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Accueil du site > Tribune Libre > De socialiste à collabo : Marcel Déat, l’âme perdue de la (...)
#41 des Tendances

De socialiste à collabo : Marcel Déat, l’âme perdue de la République

Paris, juillet 1940. Dans les bureaux de L’Œuvre, où Marcel Déat, jadis espoir du socialisme français, dicte ses éditoriaux en faveur de la collaboration avec l’occupant nazi. Les rues de la capitale, encore marquées par les stigmates de la débâcle, résonnent des pas lourds des soldats allemands. Déat, cet intellectuel brillant, normalien et agrégé, est-il devenu un traître par conviction ou par opportunisme ? De ses débuts comme fervent socialiste à sa fuite misérable en Italie, son parcours incarne les ambiguïtés tragiques d’une époque tourmentée. 

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Les racines d’un idéaliste : les années de formation

Marcel Déat naît le 7 mars 1894 à Guérigny, dans la Nièvre, au sein d’une famille modeste, où le père, employé des postes, rêve d’un avenir meilleur pour son fils. La petite maison, aux murs de pierre froide, sent le bois brûlé et la soupe aux choux, un parfum d’enfance qui marque le jeune Marcel. Brillant élève, il intègre l’École normale supérieure en 1914, mais la Première Guerre mondiale interrompt ses études. Mobilisé, il découvre l’horreur des tranchées, où le sifflement des obus et l’odeur de la terre humide imprègnent ses souvenirs. Il en sort capitaine, décoré de la Légion d’honneur, mais hanté par la violence, comme il le confie dans Cadavres et maximes, philosophie d’un revenant (1919) : "Les chairs éclatées, l’odeur du sang et de la boue, voilà ce que la guerre m’a appris de l’humanité".

De retour à la vie civile, Déat obtient l’agrégation de philosophie en 1920, terminant second au classement spécial, et enseigne à Reims dès 1922. Ses élèves, dont certains deviendront écrivains, se souviennent d’un professeur charismatique, mais déjà obsédé par l’idée d’un ordre social rigoureux. Une lettre qu’il adresse à un collègue en 1923, conservée aux archives municipales de Reims, révèle ses pensées : "La camaraderie des tranchées m’a appris qu’un peuple uni sous une direction forte peut tout accomplir".

C’est à cette époque qu’il adhère à la SFIO, rejoignant l’aile droite du parti au sein du groupe Vie socialiste. Élu conseiller municipal de Reims en 1925, il entre dans l’arène politique avec un idéalisme teinté d’autoritarisme. Ses années de formation, entre discipline militaire et réflexion philosophique, plantent les graines d’une pensée qui s’éloignera bientôt des idéaux démocratiques.

 

La bascule idéologique : du socialisme au néo-socialisme

Les années 1930 sont un tournant pour Déat. Député SFIO de 1926 à 1928, puis de 1932 à 1936, il se distingue par des prises de position audacieuses, mais son soutien au cabinet Daladier, jugé trop modéré, provoque son exclusion du parti en 1933. Refusant de s’effacer, il fonde le Parti socialiste de France et devient le porte-étendard des néo-socialistes, un courant qui rejette la lutte des classes au profit d’un socialisme "national" et autoritaire. Dans un éditorial publié dans Le Front le 21 janvier 1937, il déclare : "Nous ne gardons de Marx que son admirable méthode d’étude historique. Nous rejetons la doctrine simpliste de la lutte des classes".

 

 

Étonnamment, Déat se montre d’abord hostile à l’antisémitisme nazi. En 1933, il participe à un meeting contre les lois de Nuremberg, dénonçant la persécution des Juifs. "Nous sommes un peuple de métis", affirme-t-il dans un discours rapporté par Le Droit de vivre, journal de la LICA, le 25 avril 1936. Pro-sioniste, il s’engage dans le comité France-Palestine, plaidant pour les droits des Juifs en Europe centrale. Mais cette posture humaniste vacille face à son admiration croissante pour les régimes autoritaires, qu’il voit comme un remède aux désordres de la démocratie.

 

 

La crise des années 1930 exacerbe ses contradictions. Les grèves de 1936, qui paralysent la France, le troublent profondément. Dans Le Front du 27 juin 1936, il écrit : "Les grandes grèves ont bouleversé les conditions de départ. L’absurde politique de déflation, l’incompréhension et l’égoïsme du grand patronat suffisent à expliquer ce formidable mouvement". Mais loin de soutenir les ouvriers, Déat y voit une menace pour l’ordre, renforçant sa conviction qu’un État fort doit canaliser les masses, une idée qui le rapproche dangereusement des idéologies fascistes.

 

La collaboration : une plongée dans l’abîme

L’effondrement de la France en 1940 marque l’entrée de Déat dans la collaboration. Installé à Paris, il prend la direction de L’Œuvre et transforme le journal en porte-voix de l’occupant. En 1941, il fonde le Rassemblement national populaire (RNP), un parti qui se veut "socialiste et européen", mais qui soutient ouvertement l’Allemagne nazie. "La paix dynamique que nous voulons doit tenir compte de l’originalité des groupements régionaux", avait-il écrit dans Le Front dès 1937, un discours qui trouve un écho dans ses appels à collaborer. À Vichy, il propose à Pétain un parti unique pour encadrer la "Révolution nationale", mais se heurte à l’hostilité de l’entourage du maréchal. "L’atmosphère de Vichy devenait irrespirable", note-t-il dans ses Mémoires politiques.

 

 

Sous la pression allemande, Déat entre au gouvernement Laval en mars 1944 comme ministre du Travail et de la Solidarité nationale. Il tente de limiter l’envoi de travailleurs français en Allemagne et confie à Ludovic Zoretti un projet d’université ouvrière, un écho lointain de ses idéaux socialistes. Mais ces gestes ne rachètent pas son engagement collaborationniste. Il échappe à plusieurs attentats, dont un, le 11 mars 1943, dans sa maison d’Arbourse, où seize balles de fusil-mitrailleur sont tirées sans l’atteindre.

 

histoire politique francaise - Histoire Géographie

 

À l’été 1944, alors que la Libération approche, Déat fuit vers Sigmaringen avec d’autres collaborateurs. Là, dans une ambiance crépusculaire, il conserve son titre de ministre du Travail au sein du gouvernement vichyste en exil. Le château de Sigmaringen, froid et humide, devient le théâtre d’un ultime sursaut de désespoir pour ces traîtres traqués par l’histoire.

 

Sigmaringen — Wikipédia

 

Exil et oubli

La débâcle allemande précipite la chute de Déat. En avril 1945, il s’enfuit en Italie, trouvant refuge à Vérone, puis dans un couvent près de Turin, sous la protection de l’Église catholique. Condamné à mort par contumace le 27 juin 1945 lors d’un procès à Paris, il échappe à la justice française. L’audience est marquée par l’absence de l’accusé. Un témoin, un ancien résistant, aurait lancé : "Déat a trahi deux fois : la République et son propre camp".

En exil, Déat vit sous une fausse identité, se faisant appeler "Monsieur Maurice". Il rédige des mémoires, publiés posthumément, dans lesquels il tente de justifier ses choix : "J’ai cru que l’Europe nouvelle pouvait naître d’une collaboration sincère. L’histoire m’a donné tort, mais je ne regrette pas d’avoir essayé". Ces lignes, empreintes d’une amertume froide, contrastent avec l’ardeur de ses années militantes. Il meurt le 5 janvier 1955 à Turin, dans un anonymat presque total, loin des ors de la politique qu’il avait autrefois convoités.

L’itinéraire de Marcel Déat reste un miroir des ambiguïtés de son époque. De l’idéalisme socialiste à la collaboration, son parcours illustre les dérives d’un homme pris dans les tourments de l’histoire. Son héritage, s’il en existe un, est celui d’un avertissement : la frontière entre conviction et trahison est parfois bien mince.


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33 réactions à cet article    


  • sophie 28 mai 19:00

    pffffffffff !



    • juluch juluch 28 mai 21:25

      Je vois beaucoup de ressemblance avec les politiques actuels....


      • PaulAndréG (PàG) PaulAndréG (PàG) 28 mai 21:49

        @juluch
        t’in v’la la groupie de C’Nabum
        le bonimenteur qui bloque les coms qui ne font pas la lèche sous ses articles
         smiley


      • juluch juluch 29 mai 18:46

        @PaulAndréG (PàG)

        Tiens...un troll....sale bête !!!


      • PaulAndréG (PàG) PaulAndréG (PàG) 29 mai 19:33

        @juluch
        .

        « juluch 29 mai 18:46
        @PaulAndréG (PàG)
        Tiens...un troll....sale bête !!! »

        .
        peut-être, mais ton gourou bonimenteur, à qui tu fais la lèche, ose écrire
        « tandis que je laisse libre chacun de venir exprimer son désappointement par le biais de commentaires jamais censurés… »
        .
        alors qu’il bloque le commentateur qui ose
        https://www.agoravox.fr/commentaire6834610
        PaulAndréG (PàG) 26 mai 15:33
        @C’est Nabum
        .Donc... un article dézingant méchamment l’artiste, son spectacle, la médiocrité des spectateurs... par un auteur qui se fait plaisir sans risque... smiley un bien « bel » article
         smiley
         smiley


      • PaulAndréG (PàG) PaulAndréG (PàG) 29 mai 19:47

        @PaulAndréG (PàG)
        .

        ton bonimenteur qui égratigne sans risque, tant il craint le retour de bâton… et qui maintenant bloque les commentaires sous ses articles, tout en prétendant défendre la liberté d’expression…
        .
        avec C’Nabum, et sa groupie Juluch, quelle belle paire, pour quelques centaines de lecteurs smiley


      • PaulAndréG (PàG) PaulAndréG (PàG) 29 mai 20:02

        @PaulAndréG (PàG)
        .

        C’Nabum, le bonimenteur qui égratigne sans risque, tant il craint le retour de bâton… smiley
        .
        maintenant... bloque les commentaires sous ses articles, tout en prétendant défendre la liberté d’expression… smiley 
        .
        « Bonimenteur de Loire.
         » Ligericus sum, nil Ligeris a me alienum puto"

         smiley


      • PaulAndréG (PàG) PaulAndréG (PàG) 29 mai 21:02

        @PaulAndréG (PàG)
        .
        C’Nabum, le bonimenteur qui se plaint de ne pas être sélectionné par les édiles ligériens pour leurs spectacles locaux, BLOQUE sous ses articles qui ne lui fait pas la lèche !
        .
        Qu’on se le dise smiley


      • PaulAndréG (PàG) PaulAndréG (PàG) 29 mai 22:16

        @PaulAndréG (PàG)
        .
        C’Nabum, bonimenteur / CENSEUR… 
         smiley


      • juluch juluch 29 mai 23:16

        @PaulAndréG (PàG)

        Et bé t’en écrits des choses inutiles toi.....tu t’ennuis ?
        des problèmes persos ?


      • mursili mursili 29 mai 11:50

        Oui... L’Union Européenne actuelle représente un peu la revanche de Déat. 

        Il devrait certainement trouver à son goût cette UE qui fait les yeux doux à l’Ukraine banderiste et cherche à enrôler des volontaires pour une nouvelle croisade contre la Russie et la défense des « valeurs » occidentale. 


        • Bello 29 mai 13:05

          Déat, archétype du technocrate. En tant que socialo, il n’a rien trahit de ses idéaux en se tournant vers les nationaux socialistes, la même graine du tout Etat !

          Ce qui lui est reproché est non pas sa trahison, la belle affaire, mais de s’être opposé aux volontés idéologiques de la synagogue et la réforme new yorkaise en se rangeant du côté de l’occupant. Il aurait dû se renseigné sur la nature de cet occupant, car pas si enclin que ça à chasser le castor US de sa propre économie.


          • La Bête du Gévaudan 29 mai 21:18

            Marcel Déat, comme Pierre Laval ou François Mitterrand, nous rappelle que d’innombrables militants de gauche furent de zélés collaborateurs du régime raciste et collectiviste nazi... Aujourd’hui, on voit ces bourgeois des beaux quartiers qui votent Villepin et Olivier Faure, pour un racisme antisémite socialo-européen en col blanc. Sans parler des milices LFIstes qui sont une synthèse du NKVD, de la GESTAPO et du HAMAS. 

            Contrairement à une idée-reçue, cela ne doit rien au hasard. Il existe une convergence philosophique profonde (matérialisme, panthéisme, eugénisme, collectivisme, dirigisme, etc.) entre nazisme, communisme et positivisme. 

            « Régénérer l’homme » fut le mot d’ordre commun de Robespierre et Hitler. On peut ajouter aujourd’hui les islamistes (qui est le collectivisme religieux). Et l’écologie (collectivisme biologique) dont la plupart des pères fondateurs était d’anciens nazis. Quand Aymeric Caron déclare que ceux qui ne partagent pas ses idées « n’appartiennent pas à la même espèce humaine », cela n’est pas une parole en l’air.

            Le penseur chrétien Henry de Lubac a montré cette convergence entre Auguste Comte (les euro-centristes), Friedrich Nietzsche (les nazis) et Karl Marx (les communistes) dans son livre Le Drame de l’humanisme athéeD’une manière générale, face à cette menace, il nous faut faire appel aux penseurs libéraux et chrétiens qui furent les meilleurs critiques des totalitarismes au XXème siècle. Car c’est d’abord un combat intellectuel et spirituel contre des idées fausses. 


            • Eric F Eric F 30 mai 12:40

              @La Bête du Gévaudan
              Vous mélangez tout, le régime de Vichy a beau avoir été collaborateur, il n’était pas matérialiste, panthéiste ni collectiviste ; il était réactionnaire, prônait le retour à la terre et au paternalisme familial, la société vychiste était confite de religiosité et d’images d’Epinal sur l’histoire.
              Quelques individualités de gauche y ont glissé, mais certains qui avaient tenté un bout de chemin sont passés ensuite dans la résistance, notamment en 42 avec le fin du mythe de la zone libre et avec l’intensification des rafles. Un petit nombre se sont enfoncés jusqu’au bout, comme Déat.


            • Gollum Gollum 30 mai 13:43

              @Eric F

              le régime de Vichy a beau avoir été collaborateur, il n’était pas matérialiste, panthéiste ni collectiviste ;

              Pétain était un catho de la vieille école, anti-maçon et chantre du culte du Sacré-Cœur... Un vrai cul béni.. smiley

              ça devrait plaire à notre bébête à sa mémère.. smiley


            • Gollum Gollum 30 mai 13:55

              @Eric F & la bébête

              Au passage on a vu nombre de dignitaires catho s’accommoder fort bien du nazisme.. 

              https://www.courrierinternational.com/article/memoire-leglise-catholique-allemande-reconnait-sa-complicite-avec-le-regime-nazi

              Y a eu un reportage Arte notamment sur un dignitaire catho parti combattre sur le front de l’Est.. Malheureusement je n’arrive pas à retrouver les références..


            • Eric F Eric F 30 mai 14:06

              @Gollum
              En Allemagne, c’est surtout l’église protestante officielle qui était proche du régime, le catholicisme était mal vu à cause de l’encyclique de Pie XI.

              En France, une bonne partie de la hiérarchie catholique était favorable au régime de Vichy, mais elle a protesté contre les rafles ; il y a eu quelques évêques opposants, et pas mal de prêtres qui ont discrètement caché ou protégé ceux qui étaient pourchassés par l’occupant et ses séides.


            • Eric F Eric F 30 mai 14:16

              Pétain avait une position paradoxale, il n’est pas sur qu’il était vraiment croyant, mais il lui est arrivé d’être ostensiblement pratiquant. Ce qui l’intéressait n’était pas la théologie, mais la tradition.


            • La Bête du Gévaudan 30 mai 17:56

              @Gollum

              Pétain était un catho de la vieille école, anti-maçon et chantre du culte du Sacré-Cœur... Un vrai cul béni.

              ah ah ah ! Vous en avez d’autres dans le même genre ? ... le cul-béni fidèle à sa bobone et grenouille-de-bénitier c’était De Gaulle... Pétain était agnostique, paillard et païen... il serait temps de vous faire une culture élémentaire... 

              ce vieux célibataire sans enfant qui fréquentait le bordel et tringlait ses admiratrices... il s’est marié avec sa dernière maîtresse en 1943 pour se donner un genre respectable et conservateur... il est vrai qu’il était mal placé pour condamner « l’esprit de jouissance » qui aurait perdu notre république ! 

              ça vous ennuie peut-être de comprendre que le panthéisme, l’athéisme et le matérialisme furent les ventres philosophiques d’Hitler et Pol-Pot... mais à un moment donné, il faut avoir quelques notions d’histoire des idées. Sans quoi on est condamné à revivre ces horreurs. 


            • La Bête du Gévaudan 30 mai 18:08

              @Eric F

              il lui est arrivé d’être ostensiblement pratiquant

              ouais... après avoir fondé sa dictature... il était chrétien comme moi je suis expert-comptable ! ... il disait en ricanant à ses copains aussi païens que lui « une bonne messe n’a jamais fait de mal à personne ! »... Laval et toute la clique était aussi païens que lui. 

              Je vous rejoins sur un point : la hiérarchie catholique s’est majoritairement ralliée à Vichy... le régime avait besoin d’un vecteur de segmentation sociale pour remplacer la défunte république... il s’est rabattu sur les évêques qu’il ne faut jamais prier longtemps pour les flatter avec des honneurs... 

              Mais la fascisme était ostensiblement néopaïen, matérialiste et anti-chrétien... Il suffit de lire les écrits des nazis et des fachos, qui sont aussi cathophobes que les bolchos... Simplement, c’était difficile de mobiliser les masses dans des sociétés encore culturellement chrétiennes... même Staline a libéré les Popes des goulags en 1941 pour mobiliser le patriotisme russe ! 

              La seule dictature idéologiquement « catholique et réactionnaire » en Europe fut le régime de Franco en Espagne. Toutes les autres dictatures furent « sociales et révolutionnaires », anti-chrétiennes, qu’elles fussent bolchéviques ou fascistes. 

              Il était explicitement et légalement interdit de faire de l’apostolat chrétien auprès des prisonniers et travailleurs français sur le territoire païen du Reich. Pierre de Porcaro et quelques autres français l’ont payé de leur vie. 


            • La Bête du Gévaudan 30 mai 18:19

              @Eric F

              rappelons d’ailleurs que tout le monde s’est « rallié à Vichy »... le PCF, les zartistes, les USA et l’URSS... 

              De Gaulle était bien seul à Londres : « quelques poètes, quelques juifs, et des pêcheurs bretons de l’île de Sein », comme il disait très ironiquement... 

              La fille de Laval était mariée au neveu de Roosevelt... la social-démocratie internationale et le « nouvel ordre européen »... c’était ça la réalité... 

              Sans l’appui de Churchill, autre vieil aristocrate franc-tireur libéral-conservateur et politiquement chrétien, De Gaulle eût été réexpédié en France ou assassiné. 

              Le catholicisme est politiquement libéral et conservateur, capitaliste et individualiste (au sens philosophique)... ça donne des nationalistes conservateurs tels Vance et De Gaulle, voire des dictateurs comme Franco et Pinochet... mais ça ne donne pas Mussolini, Hitler, Pol-Pot ou Staline... voilà tout... le thomisme, qui fonde la doctrine philosophique et politique catholique est antagoniste aux collectivismes modernes... 

              c’est une question de typologie politique (quoi qu’on en pense par ailleurs)... à un moment donné, il faut savoir de quoi l’on parle... 


            • Eric F Eric F 31 mai 18:01

              @La Bête du Gévaudan
              ne mélangeons pas les différentes dictatures de l’axe, le fascisme italien initialement antireligieux s’est catholicisé après l’accession au pouvoir puis les accords de Latran. Le régime de Vichy était de la même eau. Le régime slovaque pro-nazi de Tizo aussi.



            • Eric F Eric F 1er juin 10:36

              @Gollum
              L’organisme qui publie l’article que vous indiquez est intégriste, il chante les louages du retour en grâce de la religion sous le gouvernement de Vichy, mais passés les premiers mois (période de la ’’divine surprise’’), reproche à l’église sa prudence voire ses réticences dans le soutien au régime.


            • ETTORE ETTORE 30 mai 00:42

              J’espère pour vous, Giuseppe, que vous n’avez pas votre lit de sieste, dans votre bibliothèque, où, tant de soupirs de l’histoire, doivent hululer, à faire trembler les reliures au dos sombre.

              Ce sont de véritables nids de Pandore, que vous pillez là..

              Et si, ici, vous leur faites prendre un peu d’air, à aérer les Maux, qui ne dépassent pas la marge, il en est pas moins vrai, que cette mémoire reliée, délie une part de résurrection, peut être nommée « mémoire », « savoir », ou « connaissances », mais qui agît, comme le ferait les imprécations d’un prêtre vaudou en plein cérémonial, nous invitant ainsi, à endosser temporairement le costume, de ces......Morts..


              • Gasty Gasty 30 mai 09:12

                Le conseil national de Vichy :

                Les membres sont choisis par le gouvernement, et l’on y trouve des personnalités, comme le pianiste Alfred Cortot, le physicien Louis de Broglie, Louis Lumière, le savant Georges Claude, également industriel, le diplomate André François-Poncet, les hommes de lettres Joseph de Pesquidoux et Abel Bonnard, membres de l’Académie française, des dignitaires de l’Église catholique. D’anciens ministres de la Troisième République : Georges Bonnet, Germain Martin, Émile Cassez, Lucien Lamoureux. Des sénateurs et députés. Ainsi que des représentants de la Légion française des combattants comme Joseph Darnand. Plusieurs présidents d’une chambre de commerce, tels Antoine Boude, (Marseille), Paul Charbin (Rhône), ou Pierre Thiriez (Nord), patron lillois du textile[8]. D’autres représentants du monde des affaires comme Gabriel Cognacq, directeur de La Samaritaine, l’armateur Jean Fraissinet, le métallurgiste Léon Daum, Henri Pavin de Lafarge (par ailleurs sénateur), Georges Laederich, président du syndicat cotonnier de l’Est, le cimentier Joseph Merceron-Vicat[9] ou encore l’industriel cotonnier Marcel Boussac, familier de Pierre-Étienne Flandin[4],[10]. Des représentants du monde agricole, tels Rémy Goussault ou le théoricien du corporatisme agrarien et chrétien Louis Salleron, de l’Union nationale des syndicats agricoles. Des syndicalistes CGT pacifistes et anticommunistes, proches du ministre René Belin, en sont aussi membres, tels Pierre Vigne, secrétaire général de la Fédération du sous-sol, Auguste Savoie, de la Fédération de l’alimentation, Claude Liochon, secrétaire général des travailleurs du livre, Marcel Roy, secrétaire de la Fédération des métaux et Georges Dumoulin, ancien socialiste. Plusieurs de ces syndicalistes sont proches voire membres du comité de direction de l’hebdomadaire L’Atelier : Marcel Bonnet, Dumoulin, Ehlers, Gaston Guiraud, Liochon, Masbatin, Roger Paul, Roy, Savoie et Vigne[11]. D’autres syndicalistes sont issus de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) ou de la Confédération des syndicats professionnels français, proches du PSF, tel le jeune Désiré Puel, benjamin du Conseil (il est né en 1912), militant ouvrier du Tarn, chargé de la liaison des SPF en zone libre en 1941, proche du PSF et du Petit Journal. Figurent encore au conseil des universitaires, des avocats, des médecins, tel le professeur Leriche, président de l’ordre, des artisans.

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