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Commentaire de Christian Labrune

sur Pantalonnade autour de l'ambassade américaine à Jérusalem


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Christian Labrune Christian Labrune 9 décembre 2017 17:52

@William
Le conflit avec l’Iran n’a rien de conjoncturel : cela fait des siècles que chiisme et sunnisme s’opposent. En Iran, les mosquées sont vides, les Iraniens ne supportent plus la tyrannie religieuse, et il est bien possible que le régime s’effondre si des circonstances imprévues le permettent. La levée des sanction était évidemment une imbécillité puisqu’elle renforce un régime pourri jusqu’à l’os et lui permet de se prolonger encore un peu. Quand vous évoquez une éventuelle opposition du peuple en Arabie aux réformes voulues par ben Salmane, vous ne savez apparemment pas que les jeunes y sont majoritaires et qu’ils aspirent surtout à s’occidentaliser. Il y a déjà longtemps que l’urbanisme des Emirats copie celui des grandes villes occidentales, et la masse ne demande qu’à s’affranchir des impositions religieuses. En évoquant Moubarak, vous choisissez un fort mauvais exemple : les Egyptiens étaient las de la dictature et de la corruption. C’est cette lassitude et cette exaspération qui furent à l’origine du « printemps » Egyptien. « La solution, c’est la démocratie » écrivait alors al-Aswany à la fin de chacun de ses articles, parodiant et détournant le slogan des Frères : « La solution, c’est l’islam ». Les Frères ont quand même pu arriver au pouvoir, élus par seulement un quart du corps électoral. L’expérience Morsi n’aura cependant pas duré bien longtemps, pas plus que le règne d’Ennahdha en Tunisie. Les peuples de la région, dont le niveau de culture s’est quand même élevé dans les classes moyennes, ne veulent plus de l’islam. Après les horreur de l’Etat coranique, ils en voudront de moins en moins, en Arabie comme ailleurs, et je ne donne pas cher de la peau des actuels dirigeants du Hamas dont la gestion aura été catastrophique et qui sont désormais aux abois, ne pouvant plus compter que sur les iraniens.
Si le printemps arabe a tourné court en Syrie, c’est parce que les Iraniens (et les Russes !)avaient besoin d’y maintenir un pouvoir à leur botte et que l’Amérique d’Obama était hors jeu et plus du tout en état d’exiger quoi que ce fût. L’objectif de l’Iran est d’installer partout des régimes collaborationnistes dirigés par des hommes de paille. C’est déjà fait avec le général Aoun qui est le Pétain du Liban ; c’est ce qu’ils voudraient essayer de faire en soutenant les Houthis au Yémen. En Irak, ils ont déjà très salement anéanti les velléités d’indépendance des Kurdes, comptant sur une lâcheté des Occidentaux qui, hélas, ne les ont pas déçus.
Les théocraties, où que ce soit, n’en ont plus pour bien longtemps, et vous raisonnez comme si le monde n’avait pas déjà bien changé.


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