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L’abandon du Centre national de la musique (CNM)

Nicolas Sarkozy et Frédéric Mitterrand étaient à l’origine de ce projet avec pour objectif de « rassembler le soutien à la musique enregistrée et au spectacle vivant dans un établissement public couvrant l’ensemble de la filière ». C’était une réponse à la crise du disque qui ne faisait pas l’unanimité. Pour autant, aussi bien François Hollande qu’Aurélie Filippetti s’étaient engagés à poursuivre l’objectif, même s’ils avaient pris le soin d’indiquer leur volonté d’en redéfinir les finalités et les moyens. Dans son entretien au Monde la ministre de la culture annonce, entre autres, l’arrêt de ce projet.

Aurélie Filippetti déclare : « Nous n'avons pas réellement besoin d'un nouvel établissement public, qui nécessiterait, en plus des ressources existantes, 50 millions d'euros. Ce n'est pas possible actuellement » Après la condamnation de l’Hadopi c’est tout un pan de la politique du gouvernement précédent qui se retrouve mis à mal. Malgré des propos qui se veulent rassurant sur la volonté de soutenir les producteurs indépendants, la ministre fait cruellement l’impasse sur les auteurs et les interprètes qui étaient eux aussi prévus dans ce futur guichet du CNM.

Autant il est aisé de comprendre que le ministère de la culture apporte sa contribution au train d’économie sur le budget de l’état par l’annonce de l’arrêt et du gel d’un certain nombre de projets, autant il est difficile de comprendre ce choix du CNM. Car enfin, c’est d’un projet qui mutualisait des fonds déjà existants, qui devait légitiment taxer les FAI pour les contraindre à contribuer à la création dont ils se nourrissent grassement, dont il s’agit, donc peu coûteux pour le budget de l’Etat, quoi qu’en dise la ministre. Dans le contexte difficile du numérique, c’était un début de réponse des pouvoirs publics. Et surtout est-ce bien raisonnable de se dédire ainsi d’une promesse moult fois répétée ? N’a-t-elle pas pris le risque majeur et inconsidéré de ternir son image de marque ?

En tout cas force est de constater que la filière musicale dans toutes ses composantes est sous le choc et le fait savoir vertement au gouvernement. Le dernier communiqué paru est celui de l’association « Tous pour la musique » où l’on retrouve aussi bien la Sacem que l’Adami, la SCCP, le SNEP, l’Upfi etc…bref les producteurs, les éditeurs, les managers, les sociétés de perception et des répartition, les artistes-interprètes…

Ils condamnent ensemble et fermement cet abandon et ce déni de parole. Ils rappellent à la ministre qu’à l’occasion de la réunion de concertation de tous les représentants de la filière, rue de Valois, elle avait déclaré : « Je reprendrai le chantier du Centre national de la musique, pour en faire un outil au service de la diversité culturelle », engagement N°44 du candidat François Hollande.

« Tout pour la musique » écrit dans son communiqué : « dix-huit mois de concertation conduite par l'Etat réunissant l’ensemble des acteurs de la musique, d’analyses partagées sur les solutions à apporter et d’engagements réciproques auxquels la Ministre elle-même rendait hommage il y a quelques semaines, ont permis de dégager un consensus historique sur l’utilité d’une structuration renforcée et sur la nécessité d’un soutien public ».

La seule réponse : il n’y aura pas de CNM ne peut être suffisante…la ministre se doit de formuler à minima une alternative crédible, il y va de sa propre crédibilité et au-delà de sa seule personne du gouvernement. La crise économique qui a frappé l’industrie de la musique est là, et pour un moment. La gauche ne peut pas simplement s’abstenir, elle est fermement attendue sur ce sujet par l’ensemble des créateurs.


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11 réactions à cet article    


  • La mouche du coche La mouche du coche 12 septembre 2012 18:43

    Le fait que Nicolas Sarkozy et Frédéric Mitterrand soient à l’origine d’un tel projet nous confirme qu’il ne pouvait être bon. Tout va bien. smiley


    • Plum’ 13 septembre 2012 09:08

      Effectivement, c’était bien la méthode Sarko,


    • Plum’ 13 septembre 2012 10:17

      [Que c’est pénible ces messages tronqués parce qu’un caractère (ici un guillement) ne plait pas... alors que ça passe en prévisualisation... (depuis le début d’Agoravox, on a TOUJOURS eu une prévisualisation déficiente). Je disais donc :]

      Effectivement, c’est bien la méthode Sarko. ’’Yaka taxer’’, ici les FAI... et en fin de compte les Français...


    • voxagora voxagora 13 septembre 2012 10:34

      Vous pourriez être honnête et titrer :

      L’impossible mise en oeuvre du projet irréaliste de N. Sarkozy
      .

      • Pelletier Jean Pelletier Jean 13 septembre 2012 11:05

        @Voxagora,

        Vous pourriez être honnête (pour vous plagier) et nous dire en quoi le CNM était irréaliste, alors que dans l’audiovisuel ils ont bien le CNC.... je suis plus qu’intéressé par vos arguments.
        http://jmpelletier52.over-blog.com/



      • eric 13 septembre 2012 12:14

        Dans notre état, il y a les dépenses votées et les mesures nouvelles, les investissement, les couts de personnel et le fonctionnement, et puis les crédits d’intervention. On ne peut pas toucher aux frais de personnel et dans une certaine mesure, aux frais nécessaire pour que le dit personnel puisse faire de la présence. Reste donc, sacrifiable, tous ce qui est nouveau, tous ce qui n’est pas fait par des fonctionnaires statutaires etc...L’alternative serait de tout mettre sur le tapis et avec le professionnels du secteurs, les acteurs sociaux, mais surtout les élus démocratique du peuple, de faire des choix politiques.
        Avec un gouvernement à 70% fonctionnaires, 45% profs, c’est exclu. Au delà du secteur culturel, le pouvoir socialiste va diminuer dans l’ordre, les crédits d’intervention, y compris dans le social, les investissement, en tant qu’ils ne bénéficient pas d’abord aux agents publics etc....

        Ce n’est pas du tout par antisarkozisme que les caciques socialistes mettent à la diète le reste de la population au profit de leurs militant et cœur de cible électorale

        les premiers sacrifiés seront évidemment ceux qui émargent à des crédits publics sans être protégés par des statuts.
        La bonne nouvelle pour le secteur culturel, c’est que les intermittents ne sont pas financés par le secteur public mais par un racket sur les cotisations du secteur privé. Ils ont donc toutes les chances de continuer à être financés.


        • Jean Umber 13 septembre 2012 12:43

          De l’argent pour quelle musique ?

          Si c’est pour Lady gaga et ses semblables, cet abandon est salutaire.


          • eric 13 septembre 2012 13:20

            Grossière erreur. Entre différents publics émargeant à la dépense publique, les droites ont le choix entre ceux qui leur paraissent donner un vrai service à la population ou être utiles au pays ou moins. Le PS a le choix entre ses électeurs et militants et ceux des autres partis de gauche.
            Du reste, au niveau collectivités locale, c’est flagrant. Le maire de droite pourra, dans le domaine culturel, privilégier des gens en fonction de leurs résultats, le Maire de gauche d’abord en fonction des allégeances idéologiques.


          • kemilein 13 septembre 2012 14:11

            «  »l’industrie de la musique«  »
            voila deux mots qui ne devrait déjà pas avoir droit de citer ensemble.
            c’est donc tant mieux si l’ensemble se casse la gueule


            • vigie 13 septembre 2012 17:45

               

               

               

              Enfin une bonne nouvelle marre de ces projets pharaonique sans financement prévu, ceux qui ont été finalisées l’ont été avec des dépassements de budget public. le précédent gouvernement avait prévu nombres de projet non budgétés, ce qui en cas de défaite est un sacré cadeau, et en cas de victoire une bonne partie eut été abandonné faute de moyens.

              Le coût hasardeux des grands projets culturels

              Preuve en est que les grands travaux sont toujours hasardeux pour les finances publiques, les quatre projets culturels, maintenus par la ministre et dont les travaux seront achevés d’ici un ou deux ans, ont tous dépassé les enveloppes de dépenses initiales. L’Assemblée nationale s’en était déjà inquiétée il y a un an dans son rapport sur le budget. La Philharmonie (dont le coût total était estimé à 336,5 millions d’euros financé par l’Etat, la Ville de Paris et la Région Ile de France), le Musée Picasso (45 millions d’euros) de Paris, le Mucem de Marseille 220 millions d’euros) , et le transfert des Archives nationales à Pierrefitte (275 millions d’euros), devaient faire en 2012 l’objet de « dépassements notables », comme le soulignait déjà en octobre 2011, le rapport de l’Assemblée nationale sur le budget de la culture.

              Il y a un an, d’autres dépenses publiques inquiétaient également les députés de l’ancienne majorité. Qu’il s’agisse de l’extension du Palais de Tokyo (20 millions d’euros), de la rénovation du Théatre de Chaillot (18 millions d’euros), du réaménagement de l’Opéra comique (18 millions) ou de la restructuration du quadrilatère Richelieu (150 millions d’euros). Le rapporteur du budget Gilles Carrez avait donc fustigé le dépassement de dépenses estimé à 60 millions d’euros.

               

               

              On ne compte plus les aides et taxes : Fonds de soutien pour le cinéma français, taxe sur les livres,(5,5%) taxe sur les support culturels cd dvd, etc. Adopi j’en passe et des meilleures.

              Rappelons que le budget pour la culture, selon la loi des Finances 2012, équivaut à :

              _751 690 529 Euros pour la Diplomatie Culturelle et d’influence.

              _2 598 027 879 Euros pour la Culture (dont 1 057 513 781 Euros pour la Transmission des savoirs et la Démocratisation de la Culture).

              _1 248 263 591 Euros pour le programme « Médias, livre et industries culturelles. »

               

              Bon je suis pas contre la culture, mais, force et de constater qu’en période de crise entre la relance de l’industrie (emploi ) des arbitrages prioritaires devront être fait, chacun n’ayant évidemment pas en tête les mêmes intérêts. vous nous dites la filière musicale dans toute sa composante est sous le choc

              sans blague !, excusez moi de ne pouvoir pleurer pour eux, je n’ai plus assez de larmes .

              Ne vous inquiétez pas trop nos politiques nous trouverons d’autres taxe pour ça ils sont très forts pour ça. D’ailleurs Le Sénateur Philippe Marini a des idées lui.

               


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