Tant qu’on n’a pas été enseignant, on ne sait pas ce que c’est !

N’empêche que zelectron est très pertinent.
L’école doit faire face à plusieurs paris majeurs, c’est sûr, et l’évolution des élèves et des savoirs rend encore plus nécessaire l’adaptation des compétences.

A mon avis l’école devrait s’ouvrir vers l’extérieur, et réciproquement : Car l’éducation est bien trop une forteresse, où par une fâcheuse habitude liée à l’histoire de l’éducation en France, on pratique rapidement une différentitation de traitement entre soi disant bons et mauvais élèves, orientant les premiers vers les filières dites nobles, quand aux seconds.......

Certains autodidactes parvenaient autrefois à s’en tirer.
De plus en plus difficile de nos jours, la formation initiale ayant traitreusement fait une OPA sur intelligence, compétence, etc.....En vertu de considérations irritées de fables de la Fontaine : Il n’y a de bel oiseau que celui qui répète ce que lui enseigne son maître.....
Les profs, gens soi disants de gauche, devraient tout de même réfléchir à cette transmission des inégalités, voir de leur aggravation, par le biais pipé de l’éducation.

Et mettre donc en avant des pratiques qui le garantisse.

Pas se payer des heures sups pour les enfants de bourgeois, ou pire, des parents bileux rentant à deux pieds dans la compétition, comme on le voit maintenant.

@zelectron
« la modestie n’a jamais fait de mal à personne », écrivez-vous, et vous avez raison, c’est probablement cette même modestie qui vous induit à éviter les formulations péremptoires, les jugements à l’emporte-pièce et les images caricaturales. Je trouve que vous vous exprimez avec beaucoup de mesure, comme il convient à quelqu’un qui ne connaît pas bien les questions dont il parle, ce qu’on ne saurait évidemment vous reprocher : tout le monde, et c’est heureux, n’a pas eu à faire l’expérience de ce triste métier.

@bakerstreet
« A mon avis l’école devrait s’ouvrir vers l’extérieur, et réciproquement »
Ca, c’est précisément l’argument qu’on a utilisé pour détruire l’école, cher Monsieur. Et si on ne l’avait pas ouverte, l’école, au point d’en faire le haut-parleur des modes et de l’idéologie dominante, si on n’avait pas transformé les élèves en perroquets de la sottise extérieure, on aurait encore des jeunes capables de réfléchir par eux-mêmes, de faire preuve d’esprit critique ; en un mot, de PENSER librement.

Qui est responsable du bordel ambiant.
Ca serait sans doute facile de trouver un responsable, ou plutôt un bouc émissaire.
Le problème, et il est indéniable, c’est que des gamins de plus en plus nombreux ont une vision dégradée d’eux mêmes : Pour parer à la crise économique, on a culpabilisé les gens, en leur disant qu’au fond ils étaient les premiers responsables, qu’ils n’avaient pas le niveau, et qu’au fond s’ls n’avaient pas de boulot, c’est que sans doute ils le méritaient.

Il fallait donc se diplômer, se surdiplomer, afin de semer les autres.
Jamais on n’a donné autant de cours particuliers, jamais autant le stress de la diplomite et de la formation n’ont donné lieu à autant de prépas et de miroirs aux alouettes jouant sur le stress et la compétiton exarcerbée
 Là où il y a vingt ou trente vous pouviez rentrer dans une entreprise ou postuler pour un poste de fonctionnaire au niveau bac, les masters sont maintenant nécessaires ( y compris d’ailleurs dans l’éducation nationale pour devenir "maitre des écoles comme on dit maintenant au lieu de ce beau nom d’instituteur)

Résultat, les filets du tamis sont devenus plus fins, mais surement pas plus pertinents.
 Au bout du compte on peut même vérifier parfois une baisse de qualité, les prétendants étant moins nombreux et moins variés, ce qui explique en partie d’ailleurs la baisse des prétendants au concours d’enseignants, une cause dont on ne préférera pas évoquer, préférant bétonner dans le thème : métier peu attrayant et crise des vocations......
Ma foi, changez les possibilités de sélection, et vous verrez du monde, mais j’entends déjà les cris d’indignation....

Les enfants ne pouvant pas prétendre faire des études supérieures, pour cause de budget, et d’aides attentives (cours de soutien) sont maintenant impitoyablement rejetés. Tant mieux pour les bourgeois qui protègent leurs gosses, tant pis pour ceux de prolo ( le pourcentage d’enfants de milieux défavorisés faisant des études supérieures est maintenant au deçà de ce qu’il était dans les années 70 alors que les enfants de cadre sont sureprésentés...

Je pense donc raisonnablement que le problème n’est pas lié à la qualité des enseignants, mais au modèle sclérosé : Il faudrait donner davantage la possibilité à des enfants, puis à des adultes ayant décroché, de reprendre leurs études en bénéficiant d’une bourse, comme cela se fait au Danemark, où les étudiants ont si je ne m’abuse droit à cinq années de traitement sensiblement équivalent au smig :
Cela ne couterait pas plus cher que le RSA, et en tout cas cela serait hautement plus productif.

Car faudrait tout de même se mettre en adéquation avec ce que nous disent les sciences cognitives : La variété est source de richesse, et chacun va à son rythme, dans ce long cheminement des apprentissages, qui durent d’ailleurs autant que ce que dure la vie :
 Rien à voir avec ce schéma artificiel des bac plus cinq, etc, ce beau plumage que certains confondent un peu trop avec un ramage !

Il faudrait effectivement qu’on puisse plus facilement reprendre des études. Cela permettrait d’éjecter sans trop d’états d’âme des élèves qui vivent leur scolarité comme une contrainte imposée et s’ingénient à détruire le système. Quand ils auraient fait l’expérience du réel, et goûté au charme des emplois précaires et très subalternes, ils retourneraient à l’école, mais cette fois volontairement et avec l’intention d’y apprendre quelque chose.
Depuis pas mal d’années, qu’on travaille ou pas à l’école, cela ne changera pas grand chose dans l’immédiat : on peut être nul et passer dans la classe supérieure, et même, à la fin, avoir un bac, comme tout le monde : le bac est devenu un droit pour quiconque est resté enfermé un certain temps dans le système scolaire. En ce sens, on peut dire, particulièrement dans les établissements les plus défavorisés, que l’émulation s’est inversée. Dans le vocabulaire très particulier des banlieues, un « bouffon », ce n’est pas un comique, c’est un élève qui essaie de s’accrocher et qui obtient des résultats convenables. On le méprise : c’est un imbécile qui n’a pas compris qu’on ne lui en demandait pas tant et qu’il aurait son bac de toute façon, fût-il incapable de comprendre un texte ou capable de croire, comme certains que j’ai vus, que Théophile Gautier était un contemporain de Jeanne d’Arc.

Labrune

Chacun trouve les exemples qui arrange sa chapelle
Je suis sûr que vous pourriez trouver aussi des élèves persuadés que Sarkoléon était l’empereur des français.
Mais parfois, prudence, ceux qu’on appellent les crétins
Font des lapsus heureux
Ou ont d’étranges prémonitions !