Les économistes
du système ont beau qualifier les différentes périodes « historiques »
du capitalisme selon leurs classifications : keynésianisme, monétarisme,
etc…, pour ceux qui les ont vécues, la différence, s’il en fut, était
essentiellement dans leur niveau de vie.
A notre
époque, le passage du capitalisme « classique » au banco-centralisme
impacte-t-il notre vie sociale quotidienne ? Dans un cas comme dans l’autre,
la majorité des gens restent semble-t-il salariés…
Être salarié
dans un régime capitaliste ou être salarié dans un régime banco-centraliste :
quelle différence ?
A la fin de
l’antiquité, un grand nombre d’esclaves se sont retrouvés « chasés »
par leurs propriétaires et maîtres : c’est-à-dire « logés » sur
des parcelles de terre qu’ils devaient cultiver pour leur maître, tout en y prélevant
de quoi survivre, de sorte que leur maître n’avait plus le souci de l’entretien
de leur vie quotidienne.
Avec la
féodalité est arrivé le servage, qui attachait, d’une manière assez similaire,
mais sans qu’il soit esclave, le serf à la terre du seigneur féodal
propriétaire de la terre.
En termes de
vécu quotidien, la différence était évidemment imperceptible pour ceux qui sont
passés de l’une à l’autre catégorie.
Sous le
capitalisme, un salarié peut en principe faire ce qu’il veut de son argent,
changer d’emploi, de domicile, etc…
Sous le
banco-centralisme aussi, en apparence, sauf que dans sa forme aboutie et
totalement « numérisée », le moindre de ses achats, le moindre changement
dans son style ou son cadre de vie sera aussitôt détecté par la Banque Centrale
de laquelle dépendra son salaire et sera susceptible de donner lieu à des
mesures de blocage ou de rétorsion, dans la mesure où il ne suit pas la doxa du
comportement « conseillé », tel que décidé en amont par les gérants
du système.
Le « crédit
social à la chinoise », tout comme les « restrictions » de la
période « confinement-covid », en France, ne sont encore qu’un pâle
avant-goût de ce que pourra être la vie quotidienne du « salarié banco-centralisé »… !
Le passage
de l’antiquité esclavagiste au servage féodal a pris plusieurs siècles, et s’il
n’est pas allé totalement sans troubles, aucun des « prolétaires » de
cette période n’a vraiment eu conscience de « vivre un changement
historique ».
Malgré le
fait qu’il soit un changement social essentiellement rétrograde, le passage au
banco-centralisme se fait, lui, en quelques années, quelques décennies, probablement,
si l’on met le point de départ en 2008, et de façon apparemment tout aussi « indolore »
que l’arrivée du féodalisme.
Le fait n’en
est pas moins que c’est bien un nouveau système économique, social et
politique, en fin de compte, et donc bien également un système en soi et pour
soi, en tant que système de domination de classe, et donc néanmoins « nouveau »
et in fine tout à fait distinct du capitalisme.
De par sa
nature intrinsèque et son principe de fonctionnement actuel, il l’est déjà.
A chacun d’en
tirer les conséquences, en fonction de ses déterminants.
Luniterre