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Accueil du site > Tribune Libre > 17 nuances de macronisme

17 nuances de macronisme

En rester à la version historique mussolinienne du fascisme, c’est bien pratique pour ceux qui votent RN pensant que c’est un parti comme un autre, et pour les autres qui refusent de voir la fascisation du pays par le macronisme. Une manière comme une autre d’évacuer le débat sur une question purement sémantique. Comme si le sujet était une question de vocabulaire. Nous voilà donc réduits à dire de l'idéologie de Macron que c'est du macronisme.

Avant d’aller plus loin, rappelons succinctement ce qu’est le fascisme mussolinien.

Le fascisme mussolinien concentre toutes les ressources de l’État dans un chef suprême qui exige une obéissance absolue de ses subordonnés. Ce chef est considéré comme infaillible, on ne peut remettre en cause ses décisions.

Le fascisme mussolinien rejette à la fois la démocratie libérale compétitive et les régimes socialistes basés sur le marxisme – léninisme.

Le fascisme mussolinien s’appuye sur des méthodes de gouvernement totalitaire comprenant le culte de la personnalité du chef, la persécution des chefs de l’opposition et la discrimination des minorités.

Le fascisme mussolinien est un parti totalitaire parce qu’il rejette tous les autres partis, persécutant et réprimant les opposants.

Le fascisme mussolinien renforce ses forces armées pour défendre son pouvoir et combattre les ennemis internes et externes.

Le fascisme mussolinien est un impérialisme, car il conquiert des territoires voisins pour assurer l’approvisionnement en matières premières nécessaires au développement économique.

Le fascisme mussolinien repose sur une idéologie qui exalte l’ idée corporatiste sur celle des intérêts individuels ou de classe.

Le fascisme mussolinien accuse l’étranger d’être la source de tous les maux du pays et d’être une menace pour l’unité de la Nation.

Le fascisme mussolinien a une politique discriminatoire et persécute les groupes qui menacent l’idée d’une nation unie.

Le fascisme mussolinien manipule les médias pour gagner le soutien populaire. La propagande au cinéma, à la radio, dans les journaux et à la télévision joue un rôle fondamental pour créer une idéologie qui maintient le peuple uni autour de certains objectifs, comme le rejet de l’étranger, la récupération des territoires perdus dans le passé, l’arrêt de l’expansion du communisme.

Le fascisme mussolinien s'oppose au syndicalisme en tant qu'arme de classe.

*******

À cette lecture, les nouveaux électeurs du RN, relativisent les quelques points communs avec ce fascisme mussolinien se disant que nul parti n’est parfait et que, de toute façon, tous les autres sont pourris. La réalité des idéologies ne se dévoile qu’après la prise du pouvoir.

*******

Le macronisme n’est bien entendu pas le fascisme mussolinien. Mais il n’en va pas de même quand on parle de fascisation, autrement dit, de voie vers le totalitarisme.

  1. Macronisme qui pense que le peuple se réduit à la chambre des députés qu’il bâillonne à coups d’articles de la constitution 49.1, 49.3, 38.1, 44.3 tandis qu’il pense de l’immense peuple auquel la souveraineté a été privée d’exercice que c'est un peuple de Gaulois réfractaires, ou une meute : « La foule n’a pas de légitimité face au peuple qui s’exprime souverain à travers ses élus […] les meutes ne l’emportent pas sur les représentants du peuple. »

  2. Macronisme qui se gausse de mots creux comme « en démocratie [il y a] un principe fondamental : le respect de l'autre, l'interdiction de la violence, la haine à combattre », et qui fait l’absolu contraire en méprisant les Français qui ne sont pas riches, en tapant sur les oppositions à coups de vindicte ou de grenades, et en divisant le pays tous les quatre matins.

  3. Macronisme qui préfère priver de 2 ans de retraite 68 millions de personnes, pour ne pas imposer de 2 % supplémentaires la poignée d’ultras riches du pays.

  4. Macronisme qui a semé la confusion dans les idéologies politiques traitant d'extrémisme ce qui est juste à gauche, et flirtant avec l’extrémisme de droite quand ça l'arrange.

  5. Macronisme qui instrumentalise la constitution pour légitimer l'arrêt des débats qui fondent la démocratie, ou qui laisse voter une loi immigration qu’elle savait qu’elle serait retoquée, pour retrouver la loi qui lui avait été censurée.

  6. Macronisme qui instrumentalise la justice pour bâillonner certains militants associatifs, syndicaux ou politiques du débat public. Ou en réprimant toutes formes de contestation sociale ou politique à l’aide d’outils juridiques toujours plus nombreux (interdictions de manifester, gardes-à-vue préventives, tentatives de dissolutions ou retraits d’agrément ou de subventions d’associations, etc.). Et si ça ne suffit pas, on charge, on tire, on éborgne, on ampute, on tue.

  7. Macronisme dont les méthodes répressives depuis les Gilets jaunes sont dénoncées chaque année par l'ONU, le Conseil de l'Europe, le Défenseur des droits et les organisations de défense des droits humains.

  8. Macronisme qui préfère investir dans les armes de répression des manifestations plutôt que dans les hôpitaux.

  9. Macronisme qui fournit des armes à Israël alors que les Nations Unies dénoncent un possible génocide qui ne fait, en fait, aucun doute.

  10. Macronisme qui interdit les manifestations propalestiniennes avec en chœur derrière lui l'accusation d'antisémitisme quiconque dénonce le carnage sioniste vieux de 75 ans, en faisant croire que l'histoire du conflit israélo-palestinien a commencé le 7 octobre.

  11. Macronisme qui favorise le séparatisme des riches favorisant leur enrichissement de plus de 60% en quelques années tout en tapant de plus en plus fort sur ceux qui n'ont pas de travail, et sur les pauvres., et tout en laissant le pouvoir d'achat s’écrouler pour les classes moyennes.

  12. Macronisme qui sème la division dès qu'il le peut, jetant en pâture tous ceux qui n'adhèrent pas à ses exigences obligeant les gens à reprendre ses éléments de langage, sa façon de penser, condamnant tous ceux qui ne veulent pas parler comme Macron. Ainsi un crime de guerre est devenu moins fort qu’un acte de terrorisme par la volonté de la macronie reprise en chœur par tous les médias aux bottes du gouvernement ou des milliardaires.

  13. Macronisme qui célèbre le travail en favorisant les héritiers, les actionnaires et les rentiers supposément investisseurs, les gens qui “travaillent” à ramasser l’argent des autres quand ça n'est pas les extorquer.

  14. Macronisme qui détruit méthodiquement l’État social pour laisser les faibles à la merci du marché.

  15. Macronisme qui vend à la découpe toutes les entreprises publiques jusqu’au moment où il se rend compte que la France s’est dépouillée de ses bijoux de famille.

  16. Macronisme qui sacrifie la souveraineté du peuple au profit de la souveraineté européenne qui n'a absolument rien de démocratique, étant donné que ceux qu'on élit sont ceux qui ont le moins de pouvoirs dans les institutions européennes.

  17. Macronisme qui voudrait bien une petite guerre pour que son chef ait sa petite gloire posthume quitte à déclencher une guerre mondiale.

Finalement, dire qu'on est en voie de fascisation c'est un peu court. C'est effectivement plus intéressant de faire l'inventaire (non exhaustif) des saloperies du macronisme. Alors, diarrhée ou selles normales ?


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34 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 27 avril 14:42

    Ouais, 17 nuances dans le slip a Macron ....



      • ZenZoe ZenZoe 27 avril 15:36

        Le totalitarisme, il faut insister là-dessus, n’est ni de gauche ni de droite.

        Ca tombe bien, le macronisme non plus.


        • Com une outre 27 avril 17:39

          Le « macronisme » n’existe pas, c’est une gestion de l’Etat au jour le jour et en réaction à. D’où l’impression de grand n’importe quoi tout le temps, qui n’est pas qu’une impression. Ce que vous appelez « macronisme » se nomme nullité, incompétence, autoritarisme,..., une somme des pires

          défauts que peuvent cumuler des gouvernants. Mais tout cela ne fait pas une idéologie politique, même avec les conseils des cabinets américains.


          • Jean-Luc Picard-Bachelerie 27 avril 22:20

            @Com une outre
            Mon travail a été justement de ne pas réduire le macronisme à un qualificatif, même si je suis parfaitement d’accord avec vous.


          • Octave Lebel Octave Lebel 27 avril 18:25

            Le sujet est dérangeant et donc il y a des intérêts à le minimiser ou l’ignorer et c’est pour cela que je remets et remettrai un post déjà placé que j’ai complété.


            Ne verra pas qui ne veut pas voir. Ne dira pas qui espère en douce un petit ou grand bénéfice pour sa maison. Un fascisme aux couleurs du XXI° de moins en moins décomplexé en préparation qui n’est pas tout à fait celui que l’on croit.

            Il ne faut pas craindre le fascisme brandi comme un épouvantail au second tour d’une présidentielle pour gagner par deux fois par défaut quand l’adversaire ainsi stipendié a été de toute façon lui-même battu par l’abstention massive par deux fois aussi (le nombre d’abstentions au second tour ayant été largement supérieur à celui de son score où il a juste récupéré ce que perdait Macron). Il ne faut pas craindre le fascisme ainsi brandi qui accompagne ce genre de comédie en cherchant à dévoyer et instrumentaliser nos réflexes civiques.

             

            Il faut plutôt craindre les méthodes qui nous habituent à des pratiques et références mises au goût du jour qui nous y préparent et y conduisent pas à pas lorsque ces dénonciateurs de circonstances électorales les mettent résolument, méthodiquement et avec persévérance à leur service quand ils craignent l’expression et le débat démocratique et s’appliquent à tenter de faire taire opposants et adversaires. Chacun a pu voir l’escalade commencée depuis Sarkozy contre les syndicats jusqu’à un Macron qui à peine élu lançait 17 perquisitions à l’encontre d’un adversaire reconnu finalement innocent puis déployait ses prouesses vis-à-vis des mouvements sociaux pour nous emmener ensuite dans un niveau de propagande médiatique fondée sur l’intimidation et la disqualification de toute parole non conforme encore jamais vue en dehors des guerres affectant notre territoire. Et cela continue de plus belle avec chacun des événements internationaux en cachant ou disqualifiant tout une partie des éléments de compréhension.

            Il faut plutôt craindre un fascisme rampant, aux apparences soft, en costumes et tailleurs de marque, à la diction châtiée. Un philosophe, éphémère ministre de l’Éducation Nationale a recommandé que l’on tire au fusil sur les gilets jaunes, un autre de plateaux médiatiques, Enthoven dont l’épouse dirige France Inter a dit qu’entre LFI et le RN, il fallait choisir le RN. Des préfets, depuis les gilets jaunes sortent régulièrement de la neutralité de leur fonction. Un fascisme dans lequel l’extrême-droite sert simplement d’adjuvant et n’est pas à l’abri de se voir sacrifier après usage par ceux qui l’ont aidé à prospérer renforçant ainsi leur prétendue légitimité ce qui est un processus historique déjà vu. Un fascisme en préparation à la dangerosité trompeuse et pernicieuse. En raison des moyens modernes de surveillance et des effets de meute des réseaux sociaux manipulables à l’envie. En raison de la sophistication des techniques et matériels mis à la disposition de la violence dite légitime et ce n’est pas fini. Faut-il rappeler le contrôle des médias et instituts d’opinion par des oligarques et le service public en soumission au pouvoir ? Une démocratie exigeante et renforcée est plus que jamais d’actualité. Notre vigilance et lucidité et implication aussi. La force de ces gens, c’est notre ignorance, notre attentisme  et le retard de nos prises de conscience et bien sûr le contrôle qu’ils ont sur les médias et les instituts d’opinion dont les contenus nous sont imposés sans échappatoire.

            Et ne nous trompons pas, cette tentative permanente de vouloir liquider LFI qui visiblement semble convenir à d’autres témoignant au passage de la profondeur de leur attachement à la démocratie nous avise aussi de leur aveuglement et de la faiblesse de leur conscience politique, ne comprenant pas qu’ils seront les prochains dès lors qu’ils s’aventureraient à devenir gênants.

             



            • Jean-Luc Picard-Bachelerie 27 avril 22:23

              @Octave Lebel
              Parfait. Vous pourriez en faire une tribune


            • Tolzan Tolzan 27 avril 23:01

              Je partage votre critique de la dérive despotique, policière, antisociale et antidémocratique du régime macronien. Cependant, il me semble que vous faites erreur en focalisant uniquement sur le fascisme mussolinien que vous considérez comme l’archétype du totalitarisme et de ses dérives.

              Mussolini fut un petit bricoleur dans l’Histoire en matière de totalitarisme et de millions d’innocents assassinés. Il me semble que vous auriez pu écrire un texte encore plus passionnant en considérant Pol Pot au Cambodge, Staline en URSS ou Mao en Chine.

              N’avez-vous jamais entendu de ces grands démocrates qui voulaient construire des paradis socialistes ? Ne souffririez-vous pas d’un léger strabisme dans l’appréciation des régimes totalitaires ayant sévi durant le XXe siècle ?


              • Jean-Luc Picard-Bachelerie 27 avril 23:11

                @Tolzan
                Il n’y a pas de strabisme et je suis d’accord sur votre perception du problème. Le fascisme mussolinien m’est venu en rapport au terme en vogue « fascisation » qui lui recoupe tout ce que vous passez en revue. Le propos de mon texte ne porte pas sur les dictatures dures ou molles mais juste sur le macronisme qui nous y amène doucement mais sûrement. 


              • Tolzan Tolzan 28 avril 10:30

                @Jean-Luc Picard-Bachelerie, bonjour

                Bien : vous ne souffrez donc pas de strabisme.

                Mais votre texte lui en est atteint parce qu’il donne l’impression que la « fascisation » du régime Macron ne pourrait conduire qu’au fascisme italien alors que l’on pourrait aussi bien considérer qu’elle mène à Ceausescu, Honecker, Jaruzelski ou Tito en Yougoslavie.

                Cordialement,


              • Octave Lebel Octave Lebel 28 avril 17:30

                @Tolzan

                Ce qui est recherché c’est de s’extraire de cette évolution, pas de devoir choisir entre l’un ou l’autre.


              • Tolzan Tolzan 28 avril 19:55

                @Octave Lebel

                "Ce qui est recherché c’est de s’extraire de cette évolution, pas de devoir choisir entre l’un ou l’autre."… Vous avez raison, sauf qu’un choix est fait dès le début puisque l’article focalise 5 fois (et exclusivement) sur le fascisme italien alors qu’il aurait tout aussi bien pu de focaliser sur le régime Ceausescu… Chacun a ses références favorites en matière de régime totalitaire.

                Bonne soirée


              • Eric F Eric F 29 avril 10:21

                @Tolzan
                Le point de départ est que l’on parle couramment de fascisme, fascisation, etc.... donc la dictature mussolinienne constitue un archétype qu’il semble justifié de prendre en référence pour critiquer la dérive autoritaire du pouvoir actuel.
                Ceci étant, Macron est tout sauf nationaliste.


              • Jean-Luc Picard-Bachelerie 29 avril 15:14

                @Tolzan
                ça peut aller ici ou là-bas comme ça peut ne plus trop évoluer (ce que je ne crois pas). Donc autant se référer au fascisme historique sans fermer aucune porte.


              • Tolzan Tolzan 29 avril 17:38

                @Eric F

                Bonjour Eric,

                Je suis bien d’accord avec vous que "Le point de départ est que l’on parle couramment de fascisme, fascisation, etc.... ". Cependant, je voudrais développer sur le mécanisme permettant de biaiser le débat sur l’évolution autoritaire du macronisme.

                Quand on parcourt l’Histoire du XXe siècle, force est de constater qu’il n’y a aucune raison de faire une fixation sur le fascisme mussolinien et de le présenter toujours comme l’archétype du régime totalitaire. C’est la gauche, volontairement amnésique, qui voudrait imposer cette idée.

                Certes, il faut condamner les totalitarismes d’extrême droite, mais sans se laisser piéger par la rhétorique de gauche qui voudrait imposer le postulat que les totalitarismes furent et sont toujours d’extrême droite, en oubliant les Kronecker, Ceauscecu, Milosewicz, Tito, Staline, Mao et autre Pol Pot. Voilà bien des références historiques tabou.

                La gauche se présente ainsi comme le camp du bien, défenseur des libertés et de la démocratie, et peut clamer dans les relais médiatiques que « le régime Macron évolue un fascisme mou (par exemple) » mais jamais que « le régime Macron commence à ressembler au régime Ceausescu ».

                Ce sont ces petits détails qui montrent comment on biaise, idéologiquement dès le départ, le débat sur l’évolution autoritaire du macronisme. C’est du fascisme…. Un point c’est tout !!!!

                Bonne journée


              • Jean-Luc Picard-Bachelerie 29 avril 18:08

                @Tolzan
                Echangeant souvent avec des gens de gauche car le coeur va à gauche, je peux vous dire que Staline, Mao, et toute la clique que vous citez sont pris pour ce qu’ils sont, des dictateurs et que la gauche gouvernementale française est prise pour une traitre à la gauche puisque menant des politiques de droite qui n’a rien à voir avec le marxisme, hors quelques mesures sociales, encore que...
                Mais d’accord avec vous que la sémantique « fascisation » est très usitée à gauche et qu’on peut le relever comme un marqueur. On ne verra jamais qqn de l’extrême droite parler de fascisation. Encore que l’experte en hypocrisie MLP ne m’étonnerait pas si d’aventure elle participait à une manif contre la fascisation comme elle en a fait une contre l’antisémitisme. 
                Mais dire de Macron que c’est du fascisme, ça me fait mal de le dire, mais on n’y est pas encore (pas d’exécution ou d’emprisonnement d’opposants). Mais, c’est effectivement une probabilité avant 2027, car nous ne sommes plus très loin de l’emprisonnement des opposants. Entre Mathilde Panot et Rima Hassan convoquées par la police pour accusation fallacieuse d’ « apologie du terrorisme », en pleine campagne électorale, Macron ne nous réserve que du mauvais de ce côté de la liberté d’opinion et d’expression politique.


              • Tolzan Tolzan 29 avril 21:27

                @Jean-Luc Picard-Bachelerie, bonsoir

                Je voudrais développer sur votre remarque :

                 "Echangeant souvent avec des gens de gauche, car le coeur va à gauche, je peux vous dire que Staline, Mao, et toute la clique que vous citez sont pris pour ce qu’ils sont, des dictateurs et que la gauche gouvernementale française est prise pour une traitre à la gauche puisque menant des politiques de droite qui n’a rien à voir avec le marxisme, hors quelques mesures sociales, encore que..."

                 L’illusion de beaucoup de gens de gauche, sincères par ailleurs, est de croire qu’il serait possible de construire une société marxiste démocratique qui éradiquerait "l’exploitation de l’homme par l’homme". Ils rêvent. Je ne suis pas loin de 80 ans et j’ai vécu à l’époque des démocraties populaires en Pologne, en URSS et RDA. Je me suis marié à l’Est (pour ne pas préciser) et mon diagnostic est sans appel : tous les pays communistes que j’ai connus furent des états policiers violant en permanence les libertés fondamentales (telles que définies dans la Déclaration des droits de l’Homme de 1789). Souvent, seuls les membres du PC pouvaient se présenter aux élections. Il y avait contrôle total des médias, censure du courrier, interdiction des manifestations (sauf celles du pouvoir), interdiction de voyager librement, etc. Finalement, ces régimes communistes furent balayés dès que les peuples furent en mesure de le faire. Personnellement, je ne connais AUCUN gouvernement communiste qui ait survécu à l’organisation d’élections libres.

                Alors, se pose la question fondamentale suivante : pourquoi les tentatives marxistes furent-elles des échecs alors que leurs fondateurs voulaient établir des sociétés plus justes ? Pourquoi ont-elles dégénéré en dictatures ?

                Personnellement, je reprendrai l’explication donnée par Lord Action en 1889, bien avant l’instauration de régimes communistes : « le pouvoir corrompt. Le pouvoir absolument corrompt absolument ». Une autre variante est : "le pouvoir rend fou, le pouvoir absolu rend absolument fou".

                Ce diagnostic s’applique aujourd’hui au capitalisme financier, au business, à toute organisation hiérarchisée, mais s’est appliqué aux régimes communistes passés qui dégénérèrent totalement dirigés par une oligarchie corrompue qui se cooptait… Les Honecker, Ceaucescu, Jaruzelski, Staline, Mao, etc. ne furent pas des accidents, mais le résultat inexorable de l’instauration d’un état hiérarchisé, centralisé et contrôlé par une oligarchie « endogame ». Toute proportion gardée, la macronie suit aujourd’hui la même voie de la corruption, de la dégénérescence et devrait s’écrouler. Rien n’est nouveau sous le soleil !

                Cependant : quelle nouvelle oligarchie va-t-elle accaparer le pouvoir et remplacer la macronie ? 


              • Jean-Luc Picard-Bachelerie 29 avril 23:01

                @Tolzan
                Je ne vais pas vous contredire, vous avez parfaitement raison. Mais cela s’applique aussi à la droite, même si le totalitarisme est plus lent à s’installer. Plus lent mais sûrement. 
                Le pouvoir corromp, j’en suis convaincu, c’est pourquoi, il ne faut pas donner de pouvoir mais le partager et bien contrôler les délégués. La vraie démocratie c’est cela. 


              • Jean-Luc Picard-Bachelerie 29 avril 23:18

                @Tolzan
                L’interprétation que vous faites de mon texte vous appartient, mais ça n’est pas ce que je dis ni ce que j’ai voulu dire.


              • Jean-Luc Picard-Bachelerie 29 avril 23:24

                @Tolzan
                Il n’y a pas de terme spécifique au régime Caucescu. Ceux qui sont à la mode sont « fascisme » et « fascisation ». Je n’y peux rien c’est comme cela. Ce serait « stalinisme » qui serait à la mode, je me servirai du stalinisme pour faire le même texte Bien que le stalinisme et le nazisme vont plus loin que le fascisme par l’industrialisation du meurtre. En fait je me demande si dans votre perspicacité à effacer le fascisme pour le remplacer par un totalitarisme de gauche ne correspondrait pas un petit penchant pour ce fascisme. 


              • Tolzan Tolzan 30 avril 01:29

                @Jean-Luc Picard-Bachelerie

                Finalement, pour revenir à mon premier commentaire  : j’ai critiqué votre utilisation des termes « fascisme » et « fascisation » (parce qu’ils seraient à la mode) pour décrire la dérive totalitaire du régime macronien. Il me semble que votre texte participe (peut-être inconsciemment) au formatage des esprits imposé par la bien-pensance de Gauche qui voudrait que chacun, dans une sorte de réflexe, conclue : totalitarisme = fascisme. Ce faisant, la Gauche cherche à effacer une grande partie de l’Histoire du XXè siècle où les régimes communistes furent des régimes totalitaires qui assassinèrent plus que Mussolini. Je ne réhabilite pas le fascisme. Je note simplement qu’il y a, à Gauche, deux poids et deux mesures dans la dénonciation des régimes totalitaires. Le choix des mots est capital dans le processus de formatage de la pensée.

                1h15 du matin. Bonne nuit.


              • Jean-Luc Picard-Bachelerie 30 avril 08:50

                @Tolzan
                Je vois que malgré toutes les explications que je peux vous fournir, vous vous en tenez à votre idée fixe, à savoir que j’ai un discours de gauche par le fait même que j’ai choisi le fascisme et pas le ceaușescuisme. Notez que vous pouvez transposer votre critique à vous-mêmes qui tenez absolument à prendre un exemple issu d’un mouvement de gauche pour éviter de prendre un exemple de droite. La différence entre vous et moi, c’est que je prends un terme qui existe et qui est très utilisé en ce moment, et vous qui choisissez un exemple pour faire passer consciemment une idéologie.


              • Eric F Eric F 30 avril 09:56

                @Tolzan
                Oui, il y a eu de pires dictatures que celle de Mussolini, se référant au communisme, cependant ce type de régime foncièrement anticapitalistes ne correspond pas à la dérive autoritaire en France et certains autres pays occidentaux.


              • Tolzan Tolzan 30 avril 10:19

                @Eric F
                Vous avez raison.
                Personnellement, je dirais que le macronisme connait une dérive totalitaire mondialiste vers le monde unipolaire du capitalisme, contrairement au fascisme totalitaire nationaliste et contrairement au communiste totalitaire collectiviste. Le point commun est qu’une oligarchie endogame confisque le pouvoir et attaque les libertés fondamentales.


              • Jean-Luc Picard-Bachelerie 30 avril 13:15

                @Eric F
                C’est bien pour cela que le terme « fascisation » est adapté, ou « dérive autoritaire » en ce qui concerne Macron qui accentue cette dérive de jour en jour désormais. On en est à convoquer des députés chez la police qi dénoncent le carnage à Gaza pour l’accusation fallacieuse « d’apologie du terrorisme ». A quand l’enfermement des opposants ?


              • RÉVÉLATIONS EXPLOSIVES SUR LA CORRUPTION TOTALE DE LA FRANCE | FRANCIS LALANNE, SYLVIE CHARLES |GPTV,

                https://www.youtube.com/watch?v=2njJqTHdQD4

                Une citoyenne qui en fait plus que le plus grand nombre des articles publiés sur AGORAVOX ......



                • L'apostilleur L’apostilleur 29 avril 08:42

                  @ l’auteur 

                  « .. un chef suprême qui exige une obéissance absolue de ses subordonnés. Ce chef est considéré comme infaillible, on ne peut remettre en cause ses décisions... »

                  Pas mal pour décrire le tyran Mélanchon 



                  • L'apostilleur L’apostilleur 29 avril 08:51

                    @ l’auteur 

                    « ..Le fascisme mussolinien... rejette la démocratie...s’appuye sur des méthodes de gouvernement totalitaire... »

                    C’est LFI de Mélenchon comme disait Bompard : « Le vote n’est pas forcément l’alpha et l’oméga de la démocratie »


                    • Jean-Luc Picard-Bachelerie 29 avril 15:19

                      @L’apostilleur
                      Si vous avez un tant soi peu étudier ce qu’est la démocratie, effectivement le vote est bien peu de chose. Il a une grande importance dans le système représentatif qui est la vraie définition de l’oxymore « démocratie représentative » qui a été choisi très consciemment contre la démocratie. Si nous ne sommes pas en dictaure, nous ne sommes pas non plus en démocratie. La démocratie, c’est lorsque les citoyens contrôlent leurs délégués (ce qu’on appelle faussement des représentants) et qu’ils peuvent intervenir directement dans la décision. Alors, oui « Le vote n’est pas forcément l’alpha et l’oméga de la démocratie » mais celui de la démocratie représentative qui n’en est pas une.


                    • L'apostilleur L’apostilleur 29 avril 19:37

                      @Jean-Luc Picard-Bachelerie
                      « ..Si vous avez un tant soi peu étudier ce qu’est la démocratie.. »
                      Ben non, pas étudiée.
                      Par contre si vous voulez trouver l’inspiration du chef de lfi, voyez un parallèle édifiant...
                       
                      Tyrannie et démocratie. Sœurs ennemies mais plébiscitées.
                      https://onenpensequoi.over-blog.com/2023/03/642d3ba4-dacb.html


                    • Eric F Eric F 29 avril 10:31

                      Il y a me semble-t-il deux aspects différents dans les 17 points sur le macronisme évoqués dans l’article. Il y a certes la dérive autoritaire qui peut renvoyer au fascisme ; mais il y a aussi le néolibéralisme économique, très différent du dirigisme économique des dictatures.

                      Par ailleurs, le macronisme est supranational : fédéralisme européen, atlantisme, économie mondialisée, donc ne se réfère pas à la primauté de l’intérêt national.


                      • Jean-Luc Picard-Bachelerie 29 avril 15:11

                        @Eric F
                        Le néolibéralisme au contraire de l’ultralibéralisme et ce que peuvent en dire ceux qui le défendent et l’appliquent est un dirigisme économique dont l’évolution ne peut aller que vers une politique autoritaire voir plus. Le premier régime a avoir appluqé le néolibéralisme est le Chili de Pinochet. Tout est dit !
                        Bien d’accord avec vous sur la primauté de l’intérêt européen sur l’intérêt nationale.


                      • zygzornifle zygzornifle 29 avril 10:42

                        La Rome antique a bien connu un Macron (Quintus Naevius Cordus Sutorius Macro, né en 21 av. JC et mort en 38). Préfet du prétoire romain (commandant de la garde prétorienne), et donc en charge de la sécurité personnelle de l’empereur Tibère. Empereur qu’il a fini par tuer (du moins selon Tacite). Dans ses annales, Tacite narre ainsi les dernières heures de Tibère. Le vieil empereur, malade, allait vers sa mort, et déjà Caius (Caligula) se réjouissait. Mais Tibère, subitement, se ressaisit, demandant à boire et à manger, laissant craindre une guérison. Macron réagit promptement en étouffant le vieil homme sous des couvertures. Avant que d’être forcé, plus tard, à se suicider par Caligula.

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