits, un respect durable des grands équilibres.

Pour être pleinement efficaces, les mesures prises dans le cadre du plan de réforme de 1958 doivent être prolongées par une action à long terme, dans tous les domaines de la politique économique.

 

 LA RUPTURE CHIRAC SEGUIN ET LA MODERNISATION DE LA FRANCE

 La suppression de l’autorisation préalable de l’inspecteur du travail pour un licenciement est une réforme Séguin de 86 comme les premières formes d’annualisation.

Au final, Philippe Séguin se heurte à François Mitterrand sur les réformes les plus emblématiques de la rupture – l’autorisation administrative de licenciement et le temps de travail -, qu’il refuse d’avaliser par la voie d’ordonnances. « On en a plaisanté », notait le ministre, qui a recouru, chaque fois, à la loi, après négociations avec les partenaires sociaux. Quand la rupture est socialement accompagnée, ça passe. Quand elle n’est pas négociable, ça casse. Philippe Séguin a poursuivi le traitement social – en proclamant que « l’objectif n’est plus le plein-emploi productif »

 

la loi du 23 juillet 1987 de Philippe Séguin ouvre l’apprentissage à tous les diplômes et titres homologués de la voie professionnelle et technologique, du CAP à l’ingénieur et consacre ainsi l’apprentissage comme un système de formation à part entière.

 

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/14/philippe-seguin-ministre-modele-de-la-rupture-par-michel-noblecourt_1291620_3232.html#dpwZ0Hd0ucTxkhKA.99

 

On se souvient de la campagne contre le traité de MAASTRICHT, Seguin a mené la campagne du non et il avait raison. Juppé et Dupont Aignan travaillaient ensemble à l’époque, comme Mélenchon ils ont voté oui pour donner la même monnaie à la Grèce et à l’Allemagne.

http://www.leparisien.fr/magazine/grand-angle/secret-de-candidat-l-europhilie-inavouable-de-nicolas-dupont-aignan-21-04-2017-6867792.php

 

Pour autant, faire de Séguin un antieuropéen est une caricature. Il pensait que l’Europe ne pouvait être seulement un marché, encore moins une technocratie, mais une construction politique permettant une Europe sociale qui protège ses entreprises et ses salariés. Il se situe clairement dans le sillage du général de Gaulle qui, dès 1952, avertissait : « On ne fera pas l’Europe si on ne la fait pas avec les peuples et en les y associant. Or, la voie que l’on suit est complètement différente. Les peuples n’y sont pas ».

 

Or, dès son fameux discours du 5 mai 1992, Séguin nous avertissait : « Il est bien temps de saisir notre peuple de la question européenne. Car voilà trente-cinq ans que le traité de Rome a été signé et que d’Acte unique en règlements, de règlement en directives, de directives en jurisprudence, la construction européenne se fait sans les peuples ».

 

Au cœur de son combat pour une Europe des nations et des peuples, ce dernier a tout de suite estimé que la monnaie unique présentait un danger supplémentaire. Le traité de Maastricht allait mettre les nations, donc les peuples sous tutelle, ce qui lui était insupportable en sa qualité de républicain et de démocrate.

 

Sa critique sur le traité de Maastricht portait sur deux points essentiels : aggraver le déficit démocratique accumulé au fil des années, au lieu de tenter de commencer à le résorber, et prévoir un mode de gestion et des objectifs contradictoires pour la monnaie unique. On faisait en effet découler la politique économique du monétaire quand le raisonnement aurait dû être inverse.

 

SEGUIN ENTERINE Le CHOIX DES Français et entame un combat pour rendre viable la zone euro, jamais il n’envisagera que la France puisse quitter l’Euro

 

Philippe Séguin : « Une fois de plus, il nous faut considérer le monde tel qu’il est et non tel qu’on voudrait qu’il soit. Et dans ce monde-là, ce que la France peut apporter de plus précieux à l’Europe, c’est de trouver en elle-même assez d’énergie et de volonté pour devenir un contrepoids, pour équilibrer les forces en présence, pour peser lourd face à l’Allemagne, sinon pour faire jeu égal avec elle. Que la crise de notre État providence appelle de profondes réformes, je serai le dernier à le contester. Que cette modernisation, faute de courage politique, soit imposée par les institutions communautaires, voilà qui me semble à la fois inquiétant et riche de désillusions pour notre pays. Le meilleur service que nous pouvons rendre à l’Europe, c’est donc de nous engager résolument sur la voie du redres­sement national, c’est de restaurer la cohésion nationale et l’autorité de l’État. »

 

Qu’ai-je dit ? D’abord que j’étais un européen convaincu et exigeant, comme l’était le général de Gaulle, et ce depuis que je suis entré en politique. Ensuite, que le traité de Maastricht était un bien médiocre document, et qu’il le reste, mais qu’ayant été approuvé par le peuple il doit être mis en oeuvre, notamment à travers l’instauration de la monnaie unique. Enfin, qu’il serait criminel et dangereux de construire l’avenir de notre continent sur ce seul traité qui manque singulièrement de souffle politique, sauf à limiter la politique au respect de grands équilibres confiés à d’éminents techniciens.

 

Voilà pourquoi j’ai souhaité une initiative politique franco-allemande pour sortir de l’ensablement.

 

Je ne renie aucunement les principes qui m’ont conduit à me prononcer contre le traité de Maastricht, mais que le débat référendaire sur Maastricht s’est terminé le 20 septembre 1992, à 20 heures. Et qu’à 20 heures, il y a une nouvelle situation qui a été créée. Et qu’il faut en tirer les leçons. Nous avons perdu, il y a bien longtemps, la bataille d’Azincourt, notamment en raison de l’absence de fair-play des Anglais ce jour-là. Je le regrette, mais c’est ainsi. Telle sera ma conception de la démocratie et de la République. Au demeurant, nombreux aussi sont ceux qui m’ont parfaitement compris. On a ainsi écrit que l’ambition que j’avais de l’Europe n’était pas compatible… avec l’esprit réel de Maastricht…

 

Je pense que les opinions publiques sont prêtes à accepter les sacrifices qu’on leur demande à condition qu’on leur explique à quoi ils servent.

 

Il est vrai que, de toute façon, il faut lutter contre les déficits car nous sommes dans une situation qui devient intolérable »

 

En 1996 il propose de créer un pôle politique pour l’euro ( le programme actuel de Fillon) :

 

« Si on veut sauver le projet de monnaie unique, il va falloir que nous fassions aujourd’hui ce qui aurait dû être entrepris alors, il va falloir que nous mettions en place enfin l’initiative politique qui, seule, peut justifier, permettre, fonder le passage à une monnaie unique européenne.

 

Quelle initiative ? Fidèle à son projet, réinjecter du « politique » là où il n’y a plus, selon lui, que de la « technique », il a plaidé pour que les « gouvernements » ne laissent pas aux Banques centrales et à la Commission de Bruxelles ­ « organisme de fonctionnaires désignés par leurs gouvernements » ­ le soin de décider seules de l’avenir de leurs économies. « S’il y a accord politique initial de la France et de l’Allemagne sur ces bases (…) alors nous pourrons concevoir de conduire ensemble notre convergence économique et de passer ainsi à la monnaie unique », a-t-il lancé, venant ainsi applaudir la récente annonce, par Jacques Chirac, d’une initiative de relance commune de Paris et Bonn.

 

Mais il y avait JUPPE

Les relations entre Jacques Chirac et Philippe Séguin ne seront jamais simples mais les deux hommes ont en commun un grand réalisme politique, qui finit toujours pas aplanir les passions.

Entre eux il y a Alain Juppé et « le plus caractériel n’est pas celui qu’on croit »…

S’il faut en croire JEAN LOUIS DEBRE, Juppé favorable à BALLADUR aurait négocié son ralliement à Chirac en échange de Matignon et de la présidence du RPR.

Certains amis d’Alain Juppé ont estimé que le Premier ministre n’aurait jamais dû supporter l’institution, entre Chirac et Séguin, d’un déjeuner du mardi.

Pour être emporté, Philippe Séguin a aussi de vraies patiences. Meurtri de n’être pas choisi par Chirac, il a désormais théorisé qu’il serait difficile de construire sur les ruines d’Alain Juppé. En 1997 c'est la triste conclusion de l’impasse Juppe, la dissolution que refusait Séguin, la victoire de Jospin.

 

La bobocratie détruira Séguin, je me souviens du traitement que lui firent les média pour faire élire Delanoé à Paris.

 

Au cours des années 2000 Séguin, réfugié à la Cour des Comptes, se fait le partisan de réformes structurelles radicales sur l’analyse des causes du mal français. Ainsi a-t-il critiqué « l’absence de politique budgétaire à moyen terme et un défaut de vision ». Inquiet des risques de dégradation sous l’effet de la remontée des taux d’intérêt, et dubitatif sur la faisabilité d’un programme gouvernemental reposant sur des hypothèses macro-économiques « très favorables », Seguin fustige les ventes d’actifs de l’Etat dès lors qu’elles « sont utilisées pour le camouflage des déficits ». Pour assurer « un redressement durable des finances publiques », il a proposé d’agir sur le rétablissement des comptes de la sécurité sociale via de « nouvelles dispositions », les marges de productivité offertes par les technologies de l’information, la maîtrise des dépenses d’intervention. 

http://www.lemonde.fr/societe/article/2006/06/14/philippe-seguin-fait-une-lecon-de-rigueur-au-gouvernement_783347_3224.html#pIwZslj2WcGkpx0D.99

 


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13 réactions à cet article    


  • Drugar Drugar 13 avril 2019 15:34

    "Tous veulent changer l’Europe mais il ne suffit pas de faire de beaux discours. Les députés français représentent 10% du total et pour changer l’Europe il faut appartenir à une coalition majoritaire… Depuis quarante ans beaucoup font de beaux discours et ne peuvent rien changer …rien. Les informations qui suivent vont déplaire mais elles sont factuelles« 

    Cela fait également quarante ans que LR, anciennement UMP, anciennement le RPR est au parlement européen et propose »une autre Europe« . Et que s’est-il passé depuis 40 ans ? Et bien la même chose que pour tous les autres partis qui proposent »une autre Europe«  : rien ! Et ce ne sont pas les tambouilles politicardes d’alliances avec Pierre, Paul ou Jacques qui vont changer quoi que ce soit à cet état de fait.

    Qui plus est, vous oubliez de préciser que le pouvoir effectif du parlement européen est quasi nul ! Il semblerai que votre espoir réside dans la nomination de tel ou tel commissaire européen. Mais Les commissaires européens ne servent absolument pas les intérêts de leur pays de rattachement, et encore moins l’intérêt des populations, intérêt des population qui n’est d’ailleurs pas le même d’un pays à l’autre.

    Vous proposez donc de »changer l’Europe", reconnaissant implicitement que l’UE ne fonctionne pas. Mais avant de faire cette proposition, répondez à cette simple question : Pourquoi l’Union Européenne est-elle comme est, et pas autrement ?

    Le constat d’échec total étant fait, reconnus par toutes les mouvances politiques, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par l’extrême centre, il ne reste qu’une seul solution viable et raisonnable : Le FREXIT — UPR.FR


    • Ouallonsnous ? 13 avril 2019 18:39

      @Drugar

      « il ne reste qu’une seule solution viable et raisonnable : Le FREXIT — UPR.FR »

      Car il nous importe d’abord de changer la racaille aux manettes de la France pour la changer,la France, l’Europe en tant qu’Ueuropéiste, on s’en tape, il n’y a que Positronic et ses « aliénés » pour ne pas le voir !


    • Le421... Refuznik !! Le421 13 avril 2019 19:19

      @Ouallonsnous ?
      Pour ce qui est du « frexit » comme vous dites, vos voix iront pour la plupart au RN.
      Pas d’illusion.
      Et cela ne servira à rien de sortir des sondages institut OPIF pour mettre l’UPR en tête des intentions de vote aux européennes...
      Mais vous avez le droit de rêver, c’est même un excellent exutoire.


    • Ouallonsnous ? 13 avril 2019 20:04

      @Le421

      Je ne vous comprend pas bien, où vous faîtes une fixation sur l’UPR et le RN, voyons plus large !

      Effectivement, la seule solution pour sortir vraiment de l’Ueuropéiste est celle du « bras d’honneur » pur et dur en se tournant vers de nouvelles alliances et en se préparant à se battre à l’intérieur comme à l’extérieur.

      Parce qu’en sortant il faut changer les choses en profondeur !

      Je crois que c’est ce que les français ont commencés à faire, même s’ils n’en sont pas encore conscient que le mouvement des Gilets Jaunes en est la prémisse !

      La sortie par l’article 50 ne serait pas un leurre si les partenaires anglo-germano-yankees étaient de bonne foi, mais il ne faut pas réver !


    • terera 13 avril 2019 23:23

      @Positronique
      le gourou JC Juncker ?


    • terera 13 avril 2019 23:25

      @Positronique
      le gourou JC Juncker ?


    • Le421... Refuznik !! Le421 14 avril 2019 09:13

      @Ouallonsnous ?

      Je ne vous comprend pas bien, où vous faîtes une fixation sur l’UPR et le RN, voyons plus large !


      C’est un peu la réponse du berger à la bergère.

      Dans les faits, c’est un peu moins simple, dans la mesure où j’oppose souvent des arguments à des affirmations péremptoires sur LFI de la part de ces deux formations. Je vous passe les exemples, mais la récurrence est flagrante.

      En fait, il y a une chose dont j’ai horreur.
      C’est les gens qui ont besoin de trouver un bouc émissaire en permanence pour excuser les fautes dont ils sont en partie responsables...
      Je préfère, et de loin, trouver les causes profondes d’une maladie, plutôt que de chercher simplement le médicament...


    • Doume65 14 avril 2019 12:07

      @Le421
      « Pour ce qui est du « frexit » comme vous dites, vos voix iront pour la plupart au RN. »
      Réflexion gratuite et stupide, le RN étant pour rester dans l’UE.


    • Ouallonsnous ? 14 avril 2019 16:49

      @Le421


      "En fait, il y a une chose dont j’ai horreur.
      C’est les gens qui ont besoin de trouver un bouc émissaire en permanence pour excuser les fautes dont ils sont en partie responsables...
      Je préfère, et de loin, trouver les causes profondes d’une maladie, plutôt que de chercher simplement le médicament."

      Je crois que vous êtes sur le chemin de la bonne démarche, cherchez les causes profonde de votre fixation !!!.


    • Parrhesia Parrhesia 13 avril 2019 15:59

      Penser à changer l’Europe est évidemment devenu une pensée vitale.

      Mais cette pensée ne sera jamais envisageable qu’après avoir réussi à changer les pitres qui n’ont cessé de gouverner et gouvernent toujours la France depuis le départ d’un certain Charles de Gaulle !!!

      Le reste n’est plus que du pipeau !!!


      • Le421... Refuznik !! Le421 13 avril 2019 19:16

        Même s’il apparaît comme totalement inutile, dans le contexte actuel, de voter pour les européennes, je ne vais pas manquer de coller une tarte à Macron. Même toute petite.

        J’en suis rendu à dire aux gens que si il ne savent pas pour qui voter, ils savent maintenant pour qui ne pas le faire...


        • Allexandre 13 avril 2019 20:44

          @ l’auteur

          Le titre de votre article est déjà peu pertinent. Se poser la question de savoir qui peut changer quelque chose est une preuve de naïveté sans bornes.

          Faut-il rappeler que les Européens élisent les « députés » d’un « parlement européen » dont le pouvoir est à peu près inexistant. Giscard et Schmidt ont présidé à la création de ce parlement pour « tromper » les Européens, en leur faisant croire que le vote « démocratique » allait désormais présider au niveau européen. Nous étions en 1979 quand eurent lieu les premières élections. Quarante ans après, quel est le bilan ?

          Nul sur toute la ligne. Comment pourrait-il en être autrement ? Ce pseudo-parlement n’a aucun pouvoir législatif, attribution logique d’un vrai parlement. Il est tout juste consultatif. Il ne peut bloquer aucune décision prise par les commissaires de Bruxelles, eux-mêmes manipulés par une myriade de lobies, tous liés à la finance, aux multinationales et aux volontés des Etats-Unis et d’Israël. Faut-il rappeler, pour les millions de Français qui ne le savent toujours pas, qu’il existe un parlement juif européen situé dans les mêmes locaux que le parlement de Strasbourg. Il est composé de 120 députés issus de 47 pays : déjà une anomalie, compte tenu que l’UE ne compte « que » 28 Etats.

          Les députés européens brillent davantage par leur absence que par leur pertinence. Quant à leur rémunération, elle est outrancière. 

          Ces élections n’ont aucun intérêt et les taux de participation le prouvent depuis 40 ans.

          Néanmoins, depuis deux mois, les médias nullissimes que nous subissons amalgament gilets jaunes et élections européennes, comme si ces dernières allaient changer le visage de l’UE et lifter les problèmes soulevés par les gilets jaunes.

          La meilleure manière pour les Français et les Européens, de soutenir les GJ est de ne surtout pas se déplacer pour aller voter. Surtout pour des partis extrêmes prétendument opposés à l’UE et pour certains à l’euro, mais qui présentent des listes pour changer l’Union de l’intérieur ! Vous avez vu des changements depuis que les Le Pen y sont ? moi non ! Pis, ils battent des records d’absentéisme.

          Chers concitoyens, faites preuve de bon sens et abstenez-vous de voter pour ces élections fantoches !!!!!


          • leypanou 13 avril 2019 21:04

            @Allexandre
            Surtout pour des partis extrêmes prétendument opposés à l’UE et pour certains à l’euro, mais qui présentent des listes pour changer l’Union de l’intérieur 

             : il y en a même qui veulent une Europe sociale, sans rire.

            Comme si avec moins de 10 députés européens sur 700 et quelques, ils pourront changer quelque chose.

            Je me rappelle toujours de 2 députés européens français, très connus, qui ont applaudi A Tsipras qui venait de s’aplatir devant l’UE pour rester à tout prix dans l’UE.
            Comme marque d’imposture, on ne peut pas faire mieux.

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