• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Mayotte : l’île de la République oubliée avant la catastrophe

Mayotte : l’île de la République oubliée avant la catastrophe

Depuis qu’elle est devenue un département français en 2011, Mayotte fait face à une situation alarmante sur les plans sécuritaire, sanitaire, éducatif et social. Ce territoire ultramarin, bien qu’il soit pleinement intégré à la République française, semble souffrir d’un désengagement progressif de la part des institutions nationales. Ce retrait progressif accentue fortement le sentiment d’abandon ressenti par une grande partie de la population mahoraise.

1/ Sécurité et immigration :
Mayotte est confrontée à une insécurité chronique, en grande partie alimentée par une immigration clandestine persistante en provenance des Comores. Cette immigration, souvent opérée dans des conditions extrêmement dangereuses à bord de kwassas-kwassas, entraîne régulièrement des drames humains. Malgré des annonces officielles de renforts, les forces de l’ordre demeurent en sous-effectif. La présence de bandes violentes est en hausse, provoquant notamment des attaques contre des bus scolaires. Cette insécurité a pour conséquence directe la fermeture fréquente d’établissements scolaires, mettant en péril la scolarité des enfants.

Situation sanitaire :
L’accès aux soins reste très limité sur l’île, qui ne dispose que d’un seul hôpital pour l’ensemble de sa population. Les déserts médicaux sont nombreux, les infrastructures de santé sont souvent vétustes et le manque de personnel soignant est criant. Les habitants doivent également faire face à des épidémies récurrentes, telles que la dengue ou le choléra, dans un contexte où les conditions d’hygiène sont largement dégradées.

2/ Éducation :
Le système éducatif souffre de nombreuses failles. Les classes sont surchargées, le taux d’illettrisme reste élevé et l’absentéisme scolaire est préoccupant. De plus, certains bâtiments scolaires sont dans un état d’insalubrité avancé, et le manque d’enseignants compromet gravement la qualité de l’enseignement.

3/ Économie et chômage :
Le taux de chômage dépasse les 30 %, affectant particulièrement les jeunes. L’économie mahoraise est largement dominée par le secteur informel, ce qui fragilise les bases d’un développement structuré. Par ailleurs, le coût de la vie est très élevé, tandis que le pouvoir d’achat de la population demeure particulièrement faible.

4/ Soutien institutionnel :
On observe un net ralentissement des engagements de l’État à Mayotte, ainsi qu’une diminution des visites ministérielles sur le territoire. Cette situation renforce l’idée, chez les Mahorais, d’une politique à deux vitesses, où les territoires d’outre-mer seraient traités de manière inéquitable par rapport à la métropole.

En conclusion
L’ensemble de ces constats alimente un profond sentiment d’injustice et d’abandon chez les Mahorais. Bien qu’ils soient citoyens français à part entière, beaucoup d’entre eux ont le sentiment d’être relégués au second, voire au troisième plan. Le traitement différencié de Mayotte par rapport aux standards appliqués dans l’Hexagone pose de réelles questions quant à l’unité et à l’égalité républicaines.
Il apparaît aujourd’hui urgent de reconsidérer la place de Mayotte dans la politique nationale. Cette réflexion doit s’appuyer sur les principes fondamentaux de solidarité, d’égalité et d’universalité des droits. Une réponse de l’État, claire, concrète et durable, est vivement attendue par la population mahoraise.


Moyenne des avis sur cet article :  1.3/5   (10 votes)




Réagissez à l'article

9 réactions à cet article    


  • berry 31 mai 12:46

    Il est temps de reconnaitre l’unicité de l’Etat comorien et de lui restituer l’ile de Mayotte.

    Mayotte n’aurait jamais dû être détachée de l’ensemble comorien lors du référendum d’indépendance de 1974.


    • La Bête du Gévaudan 31 mai 14:26

      @berry

      l’archipel n’a jamais été unifié avant la présence française... ces îles sont d’ailleurs entrées séparément dans le giron français... il n’y a aucune raison de créer un état comorien artificiel regroupant toutes les îles sous le joug de la Grande Comore. 

      D’ailleurs, Anjouan et Mohéli se sont révoltées... en 1997 elles ont exigé de se détacher des Comores et d’être rattachées à la France. 

      Quant aux Mahorais, ils ont toujours voulu être Français...

      Du temps du communisme, beaucoup d’ouvriers étaient anti-marxistes... ils ne voulaient pas vivre dans une dictature communiste... mais les intellectuels voulaient obliger les ouvriers à subir le marxisme. 

      C’est pareil avec le tiers-mondisme. Une partie des peuples NE VEUT PAS du tiers-mondisme. Ces gens désirent être Français. Mais les intellectuels, qui vivent bien confortablement en France, veulent les forcer à être indépendants et soumis au joug d’un régime autoritaire local. Quel paradoxe !


    • titi titi 31 mai 21:22

      @berry

      C’est plus compliqué que cela :

      En 1997, les iles d’Anjouan et de Mohéli ont déclaré leur indépendance du reste des Comores.

      Et... ont proclamé leur rattachement à la France.

      Alors bien évidemment ça na pas été validé. Ouf !

      Mais ça prouve que l’anomalie ce n’est pas Mayotte : l’anomalie c’est la république fédérale des Comores et plus généralement les frontières des pays issus de la décolonisation.


    • La Bête du Gévaudan 31 mai 14:40

      Les territoires ultra-marins sont souvent constitués d’îles très isolées... C’est une difficulté spécifique qu’il faut prendre en compte pour réfléchir aux solutions. 

      L’isolement géographique par rapport au continent rend structurellement le coût des infrastructures supérieur. On observe le même phénomène en métropole : les campagnes sont structurellement moins équipées que les villes. 

      De même, l’éloignement par rapport aux zones économiques mondiales développées rend la situation économique structurellement défavorable. On observe le même phénomène en métropole : les zones rurales et montagneuses ont moins d’opportunités que les grandes villes. 

      Cela n’est pas dû à une malveillance délibérée de l’état. 

      Il faut donc se concentrer sur les missions régaliennes (lutte contre l’immigration et le crime, qualité de l’administration, etc.) et les infrastructures (hôpitaux, routes, écoles, énergie, etc.) afin de permettre à la population de se développer. 

      Mais il faut suivre une stratégie économique adaptée aux réalités insulaires et ultra-marines. De même que vous n’allez pas installer un métro ni un stade olympique en pleine campagne métropolitaine, de même vous n’allez pas installer une usine manufacturière dans une île du bout du monde. Il faut donc se spécialiser localement sur des secteurs économiques adaptés (tourisme, agriculture, etc.) et permettre aux élites mahoraises d’aller faire valoir leurs compétences en métropole et sur le marché du travail international. Le développement ne peut pas être entièrement local. 


      • La Bête du Gévaudan 31 mai 14:50

        c’est exactement le même problème dans les zones rurales de métropole... 

        Vous ne pouvez pas avoir la même densité d’infrastructures ni d’activité économique... il est normal que les opportunités soient plus nombreuses dans les grandes villes. 

        Il n’y a pas de malveillance de l’état par rapport à ces territoires. Il faut tenir compte de la réalité géographique. 

        Quand on travaille sur le développement rural moderne, on est obligé de prendre en compte ces contraintes. On ne pourra pas faire de nos campagnes des zones aussi dynamiques et équipées que les grandes villes. Par contre, on peut trouver des solutions adaptées afin de faire vivre et prospérer le territoire localement. C’est une question d’équilibre et de bonnes idées. 

        Je pense que c’est le même problème pour les outre-mers. Il faut chercher des solutions adaptées à la réalité insulaire. Et permettre une solution qui conjugue le développement local et l’accès des populations vers les grands centres économiques (en métropole ou dans les autres pays dans la région). Cela ne remet nullement en cause l’appartenance à la France (tant que les populations le souhaitent). 


      • titi titi 31 mai 21:44

        @La Bête du Gévaudan

        « Cela ne remet nullement en cause l’appartenance à la France (tant que les populations le souhaitent). »

        Hummmmm....

        Comme pour la Nouvelle Calédonie, les francais de métropole devraient avoir leur mot à dire.

        Quitte à rapatrier ceux qui veulent vraiment rester francais, la France n’a rien à faire sous ces latitudes.

        Ca coute très cher.
        Ca crée des tensions avec les voisins qui veulent récupérer les territoires (le pompon étant Clipperton avec le Mexique)

        La France a d’autres chats à fouetter.


      • Seth 1er juin 14:58

        @titi

        Les conflits à l’intérieur de cette fausse entité des « Comores » date de Mathusalem.

        Le fait que Mayotte souhaite rester française (en votant largement fn d’ailleurs smiley) ne me gêne pas mais elle doit alors être traitée comme un département de plein droit.

        Ca coute très cher.

        Ben oui mais on ne peut pas garder des points de présence et des surfaces maritimes sans un peu de thune.


      • titi titi 2 juin 20:19

        @Seth

        « Ben oui mais on ne peut pas garder des points de présence et des surfaces maritimes »

        Pour quoi faire ?


      • Mustik 2 juin 09:06

        J’ai un seul conseil à donner aux Mahorais :

        envoyez une délégation en Corse pour consultation, vous apprendrez comment vous en sortir avec ces Comoriens qui vous pourrissent la vie.

        L’État français est impuissant à vous défendre ou à vous sanctionner

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité