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Accueil du site > Actualités > Société > Marre du sociétal !

Marre du sociétal !

J’aime assez la position du parti bolchevique, après la révolution de 1917 : « les comportements sexuels relèvent de la sphère privée, et donc ne doivent être ni sanctionnés, ni réglementés, tant qu’ils ne nuisent pas à autrui ».

Depuis des années, trop d’années, on assiste à des mobilisations pour ce qui est dénommé par « sociétal », au détriment du social. Le sociétal répond souvent à une émotion, à ce que l’on considère comme une évidence ou comme juste, sans pour autant s’engager politiquement. Nombreuses de ses luttes sont trans-politiques et donc font consensus. La mobilisation « je suis Charlie » ou le tintamarre de casseroles, les soirs à 20H pendant le Covid, pour soutenir les soignants en sont un bon exemple.

Pour « Charlie », je travaillais encore, et j’ai vu des personnes qui ne s’étaient jamais mobilisées, qui ne s’étaient jamais engagées à défendre quoi que ce soit, ni qui que ce soit, être soudain super remontées, à juste titre, contre ce qui venait de se passer, et condamnaient ces attaques, mais sans en analyser les causes. Elles ont donc pour beaucoup participé à la manifestation parisienne en présence de politiques, du secrétaire général de l’Otan, des envoyés du Qatar et d’Arabie Saoudite… c’est-à-dire de toutes les personnes qui avaient des responsabilités dans l’extension du terrorisme ! Quant au tintamarre de casseroles pendant le Covid, dans mon immeuble c’était devenu une habitude à 20H tapante. De nombreuses personnes y participaient… Quand, à la fin du Covid, les soignants ont organisé des mobilisations pour les soutenir, eux et l’hôpital, je n’y ai vu aucun de mes voisins !

Un mouvement sociétal qui a le vent en poupe, c’est la lutte en faveur du mouvement LGBT. Il y a quelques temps, j’avais vu que la banque mondiale (ou le FMI) avait refusé un prêt à l’Ouganda parce qu’il n’avait pas pris des mesures en faveur des LGBT. Je ne me souviens pas que les mêmes organismes aient refusé un prêt à un pays car celui-ci n’avait pas pris des mesures en faveur de la santé, de l’éducation, ou de la libération des prisonniers politiques par exemple. Les lobbys LGBT sont très actifs, mais je crois que ceux qui les dirigent, sont principalement, il me semble, des « bobo-intello-parisiens » du show-biz et des médias. Ne nous y trompons pas, pour ces personnes, le fait que des homos se fassent casser la gueule dans des quartiers populaires est très loin de leurs préoccupations. Je doute que dans ces lobbys il y ait une grande partie qui se batte pour une société socialement plus juste. D’autre part, que les vampires du FMI ou de La Banque Mondiale soutiennent à ce point le mouvement LGBT pose question. Pour que l’on montre du doigt un pays qui ne défend pas les LGBT, comme si c’était le problème le plus urgent du moment, est suspect. Dans le monde, le mouvement LGBT est composé en général de jeunes qui ne sont pas, ou très peu, politisés, préoccupés par leur situation et donc, souvent critiques avec les gouvernements de leur pays. Quoi de plus facile pour des services de renseignement étrangers que d’infiltrer des mouvements sociétaux non politisés pour préparer des révolutions de couleurs ? Quoi de plus facile d’en faire la « pub » dans les journaux, ici, en occident, et de mobiliser à l’étranger via les réseaux sociaux ? Au lendemain de la réélection de Poutine de nombreux journaux ont ressorti de vieux articles sur la condition des LGBT en Russie… bizarre !

En France il y a 7 millions de chômeurs et 11 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, et les conditions vont être de plus en plus difficiles pour les plus fragiles. Quand je discute avec des personnes, c’est cela qui les inquiètent, pas les droits des LGBT. Quand j’étais au NPA, des personnes passaient nous voir et certaines assistaient à nos réunions ; le problème c’est que les débats tournaient sans cesse autour des réseaux éducation sans frontières, les migrants, la Palestine, le féminisme, l’écologie, les sans-papiers… c’est sympa, mais les gens qui venaient nous voir voulaient parler de leurs problèmes, ils voulaient du concret, ils voulaient qu’on les écoute. Il arrivait que les plus courageux viennent une deuxième fois, et comme rien ne changeait, on ne les revoyait plus. Je crois que parmi ces personnes, nombreux sont ceux qui se sont retrouvés avec les Gilets Jaunes. Il est grand temps de recentrer le débat et de définir des priorités. Parler chômage, travail, santé, logement… les sujets sont suffisamment nombreux. Ce n’est pas en se focalisant sur les problèmes sociétaux, en compagnie d’autres partis politiques qui soutiennent le système économique marchand tel qu’il est, que l’on changera quoi que ce soit dans le modèle de société. Les lobbys LGBT se suffisent à eux même et ont suffisamment d’entrées dans les milieux politiques et médiatiques pour défendre leur cause. Le mouvement contre les discriminations LGBT ne remettra pas en cause la société capitaliste, il s’occupera exclusivement de la visibilité et de la promotion des personnes LGBT dans les médias, la sphère publique et politique.

La lutte contre les discriminations sexuelles est directement liée à la lutte des classes. De nombreuses personnes LGBT sont des salariés, des jeunes, des travailleurs précaires ou des chômeurs, qui en plus d’être exploités sur leur lieu de travail, subissent une oppression liée à leur identité ou leur orientation sexuelle. Dans les deux cas, l’ennemi est le même. Comme le racisme ou le sexisme, les préjugés homophobes sont aussi entretenus par la classe dirigeante pour diviser la population. Prétendre que ces deux fronts de lutte doivent être séparés, que l’on peut se contenter de faire du sociétal sans s’intéresser à la lutte des classes, c’est faire le jeu de ceux qui nous exploitent, quelle que soit notre couleur de peau ou notre orientation sexuelle. Défendre toute mesure sociétale sans se revendiquer de la lutte des classes est contreproductif. Défiler avec des personnalités médiatiques ou politiques de droite, voire plus, décrédibilise les militants et les mouvements qui mélangent des repères et des frontières de plus en plus ténus. Ce genre de mobilisation ne changera pas grand-chose à la situation des pauvres qui sont discriminés, elle sera seulement profitable pour la petite couche supérieure qui n’a aucune solidarité avec le reste du mouvement qui lui est socialement inférieur. Je suis pour que chacun de nous puisse vivre librement et pleinement sa vie sexuelle et amoureuse, ce qui me gêne, c’est que les médias essayent de faire passer certains comportements comme la norme, et comme les médias ne font rien par hasard… quel est le but ?

https://2ccr.wordpress.com/


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16 réactions à cet article    


  • Brutus Brutus 4 avril 08:52

    Le « sociétal » que vous décrivez bien et dénoncez à juste titre n’est rien d’autre que ce que les Américains appellent des« wedge issues » (pommes de dicorde ?), c’est-à-dire des sujets clivants élaborés comme des produits et diffusés largement dans les médias pour canaliser les débats et les luttes sur des terrains aures que ceux du business et de l’électoralisme, en faisant se battre entre eux des personnes qui, logiquement, devaraient être dans le même camps politiquement.

    L’encouragement au « communautariseme est une autre forme de »wedge issue" qui consiste à opposer des groupes sur des bases ethniques, religieuses, culturelles ou comportementales, alors que dans ces groupes eux-mêmes existent de fortes tensions qui se trouvent inhibée en empêchant toute possibilité de solidarité avec les homologues de ceux présentés comme adversaires, voire ennemis (cf Gaza).

    La technique a été développée et structurée en méthode pour l’élection de G.W. Bush (rép) à la présidence des États-Unis en novembre 2000 en envoyant aux partisans de son adversaire Al Gore (dém) des messages et des injonctions à se pronocer sur des sujets choisis pour elur nature délétère. ça a marché au-delà des espérances, et s’est devenu une arme idéologique aussi puissante que la religion et le patriotisme (je sais, je vais me faire lyncher pour ce dernier exemple).


    • Brutus Brutus 4 avril 09:12

      @Brutus

      excuses pour les fautes : je suis de plus en plus dyslexique du clavier, mes doigts sont mal synchronisés !


    • amiaplacidus amiaplacidus 4 avril 14:26

      @Brutus

      Vous devriez créer un groupe de pression pour que les DDC (dyslexique du clavier) ne soient plus discriminés, que dis-je discriminés, c’est d’exclusion dont il faut parler. smiley


    • véronique 5 avril 10:09

      @Brutus

      D’ailleurs, ces sujets sociétaux viennent souvent des USA, ou sont financièrement exploités et par des associations américaines.
      C’est une manière de lutter contre tout ce qui peut mettre en péril le capitalisme et les capitalistes. Il faut dépolitiser les gens, ni droite ni gauche etc, tout en leur faisant croire qu’ils font de la politique.
      L’écologie, et plus specifiquement le réchauffement climatique, en fait partie, et constitue je pense l’un des plus importants, sinon le plus important de ces sujets sociétaux. 


    • Zolko Zolko 5 avril 14:54

      @Brutus

      wedge issues ... des sujets clivants élaborés comme des produits et diffusés largement dans les médias pour canaliser les débats

       
      c’est exactement comme-ça que je vois les vaccins contre le covid, ou les débats autour de l’interdiction de l’Ivermectine et de l’Hydrochloroxidine : cela cache la VRAIE info que le virus du covid est en fait inoffensif, pas pire qu’une grippe normale, et qu’il n’y a pas besoin d’aucune médication particulière du tout.
       
      C’est là le vrai scandale.
       
      Pfizer est juste un mercenaire sacrifiable qui joue le paratonnerre contre le vrai débat : pourquoi avoir décrété une pandémie mondiale sur un simple rhume ?

    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 4 avril 10:23

      ’’ce qui me gêne, c’est que les médias essayent de faire passer certains comportements comme la norme, et comme les médias ne font rien par hasard… quel est le but ? ’’

      >

      D’accord sur ce billet.

      La réponse à la question que vous posez se trouve dans le commentaire de Brutus ci-dessus. La stratégie antique « du pain et des jeux » est obsolète, les ’« pommes de discordes » (wedge issues dit brutus) étant beaucoup plus efficaces et biens moins couteuses en termes de profits pour les puissants.


      • leypanou 4 avril 10:29

        Avec le matraquage du DEI (Diversity, Equity, Inclusiveness) promue par l’ONU, on n’a jamais été autant matraqué dans les publicités par la bonne parole : couple mixte, deux lesbiennes/homos qui s’embrassent, des sports pour handicapés (même du football pour aveugles/déficients visuels par exemple).

        Il me semble même que la France a un délégué LGBT.

        Aux États-Unis, ils ont voulu aller plus loin : tenir compte du DEI dans les critères du recrutement dans les universités. Mais le Sénat est en train de préparer une loi pour interdire cela.


        • tashrin 4 avril 15:25

          Le sociétal répond souvent à une émotion, à ce que l’on considère comme une évidence ou comme juste, sans pour autant s’engager politiquement

          La reponse est là

          Avant, l’emotion était considérée comme antagoniste à la reflexion. Si les proces ont lieu 2 ans apres les faits, c’est pas qu’une histoire d’engorgement des tribunaux, c’est fait expres pour que les débat soient ’dépassionnés’, que l’emotion soit retombée.

          Mais c’est vachement plus simple pour des gouvernants qui font semblant (ou qui gouvernent vraiment, mais pas dans le sens affiché) que les gens ne reflechissent pas, on sait jamais. Par contre, si vous les maintenez en permanence dans la peur, le cerveau limbique fait son taff, et rend les gens cons et manipulables

          On a bien vu pendant le covid à quel point c’est efficace. Et les personnes qui tentaient de rationnaliser ce qui se passait se voyaient renvoyés à ’tu vas tuer les vieux’...

          Et les memes maintenant viennent pleurer parce que la secu va disparaitre, sans comprendre le lien entre les deux

          Mdr


          • véronique 5 avril 09:59

            @tashrin

            On a bien vu pendant le covid à quel point c’est efficace. Et les personnes qui tentaient de rationnaliser ce qui se passait se voyaient renvoyés à ’tu vas tuer les vieux’...

            Et les memes maintenant viennent pleurer parce que la secu va disparaitre, sans comprendre le lien entre les deux

            ‐------------------

            Exactement. La peur a rendu de nombreuses personnes complètement hermétiques à tout raisonnement et à toute analyse. Mais quel pourrait être le remède ?


          • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 5 avril 10:25

            Une poule découvre une paire de ciseaux.

            Encore un effort pour constater le détournement associatif de l’argent public pour faire du sociétal...


            • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 5 avril 10:43

              @Spartacus Lequidam
               
               ’’Encore un effort pour constater le détournement associatif de l’argent public pour faire du sociétal...’’
              >
               En parlant de détournement de l’argent public, parlons si vous voulez du mirifique contrat occulte que Von Den Leyen a passé avec Pfizer. Voilà un exemplaire détournement d’argent public, non ?


            • Robert GIL Robert GIL 5 avril 16:18

              @Francis, agnotologue
              tout simplement les centaines de milliard que l’on donne sans contrepartie aux entreprises privées ..... c’est ça qui nous coute un pognon de dingue !


            • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 6 avril 08:34

              @Robert GIL

              L’argent public associatif est un détournement total et complet, avec il est utilisé pour faire du militantisme, c’est du vol.
              Souvent en subventions de favoritisme et de clientélisme.

              Mais s’il n’y avait pas de contreparties, il n’y aurait pas de subventions. Faut pas mentir.
              Suprimons ce qui fait la subvention, il n’y aura pas de subventions.

              Et je suis 100% ok pour pas de subventions aux entreprises, et il y a un moyen ultra simple de les supprimer....
              Arreter de demander aux entreprises qu’elles soient percepteur de l’impot.
              Arrter de demander aux entreprises qu’elles soient distributeur des aides sociales que les gauchistes appellent "subventions aux entreprises.


            • tashrin 11 avril 15:23

              @Spartacus Lequidam
              Parce que du coup le CICE et les reductions fillon, ce sont des aides sociales... 
              Pour qui les aides ? et payées par qui ?


            • Xenozoid Xenozoid 5 avril 15:03

              Dans une atmosphère d’hystérie et de paranoïa collective, les récits des autorités ou/et autorisés n’ont pas besoin d’avoir de sens ou de résister à n’importe quel examen approfondi. Leur but premier n’est pas de tromper, mais plutôt de délimiter un territoire idéologique acceptable, d’expression et d’émotion auquel les gens « normaux » doivent se conformer. Au-delà des limites, se trouvent les ténèbres extérieures de « l’anomalie » et de « l’extrémisme », dont aucune personne « normale » ne veut. Pour éviter d’être jeté dans cette obscurité extérieure, les gens se conformeront aux absurdités les plus absurdes et paranoïaques que vous pouvez imaginer. 
              Les classes dirigeantes le savent, et c’est pourquoi elles s’en moquent si vous réfutez leurs récits sur Twitter ou sur un site web « déshonorant » qu’ils ont rendu pratiquement invisible de toute façon. Ils ne discutent pas des faits ou de la vérité ... ils marquent les limites de ce territoire « normal » et attirent des gens effrayés. 

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