@aradisial et Fouad,
Pour ce qui est de l’« iranité » de tel ou tel penseur, vous n’oubliez pas que l’Iran n’est majoritairement chiite que depuis l’époque séfévi. Cela me fait bien rire quand des Iraniens actuels opposent le ’nationalisme’ d’Alamut aux ’collabos’ comme Nizam ul-Molk, le grand vizir du sultan seldjouk Malek Shah, sous prétexte que celui-ci fut turc et sunnite. Pour un homme de cette époque de type de distinction eût été inconcevable.
Paradisial, je te suis dans le refus d’opposer soufisme et rationalisme. Et le soufisme authentique n’a jamais dispensé de l’observance de l’« extérieur » de la religion.
@Milla
Ma définition du religieux est plus proche de celle de Paradisial. Mais si tu veux une illustration romancée de fait religieux uniquement vu comme phénomène de pouvoir, je te recommande la (re)lecture du roman de Frank Herbert, Dune. Il a employé de façon astucieuse et sensée la terminologie du chiisme iranien glanées dans ses lectures d’Henry Corbin, mais son monde où la religion est partout est aussi un monde sans Dieu. Fascinant.
@Fouad
La philosophie n’emballerait plus les belles ? Certes, on n’est plus à l’époque où on charmait sa voisine de café en discutant des mérites de tel ou tel texte de Sartre. Reste la poésie ? Car, comme l’écrivait le poète india Mirza Ghalib, : Nous apprenons l’art de peindre pour les belles-aux-visages-de-lune/Il nous faut quelque prétexte pour les rencontrer.
La peinture (musaviri) n’est que l’art poétique en métaphore.
Mais nous ne sommes pas à Dehli au XIXe siècle, n’est-ce pas ?