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Commentaire de BA

sur L'incroyable défense d'Eric Woerth


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BA 28 juin 2010 08:19

Concernant Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, Robert Peugeot, et la fraude fiscale, voici un article très intéressant. Nous avions appris que Patrice de Maistre et Robert Peugeot avaient été décorés de la Légion d’Honneur par Eric Woerth. Nous apprenons aujourd’hui qu’ils sont de généreux donateurs de l’UMP :

L’homme de confiance, le ministre et les chasseurs.

Chasseurs et donateurs à l’UMP : Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, fait partie de ces amis « remerciés » en 2008 par Eric Woerth.

Photo en tête de l’article : fin 2003, dans le sud de l’Espagne, Patrice de Maistre à l’issue d’une chasse aux cerfs. En compagnie, juste derrière lui, de Robert Peugeot.

Le dîner a eu lieu au printemps 2008 dans un des hôtels particuliers de la République, rue de Lille. L’hôtel de Seignelay, ancien ministère du Commerce, est aujourd’hui utilisé par les trois ministres de Bercy (Economie, Budget, Industrie) qui peuvent en disposer à tour de rôle. Le jardin, juste derrière le musée d’Orsay, est agréable. Un petit coin d’histoire de France : Coco, le dernier chien de Marie-Antoinette, y est enterré. Ce soir-là, c’est Eric Woerth, ministre du Budget, qui régale. Mais c’est avec sa casquette de trésorier de l’UMP qu’il a lancé l’invitation.

Sont conviés à sa table une douzaine de généreux donateurs du parti, accompagnés de leurs épouses. Aux côtés de son mari, Florence Woerth reçoit son employeur, Patrice de Maistre, 61 ans, le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, accompagné de son épouse Anne. Les deux couples se connaissent. Le 23 janvier 2008, Patrice de Maistre a été décoré de la Légion d’honneur à Bercy, par le ministre du Budget en personne.

Sont également invités ce soir-là un ancien de la banque Rothschild, plusieurs autres financiers, un homme d’affaires de l’immobilier, un industriel alors en délicatesse avec le fisc, et Robert Peugeot, PDG de FFP, la holding qui contrôle la participation de la famille dans PSA.

Point commun de ces invités, outre leur surface financière et leur aide à l’UMP ? La chasse. Les hommes autour de la table sont de fines gâchettes.

« Ils forment un petit club très fermé. Comme la plupart des gens vraiment fortunés, ils fuient la une des journaux. Et s’échappent de Paris le plus souvent possible en Falcon pour assouvir leur passion commune », confie l’un des invités au dîner. Une passion dévorante qui les emmène aux quatre coins du monde. En Tanzanie, un des rares pays africains où est encore possible de pratiquer la chasse aux grands fauves ; au Canada, où le beau-père de l’un d’eux a un territoire de chasse grand comme la Belgique ; dans les ex-pays de l’Est, à la chasse à l’ours et à l’ibex ; dans le sud de l’Espagne ou l’Ecosse, à traquer de grands cerfs.

 

Certains, comme Robert Peugeot, ont déjà tué des lions… Patrice de Maistre tire plus modestement le sanglier aux abords de sa propriété de Brinon-sur- Sauldre, en Sologne.

« On s’était gentiment moqué de lui parce que sa première chasse manquait un peu de rabatteurs », raconte un des invités. En clair, Patrice de Maistre n’est pas le plus aisé, même si, avec son aïeul, le philosophe Joseph de Maistre, penseur de la contre-révolution, il a de belles lettres de noblesse. Originaire de Mulhouse, puis diplômé de l’IEP de Paris et de comptabilité, « Patou » est un passionné de voile, initié par son père à la régate en Méditerranée. Etudes faites, il épouse Pascale Bru, la fille de Roland Bru, un riche entrepreneur, propriétaire forestier du Gabon des années 1950, homme des réseaux Foccart. « Patrice et sa femme Pascale ont eu un grave accident de voiture en allant à Courchevel. Malgré leurs trois enfants, ils se sont ensuite éloignés », raconte une ancienne connaissance du couple. En 1981, le descendant de l’historien épousera en seconde noce Anne Dewavrin, divorcée de Bernard Arnault, qui n’a pas encore fondé LVMH.

Depuis, ils partagent leurs vacances entre la propriété en Sologne, la maison d’Anne à Saint-Tropez, et le bateau. « Mais Anne n’aime pas trop la voile et Patrice pas trop Saint- Tropez… » En 2001, quittant Deloitte & Touche, le grand cabinet parisien d’expertise comptable, où il certifiait les comptes de L’Oréal, Patrice de Maistre crée sa société, Eugénia, du nom de sa fille, avec pour seule cliente Liliane Bettencourt. Puis en 2003, il entre au service exclusif de la femme la plus riche d’Europe : le voilà propulsé directeur général de Clymène et Thétys, les deux holdings chargé de la fortune de Liliane Bettencourt.

 

« Patrice est homme gentil et discret. À côté des autres chasseurs, il a longtemps fait figure de second rôle. En fait, il n’est entré dans la cour des grands qu’avec son mariage avec Anne et après avoir pris ses fonctions aux côtés de Liliane Bettencourt », confie cette source. Sans les écoutes opérées par le majordome, révélées par Mediapart, voilà dix jours, la notoriété de Patrice de Maistre n’aurait pas dépassé le cercle de ses amis chasseurs.

A écouter les enregistrements pirates, il semble au centre de la fraude fiscale. Celui qui déplace des comptes suisses « à Singapour » ou en Amérique latine… Ces démentis seront-ils suffisamment solides ?

Il s’occupe du cas de l’île d’Arros, cette île bien réelle, mais dont le véritable propriétaire semble être un fantôme aux yeux du fisc français. Pour d’autres, il serait chargé de nettoyer des pratiques antérieures à son arrivée. En réaction aux écoutes, cette semaine, Liliane Bettencourt a annoncé qu’elle se mettrait en conformité avec le fisc. « C’était inévitable, intenable pour les impôts qui ne pouvaient pas ne pas s’en mêler », nous confiait en milieu de semaine une source à Bercy.

Dans Le Figaro de samedi, Patrice de Maistre s’explique à son tour. Il dit avoir « découvert en novembre dernier » l’existence d’un compte suisse « ancien » et « jamais déclaré » et assure que sa cliente n’est que « locataire » de l’île d’Arros. Il affirme n’avoir, quant à lui, « jamais participé à aucun transfert d’argent entre la France et un paradis fiscal ». Ces démentis seront-ils suffisamment solides face aux dégâts provoqués par les enregistrements sauvages ? En tout cas, le chasseur, en quelques jours, est devenu gibier.

http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/L-homme-de-confiance-le-ministre-et-les-chasseurs-203208/


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