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Commentaire de Christian Labrune

sur Dans les facs et les lycées la colère monte, manifestation le 1er février #NonALaSelection


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Christian Labrune Christian Labrune 31 janvier 2018 17:26

Ces “réformes” qui n’en sont pas – faut il rappeler que l’idée moderne d’instituer la sélection à l’Université était déjà au cœur des la colère étudiante en mai 1968 il y a tout juste cinquante ans ou il y a trente ans contre les lois Devaquet ?
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à l’auteur,

C’est précisément parce qu’il est devenu à la mode, après 68, de tonner contre la sélection, que l’école actuelle est détruite, qu’on peut désormais être titulaire d’un baccalauréat et parfaitement illettré. Il y a dix ans, je corrigeais encore les copies du bac. J’en aurai corrigé des milliers et je sais donc très bien de quoi je parle. Je doute qu’au cours de ces dix dernières années le niveau ait pu beaucoup monter.

Je n’ai pas lu les projets de réforme actuels, je n’ai aucune confiance dans ce gouvernement, mais les discours du ministre de l’Instruction publique m’avaient quand même paru moins stupides que ceux de ses prédécesseurs. S’il compte rétablir le principe de la sélection, cela ne suffira pas pour reconstruire le système, mais c’est quand même par là qu’il faut commencer.

Quand un étudiant sait qu’on ne lui délivrera pas le diplôme qu’il convoite s’il n’a pas les connaissances requises, il travaille autant qu’il le peut. Depuis pas mal d’années dans les lycées, celui qui fait réellement des efforts pour s’instruire passe pour un imbécile aux yeux de ses condisciples fainéants : pourquoi se fatiguer quand l’obtention du baccalauréat est presque devenue un droit ?

Si on ne veut pas reconstruire un système d’instruction publique digne de ce nom, il n’y a plus qu’à modifier de la manière suivante le premier article de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : " Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits, ET BACHELIERS (*). Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune."

(*) Bacheliers pour commencer, mais comme on n’arrête pas le progrès, on pourrait tout aussi bien considérer, au nom du principe d’égalité, qu’ils naissent tous munis d’un doctorat. Auquel cas, les parents feront inscrire sur le registre d’état civil la spécialité de leur rejeton. Docteur en médecine, par exemple, ou bien ingénieur des Ponts et Chaussées. Il vaudra mieux, évidemment, renoncer à être malade et aussi à passer sous les ponts.


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