Je suis sidérée par certains d’entre eux, dont le contenu critique, parfois à côté de ma plaque, semble lié au fait que leurs auteurs n’ont sans doute pas lu tout mon Billet, mais ont picoré à droite à gauche, de ci de là, quelques-unes de mes réponses pour me démontrer que je posais une très vilaine question, venue directement de Sarkozy...
... Voire, comme dit un commentateur absolument convaincu et le répétant sans se lasser, que je suis une infiltrée de Sarkozy. Peut-être serais-je même Sarkozy... Voyons, je me tâte...Suis-je Sarkozy voilée sous une burqa ?
Je suis partagée entre le fou-rire et la tristesse devant tant d’incompréhension...Certaines personnes semblent même croire que je parlais d’identité nationale ! Je suis éberluée, mais bon...C’est la loi des Fils de billet. Chacun dit ce qu’il pense sans, le plus souvent , tenir compte du point de vue des autres. Alors « débattre » dans ces conditions...quelle gageure !
Je tentais de nous désengluer de Sarkozy pour poser NOS questions dans NOS termes, et le voilà qui revient en force.
Tentative fort difficile. Le bougre est fort. Mais je ne désespère pas...
Ces problèmes ne sont pas inventés de toutes pièces par le seul Sarkozy. Et nous sommes un certain nombre à estimer qu’il faudrait les penser, et les régler, sans attendre...
Un quotidien roumain, Adevărul, note que « l’introduction des tests d’histoire pour les immigrés » en Grande-Bretagne, l’idée d’une « citoyenneté avec exigences »,
c’est-à-dire un système de points, en Italie, ou le référendum sur les
minarets en Suisse sont les témoins de ce phénomène qui s’explique par « la découverte de sociétés parallèles » dans lesquelles vivent les immigrés.
Pourtant, même si « sa définition est par nature un processus d’exclusion » l’identité est « un élément auquel on ne peut pas rénoncer », estime le politologue Giovanni Sartori dans El País.
"L’écarter
serait une grave erreur, puisque les sociétés ne peuvent pas
fonctionner sans un tissu social clair et solide, et sans elle, les
citoyens et les individus deviendraient des atomes détachés« .
Malheureusement, poursuit Sartori, les démocraties occidentales »font face aux problèmes quand ils ont déjà explosé« .
Et en ce qui concerne l’intégration des communautés isolées au sein de nos sociétés, »il
n’y a pas d’autre alternative que réflechir aux valeurs éthiques et
politiques sur lesquelles nous voulons baser cette intégration", conclut-il.
Il est impossible de définir, aujourd’hui, ce que représente être/se sentir français et vivre en France sans évoquer la question de « l’autre », de « l’étranger », de l’immigration et de l’intégrisme islamique, qui est dans la tête des gens. Que nous le voulions ou non, c’est ainsi. Une analyse publiée par Le Monde sur les commentaires postés dans le Site de Besson le prouve, même si cela nous dérange.
Donc soit nous rejetons l’association en parlant d’« amalgame » inventé par Sarkozy (ce qui est partiellement vrai), soit nous la prenons en compte et l’analysons dans NOS termes.
C’est ce que j’ai tenté de faire. Après avoir longuement réfléchi sur le sujet avec des personnes, et sans être « plongée », comme vous le dites, dans quoi que ce soit de négatif.
NOS termes démocratiques sont, notamment sur ces délicates questions, le respect des droits des immigrés, l’égalité absolue des hommes et des femmes, le primat de la laïcité sur toutes les religions.
Nous sommes tout à fait d’accord : les immigrés doivent être respectés, intégrés à part entière. C’est l’une des luttes à mener, en même temps que celles contre les discriminations de sexe, de classe...
Il ne s’agit pas de leur demander de changer leurs façons d’être, mais simplement de se confronter à ce qui constitue des principes du fonctionnement social de chacun des pays où ils vivent
La majorité des musulmans en France s’intègrent sans difficultés particulières, en respectant à la fois leurs coutumes, dont nous nous enrichissons, que nous adoptons, et les principes de base de notre pays.
Le problème surgit lorsque des mouvances religieuses politiques (comme le salafisme).tentent d’introduire des coutumes qui contreviennent aux principes démocratiques des pays d’accueil (égalité des hommes et des femmes, laïcité). Là se produit un clash, qui nuit gravement aux musulmans dans leur ensemble.
Mais je ne fais pas l’autruche, puisque non seulement je connais ce dont vous me parlez, mais je vous réponds :
Critiquer les pans sombres de l’histoire d’un pays est hautement
nécessaire, tenter de corriger et de réparer les violences infligées
indispensable.
Je précise que, pour autant, ce n’est pas l’ensemble de l’histoire de la France et des Français qui doit nous inspirer de la honte.Et le mea culpa nous poursuivre pour des siècles et des siècles.
La « sentence » et le « payez ! » devraient-ils être globaux et éternels ?