Pour le Bourbonnais, je ne sais pas trop mais rien que dans le Nivernais, des noms comme Corbigny ou Saint-Bénin-des-Bois (Ebirno de la Table de Peutinger) attirent l’attention. A deux pas de la citadelle de Montenoison, le Beuvron prend sa source. Une preuve de plus en faveur de la localisation des Ambivarètes dans ce secteur. Les Ambivarètes : ceux qui habitent les deux rives du Beuvron ! La nom du Mont-Beuvray indique aussi sans doute une ancienne occupation du site. L’incursion arverno-germanique se place à la frontière entre les Eduens et les Ambivarètes. Les Boïens ont ensuite servi a colmaté la brèche.
Il faut dire que le cas semble assez exceptionnel : une ville-fille fondée à plus de dix kilomètres de la ville-mère et qui porte le même nom. Les terminaisons dans les textes latins médiévaux permettent peut-être de distinguer les deux mais pour les textes en vieux-français, cela risque d’être très compliqué. En tout cas, cela accrédite votre idée de la double Augustodunum : Mont-Saint-Vincent et Autun.
Il y a 12 kilomètres entre Sanvignes-Les-Mines et Saint-Romain-Sous-Gourdon. Les deux villages se font face de part et d’autre de la Bourbince. Ce qui signifie que l’armée romaine marchait à mi-pente parallèlement à celle des Helvètes de l’autre côté de la vallée afin de parer à toute attaque surprise.
Le plan initiale des Eduens étaient peut-être simplement de lancer les Helvètes à l’assaut de l’Auvergne en passant par le territoire de leur allié ségusiave. Les Arvernes auraient été contraints de rapatrier en urgence leurs troupes du Morvan pour protéger la Mère-Patrie. Les Eduens n’auraient plus eu qu’à contre-attaquer en direction de la Loire.
L’image de Froissart rappelle tout de même beaucoup plus Le Crest que Montferrand. En plus du relief, il y a surtout l’église à l’arrière-plan avec son clocher surdimensionné à deux fenêtres par façade située à la limite des remparts. L’artiste a juste un tout petit peu triché sur l’orientation de l’église.
Le dessin de Froissart nous permet même de comprendre que la première enceinte Sud du Crest était un véritable rempart quasiment réduit à l’état de muret à l’époque de Revel. La comparaison entre Le Crest et Montferrand dans l’armorial de Revel montre d’ailleurs qu’après la Guerre de Cent Ans, Le Crest a été rénové à minima en comparaison de Montferrand où il ne semble pas manquer une pierre sur les remparts.
La forteresse de « Montferrand » assiégée par Louis VI et qui passait pour imprenable était également Le Crest.