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Accueil du site > Actualités > Société > Bac : mention danger avec Blanquer

Bac : mention danger avec Blanquer

Il était le (petit) coin de ciel bleu de ce gouvernement, prenant le contre-pied de tant de déclarations ou de décisions du passé, semblant vouloir rétablir la qualité de notre système éducatif. Patatras ! La direction prise pour la réforme du baccalauréat, qui reprend les mauvaises idées des anciennes majorités, est très inquiétante, un début de déconstruction de cet examen fondamental.

 

Toujours cette mauvaise pente anglo-saxonne ?
 
Au Parisien, Jean-Michel Blanquer a déclaré « on voit bien que le bac tel qu’il existe aujourd’hui est arrivé à la fin d’une époque et qu’il faut passer à autre chose. Il faut en finir avec le bachotage, pour lui redonner du sens. Qu’il soit un tremplin vers le supérieur pour les élèves  ». Que d’éléments critiquables en si peu de mots ! D’abord, le ministre nous inflige cette rengaine insupportable selon laquelle le baccalauréat serait un peu poussiéreux, ce refus du débat des ayatollahs pseudo modernistes qui habillent tout débat en querelle entre anciens et modernistes où les seconds auraient forcément raison… Cette même quête de modernité qui a produit une hausse de 70% des fautes d’orthographe.
 
Ensuite, en quoi le bac ne serait pas déjà un tremplin vers le supérieur aujourd’hui ? En quoi manquerait-il de sens, alors, au contraire, que son caractère d’examen national passé par tous les élèves de terminale lui donne justement le statut de juge de paix, la mention bien d’un élève de ZEP valant plus que la mention assez bien du lycée le plus huppé. Le baccalauréat actuel a beaucoup de sens : c’est un rituel de passage à la vie adulte, un sésame pleinement comparable sur l’ensemble du territoire, et c’est aussi un passeport pour les études supérieures. Enfin, pourquoi faudrait-il en finir avec le bachotage ? Une déclaration d’autant plus étrange de la part de l’ancien président de l’ESSEC…
 
Comme le rapporte cruellement le Point, les pistes de réformes avancées par le ministre ont un goût de déjà-vu. Déjà, en 2005, Fillon voulait limiter le nombre d’épreuves à six. Aujourd’hui, Blanquer en évoque seulement quatre… Déjà, en 2007, Darcos proposait de supprimer les sections S, ES et L et les remplacer par un tronc commun complété par des options. L’argument du coût est absolument désolant tant il s’agit d’une goutte d’eau par rapport à ce que représente cet examen, une chance unique de comparaison la plus égale possible entre tous les jeunes d’une même classe d’âge, les mettant davantage sur un pied d’égalité que sans doute à aucun autre moment de leur vie.
 
La remise en question du principe de l’examen et son remplacement partiel par le contrôle continu posent de graves dangers. Le baccalauréat commencerait ainsi à perdre son caractère pleinement universel et comparable puisqu’une partie de la note viendrait d’un contrôle continu dont il difficile d’imaginer comment il serait possible de le rendre pleinement universel. Le danger ? En l’absence d’une seule norme totalement commune, claire et simple d’interprétation, le risque est que les lieux d’étude finissent par gagner une place plus importante et que la mention assez-bien d’un bon lycée finisse par valoir plus que la mention bien d’un lycée de ZEP, qui pourrait paraître moins exigeant.
 

 

Même s’il n’est sans doute pas parfait, les réformes évoquées par le ministre sont calamiteuses et il suffit de regarder ce qui se passe dans les pays qui fonctionnent de la sorte pour y voir le recul de la République et l’accélération du cloisonnement de la société, comme cela se passe aux Etats-Unis, où il n’y a pas d’examen et seulement du contrôle continu, et où l’argent devient la seule boussole.

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10 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 25 novembre 2017 10:09

    les ministres successif qui tripatouillent l’éducation nationale me font penser aux petits « génies » de l’informatique que tout le monde connait qui dépannent votre PC et qui en fin de compte fini dans un SAV avec une méchante addition car ils l’ont salopé au lieu de le dépanner .....


    • files_walQer files_walQer 25 novembre 2017 18:55

      Nous protestons contre la censure dont a été victime l’article du 17/11/2017 de Doctorix sur les 11 obligations vaccinales.

      Lettre de Doctorix


    • Albert123 25 novembre 2017 11:13

      « Ensuite, en quoi le bac ne serait pas déjà un tremplin vers le supérieur aujourd’hui ? »


      car il ne représente plus rien, a part sanctifier des trous du cul qui le resteront toute leur vie,

      quand on le donne (enfin qu’on l’offre) à 80 % d’une classe d’age et qu’année après année on en baisse la difficulté pour maintenir ce ratio, il est évident qu’obtenir le bac ne fournit plus le cursus nécessaire aux études supérieures.

      les bancs des facs dans les 90’s offraient déjà un spectacle désolant du niveau déplorable de l’intellect des étudiants français, 

      la fin des 90’s entérinait la situation, avec un gros % de quasi analphabètes placés dans des filières « voies de garage » aussi inutiles que coûteuses.

      ce qui laisse suggérer que 30 ans après les facs françaises sont devenues des cours des miracles.

      Vous avez une dent contre le contrôle continu, on comprend mal pourquoi tant il donne d’excellent résultat et discipline des individus que le système actuel ne destine qu’a devenir des « putes à riches » 


      c’est déjà le cas et depuis bien longtemps, 

      reste que le nivellement généralisé par le bas tel que le bac le promeut en permanence apparaît bien pire que ne pourrait le faire un renforcement d’une réalité qui dérange mais qui est elle fonctionnelle dans les faits.  

      enfin pour Blanquer j’en attend pas grand chose non plus 

      • Decouz 25 novembre 2017 12:18

        Le bac est le premier diplôme de l’enseignement supérieur, c’est juste une porte, qui grande ouverte, n’a rien d’un tremplin, si ce n’est pour tomber dans un terrain marécageux, incertain, où beaucoup perdent leur temps.


        • Tom France Tom France 25 novembre 2017 14:39

          C’est vrai que tout ces guignoles du grand orient avec leurs réformes ne font ce genre de chose que pour tenter de rentrer dans l’histoire et laisser une trace. Mais il faut reconnaitre que le bac aujourd’hui ne sert pratiquement à rien et n’est qu’une formalité, de la poudre aux yeux pour faire croire que ce système fonctionne encore. D’ailleurs, le niveau du bac est très bas, voilà pourquoi beaucoup parviennent à l’avoir aussi facilement !


          • bonnes idées 25 novembre 2017 15:02

            Après le bac à sable c’est en fin de compte le bac passable.


            • Louise Louise 25 novembre 2017 16:07

              Beaucoup refusent la sélection. De fait, c’est la 1ère année de fac qui sert de sélection, par l’échec. Le coup de chance ne remplacera jamais le travail et les connaissances.


              •  C BARRATIER C BARRATIER 25 novembre 2017 16:34

                Le coût du bac « donné » à presque tous les élèves, y compris les « nuls » est absurde. Un bachelier est souvent inapte à écrire de manière à être compris, inapte à faire zéro faute comme le faisait son prédécesseur avec son certificat d’études, inapte au travail, car il n’a vécu que l’école de la paresse et des vacances et des diplômes cadeaux.

                Nous avons en France les classes prépas où on bosse vraiment...Sauvons les classes prépas et augmentons en le nombre avec les économies faites par la suppression de ces exament qui n’en est pas un....


                • waymel bernard waymel bernard 26 novembre 2017 09:05

                  Supprimons cet examen qui ne veut plus rien dire et remplaçons-le par une attestation de fin d’études secondaires. En contrepartie instaurons une sélection pour l’entrée à l’Université. On pourrait ainsi réaliser des économies considérables (coût de l’examen et dégonflement des premiers cycles universitaires).


                  • L'Astronome L’Astronome 26 novembre 2017 09:20

                     
                    C’est devenu une habitude : chaque nouveau ministre d’ l’Éducation nationale se comporte envers le bac comme si c’était un exercice de dépucelage et comme s’il exerçait un droit de cuissage.
                     
                    Le résultat se traduit en fausses couches.
                     

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