À propos d’un certain type d’égoïsme, j’avais bien aimé la réflexion de John Cowper Powys dans « Apologie des Sens », titre d’ailleurs trompeur... Powys voulait vivre une vie de saurien à sang froid, sorte d’être primitif, vivant l’instant présent, libéré du passé et de l’avenir et assez proche du coup de la philosophie d’un sage de l’Inde... mais sur un mode primitif.
Bon je vais un peu casser l’ambiance des pro-Krishnamurti...
Son approche radicale est carrément élitiste, tellement élitiste qu’elle me semble réservée à une toute petite minorité, dont je doute fort qu’elle s’exprime sur Av.
L’Inde a toujours insisté sur la nécessité quasi obligatoire pour tout vulgum pecus, du gourou, du maître, du libéré vivant unanimement reconnu, qui oriente son ou ses disciples (en général peu nombreux). Prétendre que l’on peut se libérer seul est casse-cou et source d’illusion.
Personnellement je préfère renvoyer à Arnaud Desjardins qui me semble bien préférable dans cette optique.
Bon je précise un peu ma pensée en réponse à ceux qui ont réagi à mon post...
La première attitude n’est rien d’autre que l’attitude de nos ancêtres qui savaient pertinemment que l’univers entier est un gigantesque organisme vivant, avec tout ce que cela implique. D’où une religiosité naturelle, qui dans bien des cas s’est dégradée en superstition. La deuxième attitude est celle de la science, du rationalisme et de l’efficacité (du moins en apparence). Tant que les victoires apparentes de la deuxième option n’ont pas entraîné de déséquilibres trop voyants, la victoire de la science, de la technique, du rationalisme et de l’athéisme qui va avec fut totale. Seulement voilà, la fête est finie et beaucoup se rendent compte que les fruits de la science, etc... sont les fruits de l’arbre du mal.
Nous sommes à un tournant. Sans le retour à une attitude religieuse vraie, nourrie par une raison éclairée, on n’en sortira pas et le gouffre sera de plus en plus béant. Je note que ce que j’entends par là s’oppose aussi bien au rationalisme qu’à l’attitude de foi aveugle des églises traditionnelles, qui sur ce point se donnent la main pour faire croire que seules leurs deux attitudes sont possibles.
Il y a des sciences traditionnelles qui concilient hémisphère cérébral droit et hémisphère cérébral gauche. L’alchimie par exemple fut l’une d’elle. Elle fut fort décriée par le XIXème siècle, celui-ci affirmant que la transmutation métallique était impossible. On sait ce qu’il en est. Un exemple :
Notons que les anciens attribuaient chaque planète à un métal traditionnel. Ainsi, Lune : argent, Mercure : mercure, Vénus : cuivre, Soleil : or, Mars : fer, Jupiter : étain, Saturne : plomb. J’ai donné l’ordre des planètes selon l’ordre traditionnel que l’on trouve dans n’importe quel grimoire consacré à la question, du Moyen-Âge. Or, si l’on part de Mars et que l’on vise le 5ème élément et ainsi de suite, on obtient l’ordre suivant :
Mars, Vénus, Lune, Jupiter, Soleil, Mercure, Saturne ce qui traduit en métaux donne : Fer, Cuivre, Argent, Étain, Or, Mercure, Plomb. On constate que l’ordre métallique ainsi obtenu est un ordre croissant selon le numéro atomique des métaux en question. Connaissance hors de portée des Anciens selon le paradigme scientiste dominant. Le rationaliste endurci y verra bien entendu, comme toujours, l’effet du hasard.
Ce qui distingue les connaissances des Anciens de la science moderne, c’est que celle-ci est sans âme, considère les choses comme mortes et donc exploitables et industrialisables. (On peut se gratter longtemps pour obtenir de l’or de façon industrielle par des procédés alchimiques...). L’accent mis sur le quantifiable, le répétitif, les statistiques, l’oriente toujours dans les mêmes directions, qui ne sont bien évidemment, pas les bonnes..
Il y a deux attitudes face au monde : l’observer avec l’ à-priori positif que le monde est intelligent, ordonné, qu’il nous aime et à quelque chose à nous apprendre... et l’attitude scientiste : le monde est absurde et sort du chaos. Pénétrons en les secrets, violons le, soumettons le, et tirons en tout le profit possible et imaginable...
Nous avons choisi la deuxième solution, nous allons bientôt en récolter le salaire.