• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Taïké Eilée

sur Les Français doivent-ils avoir peur de leur futur « chef » ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Taïké Eilée Taïké Eilée 18 avril 2007 01:35

Citation exacte de Sarkozy : « J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile, et c’est d’ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a mille deux cents ou mille trois cents jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n’est pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d’autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l’inné est immense. »

Pour Sarkozy, la part de l’inné est donc prédominante : le pédophile l’est dès sa naissance, pas besoin d’interaction avec le monde extérieur, pas besoin d’histoire, d’évolution, tout est joué d’emblée. Le jeune qui se suicide était faible dès le départ ; l’influence de ses parents, de son milieu, de son histoire singulière... est quasi nulle, négligeable. « Les circonstances ne font pas tout... » On est bien d’accord. L’ennui, c’est que, dans les propos de Sarko, on a l’impression que les circonstances ne font rien (ou presque).

Voici la réaction du généticien Axel Kahn : « La vision d’un gène commandant un comportement complexe tel que ceux conduisant à l’agressivité, à la violence, à la délinquance, à la dépression profonde avec dérive suicidaire, est ridicule et fausse ».

Puis, le 13 avril, sur un forum du site du Nouvel Obs : « Il existe incontestablement une base génétique à certaines formes de dépression qui peuvent conduire au suicide. Dans des cas privilégiés, le mécanisme en a été découvert : une sensibilité émotionnelle accrue aux malheurs de la vie. Les gènes en cause entraînent par conséquent une fragilisation à la dureté de l’existence, et ne sont certes pas, stricto sensu, des gènes du suicide. Dans une même population, le taux de suicides varie notablement en fonction des circonstances historiques, politiques, économiques... »

Minorer l’importance des circonstances extérieures n’est pas neutre. Voici l’interpétation politique qu’en donne Axel Kahn : « De manière fort explicite, Nicolas Sarkozy endosse des thèses qui sont historiquement celles de la droite anglaise, puis américaine depuis la fin du 19ème siècle. Dans le monde entier, au début du 20 ème siècle, ces conceptions prédominèrent et constituèrent le soubassement des politiques eugénistes, jusqu’à leur barbare expression nazie. N.S. confirme par conséquent son affiliation culturelle et idéologique. »

A chacun de juger de la valeur de cette analyse.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès