Sur la photo, Bogman Syrotiuk exhibe un portrait de Léon Trotsky dans une ancienne édition soviétique du livre de John Reed : Dix jours qui ébranlèrent le monde.
Depuis plus d'un an, Bogman Syrotiuk est emprisonné pour avoir critiqué la politique de Zelensky.
Le 25 avril 2024, les services secrets ukrainiens l'ont arrêté en affirmant qu'il servait les intérêts de la Russie. Bogdan a été accusé de « trahison en vertu de la loi martiale » et risque une peine de prison pouvant aller de 15 ans à la perpétuité.
Il est militant de "la Jeune Garde des Bolcheviques-Léninistes", une organisation de jeunesse qui se réclame du trotskysme et qui réunit des jeunes d'Ukraine, de Russie, de Biélorussie et d'autres ex-États de l'Union soviétique. Cette organisation est affiliée au World Socialist Website.
Les militants de l'AGIMO sont opposés à cette organisation, qui revendique être trotskyste, mais qui mène une politique qui, de notre point de vue, tourne le dos au trotskysme. D'autres organisations sont dans le même cas en France. Quand Poutine dit : "Si vous voulez la paix, c'est simple : arrêtez de leur donner des armes", ils font une surenchère en clamant : "Pas un sou pour la guerre !". Notre politique sur ces questions et bien d'autres est connue.
Face à l’arrestation de Bogdan et aux accusations émises à son encontre par le gouvernement ukrainien, tous les militants doivent exiger sa libération. Il faut lui reconnaître toute liberté d'exprimer son point de vue.
Nous nous opposons sans équivoque aux attaques du régime ukrainien à l’encontre des opposants à cette guerre, même dans les cas où nous ne partageons pas leur argumentation. Si nous laissons, la répression s'abattre dans ce cas, alors demain le droit de manifester sera aussi interdit...
Le gouvernement ukrainien s’en est pris, de la même manière, au militant pacifiste Yurii Shaliazhenko, tandis qu’en Russie, Boris Kagarlitsky a été fallacieusement accusé de « justifier le terrorisme ». Ce ne sont là que quelques exemples de personnalités qui ont eu la possibilité de nous alerter. Sans aucun doute, beaucoup d'autres militants anti-guerre, de socialistes, de travailleurs et de jeunes sont ainsi confrontés à la répression en Ukraine et en Russie. Nous ne doutons pas d'ailleurs que la répression en Russie soit bien pire qu'en Ukraine. En Russie, les militants troskystes sont contraints à la clandestinité.
Les démocrates et les militants du mouvement ouvrier de toutes tendances, doivent dénoncer la répression et le nationalisme réactionnaire dont se servent les régimes Russes et Ukrainiens pour réprimer leurs opposants. Nous devons soutenir partout le droit de défendre des idées anti-impérialistes et de faire appel à la solidarité de la classe ouvrière par-delà les frontières.
En conséquence, nous demandons la libération immédiate de Bogdan Syriotuk et la fin de la répression en Ukraine et en Russie.
Pour l'AGIMO, Jean Dugenêt, le 13 juin 2025