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Commentaire de Agorafobe

sur Une vérité qui dérange, le film ultime


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Agorafobe (---.---.110.6) 4 octobre 2006 12:34

"Seulement voilà, un certain lobby pétrolier a eu intérêt à voiler la chose. Il s’en est donc suivi une campagne savamment orchestrée, visant à semer le doute. Un doute qui n’était émaillé par aucun fait, aucune étude. Le résultat des courses a été navrant : 52% des articles publiés sur le sujet se sont plu à relayer cette idée d’un éventuel doute sur la question. La chose en dit long sur le lavage de cerveau lancinant qu’effectuent à la longue certains médias sur la pensée collective.

Al Gore en a vu d’autres. Comme le montre discrètement le film, il a eu à pâtir personnellement d’un épisode demeuré abject, celui qui a vu la présidence américaine lui échapper, à quelques centaines de voix près dans un seul Etat, Miami, dans des circonstances de trucage des votes alarmantes. À la place de l’écologiste Al Gore, c’est un représentant du lobby pétrolier qui a été installé au pouvoir, un homme dont on ne sait toujours pas s’il est animé par une viscérale stupidité ou par un machiavélisme avéré qu’il travestit dans une sottise de surface. Le monde a rarement autant perdu au change."

Je me permets juste de reprendre cette partie de texte qui, à mon sens, est particulièrement révélatrice. On nous parle de lavage de cerveau lancinant, de manipulation de la pensée collective, et puis soudain, on passe à Monsieur Al Gore et son passé politique. Ce « bon » monsieur qui a perdu contre le « méchant ». « une viscérale stupidité ou par un machiavélisme avéré », comprendre bien sûr le diable, avec la queue et tout le toutim. Et pourtant, c’est exactement là que tout se joue. Le réchauffement planétaire est un phénomène très important, très inquiétant. Et voir Al Gore s’accaparer le problème, je trouve ça personnellement très inquiétant. Bush a énormément investi dans les recherches concernant les moteurs à hydrogène, par exemple. Pourquoi ne pas nous communiquer cette information ? Pourquoi se jeter tout de suite dans des insultes diverses et variées concernant Bush ? C’est une information très importante pour comprendre comment deux hommes, dont l’un n’est fort probablement pas l’abruti qu’on veut nous faire entendre, essaie de résoudre un problème. D’un côté, un homme qui a la Présidence, de l’autre, un homme qui ne l’a pas. L’un et l’autre utilise un phénomène, un pour conserver le pouvoir, l’autre pour le prendre.

La suite de l’article, plus que révélatrice, devient édifiante. On se retrouve toujours avec le même problème. A force de nier un problème, un évènement, un traumatisme, on ne fait qu’accentuer la réaction, en tout cas la vigueur de la réaction. Et c’est souvent là que les dérives surviennent, quand la colère et le ressentiment aveuglent. On commence à balancer des informations aux sources non vérifiées ou non communiquées aux lecteurs, ce qui revient au même. On maquille, on amplifie, on ne monte (puisqu’il s’agit d’un documentaire) que dans un sens et pas dans l’autre. On compare des choses qui n’ont pas à être comparées (révisionnisme, négationnisme viennent se mêler à cet article avec une candeur qui m’a profondemment troublée).

Le « fond » de cet article est politiquement douteux. Et l’humanité n’a pas besoin d’embrigadement pour comprendre le problème de la couche d’ozone et pour tenter de le résoudre. Car « tenter » est bien le mot. Mes sources vont sûrement sembler peu viables, (j’en suis désolé, je me livre moi-même à une approximation que je condamne smiley) mais j’écoutais, il y a quelques mois, une émission sur France Culture, dans laquelle les intervenants (scientifiques, écologistes, météorologistes) débattaient du problème du trou de la couche d’ozone. L’un d’eux stipulait que si nous arrêtions dès demain toute activité nocive pour la couche d’ozone (plus de voitures, plus d’usines, en bref, plus d’émanations toxiques), on ne constaterait une baisse de l’augmentation de l’effet de serre (pas une baisse, simplement un fléchissement de l’augmentation) dans plusieurs milliers d’années (je ne me souviens plus du nombre exact). Voilà les informations dont j’ai besoin pour comprendre. Et savoir comment et où intervenir. Désolé d’avoir été si long, mais à sujet d’importance, attention d’importance...


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