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Accueil du site > Tribune Libre > Des milliers de personnes ont fait leurs adieux à José Mujica

Des milliers de personnes ont fait leurs adieux à José Mujica

Je présente ici un article écrit par un député trotskyste d’Argentine au sujet de José Mujica dit « Pépé Mujica ». En gardant une position critique sur ce que fut la politique de ce président de l’Uruguay, nous n’oublierons pas que son mode de vie fera longtemps de lui « le président le plus pauvre du monde ». Nous souhaitons que bien des politiciens de tous bords prennent exemple sur lui.

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L'ancien président uruguayen, José Mujica, décédé le 13 mai 2025 à l'âge de 89 ans, a été salué par des dizaines de milliers de personnes dans son pays natal. « Le guerrier a droit au repos », aurait-il dit alors que son cancer progressait. Face à cette disparition que nous regrettons, d'innombrables questions se posent, notamment parmi les nouvelles générations de combattants qui se demandent ce que cache cet ancien guérillero à la démarche si caractéristique. Il restera dans les mémoires « le président le plus pauvre du monde ». Il vivait modestement en cultivant une terre dans une ferme de la banlieue de Montevideo. Il se rendait à moto au palais du gouvernement. Il a demandé à être enterré à côté des cendres de sa chienne Manuela, dans sa vieille Coccinelle Volkswagen Fusca bleu clair.

Mujica a toujours été populaire du fait qu'il ne vivait pas dans le luxe outrancier des politiciens corrompus, ceux qui sont au service des patrons et des institutions qu'ils ont mis en place. Dans ses fonctions de député, de sénateur ou ensuite de président, il a toujours conservé ce mode vie spartiate.

La gauche trotskiste respecte et comprend ceux qui sympathisent avec la figure de « Pepe » Mujica, tout en exprimant ses différences. Mujica faisait partie de la gauche du prétendu néo-réformisme après la chute du stalinisme et du mur de Berlin en 1989. Cette tendance postule que le socialisme n'est plus un objectif de changement social. Elle reprend la vieille conception de la conciliation des classes. Autrement dit, une gauche qui, au nom de la classe ouvrière, considère qu'elle doit gouverner avec la bourgeoisie et ne rompt pas avec le capitalisme, les banques et les multinationales.

Le gouvernement de Mujica faisait partie de tous ces gouvernements latino-américains qui tiennent des discours contradictoires. La politique de Mujica fut comparable à celle d'Evo Morales en Bolivie, de Lula au Brésil, de Bachelet au Chili, de Néstor et Cristina Kirchner en Argentine, de Correa en Équateur, de Chávez et Maduro au Venezuela, entre autres. Ces gouvernements, sous des discours « progressistes », ont maintenu en place les piliers qui sont le fondement du système capitaliste. Ils ont accepté le principe du remboursement de la prétendue dette extérieure. Ils ont accepté les diktats des banques, des multinationales et de l'impérialisme. Ils ont appliqué des politiques d’austérité sous le prétexte fallacieux de « redistribuer la richesse » ou « combattre la droite ».

Sur le Frente Amplio

Mujica a été président du Frente Amplio de 2010 à 2015. Il a succédé à son prédécesseur Tabaré Vázquez, dont il avait été ministre. Membre du Mouvement de guérilla de libération nationale (MLN) — Tupamaros dans les années 1960, il a été emprisonné à la suite du coup d'État militaire de 1973, avant d'être libéré lors du retour des gouvernements constitutionnels en 1985. Après avoir passé 15 ans en prison à la suite du coup d'État militaire de 1973 et avoir été libéré lors du retour des gouvernements constitutionnels en 1985, Mujica a créé le Mouvement pour la participation populaire (MPP) au sein du Frente Amplio.

Le Frente Amplio est alors apparu comme un « espoir » face au bipartisme désastreux des partis Blanco et Colorado. Bien qu'il ne se soit jamais défini par le socialisme, il était composé du Parti communiste et du Parti socialiste d'Uruguay, ainsi que du MPP et d'autres secteurs de centre gauche. Le programme du Frente Amplio mentionne la réforme agraire, la rupture avec le FMI et la répression des génocides. Mais le gouvernement de Tabaré Vázquez, avec Mujica comme ministre, a trahi ces promesses dès le départ.

Helios Sarthou, dirigeant historique du Frente Amplio qu'il a ensuite quitté, en donne les raisons :

 « Le Frente a tout trahi, mais fondamentalement, il a trahi le respect pour les morts et les disparus en maintenant la loi sur l'impunité hors de portée. Il a soumis le pays à la politique économique de l'empire et de ses banques. Il a renoncé à la transformation de la société en acceptant le welfarisme. Il a subordonné la lutte des classes à la politique de conciliation des travailleurs. Il a également payé la dette extérieure par anticipation. Il a aussi privatisé les entreprises publiques et creusé le fossé entre riches et pauvres. Il a affecté les principes de la gauche et l'a fait cesser d'être de gauche » (http://www.nodo50.org/ceprid/, cité par El Socialista, 28/10/2009).

Jorge Zabalza, l'un des « otages de la dictature » avec Mujica, décédé en 2022, a déclaré lors d'une interview sur le thème des droits de l'homme : « Je vois en Mujica une action délibérée pour oublier et pardonner. Il a gagné les élections juste au moment du plébiscite visant à annuler la loi de Caducité, et il n'a pas joué le jeu : il n'a pas dit un mot, et il a perdu avec 1 %. » En d'autres termes, si Mujica avait inclus la question de la vérité et de la justice dans son discours de campagne, il aurait pu réussir à l'abroger à ce moment-là (Montevideo Portal, 2019). Ensuite, Mujica a marqué les esprits lorsqu'il a déclaré : « Je ne veux pas avoir de vieillards en prison », proposant l'assignation à résidence pour les militaires de plus de 70 ans incarcérés.

Ce qui n'a pas été révélé par les médias ces jours-ci, c'est que Mujica a promu des politiques anti-ouvrières et répressives. L'un des épisodes les plus marquants est celui où il a envoyé l'armée ramasser les ordures pour briser le mouvement de grève des employés municipaux de Montevideo. Mujica a demandé aux enseignants de travailler davantage et a interdit les occupations de lieux publics.

L'année dernière, Mujica s'est également opposé au plébiscite sur la Sécurité sociale promu par la centrale syndicale PIT-CNT. Cette démarche visait à supprimer les AFAP, à maintenir l'âge de la retraite à 60 ans et à augmenter les pensions minimales.

Mujica et les grandes entreprises

Comme président, il a explicitement indiqué quelle serait sa politique à l'égard des grandes entreprises. Un an après le début de son mandat, lors d'un discours prononcé au luxueux hôtel Conrad de Punta del Este devant plus de 1 000 hommes d'affaires uruguayens et étrangers, dont 400 Argentins (López Mena de Buquebus, Ratazzi de Fiat et Eurnekian d'Aeropuertos 2000), Mujica a déclaré : « Venez investir, ici on ne vous expropriera pas et on ne vous fera pas plier sous les impôts ». Même l'ancien président Lacalle l'a félicité : « Depuis qu'il a dit qu'il allait construire le socialisme jusqu'à la défense de l'investissement national ou étranger ». Les opinions du président Mujica sont les bienvenues » (Clarín, 12 février 2011).

Selon lui, «  nous ne pouvons pas augmenter les impôts sur la fortune, car nous tuons la poule aux œufs d'or. La bourgeoisie est comme la vache : certains veulent la tuer pour manger un rôti. Il vaut mieux la laisser paître pour continuer à la traire.  » Mujica prêche ainsi la vieille rengaine de tous les gouvernements de centre-gauche : il faut gouverner avec les grands entrepreneurs, mais « avec l'esprit créole », pour qu'ils aident à « redistribuer les richesses ». Au moment même où les statistiques montraient qu'en Uruguay, 50 % des enfants vivaient sous le seuil de pauvreté.

Mujica et sa définition de la gauche

En 2021, on lui a demandé ce que signifiait être de gauche. Il a répondu : « Aujourd'hui, dans cet espace, une bataille culturelle est en train de se jouer. Ma génération, encore très imprégnée d'idéologie, pensait qu'en changeant les relations de production, nous pourrions construire l'homme nouveau. Mais l'homme n'est pas uniquement conditionné par un rapport économique. Soit la mentalité des Sapiens change et parvient à se dominer, soit nous allons faire de la vie sur terre un boulet. »

Sa pensée est claire. Mujica affirme que la remise en cause du capitalisme n'est plus valable. Il ne faut plus faire des critiques partielles. Ainsi, il a fini parproposer de coexister avec lui.

Avec Izquierda Socialista et notre organisation internationale, l'Unité internationale des travailleuses et des travailleurs-Quatrième Internationale (UIT-QI), nous luttons pour des gouvernements de la classe ouvrière. Ils doivent rompre avec la bourgeoisie, les multinationales et le FMI, pour mettre en œuvre un plan économique ouvrier et populaire au service des travailleurs et d'autres secteurs populaires, afin d'entamer le chemin vers le socialisme.

(…)

Nous sommes convaincus qu'en Uruguay, en Argentine et partout ailleurs, il faut vaincre le capitalisme. Il faut instaurer le socialisme, avec une démocratie totale pour les travailleurs à l'échelle mondiale. Sans cela, il n'y aura pas d'issue pour les travailleurs, les opprimés et la jeunesse.

Avec ces réflexions, et en respectant la douleur de ceux qui ont dit au revoir à la dépouille de Mujica, nous appelons à tirer des conclusions sur la voie qu'il faut suivre. Il faut savoir quelles organisations doivent être construites pour mettre fin au capitalisme et à l'impérialisme, et commencer à construire un véritable socialisme.

17 mai 2025

Juan Carlos Giordano,

Député national élu pour Izquierda Socialista au sein de la FIT-U (Argentine).

L'Unité internationale des travailleuses et des travailleurs-Quatrième Internationale (UIT-QI),

 


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23 réactions à cet article    


  • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 23 mai 13:42

    Le secteur politique dirigé par Mujica, le MPP, était financé par des vols à main armée. Ces groupes étaient appelés « tupabandas » .

    « … cette activité de vol a été menée, mais avec un signe différent du MNL (Tupamaros) des années 60, puisque dans les années 60 « les banques ont été expropriées » pour réaliser une transformation sociale… Dans les années 80, 90 et 2000 « l’argent a été exproprié » pour faire des carrières politiques individuelles et dans de nombreux cas pour s’enrichir… certains notoires, par exemple, Mujica, El Ñato ( Eleuterio Fernández Huidobro, nommé ministre de la Défense par Mujica) … et dans ce processus, des camarades qui continuaient à avoir des « politiques saines » ont été assassinés.

    Murcia come tous les gauchistes adorés était une ordure comme lmes autres.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 23 mai 15:43

      @Spartacus Lequidam
      Sur ces questions, les organisations se réclamant du trotskysme se sont déchirées dans toute l’Amérique latine. Ceux qui sont représentés aujourd’hui par le NPA ont soutenu d’abors le « guerillérisme » puis, ils ont changé d’orientation et ils soutinrent souvent la collaboration de classe avec les gouvernements de Chavez ou Maduro par exemple. Ceux qui sont représentés aujourd’hui par les lambertistes se sont, à juste titre, opposés aux politiques aventuristes de la « guerilla urbaine » pour s’en tenir à la politique de mobilisation de la classe ouvrière.

      Les premiers ont vu dans Castro un « marxiste naturel » tandis que les seconds refusaient de voir qu’il y avait eu une révolution socialiste à Cuba. À l’époque, seules les organisations mises en place par Nahuel Moreno refusaient la politique stalinienne de Castro tout en soutenant les acquis de la révolution cubaine. Ils considéraient qu’il s’agissait, malgré tout, de la première révolution socialiste en Amérique Latine.

      Finalement Mujica est un représentant typique de ceux qui ont pendant un temps cherché des raccourcis pour faire la « révolution » sans les masses populaires. Plus tard, quand ils ont été élus aux plus hautes responsabilités d’un état bourgeois, ils ont joué le jeu de la collaboration avec les capitalistes. Ils ont finalement fait ce que Mélenchon s’apprête à faire en France. Celui-ci veut être la dernière roue de secours du capitalisme.


    • amiaplacidus amiaplacidus 23 mai 17:59

      @Jean Dugenêt : « ... faire la « révolution » sans les masses populaires. ... ».

      C’est le talon d’Achille de toutes les révolutions de type léniniste : comme le parti est organisé strictement hiérarchiquement, la société qu’il construit ne peut qu’être qu’autoritaire¹.

      Le problème, c’est que trop souvent, les partis négligent la formation et la conscientisation des masses.
      Une révolution viable et significative ne peut venir que des masses conscientes.

      1 : Cela s’applique également au capitalisme, tout aussi hiérarchisé.


    • La Bête du Gévaudan 23 mai 21:39

      @Jean Dugenêt

      Ils ont finalement fait ce que Mélenchon s’apprête à faire en France. Celui-ci veut être la dernière roue de secours du capitalisme.


      Vous êtes le premier gauchiste que je croise depuis longtemps à avoir cette lucidité ! ... Tonton-la-rupture avait déjà bien cocufié les ouvriers en son temps (par contre, la bureaucratie gauchiste financée sur deniers publics prélevés sur les prolos a bien prospéré).

      Aujourd’hui, Mélenchon propose le « capitalisme créole » dernier cri du Forum de Davos et de la Commission de Bruxelles... et tous les neuneus de la gauche tombent dans le panneau !

      Mélenchon n’est même pas capable de mobiliser les catégories populaires, mais uniquement la petite-bourgeoisie urbaine déclassée (à quoi il additionne quelques troupes coloniales ontologiquement réactionnaires)... et pour fédérer le tout, il sort le gros rouge qui tâche contre le « sioniste errant », etc. C’est dans les vieilles marmites qu’on fait la vieille tambouille...

      Comme vous le savez je ne suis pas gauchiste, et je pense que la doctrine de Marx est scientifiquement erronée... mais au moins j’ai étudié, et je comprends de quoi il s’agit... rares sont les gauchistes qui comprennent leur propre idéologie. Ca fait plaisir de voir au moins quelques gauchistes lucides et érudits.


    • Seth 23 mai 14:47

      Je note que parmi ces milliers de personne on ne rencontre pas rakoko pourtant ci-devant grand spécialiste de la nécro, comme c’est décevant.

      D’ailleurs je sais pas si vous avez remarqué mais la nature des écrits de la team productiviste a changé.  smiley


      • babelouest babelouest 23 mai 15:28

        Beau discours ! Malheureusement teinté bien trop de trotskisme : il parle toujours des ouvriers, alors que ce terreau est la base de la fortune du capitalisme.Nul ne doit être ouvrier, nul ne doit être patron sauf au niveau de micro-structures de moins de dix personnes. A moins de dix personnes, on est co-artisans, pas ouvriers. De même qu’il ne saurait y avoir des États, c’est-à-dire des hiérarchies. Mijica a fait ce qu’il a pu. Qui pourrait lui en vouloir ? Je constate que la fracture de 1875 de l’internationale ouvrière est encore bien plus béante qu’il y a 150 ans.

        Vive Landauer !


        • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 23 mai 15:51

          @babelouest
          Ce n’est pas en renouant avec la préhistoire du mouvement ouvrier qu’on redonnera une virginité à tous ceux qui ont trahi la lutte pour le socialisme. C’est au contraire en tirant le bilan de tous les échecs qu’on pourra construire des organisations révolutionnaires.
          Pour en arriver à dire : « Mujica a fait ce qu’il a pu. Qui pourrait lui en vouloir ? », il faut considérer que toutes ses erreurs étaient sans grande importance. Il a été un obstacle à la révolution socialiste.


        • Seth 23 mai 16:01

          @babelouest

          Nul ne doit être ouvrier, nul ne doit être patron

          Ça c’est la disparition des classes et donc le communisme.

          ce terreau est la base de la fortune du capitalisme


          Exact, par l’exploitation, l’asservissement et le profit.


        • Seth 23 mai 16:01

          @Seth

          L’interligne est ingérable sur ce site.


        • amiaplacidus amiaplacidus 23 mai 18:02

          @Seth
          Vous pouvez le remplacer par des . exemple :

          Assertion 1

          .
          Assertion 2
          .
          .
          .
          Assertion n


        • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 23 mai 19:48

          @Seth
          Mettez votre phrase entre des guillemets ! C’est encore plus drôle.


        • xenozoid xenozoid 23 mai 19:55

          laq domes, dugenet a ètè summoné


          • La Bête du Gévaudan 23 mai 21:55

            Concernant Mélenchon, il faut étudier sa sociologie électorale et militante. C’est tout sauf la classe ouvrière. Ca devrait quand-même alerter les marxistes. Comment, en doctrine marxiste, peut-on prétendre lancer un mouvement révolutionnaire qui ne s’appuie pas sur le prolétariat en mouvement ? Mélenchon est sociologiquement contre-révolutionnaire (c’est Mitterrand 2). 

            Mélenchon a ponctionné l’électorat de la vieille gauche PS. Des petits-bourgeois intellectuels et tertiaires déclassés après 2008. A quoi il adjoint des minorités ethniques sur une ligne identitaire-réactionnaire (a.k.a. « les troupes coloniales »). Cette même sociologie qui a voté Delors-Maastricht-Mitterrand-Jospin-Hollande pendant 40 ans. Une catégorie marxiste contre-révolutionnaire. Mélenchon leur donne une « rallonge d’illusion » en pestant contre « les zultrariches » et les « fachos-racistes ». Ces boucs-émissaires de la bonne conscience socialiste. Et encense les « racisés islamistes » a.k.a. les bons sauvages folkloriques en guise de pousse-café humanitaire.

            Cette sociologie, néanmoins, n’est pas assez nombreuse pour assurer la victoire. Quelle est son alliance naturelle ? Le bloc bourgeois euro-centriste ! Le « barrage républicain ». Mais quelle escroquerie ! Qui peut croire qu’élu avec la bourgeoisie capitaliste qu’il prétend combattre, Mélenchon va abattre le capitalisme ? C’est gros comme le nez au milieu de la figure ! C’est hallucinant de duperie ! Comment les marxistes peuvent-ils être dupes ? Mélenchon va les entuber comme Mitterrand.


            • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 23 mai 22:06

              @La Bête du Gévaudan
              Je ne sais pas ce que vous appelez les marxistes. Ma définition est certainement très différente de la vôtre. Je ne crois pas que de vrais marxistes se fassent dupés par Mélenchon, mais il est vrai qu’il y a de quoi s’y perdre. Un parti nommé POI le soutien fortement et dans ce parti, ils se trouvent des types que se disent trotskystes. Parmi ceux-là il parait qu’il y a actuellement un député.

              J’en suis estomaqué ! Il y aurait donc un député trotskyste à l’Assemblée Nationale. Purée ! On devrait s’en apercevoir.

              Quand Karl Liebknecht était député, les allemands étaient au courant...


            • La Bête du Gévaudan 23 mai 22:07

              ajoutons que le programme explicite de Mélenchon est l’affrontement civil contre les lepénistes : savoir 42% de l’électorat regroupant les ouvriers, les employés et les artisans... C’est absolument délirant, si on y réfléchit une minute ! Comment peut-on faire une révolution marxiste en s’appuyant sur la bourgeoisie (centriste) contre le prolétariat (lepéniste) ? Ca n’a absolument aucun sens.

              Que va-t-il faire s’il arrive au pouvoir ? Un meeting pour la Palestine à Durban ou Caracas (en avion présidentiel) ? Mais en-dehors de ça ? Quelle politique de « transformation sociale » même réformiste pouvez-vous enclencher en vous déclarant délibérément l’ennemi mortel de 40% du pays regroupant les catégories populaires et ouvrières ?

              Il suffit d’observer le champ politique pour voir quel immense (et immonde) escroc est Mélenchon ! C’est l’éléphant au milieu du salon !

              J’invite les gauchistes à faire une simple analyse objective de l’alliance sociologique « barrage républicain » pour comprendre l’étendue de la duperie.


            • La Bête du Gévaudan 23 mai 22:18

              et pour finir, la rhétorique de segmentation ethno-sociale et d’affrontement civil de Mélenchon est absolument délétère... que peut espérer la gauche avec une telle doctrine ?

              Au-delà de la logorrhée « antifasciste », tout cela est absolument délétère... quelle union populaire peut-on espérer souder, même après l’élection, quand on part sur de telles bases ?

              D’une part, les lepénistes que vous avez insulté ne sont pas près de vous soutenir.

              D’autre part, les gens qui vous ont élu (après que vous les ayez bien chauffé sur le sujet) vous ont élu précisément pour taper sur les lepénistes... Il ne vous est donc pas possible de faire la paix sans perdre votre propre base électorale.

              Bref, c’est une impasse absolue.


            • La Bête du Gévaudan 23 mai 22:22

              @Jean Dugenêt

              mais il est vrai qu’il y a de quoi s’y perdre. Un parti nommé POI le soutien fortement et dans ce parti, ils se trouvent des types que se disent trotskystes. Parmi ceux-là il parait qu’il y a actuellement un député.

              Une simple analyse objective de Mélenchon, de sa doctrine, de sa rhétorique et de son bloc sociologique, devrait suffire à n’importe quel marxiste digne de se nom pour ne pas être dupé.

            • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 24 mai 12:30

              @La Bête du Gévaudan
              "ajoutons que le programme explicite de Mélenchon est l’affrontement civil contre les lepénistes : savoir 42% de l’électorat regroupant les ouvriers, les employés et les artisans... « 

              Quand je dis que Mélenchon n’a rien de commun avec le marxisme ! C’est sûr qu’il confond la lutte des classes avec la lutte contre l’extrême-droite. Cela l’amène à voter pour des réactionnaires regroupés avec lui dans un »front républicain« .

              Ceci dit, dans la lutte des classes, le caractère »ouvrier" d’une organisation ne dépend pas de sa composition sociale. Il dépend de son ancrage, par son histoire, dans le mouvement ouvrier, c’est-à-dire dans le combat pour doter la classe ouvrière des organisations qui permettront son émancipation.


            • Fanny 24 mai 14:43

              @La Bête du Gévaudan

              Mélenchon est absolument délétère... que peut espérer la gauche avec une telle doctrine 

              Elle peut espérer le vote de vieux bobos, comme moi, nostalgiques de leur jeunesse. Ils ne défilent plus aux côtés des jolies beurettes contre l’islamophobie (ils ont trop mal aux genoux), mais ils bandent encore avec la prose de Mélenchon qui dégage un fumet de « vraie gauche ».

              Les défilés aux côtés de l’Internationale de gauche contre l’Impérialisme (l’impérialisme US, pas celui de Poutine), c’était au siècle dernier, autant dire une éternité (la dernière, c’était contre la 1ère guerre d’Irak, j’y étais). Cette gauche au parfum authentique a disparu, reste Mélenchon, du moins son discours, c’est son seul (grand) mérite.

              Cette Internationale de gauche était solidaires des non-alignés, ça faisait pas mal de monde. C’est plus possible, car les non-alignés aujourd’hui c’est les Brics avec Poutine !

              En face, c’est à gerber. Une chape de plomb descend chaque jour de quelques mètres sur nos têtes, on n’entend plus que des perroquets souffrants dont les cris « l’Europe, l’Europe ... » sont de plus en plus inaudibles, étouffés. Misère politique, morale, intellectuelle … Ca va finir par s’écrouler.

              Donc vive le socialisme Mélenchon 73 ans, qui a loupé le coche en 2017, et doit tenter le coup jusqu’au bout, à n’importe quel prix !

              C’est marrant la politique, la course à qui rejoindra l’EPHAD le dernier (Trump, un autre révolutionnaire, 79 printemps).


            • La Bête du Gévaudan 23 mai 22:27

              la question qui se pose à tout gauchiste : que va faire Mélenchon une fois au pouvoir, du Lula ou du Maduro ? 

              Dans les deux cas, je n’ai pas l’impression que cela ait changé grand chose pour les classes populaires... ça fait 25 ans que ces gens sont aux manettes de leurs pays, et l’on n’a pas vu de transformation radicale... l’un joue au Mitterrand et l’autre joue au Castro... ils paradent dans les séminaires tiers-mondistes... mais il y a toujours autant de bidonvilles à Caracas et Rio...


              • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 24 mai 12:36

                @La Bête du Gévaudan
                « la question qui se pose à tout gauchiste : que va faire Mélenchon une fois au pouvoir, du Lula ou du Maduro ? »

                C’est exactement ce que j’ai expliqué. Il fera de la collaboration de classe pour sauver le capitalisme. Sa politique sera celle de Tsipras, de Lula, de Maduro...
                Mélenchon est vendu à l’UE au sens propre. Il a gagné littéralement des millions avec l’UE. Il ne s’agit pas que de ses salaires de député européen. Comme tous ceux qui se regroupent dans une organisation européenne au Parlement européen, il a fait en sorte d’avoir droit à d’énormes remboursements de frais divers. Quand il prend un jet privé pour se déplacer, c’est l’UE qui paie. S’il s’attaque trop à l’UE alors, ce qui étaient des remboursements de frais deviennent des détournements de fonds publics. Il le sait. Il ne trahira pas ceux qui le paient. Il trahira ceux qui l’écoutent.


              • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 26 mai 13:36

                @Jean Dugenêt
                Pour avoir une idée de ce qui pend au nez de Mélenchon s’il n’est pas gentil avec l’UE vous pouvez lire :


              • suispersonne 24 mai 09:12

                La haine des réactionnaires pour pepe mujica a beaucoup de mal à se cacher derrière des étiquettes insignifiantes.

                Comme pour sankara, rawlings, lumumba, ..., il est tellement stupide de leur chercher des défauts, des vices, des crimes, ..., qu’on éclate de rire.

                Mais les sotssialisses en peau de lapin sont encore plus gênés, et plus fielleux.

                Toutes celles et tous ceux là sont minoritaires.

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Jean Dugenêt

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