Prions d’avoir un Electricgate !

… Une technologie électrique pénalisée par la trop faible autonomie des batteries lourdes et fragiles, ainsi qu’un temps de recharge trop long. C’est comme cela qu’a été critiquée la voiture électrique au début du XXe siècle… Et est abandonnée au profit du moteur thermique.[i] Alors pourquoi un siècle plus tard, nous retournons vers un modèle de locomotion ayant mal fonctionné avec ses handicapes déjà connus ? Les décideurs actuels pensent peut être qu’en refaisant ce qui a été un raté dans le passé, par magie, en invoquant le dieu watt ou la fée batterie, tout rentrerait dans l’ordre et ferait de ce monde un éden vert de pollution/free. Mouais… Il y a surtout des dirigeants qui avaient flairé le bon coup bien avant tout le monde et qui se sont positionnés en leaders hégémoniques sur le marché de la voiture électrique et ses composants.

Il y a ceux qui décident. Ont vu les choses de très loin. En 1992 Deng Xiaoping avait prédit très justement et sans qu’on lui prête une grande attention d’une petite phrase sibylline : « Le Moyen-Orient a le pétrole, la chine à les terres rares ».[ii] Il révélait mine de rien ainsi la vision sur le long terme des dirigeants de son pays qui avaient parfaitement compris l’importance stratégique de ces ressources bien avant les pays occidentaux. Pendant que la France et l’Europe délocalisaient leurs productions industrielles dans l’Empire du Milieu, (l’atelier du monde), patiemment les Chinois mettaient la main sur les matériaux critiques du 21e siècle. Et il faut dire que ce fut une vraie razzia. Car sans en avoir l’air, la Chine possède 33% des terres rares sur son territoire. La stratégie de Pékin est principalement axée sur le continent Africain qui regorge de ressources essentielles pour cette industrie. Depuis au moins vingt ans, les Chinois ont déployé une stratégie d’influence efficace, qui contre la construction d’infrastructures en local reçoivent en paiement l’autorisation d’exploiter les ressources des pays. Pendant ce temps-là, la France particulièrement, se fait éjecter de toutes ses anciennes colonies. Prenons le Congo qui détient 70% des réserves mondiales de cobalt et est devenu la chasse gardée de Pékin (le groupe CMOC). Pour avoir le contrôle total sur les minerais nécessaires à la construction de ses véhicules, la Chine est d’abord le raffineur numéro un mondial. Dans une batterie, on a besoin de nickel, de manganèse, de cobalt et de lithium. Les terres rares sont utilisées pour le moteur. Si la Chine ne produit que peu de minerais, elle les raffine tous. Entre 65 et 70 %, des métaux des batteries sont raffinés par elle. Donc, son pouvoir sur le marché ne tient pas tant à l’extraction qu’au raffinage.[iii] Dû aux usines de pointe dans cette technologie où ils sont devenus les maîtres incontournables. Ils ont vu de loin, dès les années 90, en élaborant une stratégie cohérente anticipant ainsi la future idéologie de transition énergétique mondiale. Conséquence finale de cette vision, tout véhicule électrique construit de par le monde contient nécessairement des composants venant de Chine et ainsi la dépendance technologique est devenue absolue. Les Américains et européens tentent bien de contourner cet état de fait, mais se heurtent à chaque fois à : celui qui détient le savoir, les matériaux et les pièces est en position de domination. Cette industrie profite de subventions importantes de la part du gouvernement, y compris pour les investissements à l'étranger et l'achat de concessions minières.[iv] Si la Chine a soif de lithium, c'est qu'elle possède la moitié du parc mondial de véhicules électriques et qu'elle exporte une grande partie de sa production à l'étranger, essentiellement en Europe.

Bon, comment se défendre ? Sachant tout ce que l’on sait sur la manière dont les Chinois ont pris en main le marché automobile, est-il raisonnable de vouloir le tout électrique en Europe d’ici 2035 ? Il y a bien des velléités de ruades dans les brancards pour contrecarrer la main mise chinoise comme par exemple : la Commission européenne a adopté un règlement instaurant des droits de douane allant jusqu'à 35% sur les véhicules électriques chinois importés, accusés de créer une distorsion de concurrence dans l'UE et ces mesures s'ajoutant aux 10% de taxes déjà en place. Cependant, dans une Europe « unie », désunie, où chacun voit midi à sa porte, Berlin s'est opposé à Bruxelles sur l'instauration de barrières commerciales pour protéger son fleuron automobile, déjà mal en point et qui fait son beurre en chine en vendant ses gros modèles.[v] Il faut savoir que les subventions accordées par le gouvernement chinois aux véhicules électriques à batterie (BEV) faussent vraiment la concurrence.[vi] Telle est la conclusion préliminaire de l'enquête commerciale de la Commission européenne, qui a proposé une série de droits de douane pour équilibrer les choses : 17,4 % pour BYD, 20 % pour Geely et 38,1 % pour SAIC. Mais pour l’empire du milieu cela n’est que broutilles, car la Chine est devenue le premier marché automobile mondial dès 2009, et les ventes, en 2024, y ont atteint 31 millions, nettement plus que celles des Etats-Unis et de l'Union européenne réunis.[vii]

Voilà, par esprit de courtes vues, d’aveuglement idéologique, de lucre, le monde occidental et ses dirigeants soumis aux financiers, ont crées ce « monstre », qui à force de lobbying, de dumping a réussi à influencer, puis à faire imposer un produit, qui a toujours les mêmes défauts. Ainsi, en 1908, lors de la commercialisation de la Ford T à essence qui marquera le début de la fin pour les premières voitures électriques. Ces modèles thermiques américains avaient tout pour plaire et vendus près de deux fois moins cher que les automobiles électriques de l’époque…

Tous les tests le prouvent, ces autos ne sont que sources d’ennuis, polluent en amont autant qu’une thermique et leur prix, une fois de plus, scindent en deux ceux, la minorité qui ont les moyens et les autres, qui par besoins se doivent d’avoir un véhicule quel qu’il soit. S’éloigner de ces produits, signifierait un électricgate et un rééquilibrage économique entre la chine et le reste du monde. Souvenez-vous en 1973 Alain Peyrefitte[viii] prédisait : « Quand la Chine s'éveillera…Le monde tremblera »… Il aurait dû dire « s’électrisera ! »

Georges ZETER/juin 2025

Vidéo : l'ELECTRICGATE Arrive. La FIN de l'Arnaque de la Voiture Electrique