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#34 des Tendances

Les domaines régaliens : fondements et enjeux de la souveraineté étatique

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Les domaines régaliens désignent l’ensemble des fonctions essentielles qui relèvent exclusivement de l’autorité de l’État. Historiquement, le terme « régalien » vient du latin regalis, qui signifie « royal », soulignant ainsi que ces prérogatives étaient autrefois exercées par le roi en tant que détenteur de la souveraineté. Aujourd’hui, ces fonctions demeurent au cœur de toute organisation étatique légitime et souveraine.

 

Traditionnellement, on identifie cinq domaines régaliens majeurs : la défense, la sécurité intérieure, la justice, la diplomatie, et la monnaie. À eux seuls, ces piliers assurent la cohésion, la protection, et la continuité de la nation.

 

  • La défense nationale a pour mission première de protéger le territoire, les citoyens, et les intérêts vitaux du pays contre toute agression extérieure. Elle repose sur l’armée et sur une stratégie globale de dissuasion et de renseignement

 

  • La sécurité intérieure garantit l’ordre public, la paix civile et la sûreté des personnes. Elle mobilise les forces de police et de gendarmerie, ainsi que les services de renseignement internes.

 

  • La justice, pilier fondamental de l’État de droit, assure l’application impartiale des lois, la résolution des conflits, et la sanction des infractions. Elle confère à l’État le monopole de la contrainte légitime dans le cadre du droit.

 

  • La diplomatie permet à l’État de défendre ses intérêts sur la scène internationale, de conclure des traités, de maintenir des relations stables avec les autres nations, et de promouvoir sa vision du monde.

 

  • La monnaie, enfin, permet à l’État de garantir la stabilité économique en contrôlant l’émission monétaire, en régulant le système bancaire, et en maîtrisant la politique budgétaire. Dans la zone euro, cette compétence a été partiellement transférée à la Banque centrale européenne, soulevant des questions sur la souveraineté réelle des États membres.

 

 

Les domaines régaliens ne sont pas de simples services publics : ils sont le cœur battant de la souveraineté. Sans maîtrise de ces fonctions, un État devient vulnérable, dépendant, voire fictif. C’est pourquoi de nombreux débats contemporains – sur l’externalisation de missions, l’impuissance judiciaire, ou encore la perte de souveraineté monétaire – concernent, en réalité, l’affaiblissement du pouvoir régalien.

 

La solidité d’un État se mesure à sa capacité à exercer pleinement ces domaines. En les négligeant, on compromet l’autorité légitime, la justice, la paix civile et l’indépendance nationale. Revaloriser les fonctions régaliennes, c’est ainsi œuvrer à la renaissance d’un État fort, juste et souverain


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3 réactions à cet article    


  • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 27 mai 20:12

    En plaçant au centre le symbole Euro, on a le coeur d’à peu près toutes les structures, tournant toutes via FRIK, le sang de l’Autre maître, Leur bÊte.

    La Population souveraine (Bourbon) est placée au centre, « Le Centre », objectif des populations pour « Que çà change » ... , mais non, c’est de pire-en-pire, par FRIK, pour prÔfits, par bourgeois-banquiers en-hémicyclés, depuis 200Ans, pour banK.

    .

    L’ETAT COMPTE
    Par politisme de partis, les têtes d’Etat sont remplacées à chaque élection pour cadeau à l’un, camaraderie de l’autre, ... , rendant Etat aveugle (et par défaut de Rendre-Compte) des manigances opérées par image de La Population.

    .

    Les Syndicats sont lobbyés..

    .
    La Population est seule.

    .

    Les domaines régaliens ne sont pas de simples services publics : ils sont le cœur battant de la souveraineté.  

    Ces coeurs battants, des comptes, sont jusque non-certifiables, dixit Moscovici


    • La Bête du Gévaudan 27 mai 23:18

      Selon la tradition du droit naturel (libérale et conservatrice), il existe 2 fonctions régaliennes : 

       défense à l’extérieur (diplomatie, armée) 

       justice à l’intérieur (justice, police) 

      A la limite, la monnaie doit être étalonnée sur l’or, et n’être pas manipulée par le souverain quel qu’il soit... L’économie doit être libre et responsable. On peut y ajouter certaines infrastructures (routes, électricité, réseaux, « monopoles naturels », etc.) ainsi que la conservation écologique minimale du territoire (« eaux & forêts ») ou la préservation sanitaire minimale (épidémies mortelles, nécessiteux d’urgence). Dans les années 1940, le néolibéralisme y ajoute l’instruction (école), la prévoyance (santé, retraite), la recherche fondamentale et l’énergie. Quoi qu’il en soit, il convient de toujours maintenir la liberté et la responsabilité économique (le « mécanisme des prix ») qui est la garantie de la liberté et de la dignité de l’homme. Sans quoi l’on bascule dans le collectivisme de sinistre mémoire. 

      On pourrait imaginer de libéraliser l’instruction (école) et la prévoyance (santé, retraite) vers des mutuelles autogérées par leurs cotisants et des assurances-épargnes. On renouerait un peu avec l’esprit des fondations religieuses de jadis ou avec les œuvres de bienfaisance communautaires. 

      Quoi qu’il en soit, il faut cependant prendre en compte que la vie urbaine et technique moderne interdit à l’état de se reposer sur l’ancienne autarcie paysanne des populations. Il faut conjuguer le maintien strict de la liberté économique et civile avec les nouvelles fonctions périphériques rendues nécessaires par la vie urbaine moderne


      • La Bête du Gévaudan 27 mai 23:33

        @La Bête du Gévaudan

        un ami bouquiniste m’a offert l’an dernier un livre qui devrait vous intéresser : 

         « l’état moderne et ses fonctions » de Paul Leroy-Beaulieu écrit en 1890

        Il aborde cette question d’un point-de-vue libéral qui devrait intéresser le royaliste que vous êtes. D’autant qu’il est lui-même issu d’une lignée noble persécutée par la révolution. 

        Il y mêle le point-de-vue de « l’état minimal » cher aux conservateurs et jusnaturalistes (défense extérieure et justice intérieure) et une réflexion sur les fonctions supplémentaires qu’il faut confier dans le contexte de la modernité à l’état. Il évite évidemment le dirigisme, le collectivisme, le corporatisme et la démagogie qui conduisent au dessaisissement et à l’abrutissement des peuples. Mais il assume en même temps de regarder en face les nouvelles réalités sociales et morales engendrées par l’économie moderne. 

        Je ne peux que vous le conseiller. A mon sens, il permettrait au royalisme français de sortir de son écueil collectiviste (tendance droite corporatiste ou gauche socialiste). Face à la démagogie moderne et électoraliste, la question royale gagnerait en audience à se repositionner sur une perspective plus strictement jusnaturaliste. D’autant que le petit peuple reste très sensible à la lutte contre l’assistanat qui démoralise l’homme (solidarité oui, assistanat non).

        L’autogestion et la liberté de l’école et d’une part de la prévoyance, permettrait de rendre aux fortunés un sens de la responsabilité sociale, culturelle et morale. Au lieu que l’état les a aujourd’hui chassé de ces fonctions de patronage traditionnelles. 

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