« Aeschlimann préfère ce qu’il appelle la démocratie directe. Il court-circuite les intermédiaires entre lui et les électeurs. Dans cette optique, le conseil municipal ne sert pas à grand chose. D’après ce que j’ai pu lire, il a quelques arguments intéressants dans ce domaine : il trouve qu’on y pratique de la politique politicienne stérile. C’est un choix assumé, y compris le fait que les personnes concernées, en l’espèce les membres du conseil, prennent assez mal la chose. »
Je trouve ton commentaire navrant pour plusieurs raisons :
1. Tu parles de démocratie directe sans savoir de quoi tu parles. La base de toute démocratie, c’est l’équilibre des pouvoirs. Au niveau communal, le conseil est le seul contre-pouvoir institutionnalisé, auquel l’exécutif doit rendre des comptes. Si tu écoutes l’intervention de L. Bérard de Malavas, tu comprendras peut-être cette notion.
2. M. Aeschlimann doit respecter les règles existantes même si elles lui déplaisent. Libre à lui de proposer des changements, mais il doit attendre leur approbation pour les mettre en oeuvre.
3. M. Aeschlimann a réduit au minimum les instruments de la démocratie réelle pour les remplacer par des organes sans pouvoir. Toute son action tend à rendre la politique stérile, qu’elle soit politicienne ou pas.
4. Il me paraît normal que les élus réagissent à ce démantèlement de la démocratie locale. Personnellement, je préfère la manière dont le fait le PS, mais il faut dire qu’il est traité différemment de certains autres opposants.
Qu’un observateur avisé comme toi puisse se laisser berner ainsi me consterne.
« L’auteure a des vues politiques, donc c’est un article partisan et diffamatoire ».
Si la première partie de votre assertion est peut-être logique, la seconde ne l’est certainement pas : la diffamation se juge sur les propos tenus, pas sur son auteur.
« Le citoyen rationnel n’est plus, vive le consommateur pulsionnel ! »
C’est un peu carré, mais une personne prévenue en vaut deux. Mieux vaut donc savoir ce qui motive la majorité d’entre nous et, éventuellement prendre les mesures qui s’imposent.
On peut décomposer schématiquement le problème en deux phases : l’enfance et l’âge adulte.
Si l’hypothèse selon laquelle les goûts se forment essentiellement durant l’enfance - comme cela semble assez logique - il convient de veiller à ce que les enfants soient exposés à une diversité d’expériences sensorielles évitant, autant que faire se peut, les excès d’imprégnation de toutes sortes. Cela concerne les programmes de télévision, la publicité, la musique, les boissons offertes dans les écoles, les expériences sociétales, etc. Vaste programme.
De plus, on peut rendre les jeunes attentifs à ces phénomènes, de manière à ce qu’ils acquièrent l’esprit critique nécessaire.
A l’âge adulte, il appartient à chacun de faire ses choix. Encore faut-il qu’à l’amont, les apprentissages aient été faits avec suffisamment de diversité pour permettre ces choix.
Il me semble que le citoyen et le consommateur marchent la main dans la main. Les outils destinés à les influencer tendent à se ressembler de plus en plus. L’apprentissage de la diversité - sous toutes ses formes - et du décryptage des médias me paraissent centraux. Au-delà de ce que les parents peuvent faire de leur côté, il me paraît indispensable que l’école prenne ces problèmes à bras le corps et tente d’aider les futurs citoyens et consommateurs à acquérir un minimum de liberté et d’indépendance sans lesquelles tout le reste n’est que simulacre.