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Les commentaires de Kiosk



  • Kiosk Kiosk 22 janvier 2014 17:03

    Le nazisme n’a pas le vent en poupe, mais le néo-nazisme se porte assez bien. Jusqu’à il y a peu, on pouvait en dire que les musulmans avaient simplement remplacé les juifs dans le discours naze-compatible. Mais depuis que l’affaire Dieudonné fait outrageusement la une des médias, on constate à lire les réactions en forums que l’antisémitisme a encore de nombreux et fidèles adeptes.
    Toutefois, ces nostalgiques d’une « solution finale - le retour » ne sont pas assez nombreux pour représenter une menace prioritaire. Internet a un effet grossissant. On sait que l’extrême droite y est fait énormément de bruit, mais que c’est très au-delà de ce qu’elle représente dans le monde réel.

    A titre d’exemple, je connais un fou-furieux qui a créé un nanoparti d’extrême droite farouchement raciste, sexiste, crétiniste. Cet admirateur d’Hitler et de Staline réunis a semé des dizaines de milliers de posts sur l’ensemble de la toile et a référencé son minuscule mouvement sur tous les wikis de la planète (ou pas loin), alors qu’il doit tout au plus avoir une dizaine d’adhérents, tout à fait invisibles et muets.



  • Kiosk Kiosk 22 janvier 2014 16:39

    Réponse à Laurent Dauré :
    De toute évidence, vous n’aimez pas lire ce que l’on écrit, mais plutôt ce que vos préjugés vous font interpréter ce qui n’est dit nulle-part dans le texte.
    Encore une fois, je n’ai pas donné mon avis sur l’antisionisme, ni sur votre conception de la liberté d’expression illimitée-mais-un-peu-limitée-quand-même, je vous ai seulement dit que mélanger les deux affaiblit la portée de votre texte.

    J’ai expliqué aussi que la liberté d’expression n’est pas hors du temps et de l’espace mais qu’elle est intimement liée au droit et qu’elle est intrinsèquement limitée, ne serait-ce que pour des raisons bassement biologiques. Ceci admis, il reste tout à fait possible de vouloir davantage ou au contraire moins de liberté d’expression, et donc d’avoir des opinions qui divergent...
    ... ou pas...
    ... vu que je n’ai pas non plus précisé expressément si je souhaite une liberté totale, une liberté limitée comme celle que vous défendez, une liberté plus restreinte, ou carrément la censure la plus sévère. La seule piste que je vous ai fournie, c’est qu’à la place de Valls j’aurais autorisé les spectacles de Dieudonné, mais avec des magistrats assermentés dans la salle, comme on a des motards sur les routes pour faire respecter le code.



  • Kiosk Kiosk 21 janvier 2014 21:26

    Réponse à Laurent Dauré :
    Mais bien sûr qu’afficher votre antisionisme nuit à votre propos ! Vous abordez un thème sur lequel on peut vous suivre sans forcément partager vos autres idées, et soudain on découvre que votre objectif pourrait bien être plutôt de revendiquer la liberté d’expression illimitée pour pouvoir sans entraves évoquer votre antisionisme (tout en dénonçant en filigrane un antisionisme concurrent, celui de Dieudonné). Du coup, il y a présomption de manipulation, et l’on regarde vos arguments à travers le rôle que vous leur fixez, avec les quelques ajustements que cela vous impose vis à vis de la logique et de l’analyse objective. Je vous rappelle à ce propos que même dans notre « système » plus ou moins liberticide, l’antisionisme est permis, c’est l’antisémitisme qui est un délit, l’un n’impliquant pas nécessairement l’autre, même s’il est parfois très compliqué de faire le tri, en particulier chez Dieudonné.

    Par ailleurs, soyez cohérent. Vous parlez de liberté sans limites, mais en même temps vous citez des limites justifiées ou justifiables :
    « le faux témoignage et l’appel à commettre des actes de violence sur autrui. D’autres cas peuvent être débattus. Celui de la diffamation, par exemple ».

    Je discutais récemment avec un adversaire de Dieudonné, après avoir visionné sur grand écran sa prestation face à un journaliste iranien. Cet homme avait relevé à juste titre que Jésus n’annonce nullement Mahomet, mais plutôt le Saint-Esprit, en précisant le passage de la bible où il en était question.
    Bravo, bien vu, on est d’accord...
    Sauf que dans la conversation que nous avons eue ensuite, il s’est avéré que cet individu était violemment islamophobe, que pour lui aucun musulman ne pouvait être modéré, qu’il fallait éradiquer l’islam de la planète. Et hors de question de lui parler d’intégristes ultra-cathos aussi violents que les barbus, ou d’un Jésus n’ayant jamais existé (du moins pas le Jésus décrit par les chrétiens). Bref, ce type était un fanatique, et le découvrir remettait en perspective tout son discours précédent, dans le sens d’une très forte révision à la baisse de son objectivité.

    Si vous me lisez bien dans les quelques posts que j’ai publiés ici, vous constaterez deux choses, qui manifestement vous ont échappé :

    1 - Je n’y donne pas mon opinion personnelle sur le sionisme ou l’antisionisme. Je vous indique seulement que vous affaiblissez votre propos en l’introduisant inutilement dans le texte.

    2 - Je ne fais pas un plaidoyer pour ou contre la liberté d’expression. Je me contente de vous dire ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas, de mon point de vue (et non celui de tel ou tel philosophe, Chomsky compris), c’est-à-dire quelque chose qui a intrinsèquement des limites, qui n’a de sens que par le droit, et que le droit peut choisir de borner tout autant que d’étendre. Vous en trouverez diverses illustrations dans l’article de Wikipédia traitant de ce sujet (http://fr.wikipedia.org/wiki/Libert%C3%A9_d%27expression).



  • Kiosk Kiosk 21 janvier 2014 15:28

    Humour :
    Le jour de leur libération, les petits juifs d’Auschwitz profitent de la liberté d’expression que les nazis leur ont laissé (en n’ayant pas eu le temps de les gazer comme des milliers d’autres enfants) pour répondre à la quenelle de Dieudonné :

    http://a136.idata.over-blog.com/2/94/29/35/AuschwitzEnfantsliberesMatricules1945.jpg

    Réponse à Laurent Dauré :

    Je maintiens que l’affichage de votre anti-sionisme nuit à votre démonstration, qui du coup semble être un alibi à cet anti-sionisme. Et par contre-coup, votre charge contre Dieudonné, plutôt bien vue, sonne comme le dépit de voir un charlot défendre si mal votre cause que votre position s’en trouve affaiblie par un effet d’amalgame.
    Que cela ne vous empêche toutefois pas de préciser si vous êtes contre l’existence d’Israël ou contre le colonialisme de l’extrême droite israélienne, ce qui n’est pas du tout la même chose bien qu’il s’agisse d’anti-sionisme dans les deux cas.

    Réponse à Philippe Vergnes :
    A sophiste sophiste et demi. Poser la liberté d’expression (ou toute autre liberté d’ailleurs) comme illimitée par essence, c’est un sophisme. Cela revient à dire que la liberté d’expression est illimitée parce qu’elle n’a pas de limites. Or elle en a, comme toute liberté, et pour une foule de raisons (nature humaine, limitations physiques, biologiques, intellectuelles, culturelles, etc., et bien entendu juridiques, donc sociétales).
    En outre, vous déformez mon propos. Je distingue liberté de penser, de dire et de faire, mais en montrant qu’elles découlent les unes des autres et non en en faisant des entités distinctes, indépendantes. (Relisez-moi avec un peu plus d’attention.) Il en résulte que si l’on peut s’accorder à interdire le meurtre (acte), on est fondé à légiférer aussi sur l’appel au meurtre (expression) du fait du passage à l’acte qui peut en résulter. (Les études sur la prise de décision montrent bien l’importance de l’expression dans l’acte qu’elle précède.) La sanction ne sera évidemment pas la même. Quant à la pensée de meurtre, dans la mesure où elle reste cachée, on ne peut rien y faire, si ce n’est mieux enseigner les valeurs humaines (non, cela ne signifie pas interner les contradicteurs dans un camp de rééducation psychiatrique).
    Dans un autre post, j’explique que la liberté d’expression est un fait de droit, limitable et borné par le droit. Hors du droit, je ne suis d’ailleurs pas bien certain que la notion de « liberté d’expression » ait un sens quelconque.

    Nota : pour ce qui est de l’affaire Dieudonné, j’étais d’avis qu’il puisse jouer son spectacle, mais avec des magistrats assermentés dans la salle en mesure de le verbaliser en cas de propos antisémites, de la même façon qu’un motard peut très bien vous verbaliser sur le champ si vous enfreignez le code de la route.

    Enfin, pour ce qui est de l’eau de boudin de mon dernier paragraphe, il aurait été plus judicieux de parler de peau de boudin, ne serait-ce que pour rester dans le sujet.



  • Kiosk Kiosk 21 janvier 2014 14:36

    Humour :

    Les petits juifs d’Auschwitz répondent à la quenelle de Dieudonné :
    http://a136.idata.over-blog.com/2/94/29/35/AuschwitzEnfantsliberesMatricules1945.jpg



  • Kiosk Kiosk 21 janvier 2014 12:48

    La référence à Robespierre est caractéristique : Robespierre suit Rousseau, il en est le bras armé. Rousseau exprime ses idées sur le papier et Robespierre les met en pratique (la vertu par la terreur). Voir sur ce sujet Hannah Arendt, dans « Essai sur la révolution » - 1963.

    Que dit Rousseau ? « Commençons par écarter les faits »... (Début du second discours de Rousseau). Il refait ensuite un monde idéalisé qui ne repose sur rien puisqu’il ne tient pas compte du réel. On lui opposera avec profit Montesquieu, qui est quant à lui pragmatique et concret., analyste lucide et rationnel.

    Robespierre suit Rousseau et cela aboutit au massacre que fut la terreur, au nom d’idées exprimées sans référence à la réalité des faits. Il en va de même avec l’idéalisation d’une liberté d’expression que rien ne devrait freiner, pas même ses conséquences concrètes.

    Outre que la liberté d’expression est de toute façon illusoire car même la liberté de penser a ses limites (comme je l’ai montré dans mon post précédent), tenir compte des faits force à reconnaître que dans chaque pays le droit lui impose des limites, plus sévère ici, plus laxiste là. Les États ont ce droit légal de borner la liberté d’expression, c’est un fait incontournable, qu’on en soit d’accord ou pas. Ce n’est pas par hasard, c’est bien pour assurer une certaine paix sociale que le pouvoir législatif met en place des barrières de sécurité. Les complotistes, les révisionnistes, les racistes, les pédophiles et autres adeptes des atteintes au respect de la dignité humaine s’insurgent évidemment contre cela, tout comme les assassins et les voleurs s’insurgent contre la police qui les traque, qui s’en étonnera ? Ils n’hésiteront pas à dénoncer un pouvoir fascisant alors qu’ils sont, eux, le fascisme incarné.

    Reste à savoir ce qu’il en est du droit. Est-il d’essence divine, auquel cas il n’y aurait rein à lui ajouter et rien à lui retrancher ? Nullement. Le droit reflète l’état et la volonté d’une société à un moment donné. La liberté d’expression est un sujet de droit, pas une affaire de transcendance. Il n’existe pas intrinsèquement une liberté d’expression, hors de l’homme, hors du temps et de l’espace, que des lois limiteraient illégitimement. La liberté d’expression, c’est ce qui existe une fois que le droit l’a déterminée et en a tracé les limites.

    Le droit n’est pas immuable. On peut lutter contre ses abus, mais on peut lutter aussi contre ses manques, notamment s’il autorise de façon trop laxiste les abus de la liberté d’expression (ou s’il la bride à l’excès aux yeux d’une société jugeant selon l’évolution de ses valeurs cette bride excessive). L’important à l’arrivée, c’est l’adéquation d’une société et de son droit.

    Bienvenue dans le monde réel !



  • Kiosk Kiosk 21 janvier 2014 00:17

    Dieudonné ne sait plus dire « juif » !
    Il prononce ce mot ainsi : « sioniste ».

    Sa prestation à la télé iranienne :
    http://www.youtube.com/watch?v=4aI2SgFtZ9I



  • Kiosk Kiosk 20 janvier 2014 12:55

    Plusieurs bonnes pistes dans cet article, mais aussi des faiblesses.

    Tout d’abord, vous confondez en une seule liberté la liberté de penser et la liberté d’expression. Elles ne sont pas assimilables.

    Nul ne peut vous interdire de penser ce que vous voulez, sauf à utiliser des méthodes par exemple médicamenteuses pour troubler votre pensée. Votre pensée est toutefois limitée par vos connaissances, vos croyances, votre vocabulaire, votre époque, votre état physique et certainement par bien d’autres choses encore. Votre pensée, tant qu’elle n’est pas exprimée par la parole, l’écrit ou le comportement ne peut faire, le cas échéant, de mal ou de bien qu’à vous seul.

    Il en va autrement de la liberté d’expression, qui est une composante de la liberté d’agir : s’exprimer, c’est une action visite, au même titre que choisir une pomme plutôt qu’une poire chez votre épicier : vous exprimez votre choix et le mettez en œuvre. C’est autre chose que se dire in petto « je choisirais bien la pomme » et de repartir les mains vides. Choisir la pomme n’est pas neutre vis à vis d’autrui. La cliente d’à côté, influencée par l’expression de votre choix, peut aussi opter pour la pomme. Et le petit révolté du coin peut s’emparer d’une poire dans l’idée de vous contrarier. Il aurait pu se passer exactement la même chose si vous aviez déclaré : « Si je prenais un fruit, ce serait une pomme ». Faire savoir ce que l’on pense n’est pas plus neutre qu’agir d’une certaine façon.

    La plupart des gens seront d’accord sur l’idée que l’on ne peut pas tout faire, qu’il y a des actes interdits, que ce soit par la loi, l’éthique, la morale, la déontologie, le tabou ou par toute autre réaction de la société en réponse à l’acte commis, tenté...
    ... ou simplement exprimé ! Si l’on dit à Robespierre qu’un type caché derrière la porte a exprimé l’intention de le tuer dès qu’il franchira le seuil, je pense que ce cher Maximilien aura une idée assez précise de ce que cela peut signifier, bien qu’il ne s’agisse pour l’heure que d’une intention exprimée et non encore réalisée (si elle doit l’être jamais !)

    Donc, on admet qu’il ne faut pas tuer, que c’est très mal de violer un enfant, de réduire quelqu’un en esclavage, d’envoyer des gens à la chambre à gaz au prétexte qu’ils sont juifs. Et l’on admettrait que quelqu’un puisse en faire l’apologie ? Y compris lorsque cette expression risque d’être suivie d’effets parce qu’elle aura convaincu des peu-pensants ou des exaltés ? Le pousse-au-crime devrait rester impuni, et il faudrait attendre le crime lui-même pour ne sanctionner que celui qui le commet ?

    Autre faiblesse de votre raisonnement : vous mettez en vrac dans le même sac une simple opinion (« j’aime pas les gens à peau verte ») et une affirmation non démontrée mais présentée comme une réalité (« les gens à peau verte appartiennent à une race inférieure »). A mettre en parallèle avec le fait qu’une vérité scientifique ne saurait être statufiée. Désolé de vous le faire savoir, mais toute affirmation concernant en particulier la nature d’une chose nécessité qu’elle soit démontrée, et c’est encore plus vrai lorsque cette affirmation est fortement susceptible de provoquer des troubles à l’ordre public, de diffamer, ou de faire du tort à autrui. On ne peut pas laisser quelqu’un diffuser de tels propos, sauf à être capable de les argumenter en suffisance. (Faurisson l’a tenté et l’on a pu constater la médiocrité de son argumentaire). Ce n’est pas limiter la liberté d’expression qu’exiger qu’elle ne procède pas par affirmations gratuites. Tout le monde y gagne : l’exprimant obligé d’étayer ce qu’il dit et le contradicteur ayant alors matière à objecter.

    Autre grande faiblesse de votre texte : votre point de vue anti-sioniste, qui n’avait rien à faire ici. Tout ce que vous écrivez semble être dicté par cela, alors qu’en taisant vos préférences vous auriez pu donner dans le consensuel. Vous nous sortez d’intéressantes réflexions d’ordre général sur la liberté, et subitement on s’aperçoit que votre appel à une totale liberté d’expression pourrait bien n’être qu’une légitimation de vos idées sur le sionisme ! Quel dommage !

    Pour finir, je précise ce qu’est une quenelle : c’est un aliment petit et tout mou. Essayez de le glisser dans un fondement -y compris bienveillant - et vous m’en direz des nouvelles ! Cela signifie en clair que la quenelle est un aveu d’impuissance de la part d’individus exprimant ce qu’ils aimeraient faire à autrui si la nature ne leur avait joué un vilain tour.