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#9 des Tendances

De quoi Merz va-t-il parler avec Trump dans le Bureau Ovale ?

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À Washington, le chancelier allemand, Friedrich Merz, sera le « porte-parole » de l’UE. Celui-ci, qui vient d’arriver à Washington pour rencontrer Donald Trump, est confronté à une grave crise dans les relations américano-allemandes. 

La visite officielle du chancelier allemand, Friedrich Merz, aux États-Unis vient de débuter ce jeudi. Die Welt annonce la teneur de cette visite : « Il s'agit d'une visite inaugurale qui donnera le ton aux relations germano-américaines pour les années à venir. La discussion d'aujourd'hui ne porte pas sur des accords politiques concrets, mais simplement sur la question suivante : Merz et Trump trouveront-ils un terrain d'entente ? » 

À Washington, il s'entretiendra avec le président Donald Trump, suivi d'une conférence de presse à la Maison Blanche. Les dirigeants discuteront des relations entre les deux pays, des questions internationales, notamment les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, et des droits de douane sur les importations de produits européens aux États-Unis. 

Le porte-parole du chancelier allemand, Stefan Kornelius, a annoncé que Merz tiendrait sa première rencontre officielle avec Trump ce 5 juin. En fin de matinée (17h30, heure locale), le chancelier allemand sera à la Maison Blanche. 

Selon les autorités allemandes, la question ukrainienne sera au cœur des discussions. Avec la visite du chancelier allemand, les médias allemands ont attiré l'attention sur le récent voyage aux États-Unis du ministre fédéral allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, considéré comme une personne de confiance de Merz. À Washington, Wadephul a rencontré le 28 mai dernier Marco Rubio qui cumule actuellement les fonctions de secrétaire d'État et de chef du Conseil de sécurité nationale. 

À l'issue de sa visite aux États-Unis, Wadephul a déclaré que les relations germano-américaines étaient en crise. Il a notamment évoqué le ton dur des négociations avec lui à Washington et il a appelé à établir des liens avec les responsables politiques américains. Wadephul est arrivé à la conclusion que la confiance entre l'Allemagne et les États-Unis était insuffisante. 

Lors d'une interview télévisée avec la ZDF au début du mois de juin, le ministre allemand a présenté les principaux sujets des discussions de Merz à Washington. Outre la situation en Ukraine, les discussions avec Trump porteront sur de nouvelles sanctions contre Moscou, le prochain sommet de l'OTAN, le dossier nucléaire iranien, la situation dans la bande de Gaza et les actions du gouvernement israélien. Mais, surtout, Merz abordera la question de la guerre tarifaire à venir entre l'Europe et les États-Unis, reportée au 9 juillet.

La question extrêmement douloureuse des tarifs douaniers est primordiale pour Merz lui-même. Il est arrivé au pouvoir sur des promesses de croissance économique après plusieurs années de récession, marquées par les expériences économiques du gouvernement précédent. Ce n'est pas un hasard si la nouvelle ministre allemande de l'Économie et de l'Énergie, Katherina Reiche, a récemment accusé directement son prédécesseur, le ministre « vert » de l'Économie et du Climat, Robert Habeck, au sein du gouvernement d'Olaf Scholz, d'imposer une politique « anti-croissance ». Cette politique se résumait à une prétendue stabilisation de la vie économique et sociale du pays, impliquant une légère hausse du PIB, voire une stagnation.

Si Trump impose les droits de douane américains à l'Europe, ils toucheront en premier lieu des secteurs de l'industrie allemande comme la construction mécanique et l'automobile. Le déclin de l'industrie automobile, pilier de l'industrie allemande, a déjà entraîné la fermeture de plusieurs usines. 

Par ailleurs, comme le souligne la presse allemande, Merz devra démontrer à Trump son statut de leader européen. Ce n'est pas un hasard si, sur la question de la prévention d'une guerre tarifaire, Merz, en accord avec Bruxelles (Ursula von der Leyen), défendra une position commune des pays de l'UE. Observateur Continental a averti : « La guerre commerciale mondiale devient réalité ». 

Merz, à en juger par l'interview de Wadephul, ne s'attend pas à ce que la situation politique intérieure allemande soit abordée à Washington. Le ministre a d'ailleurs été interrogé sur la prétendue tyrannie en Allemagne, liée à la persécution des populistes de droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD). 

L'existence d'une telle tyrannie a été évoquée à plusieurs reprises par les responsables américains depuis le début de l'année. Au début de mai dernier, le secrétaire d'État, Marco Rubio, a parlé de « tyrannie secrète » après que l'AfD a été classée comme extrémiste de droite par l'Office fédéral de protection de la Constitution. Le vice-président JD Vance, qui avait déjà accusé l’Allemagne de déficits démocratiques lors de la Conférence de Munich sur la sécurité en février dernier, a fait des commentaires similaires. 

Dans un entretien au Zeit, Friedrich Merz a renvoyé la balle en ces termes : « Nous devons absolument rejeter de telles déclarations » ; « L'Allemagne a été libérée de la tyrannie par les États-Unis ; l'Allemagne est désormais stable, libérale et démocratique. Nous n'avons pas besoin de leçons de démocratie ». 

Pierre Duval 

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs 

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Source : https://pierreduval.substack.com/p/de-quoi-merz-va-t-il-parler-avec


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11 réactions à cet article    


  • Parrhesia Parrhesia 6 juin 09:30

    L’Allemagne = porte-parole de l’U.E., c’était évident dès lors qu’il fut compris que le N.O.M. et son bras armé les U.S.A ont toujours considéré Berlin comme le Kapo de la « contre-Europe emmondialistée ».

    Mais on ne peut pas dire que ce soit rassurant.

    Par exemple, il n’est pas sûr que MM. Merz et Trump discutent dans le bureau oval de la défense des intérêts Français, non plus que de celle de quelques autres pays dont les intérêts ne sont pas directement liés au monde germanique. Et il y en a !

    Il n’y a pas à dire, mais depuis que la neutralité et l’indépendance des analyses socio-économiques gaullistes ont été éradiquées dans la foulée de nos frontières nationales, tout va de mieux en mieux !


    • hans-de-lunéville 1 6 juin 10:03

      De quoi ? de voitures bien sûr smiley


      • Parrhesia Parrhesia 6 juin 10:14

        >>> Mais, surtout, Merz abordera la question de la guerre tarifaire à venir entre l’Europe et les États-Unis, reportée au 9 juillet. <<<

        Quand donc va s’imposer enfin l’idée irréfutable et incontournable qu’il ne peut pas y avoir de solution européenne juste et satisfaisante au problème posé par une guerre tarifaire intercontinentale.

        Chaque jour qui passe nous démontre plus clairement que la somme des intérêts et des contraintes nationales divergentes, tant socio-économiques que politiques, entre les vingt huit membres de cet aberrant « machin », constitue un obstacle rédhibitoire.

        Et ce ne sont certainement pas les véritables maîtres de cette contre-europe, qui, dans l’ombre, continuent à diviser pour régner, qui nous apporteront une solution à la fois viable, prospère et équitable !


        • Seth 6 juin 14:00

          @Parrhesia

          Il y a aussi cela qu’on pourrait juger surprenant :

          Ce n’est pas un hasard si, sur la question de la prévention d’une guerre tarifaire, Merz, en accord avec Bruxelles (Ursula von der Leyen), défendra une position commune des pays de l’UE.

          Entre chancelier allemand et patronne de l’europe allemande, on peut toujours s’arranger pour que l’Allemagne dirige l’europe.


        • Parrhesia Parrhesia 6 juin 18:16

          @Seth
          Fort bien vu.
          Et c’est primordial !
          Il est clair qu’en dépit de difficultés économiques et sociétales grandissantes, l’Allemagne peut se permettre aujourd’hui de jouer gagnante à la fois sur le plan limité de l’Europe et sur le plan plus large du mondialisme (Cf. : entre autres exemples, M. Merz à la Maison Blanche, madame von der Leyen au Mercosur et madame Baerbock aux Nations Unies.)
          Comme quoi, sur le très long terme, l’Allemagne a perdu infiniment moins en perdant la seconde guerre mondiale que la France n’a perdu en sacrifiant de Gaulle et le Gaullisme aux deux hégémonies mondialistes qui ont suivi WW2.
          Deux hégémonies qui nous ont littéralement laminés sur le plan intellectuel et sur le plan mental. (Cf. : entre autres exemples bien de chez nous, Mélenchon à gauche, Le Pen à droite et le tandem Macron/Bayrou à l’extrême-Centre capitaliste exclusivement financier).


        • chantecler chantecler 6 juin 10:23

          "Il n’y a pas à dire, mais depuis que la neutralité et l’indépendance des analyses socio-économiques gaullistes ont été éradiquées dans la foulée de nos frontières nationales, tout va de mieux en mieux ! « 

          Il vaut mieux éviter ce genre d’humour à double tranchant !

          La comprenette des gens étant limitée et certains préférant ne pas le voir !

          (PS : il ne faut rien attendre de Trump le roi du double langage ,de la volte face de la démagogie et des pitreries , de la bêtise et de ma mégalomanie .. =

          Sauf pour nous plonger dans la m...... avec une guerre à la clé pour mieux nous couler ...

          Quant au Chancelier allemand et à l’Allemagne faut rien non plus attendre d’elle .

          Suffit de suivre les infos sur arte depuis des années pour y trouver la russophobie endémique et derrière , le coté non assumé de la défaite du 3 ème Reich , vis à vis de la Russie et son coté revanchard permanent .Elle n’a pas perdu la guerre c’est la faute de ..... !!!! toujours le coup du  »poignard dans le dos«  !, c’est pas notre faute , on savait pas etc etc . Mais »on ne passera pas à la caisse si on peut utiliser des contre feux !"

          Elle ne ratera pas l’occasion d’impulser une nouvelle confrontation à l’est pour plein de raisons .

          Ce qui ne veut pas dire que c’est l’intérêt de sa population qui n’a pas oublié qu’elle a contribué à relever les ruines des grandes ville détruites, à main nue en se servant des gravats et en s’abritant dans des caves .

          Et peut être aussi à repeupler le pays .

          Apparemment 45 puis la réunification n’ont rien changé .

          Comme tout s’oublie vite quand on baigne en permanence dans une ambiance de satiété et quand on a pris la tête d’une association de pays, lUE avec sa monnaie , .en permanence en difficulté .

          Je n’ai pas oublié sa hargne contre la Grèce en grande difficulté pour la mettre à genoux , avec celle d’ailleurs de N. Sarkozy .

          Il est vrai que plus que tout c’est la santé des banques internationales et locales , même fautives, qui compte .


          • berry 6 juin 11:58

            Elon Musk se fâche avec Donald Trump et l’accuse d’être impliqué dans le dossier Epstein :

            « Il est temps de lâcher la vraie grosse bombe : Donald Trump figure dans les dossiers Epstein. C’est la véritable raison pour laquelle ils n’ont pas été rendus publics. Passe une bonne journée, DJT ! »

            https://qactus.fr/2025/06/06/usa-elon-musk-lache-la-bombe-trump-dans-les-dossiers-epstein-le-piege-mediatique-qui-va-exploser-a-la-face-de-letat-profond-part-2/


            • Eric F Eric F 7 juin 09:12

              ’’Selon les autorités allemandes, la question ukrainienne sera au cœur des discussions’’

              La plupart des sommets de l’UE et du G7 portent sur l’Ukraine, elle ne fait pas partie de ces instances, mais est leur principale préoccupation, au détriment du règlement de nos problèmes dans notre intérêt.

              ’’des secteurs de l’industrie allemande comme la construction mécanique et l’automobile’’

              En France ces secteurs sont déjà moribonds, et on ne parle plus que du vin et du cognac pour ce qui est de nos exportations. Macron parade, mais la France est au tapis.


              • Hubris guerrière (https://t.me/kompromatmedia_2/2702)–« L’OTAN est plus puissante que les Empires napoléonien et romain » : Mark Rutte veut toujours sa guerre totale

                Spoiler : ça c’est mal terminé pour Napoléon.

                « S’il essaie, Vladimir Poutine devrait savoir que notre réaction sera immédiate et dévastatrice », a défié le secrétaire de l’OTAN.

                Et Rutte de ressortir l’article 5 (https://t.me/kompromatmedia/5632) du traité de l’Atlantique nord, qui conduirait tout droit l’Europe à la guerre, la vraie :

                L’attaque contre un pays, c’est l’attaque de tous, je peux vous assurer que nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’OTAN.

                Avertissement de Nikolaï Patrouchev, conseiller de Poutine :

                Si les voies diplomatiques ou juridiques n’ont pas d’effet, notre marine sera prête à assurer la sécurité de la navigation russe. Les têtes brûlées de Londres ou de Bruxelles doivent bien comprendre cela.

                « Baltic sentry » : l’OTAN déclare la mer Baltique zone de guerre, confisque la police des mers aux Etats-nations et se donne le droit d’arraisonner les navires (https://t.me/kompromatmedia_2/1991)


                • ETTORE ETTORE 7 juin 11:21

                  LOL ! Magnifique contre photo !

                  Où on voit le New Fuhreur de Non Vivre, s’agripper à la rampe, un peu bancal....

                  Et Trump, qui mime son déséquilibre, avec une rampe virtuelle, serrée des deux pognes.

                  Le message délivré par Trumpy est clair :

                  « Smourtz, si tu viens me voir, accroche toi bien à la rampe »


                  • ETTORE ETTORE 7 juin 11:39
                    Seth 6 juin 14:00

                    @Parrhesia

                    Il y a aussi cela qu’on pourrait juger surprenant :

                    Ce n’est pas un hasard si, sur la question de la prévention d’une guerre tarifaire, Merz, en accord avec Bruxelles (Ursula von der Leyen), défendra une position commune des pays de l’UE.

                    Entre chancelier allemand et patronne de l’europe allemande, on peut toujours s’arranger pour que l’Allemagne dirige l’europe.

                    .......................................

                    Cela saute aux yeux ! C’est très évident que Deutschland Uber Alles ( mais juste pour sa gueule) place ses pions.

                    Nous, nous avons une gazelle, qui sautille, autour du groupe, et qui à des aspirations très personnelles, qui jamais ne le laisseront sortir de l’enclos où il est parqué.

                    C’est à dire celui, de la future réserve à abattoir,

                    Lui, Bouc, pas même reproducteur, se disant émissaire de son peuple, qu’il utilise comme couverture rapiécée, dont personne ne voudrait, même pas pour y vêler.

                    Un vide est parfois tellement visible, et muant, quand des murs s’élèvent autour. Et quand, ce qui semblait être une protection communautaire justifiée, se révèle n’être qu’une volonté de devenir basse fosse à y croupir .

                    Non seulement il est visible que nous ne sommes pas à la hauteur de ces enjeux, mais qu’en plus, notre participation se fait au tirage de queue, à la remorque, et avec beaucoup de dégagements, que ne renierait pas une mouche sur le postérieur d’une vache.

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Auteur de l'article

Patrice Bravo

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