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Accueil du site > Actualités > Religions > Gaudete et exsultate : l’Église face au monde moderne

Gaudete et exsultate : l’Église face au monde moderne

Le pape François a publié en 2018 une exhortation apostolique intitulée Gaudete et exsultate, dans laquelle il traite de « l'appel à la sainteté dans le monde actuel ». Ce texte, assez iconoclaste de la part d'un pape, illustre parfaitement la volonté de l'Église catholique de s'adapter à la morale dominante (ouverture, activité, optimisme, etc.), quitte à renier un certain nombre de ses « fondamentaux » (le péché, l'ascèse, « Hors de l'Église point de salut », etc.). Cette « mise à jour » de la sainteté est révélatrice des difficultés de positionnement de l'Église vis-à-vis d'une morale mondaine qui tend à devenir hégémonique.

Je discutais l'autre jour avec un vieil ami catholique.

« Si tu devais lire un seul écrit du pape François, me dit-il, c'est son exhortation apostolique de 2018, Gaudete et exsultate. Je l'ai lue trois fois, et c'est vraiment un texte fascinant. C'est à la fois la pure expression de ce qu'est le pape François, de sa nature profonde, et un témoignage incomparable de ce qu'est devenu le catholicisme aujourd'hui.

Ce qui est très catholique dans Gaudete et exsultate, c'est la perpétuelle propension à faire la morale. Seulement il s'agit d'une morale inversée. François ne prône plus un ascétisme à la Pie X ou à la Pie XII, c'est tout le contraire, il critique la solitude, le repli sur soi (« Il n'est pas sain d'aimer le silence et de fuir la rencontre avec l'autre, de souhaiter le repos et d'éviter l'activité, de chercher la prière et de mépriser le service », 26), il veut des catholiques ouverts, dynamiques, entreprenants, qui vont dans le monde et y sèment leur joie de vivre (d'où le titre de l'exhortation, la joie étant d'ailleurs une obsession chez François, comme l'indique le titre de son texte majeur et programmatique : Evangelii Gaudium). Le pape critique particulièrement deux tendances des catholiques d'aujourd'hui : une posture de supériorité intellectuelle due à de pseudo-connaissances bibliques et exégétiques (ce qu'il appelle le « gnosticisme actuel »), et, d'un autre côté, une posture d'auto-justification et de bonne conscience due à une pureté ritualiste, à un activisme étriqué et auto-centré (le « pélagianisme actuel »). En gros, il fait la morale aux catholiques, mais en leur reprochant précisément les tendances de fond sur lesquelles leur identité s'est bâtie depuis des siècles.

Ce qu'il prône, au contraire, c'est « l'endurance », la « patience », la « douceur », la « joie », le « sens de l'humour », « l'audace », et la « ferveur ».

On voit bien quelle est la visée de tout ceci. Il s'agit, dans la lignée de Vatican II, de s'adapter à la logique du monde, une logique d'interaction et d'intersubjectivité avant tout. François prétend y voir le signe du christianisme authentique, mais tout son propos s'inscrit dans cette logique utilitariste et concrète que nous connaissons bien, en reléguant la dimension transcendante (le lien vécu avec le Christ) à des formules avant tout verbales. Il valide pleinement le grand paradigme du monde actuel, identifié par Jacques Ellul il y a déjà plusieurs décennies : le complexe technicien d'une part (il faut que cela fonctionne, que cela fasse ses preuves), le complexe émotionnello-sentimental de l'autre (c'est le rapport avec l'autre qui compte et qui donne un sens à ma vie). Tout cela est exprimé avec une conviction et une cohérence qui rendent ce texte admirable.

Bien entendu, il s'agit d'un virage à cent-quatre-vingt degrés par rapport à la tradition catholique, et d'une véritable violence qui est faite au croyant de base. Car enfin que demande-t-on au fidèle ? Qu'il casse ses habitudes et son confort (François insiste beaucoup là-dessus), qu'il ne s'enferme pas dans des attitudes répétitives (ce qui est pourtant l'attitude spontanée du croyant de base, du croyant sociologique), qu'il s'arrache à lui-même, qu'il se jette dans le monde et l'activité missionnaire, plein de joie et de confiance dans le Seigneur. On imagine aisément le désarroi du vieux paroissien face à de telles injonctions. Car, et c'est très caractéristique, François ne s'adresse pas aux vieux, mais aux jeunes (il a d'ailleurs écrit une autre exhortation spécifiquement destinée à la jeunesse, Christus vivit). Il emboîte le pas au monde. Avec lui, le christianisme n'est plus une consolation pour ceux qui vont mourir (et, compte tenu de la démographie, la mort va pourtant devenir une préoccupation de plus en plus majoritaire, surtout chez les catholiques sociologiques), mais une sorte de méthode de développement personnel à destination des actifs, pour bien s'intégrer dans le monde. Bien sûr, François critique l'individualisme et le consumérisme de la société, de façon tout à fait pertinente d'ailleurs. Mais ce qu'il préconise concrètement, c'est exactement la logique du monde : ouverture à l'autre et adaptation au réel.

Une telle position est intenable pour le chrétien de base (rappelons que Gaudete et exsultate traite de la sainteté dans le monde actuel), et devait forcément engendrer une réaction, un retour vers les fondamentaux du catholicisme : le silence, le rite, la prière, la dévotion individuelle, la tension vers l'éternité et l'au-delà. C'est exactement ce qui s'est produit avec la série d'ouvrages ultra-réactionnaires et conservateurs publiés par le cardinal Robert Sarah ces dernières années : Dieu ou rien (2015), La Force du silence (2016), Le soir approche et déjà le jour baisse (2019), Pour l'éternité (2021), etc. Les très bons chiffres de vente réalisés par ces ouvrages montrent bien de quel côté le cœur des fidèles penche vraiment.

Ce que tout cela traduit, c'est la grave crise d'identité dont le catholicisme n'arrive pas à sortir, malgré (ou à cause de) la tentative d'aggiornamento de Vatican II. Le catholicisme reste tiraillé entre ses racines dévotionnelles et anti-mondernes d'une part, et sa volonté de s'intégrer et de peser sur le monde de l'autre. Ces tiraillements n'affectent pas vraiment la structure de base de l'Église qui se maintient sans vaciller quoi qu'il arrive, par inertie sociologique, ce qui prouve, si besoin en était, la perte d'influence des écrits du Magistère, qui n'émeuvent plus grand-monde.


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39 réactions à cet article    


  • Yann Esteveny 20 avril 2022 09:46

    Message à tous,

    Un catholique ne perd pas son temps avec l’employé mondialiste au Vatican.

    La Foi est une affaire sérieuse.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 avril 2022 10:35

      @Yann Esteveny

      Réfléchissez sérieusement à ce qui est pour vous une affaire sérieuse.

      Ne restez pas dans le refus de la réflexion.


    • Yann Esteveny 20 avril 2022 10:40

      Message à Monsieur Pierre Régnier,

      Puis-je me permettre de vous demander comment vous en êtes arrivé à croire une telle chose pour vous permettre d’écrire : « Ne restez pas dans le refus de la réflexion » ?

      Respectueusement


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 avril 2022 13:53

      @Yann Esteveny

      Pardon. J’ai trouvé regrettable votre brutal rejet d’une bonne occasion, pour un chrétien, de réfléchir sur la responsabilité de sa religion, et de sa Foi, dans la violence du monde moderne.

      Mais je ne prétends pas que vous n’avez pas, par ailleurs, des réflexions sérieuses.


    • Laconique Laconique 20 avril 2022 14:40

      @Pierre Régnier

      Merci pour votre attitude constructive.


    • Yann Esteveny 20 avril 2022 15:08

      Message à Monsieur Pierre Régnier,

      Je n’ai pas vu en quoi cet article insipide présentait une quelconque occasion pour revenir sur votre thèse par ailleurs largement présentée sur Agoravox : l’origine de la violence du monde provient du christianisme et des ouvrages de l’Ancien Testament.

      Quant à l’explication de la violence des Aztèques, ne vous sentez pas obligé de développer une thèse complémentaire.

      Votre thèse doit particulièrement satisfaire tous les grands criminels du XXème et XXIème siècle qui se retrouve du coup innocentés par ce mécanisme de bouc-émissaire si commode même s’il relève aussi ici du mécanisme de l’inversion accusatoire. C’est de circonstance juste après la Semaine Sainte ! Vous aurez dû être au pied du Golgotha il y a deux mille ans pour commencer votre travail et présenter votre thèse sur l’origine de la violence. J’ignore ce que Ponce Pilate aurait fait de vous mais votre thèse aurait dû lui convenir dans sa politique d’occupation !

      Soyons sérieux. Ne me faîtes plus perdre mon temps. Satan applaudit votre modeste contribution.

      Respectueusement


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 avril 2022 18:54

      @Yann Esteveny

      Je ne peux pas vous laisser passer ça.

      Ma thèse serait, selon vous, que l’origine de la violence du monde provient du christianisme et des ouvrages de l’Ancien Testament

      C’EST FAUX. Ma thèse c’est que, dans les trois grandes religions monothéistes, l’enseignement d’une prétendue "bonne violence« prétendument »commandée par Dieu" contribue à la violence du monde, l’islam y contribuant beaucoup plus que les deux autres puisque ce troisième monothéisme s’est créé en relançant, réactualisant et re-justifiant cette croyance, pour l’époque contemporaine du prophète et pour l’avenir - ce qui fait que ce sont aujourd’hui encore des adeptes de cette religion qui tuent au nom de Dieu - alors que les deux précédents monothéismes limitent leur croyance criminogène à l’époque de l’Ancien Testament.

      Ma thèse c’est aussi que le judaïsme est parfaitement cohérent quand il exclut de ses réflexions et, a fortiori, ne rejette pas le contenu épouvantablement criminogène du Livre de Josué, puisque c’est dans ce Livre qu’est exposée la manière dont "Dieu donne au peuple de Moïse la terre qu’il lui a promise". …/…


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 avril 2022 19:01

      @Yann Esteveny

      Ma thèse c’est aussi que le juif Jésus de Nazareth a donné sa vie pour tenter de faire comprendre à ses coreligionnaires que Dieu ne veut et n’a jamais voulu que l’amour et la paix sur la terre, ainsi que la solidarité entre ceux qui l’habitent.

      Ma thèse c’est alors, aussi, qu’en créant le « christianisme » ses adeptes n’ont pas adhéré avant tout à cet enseignement pacifiant, mais qu’ils se sont principalement investis dans la lutte pour le pouvoir dans la démarche religieuse, allant jusqu’à engendrer la haine des juifs qui ne les suivaient pas.

      Cette haine a fini par être rejetée lors du concile Vatican 2, ce qui est une très bonne chose mais qui, selon moi, reste insuffisante. Le contenu principal de ma thèse est alors celui-ci : la violence concrètement pratiquée par des croyants ne pourra durablement disparaître qu’avec la disparition de la croyance en une "bonne violence commandée par Dieu pour des bonnes raisons qu’il faut bien comprendre, bien interpréter, bien enseigner". …/…


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 avril 2022 19:04

      @Yann Esteveny

      Ma thèse, enfin, c’est que les chrétiens sont les mieux équipés spirituellement pour transformer la démarche monothéiste en une démarche réellement pacifiante à condition qu’ils abandonnent la folle croyance, toujours soutenue par leurs églises, selon laquelle l’Ancien Testament, dans toutes ses parties - comme il est répété dans le Nouveau catéchisme (1998) - dit l’authentique Parole de Dieu.


    • Samson Samson 21 avril 2022 18:36

      @Pierre Régnier
      "... à condition qu’ils abandonnent la folle croyance, toujours soutenue par leurs églises, selon laquelle l’Ancien Testament, dans toutes ses parties - comme il est répété dans le Nouveau catéchisme (1998) - dit l’authentique Parole de Dieu.« 

      A ma connaissance, seule la Torah ou Pentateuque correspond au texte sacré !

      Et là où je ne vous suis plus, c’est quand vous proposez (pas ici, mais dans les commentaires d’autres tribunes) de réviser le texte, Torah ou Coran, pour en expurger les versets les plus »agressifs« . A mon sens, sauf à lui ôter toute valeur, on ne touche pas à un texte »sacré", quoiqu’il puisse exprimer et quelque dérangeantes soient ses affirmations.

      Le fondamentalisme relevant lui-même d’une forme d’interprétation et certainement pas la plus subtile -, reste à chacun toute liberté et tout loisir de l’interpréter, et les diverses traditions associées aux religions du Livre n’y ont pas manqué, sans quoi elles n’auraient pu fonder des civilisations aussi riches que variées.

      Bien à vous, en vous présentant mes respectueuses salutations ! smiley


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 22 avril 2022 10:24

      @Samson

      Les traditions associées aux religions du Livre ont bien, comme vous dites, fondé des civilisations aussi riches que variées. Mais justement, dans cette variété il y a, à l’opposé des richesses bénéfiques pour l’humanité, les erreurs et les entêtements théologiques qui conduisent très logiquement des croyants à massacrer au nom de Dieu. Ce sont seulement ces erreurs qu’il faut combattre mais il faut le faire avec persévérance et fermeté.

      Et pour cela il ne faut pas hésiter à appeler par leur nom les tricheries et mensonges des responsables religieux. Par exemple, il faut dire que le pape François ment quand il écrit, dans son encyclique Fratelli Tutti (2020) : « Le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb et moi-même avons déclaré fermement que « les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang. Ces malheurs sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l’usage politique des religions et aussi des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé – à certaines phases de l’histoire – de l’influence du sentiment religieux sur les cœurs des hommes.  »


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 22 avril 2022 10:30

      @Samson
      .../...

      Ce sont bien les religions du Livre qui, très explicitement, dès leur fondement dans l’Ancien Testament, non seulement incitent à la guerre, à la violence et à l’effusion de sang mais les commandent au nom de Dieu. Et ce sont ces religions qui ont sacralisé ces horreurs.

      Il faut les désacraliser, demander aux croyants de les rejeter de leurs croyances et exiger des religions qu’elles cessent de les justifier et les transmettre comme “Paroles de Dieu”. Si elles ne le font pas elles sont, même si c’est indirectement comme le judaïsme et le “christianisme”, partiellement responsables des massacres commis encore aujourd’hui, au nom de Dieu, comme à Charly Hebdo et au Bataclan. …/…


    • Samson Samson 22 avril 2022 14:54

      La religion ne se limite hélas pas comme l’imaginent certains protestants à un pur corpus moral : vouloir « désacraliser » une religion ou part de ses textes sacrés revient à les « abolir » - ce qui expose au passage à déclencher des réactions bien plus violentes encore que la laisser prospérer, en proposant comme elles l’ont toujours fait différents niveaux d’interprétation du mythe et du texte - sans rien résoudre aux questions fondamentales de la violence et de la guerre, qui relèvent moins de la nature des religions que de la nature humaine, dotée depuis ses origines d’une extraordinaire propension à l’expression périodique de son agressivité, et d’une créativité tout aussi extraordinaire à en produire des justifications, qu’elles soient religieuses, idéologiques ou autres important finalement fort peu.

      Il me semble que vous vous leurrez sur la nature même des religions, dont les fondements résident anthropologiquement pour large part dans la nécessaire gestion et canalisation sur un bouc émissaire ou tout autre « ennemi » désigné de la montée des irrépressibles pulsions agressives qui caractérisent notre espèce sociale, au risque sinon de l’anéantissement de l’ensemble du groupe qu’elles traversent périodiquement.

      Je ne peux que vous renvoyer à l’œuvre et aux très passionnants travaux de René Girard sur la nature mimétique du désir, sur les très étroits rapports reliant violence et sacré, et sur les manières proprement révolutionnaires du Judaïsme, et plus encore du Christianisme, de les envisager pour tenter de les résoudre.

      Bien à vous, en vous présentant mes respectueuses salutations ! smiley


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 22 avril 2022 15:19

      @Samson

      …/… La sacralisation a été le moyen mis en place par les premiers croyants du monothéisme pour empêcher que leurs croyances soient remises en question, contestées et combattues, fussent-elles criminogènes. C’est toujours, face à la violence du monde moderne, ce qui rend les religions au moins relativement responsables de cette violence. Il faut désacraliser et détruire celles des croyances qui sont criminogènes.

      Même si ce n’était que le Pentateuque qui était sacralisé le problème resterait le même, les commandements criminogènes « donnés par Dieu au peuple de Moïse » sont déjà très explicites dans le Deutéronome : Tu vas asservir les peuples qui occupent les cités et les terres que je t’ai promises. S’ils refusent l’asservissement tu feras la conquête des cités et des terres par les armes, et tu tueras systématiquement tous les résistants.

      On peut comprendre (je ne dis pas justifier) l’attachement des juifs croyants à cette conception mais celui des « chrétiens » est incompréhensible et scandaleux, puisqu’il trahit l’enseignement dee Évangiles …/…. 


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 22 avril 2022 15:23

      @Samson

      …/… Il ne faut surtout pas – et, contrairement à ce que vous croyez ce n’est pas ce que je demande – expurger les vers les plus « agressifs » de la Bible. Il ne faut pas supprimer ou changer un seul mot de la Bible, pas plus de l’Ancien Testament que du Nouveau.

      Ce que les chrétiens, pour l’être vraiment, doivent radicalement changer, c’est l’interprétation que s’entête à justifier et enseigner l’église catholique (mais pas seulement).

      Les chrétiens et leurs églises doivent affirmer fermement que ne sont Paroles de Dieu, dans l’Ancien Testament, que celles qui sont compatibles avec la radicale modification de croyance pour laquelle Jésus a donné sa vie : ne sont Paroles de Dieu que celles qui appellent à l’amour et à la paix universelles ainsi qu’à la solidarité entre tous les habitants de la terre.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 22 avril 2022 16:03

      @Samson

      En avril 2016 il m’avait enfin été possible d’éditer(*) à mes frais un petit livre dont l’essentiel avait été écrit avant le 11 septembre 2001 et le massacre de New York : Désacraliser la violence religieuse. Dans mon esprit il s’agissait d’une suite aux travaux de René Girard sur les très étroits rapports reliant violence et sacré. L’avant-propos commençait ainsi : « L’évolution des techniques de transmission de textes mise à profit par certains éditeurs, par ailleurs la mort de René Girard et le regain d’intérêt pour ses écrits sur le rapport entre la violence et le sacré, mais aussi, hélas, la durable recrudescence de la violence religieuse pratiquée dans le monde contemporain me permettent de publier enfin ce petit livre ».

      (*) éditer mais pas publier. L’éditeur ne le mit à disposition du public dans aucune librairie, pas même à La Procure, puis cessa de l’éditer après 2 ans « d’existence ». L’impossible remise en question des bases de la violence religieuse est aussi un problème d’édition, comme pour tous les autres problèmes importants de notre époque.


    • njama njama 20 avril 2022 11:08

      il critique la solitude, le repli sur soi

      Quand l’Église abolira le célibat (décret pontifical en 1074 )

      que rien dans les Évangiles ni dans l’Ancien Testament ne saurait justifier, elle avancera...

      symboliquement ce serait un bon début, on défait une loi par la loi, un décret par un décret qui abroge, seul le pape peut en décider, mais François, ce jésuite, osera-t-il faire ce pas en avant que ses prédécesseurs n’ont jamais fait

      Quand l’Église relativisera les positions dogmatiques qu’elle charrie depuis Nicée, et revenir à une simplicité évangélique, elle commencera à s’ouvrir « à l’autre »...

      Le bon côté est de voir qu’elle prend conscience que quelque chose dans ses choix ne marche pas, elle ne cesse de se questionner sur elle-même

      Elle s’est tant embourgeoisée depuis le Moyen-âge qu’elle en est devenue psychorigide, amidonnée et ampoulée par les siècles et les ors qui lui donnent des airs de Majesté, qu’elle ne sait pas ni plus comment faire pour se débarrasser de ses oripeaux pour revenir à l’Essentiel


      • Pierre Régnier Pierre Régnier 20 avril 2022 13:43

        @njama

        D’accord sur votre critique du célibat, que l’église catholique ne veut pas mettre en question.


      • Pascal L 21 avril 2022 14:24

        @njama
        je ne connais pas de communauté plus attachée au célibat des prêtres que les prêtres eux-même. il me semble, qu’étant directement concernés par le sujet, leur point de vue à tout de même un peu d’importance.
        Il y a une chose que vous devez comprendre, on ne devient pas prêtre comme on devient médecin. On devient prêtre en réponse à un appel de Jésus. et on ne peut l’être sans une intimité avec Jésus. 
        « Il y a des gens qui ne se marient pas car, de naissance, ils en sont incapables ; il y en a qui ne peuvent pas se marier car ils ont été mutilés par les hommes ; il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! » » (Matthieu 19, 12).
        Vous ne comprenez pas ? Aucune importance, ce texte n’est pas pour vous... Mais ne venez pas donner de leçons à ceux qui ont compris.


      • Samson Samson 21 avril 2022 17:22

        @Pascal L
        « je ne connais pas de communauté plus attachée au célibat des prêtres que les prêtres eux-même. »

        De fait, et plus encore quand tout prêtre souhaitant s’affranchir de son vœu de célibat s’en voit exclu, et j’en ai croisé plus d’un !

        « L’homme n’est ni ange, ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »
        Blaise Pascal, Pensées - fragment 572

        Maintenant, convenons que la multiplication des scandales de pédophilie ayant entaché nombre de gens d’Église - et par ricochet toute l’institution - invite à tout le moins à questionner les très délétères effets du refoulement de toute expression d’une saine sexualité au sein de l’institution ecclésiale.
        Si je ne doute pas de la sincérité de l’attachement de la très grande majorité des prêtres ordonnés à leurs vœux, il y a « comprendre » et « comprendre », et il semble bien qu’un certain nombre d’entre eux n’aient pas bien d’emblée mesuré toute la lourdeur de l’exigence qu’ils pouvaient présenter.

        Bien à vous, en vous présentant mes respectueuses salutations ! smiley


      • Pascal L 22 avril 2022 16:11

        @Samson
        Il n’y a pas de corrélation entre la pédophilie et le célibat. Les actes de pédophilie sont tout autant l’action de personnes mariées. Faire ce rapprochement est immonde. Il y a des approches de ces problèmes qui peuvent se faire à la suite du Christ. Je pense en particulier aux communautés de prêtres comme les communautés de chanoines prémontrés qui suivent la règle de Saint Augustin. Passez donc un week-End à l’Abbaye de Mondaye dans le calvados et vous comprendrez. La présence de l’Esprit-Saint est permanente, mais êtes-vous seulement capable de le reconnaître ?


      • Étirév 20 avril 2022 11:18

        « l’Église face au monde moderne »
        Et L’Eglise face à elle-même, dans ce Monde Moderne, cette fin de Cycle où tout devient si évident et si LUMINEUX.


        • njama njama 20 avril 2022 11:38

          « l’appel à la sainteté dans le monde actuel »

          En langage simple, c’est l’Appel au Bien (au sens évangélique), à la sainteté ça sonne grandiloquent, condescendant, et prétentieux, qui est saint ? -, ce qui implique un retour au sens moral, à l’Esprit, aux actes plus qu’aux prières.

          Cette « mise à jour » de la sainteté est révélatrice des difficultés de positionnement de l’Église vis-à-vis d’une morale mondaine qui tend à devenir hégémonique.

          Une morale mondaine qu’elle entretenait elle-même dans une sorte d’hégémonie de caste, dans un entre-soi au plan spirituel, assez exclusif, voire sectaire, le « Hors de l’Église point de salut » ?

          Pour la « mise à jour », elle avance à petits pas, ce qui est déjà une direction... pour se réformer. Pas facile de sortir de la zone de confort que lui inspirait son Histoire bi-millénaire

          Elle s’inspire très certainement je crois de la Révélation d’Arès, qu’elle connaît, dont elle n’ignore pas l’existence depuis sa publication, presque dès la première heure, vu qu’elle avait été adressée à une centaine de dignitaires religieux, chrétiens (catholiques, orthodoxes,...), musulmans et juifs, et donc au Vatican.


          • Pascal L 21 avril 2022 14:42

            @njama
            Ne soyez pas jaloux de ceux qui cherchent la sainteté. Il vous manque quelque chose d’essentiel pour cela : l’intimité avec Jésus. Bien sûr que personne ne peut être proclamé saint de son vivant car il faudra examiner les vertus héroïques de la personne et constater deux guérisons miraculeuses. A ce sujet, les démons savent également faire des miracles, mais les conditions ne sont pas les mêmes.
            « l’appel au bien », une « morale mondaine », il n’y a rien de plus étranger à Jésus que ces mots. Avec Jésus, seul l’amour compte, un amour total et infini. C’est par l’acceptation de son amour que nous pouvons rencontrer Jésus. Tout passe par cet amour. En voulant réduire cet amour à une morale ou à une loi, on manifeste une volonté de détruire son enseignement et donc de se faire disciple de Satan.

            « La révélation d’Arès » : un texte gnostique qui refuse l’amour de Dieu, pur fruit de l’orgueil humain.

            Jésus nous a dit : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » (Jean 14,6). Le salut est possible en dehors de l’Eglise, mais pas en dehors de Jésus. Et quel meilleur endroit pour recevoir son enseignement que l’Eglise. Dans l’islam, il suffit de réciter une formule pour avoir accès au salut. Pour les chrétiens, il nous faut entrer dans l’amour de Dieu en connaissance de cause et pour cela connaître l’enseignement de Jésus qui est loin d’être naturel. La rencontre directe avec Jésus permet de combler des lacunes et de recevoir l’Esprit-Saint comme guide. Sans eux, c’est plus compliqué.


          • Samson Samson 21 avril 2022 19:32

            Bonsoir @njama

            « Elle s’inspire très certainement je crois de la Révélation d’Arès ... »

            C’est la premier mot que j’en lis : seriez-vous assez aimable pour joindre quelque lien ou plus avant expliciter ???

            En vous présentant mes respectueuses salutations ! smiley


          • Samson Samson 21 avril 2022 19:35

            @Samson
            Mille excuses, je n’avais pas lu tous les commentaires !
            Considérez donc ma demande comme nulle et non-avenue !
            Et merci pour les précisions ! smiley


          • Pierre Régnier Pierre Régnier 21 avril 2022 21:22

            @Pascal L

            Vous dites "Le salut est possible en dehors de l’Eglise, mais pas en dehors de Jésus. Et quel meilleur endroit pour recevoir son enseignement que l’Eglise".

            C’est bien de se préoccuper de son propre salut, mais nous vivons dans un monde où des croyants tuent parce que leur religion leur a enseigné que Dieu leur a commandé de tuer.

            Vous ne pouvez pas vous désintéresser de la responsabilité de l’Église, même si elle est indirecte, dans cet enseignement.

            Les chrétiens doivent exiger que leur Église change radicalement son interprétation (son approbation, en fait) des textes criminogènes de l’Ancien Testament.


          • Pascal L 22 avril 2022 16:22

            @Pierre Régnier
            « des croyants tuent parce que leur religion leur a enseigné que Dieu leur a commandé de tuer » Nous avons déjà polémiqué sur ce sujet et je ne reviendrai pas dessus car vous n’êtes pas ouvert au dialogue. Définitivement, le Dieu que j’ai rencontré est Amour inconditionnel et absolu mais effacer l’Ancien Testament nous couperait de nos racines et ne permettrait pas comprendre où nous sommes arrivé. Vous voudriez effacer le christianisme que vous ne vous prendriez pas autrement.
            Je m’intéresse depuis peu aux prières de délivrance et je suis étonné de voir à quel point nous sommes conditionnés par des blessures de notre petite enfance et cela remonte parfois à une situation qui préexiste à la naissance. Des portes sont ouvertes et les démons en profitent. Découvrir ces portes permet de nous débarrasser de nos obsessions. Je dis ça, je ne dis rien...


          • Pierre Régnier Pierre Régnier 22 avril 2022 18:41

            @Pascal L

            Je répète que je ne veux pas l’effacement de l’Ancien Testament.

            Je répète que je veux encore moins l’effacement du christianisme.

            Assumez vos convictions. Ne m’accusez pas de les déformer.


          • njama njama 20 avril 2022 11:48

            La Révélation d’Arès, en résumé elle serait une « mise à jour » logiCiel pour ce vieux christianisme essoufflé, de manière plus large pour la Spiritualité en Occident...

            Sa première partie nommée Évangile (Christophanies en 1974) est plus spécifiquement à destination de l’occident chrétien. La seconde nommée « Le Livre » (Théophanies en 1977) est plus générale dans la continuité des monothéismes.

            L’ensemble peut s’adresser également aux athées, aux agnostiques, nommés « les scandalisés », ou « les frères des steppes », ceux qui ont été dégoutés de la religion, des malices de ses prêtres, intoxiqués par les amphigouris théologiques qui détournent du Vrai. Ils pourraient y puiser de la sagesse, un renouveau existentiel...

             ..., tu aideras l’opprimé contre l’oppresseur, le spolié contre le spoliateur ; avec tes frères des steppes, ceux qui ne prononcent pas Mon Nom, tu établiras l’équité. Mieux vaut qu’elle s’établisse sans Mon Nom plutôt qu’en Mon Nom règne ce que J’ai en horreur. » (28/10-11)

            En plus c’est gratos pour en prendre connaissance, elle est en ligne, On la trouve éditée en français version papier (15€), en édition bilingue anglais — français , et bilingue allemand — français (Die Offenbarung von Arès).


            • Laconique Laconique 20 avril 2022 14:41

              @njama

              Hé oui, vous m’aviez déjà parlé de la Révélation d’Arès, il y a longtemps déjà. J’ai un peu regardé de quoi il retourne, mais je n’ai pas creusé. Disons que j’ai trouvé mon bonheur ailleurs. J’admire en tout cas votre constance en ce qui concerne vos orientations spirituelles.


            • njama njama 20 avril 2022 15:09

              @Laconique
              Merci pour votre réponse à mes commentaires. On peut tout à fait trouver son bonheurs ailleurs, bien sûr, l’essentiel est de se sentir bien « enraciné » (référence à Simone Weil L’enracinement...).
              Effectivement on s’est croisé plusieurs fois sur AV, comme dans votre article Jacques Ellul : mort et espérance de la résurrection
              où j’avais laissé quelques commentaires dont celui-ci avec cette citation qui laisse très ouvertement penser que cette Révélation s’adresse à la chrétienté au sens aussi large que vaste...

              njama 19 juillet 2020 16:14

              @bartelby
              Libre à vous d’en faire ce que vous voulez, je passe le Message c’est tout, je ne suis qu’un petit facteur.
              Je le prends comme un update à destination de l’Occident chrétien principalement, du moins la première partie dite Évangile Révélé en 1974.

              « Les épis les plus lourds seront les plus difficiles à gerber : ceux poussés à Rome et à Athènes. Un rempart d’épines les tient loin de ta faux ; un orgueil inouï dresse leurs tiges comme des lances.
              Que ton courage ne faiblisse pas devant eux, car ils sont Ma plus belle Récolte... »
              (14/2-3)
              « Car la Vérité, c’est que le monde doit changer, Je n’ai rien dit d’autre à Mes Témoins. Ma Parole est la Loi Qui vient ; les nations s’Y sont-elles encore jamais soumises ? Même Pierre ne L’a pas accomplie. » (28/7)


            • njama njama 20 avril 2022 15:42

              @Laconique
              Laconique 19 juillet 2020 12:45
              @njama
              Le Dieu chrétien n’est pas un dieu distant et inaccessible. Il s’est fait proche de nous en embrassant notre nature, dans toutes ses dimensions, jusqu’au bout....

              --------------------
              la preuve, « Rome et Athènes ... ma plus belle récolte »
              Dieu n’est jamais distant, en dépit de nos faiblesses... qui sûrement le désespèrent.
              Je comprends qu’au travers de chaque Révélation portée par petits et grands prophètes depuis Adam, c’est Sa Majesté qui s’abaisse avec tout ce qu’Elle a de a Magnanimité, d’Indulgence,de Clémence... pour remettre l’homme, Sa Créature« dans la bonne direction...
              La Barque de Pierre est un très lourd navire qui, en dépit de ses montagnes de bonnes intentions charitables, a dérivé petit à petit au fil des siècles, en raison de courants insidieux, de vents contraires, de mauvaises cartes marines, de quelques mauvais matelots aussi... mais elle flotte encore...
              alors si cette Révélation d’Arès pouvait l’inspirer pour rectifier sa trajectoire tant spirituelle que matérielle...
              mais plus que le travail d’un clergé, ce serait aussi le travail de tous, l’Église dans son sens premier d’Assemblée. Un travail patient, »quatre générations n’y suffiront pas" nous dit cette Parole inattendue.


            • Fergus Fergus 20 avril 2022 13:26

              Bonjour, Laconique

              Très franchement, je n’ai pas d’avis personnel sur l’évolution du catholique.

              En revanche, j’ai réagi à votre titre qui m’a remis en tête deux monuments de la musique, l’un appartenant au répertoire de la musique traditionnelle et l’autre à celui de la musique classique. Les voici, pour le plaisir :

              Gaudete par Steeleye Span

              Exsultate Jubilate de Mozart, ici par Regula Mühlemann et la Staatskapelle de Dresde


              • Fergus Fergus 20 avril 2022 13:28

                Erratum :
                ... pas d’avis personnel sur l’évolution de la religion catholique.


              • Laconique Laconique 20 avril 2022 14:42

                @Fergus

                Thank you Fergus for these two pieces of music. I didn’t know them. Quite impressive.


              • Pascal L 21 avril 2022 14:44

                @Fergus
                Tant qu’il est possible pour un chrétien de rencontrer Jésus, vous n’avez pas d’inquiétude à avoir sur la religion catholique.


              • christophe nicolas christophe nicolas 20 avril 2022 14:57

                L’Eglise est le corps mystique du Christ où les saints sont entourés de miracles et certainement pas une institution symbolique, culturelle et écolière comme certains vieux croûtons enfumeurs le désireraient D’ailleurs, les lois de l’univers répondent à Dieu et pas aux cadors de l’éducation nationale qui se sont totalement plantés et dont le sommet s’est parjuré en 2012.

                Un bande de faiseurs de guerres, voilà ce que sont devenues les académies scientifiques qui prétendent décrire les lois de l’univers et dicter aux peuples une façon de penser erronée. Les singes de l’enfer qui prétendent que l’homme a marché sur la lune seront défaits et vaincus .

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