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De communiste à collabo : Jacques Doriot, l’énigmatique « petit Führer Français »

Sous le ciel gris de Saint-Denis, où l’odeur des forges se mêle aux cris des ouvriers, Jacques Doriot, jeune métallurgiste aux mains calleuses, rêve d’un monde nouveau. Dans les années 1920, il gravit les échelons du Parti communiste français (PCF), porté par une fougue révolutionnaire. Pourtant, en 1945, c’est dans une voiture criblée de balles, sur une route d’Allemagne, que s’achève son destin, celui d’un homme devenu l’incarnation du collaborationnisme. Comment ce tribun prolétaire talentueux a-t-il basculé dans l’ombre du nazisme ?

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Les années rouges : un ouvrier au cœur du PCF

Dans les ruelles de Saint-Denis où les cheminées crachent une fumée noire, Jacques Doriot naît en 1898 dans une famille modeste. Fils d’un forgeron, il quitte l’école à 13 ans pour manier le marteau dans les ateliers bruyants. La Première Guerre mondiale marque un tournant : mobilisé, il brave les tranchées et sauve un camarade blessé, geste qui lui vaut la Croix de guerre. Ce courage, mêlé d’une colère contre l’injustice sociale, le pousse vers le socialisme, puis vers le PCF en 1920. À 22 ans, il est déjà à Moscou, serrant la main de Lénine, ses yeux brillant d’un idéal révolutionnaire.

 

 

Sa fougue et son charisme le propulsent rapidement. En 1923, il devient secrétaire général des Jeunesses communistes, puis député de Saint-Denis en 1924, porté par les voix des ouvriers. Une lettre de 1923, adressée au Komintern, révèle son ambition : "Je veux faire de Saint-Denis le fer de lance de la révolution française". Élu maire en 1931, il transforme la ville en bastion rouge, organisant soupes populaires et meetings enflammés. Mais des tensions émergent : Doriot s’oppose à la ligne stalinienne "classe contre classe", incarnée par Maurice Thorez, qui rejette toute alliance avec les socialistes. En 1929, lors du congrès du PCF, il clame : "Refuser l’unité avec la SFIO, c’est livrer la France au fascisme !". Cette dissidence lui vaut une humiliation publique : forcé de se rétracter, il ravale son orgueil, mais la rancune s’installe.

 

Fichier:Jacques Doriot 1927.jpg

 

Cette fracture s’aggrave en 1934. Doriot, convaincu qu’un front uni est vital face à la montée du fascisme, crée un comité d’unité avec les socialistes à Saint-Denis. Le Komintern, furieux, le convoque à Moscou. Il refuse, un acte de rébellion impardonnable. Exclu du PCF en juin 1934, il écrit dans une lettre amère : "Ils m’ont trahi, mais je ne trahirai pas les ouvriers". Ce rejet marque le début de sa dérive, un mélange de vengeance personnelle et de profonde désillusion idéologique.

 

La naissance du PPF : un fascisme à la française

Exclu, Doriot ne s’effondre pas. Dans le tumulte des grèves de 1936, alors que les usines s’arrêtent et que les drapeaux rouges flottent, il fonde le Parti populaire français (PPF) à Saint-Denis. Ce parti, loin d’être un simple avatar communiste, attire un mélange hétéroclite : anciens camarades du PCF, bourgeois effrayés par le Front populaire, et même intellectuels comme Drieu La Rochelle. Le PPF prône un nationalisme virulent, anticommuniste, mais rejette initialement l’antisémitisme. Une affiche de 1936 proclame : "France, libère-toi !", un cri qui séduit les déçus des gauches comme les nationalistes.

 

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Le PPF, financé par le patronat – notamment le Comité des forges et la banque Worms – prospère rapidement. Une note interne du parti, datée de 1937, montre l’ambition de Doriot : "Nous serons le parti de l’ordre nouveau, un pont entre les classes ». Pourtant, son discours glisse vers l’extrême droite. En 1938, il salue les accords de Munich, voyant dans la paix avec Adolf Hitler une victoire. Cette position aliène des figures comme Drieu La Rochelle, qui quitte le parti, mais Doriot persiste, attiré par le modèle autoritaire de Mussolini. D'ailleurs, il aurait reçu 300 000 francs des fascistes italiens via son lieutenant Victor Arrighi.

À Saint-Denis, Doriot perd du terrain. En 1937, destitué de sa mairie par le gouvernement Blum, il est battu aux élections par un communiste orthodoxe, Fernand Grenier. Cette défaite, vécue comme une gifle, alimente sa radicalisation. Dans un discours au Vélodrome d’Hiver, il hurle : "Le Front populaire est une farce, la France doit être forte !". Le PPF, désormais marqué par une rhétorique fascisante, devient un aimant pour les ligues d’extrême droite dissoutes, mais reste marginalisé par la méfiance des élites conservatrices.

 

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La collaboration : l’ombre du IIIe Reich

L’invasion allemande de 1940 offre à Doriot une nouvelle scène. Alors que la France s’effondre, il voit dans l’Occupation une opportunité. Installé à Paris, il relance le PPF et lance Le Cri du Peuple, un journal qui, profitant de l’interdiction de L’Humanité, cible les ouvriers. "La France doit s’allier à l’Allemagne pour écraser le bolchevisme", écrit-il en 1940. Il s’éloigne de Vichy, jugé trop timoré et se rapproche des Allemands, qui le financent mais se méfient de ses ambitions. Une directive d’Adolf Hitler à Otto Abetz, ambassadeur d'Allemagne en France, datée du 3 août 1940, ordonne : "La France doit rester faible, divisez ses forces collaborationnistes" 

 

 

En 1941, l’invasion de l’URSS par Hitler galvanise Doriot. Il fonde la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), s’engageant personnellement sur le front de l’Est, en uniforme allemand. Une lettre à un camarade du PPF, écrite en 1942, révèle son exaltation : "Sur ces plaines glacées, je combats pour une Europe nouvelle". Récompensé de la Croix de fer en 1943, il devient une figure du collaborationnisme radical. À Paris, le PPF participe à la répression, notamment lors de la rafle du Vél’ d’Hiv, où ses miliciens assistent les Allemands. Un témoin anonyme rapporte : "Doriot paradait, comme un coq, fier de servir ses nouveaux maîtres".

 

 

Pourtant, Doriot reste à la marge du pouvoir. Les Allemands privilégient Pierre Laval, plus docile. En 1942, lors d’un congrès du PPF, il s’écrie : "Je veux un parti fasciste, totalitaire !", un cri qui trahit sa frustration. Sa soif de pouvoir le pousse à des surenchères : il prône la guerre contre les Alliés, soutient le Service du travail obligatoire (STO) et s’en prend aux Juifs avec une violence croissante. Une note interne allemande de 1942 note : "Doriot pourrait unifier les Français, ce qui est dangereux".

 

 

La chute et la fin mystérieuse

En 1944, alors que les Alliés avancent, Doriot fuit à Sigmaringen, enclave des collaborateurs en Allemagne. Là, dans un château glacial, entouré de figures comme Marcel Déat et Fernand de Brinon, il tente de ressusciter son rêve d’un « État populaire français ». En décembre 1944, il rencontre Hitler, qui, selon un témoin, lui dit : "Doriot, je crois en votre réussit. Le 6 janvier 1945, il proclame la création d’un "Comité de libération française", parodie collaborationniste du projet gaulliste. Mais ses rivaux, Déat et Darnand, restent réticents et le projet s’enlise.

 

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Le 22 février 1945, Doriot monte dans une voiture prêtée, la sienne étant en panne, pour rencontrer Déat à Mengen. Sur une route enneigée, deux avions surgissent, mitraillant le véhicule. Doriot, 47 ans, périt avec son chauffeur et une secrétaire. Était-ce un avion allié, comme le prétendent certains rapports ? Ou allemand, comme l’affirme Maurice-Yvan Sicard, cadre du PPF, suggérant un règlement de comptes ? Une rumeur murmure que les Allemands, lassés de ses ambitions, auraient orchestré sa mort. Les archives restent muettes, laissant planer le mystère.

Le destin de Doriot, du tribun rouge au "petit Führer français", incarne une tragédie d’ambition et de trahison. Son parcours, pavé de rancunes et d’opportunisme, reflète une époque où les idéaux s’effondrent sous le poids des compromissions. Dans Le Cri du Peuple, il écrivait en 1944 : "La France renaîtra par notre sacrifice". Ironie amère : son sacrifice ne fut qu’un murmure perdu dans les ruines du IIIe Reich agonisant.

 

 

"Communisme et nazisme sont deux variantes du totalitarisme."

 

Thierry Wolton


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39 réactions à cet article    


  • Radix Radix 26 mai 12:38

    Bonjour

    La lecture de la biographie de Doriot m’a fait penser à un contemporain.

    Revirement à 180° de ses convictions, grand orateur, démagogue...

    C’est bizarre, j’arrive pas à mettre un nom dessus !

    Radix


    • ETTORE ETTORE 26 mai 12:47

      @Radix
      Mais si, mais si...
      Celui qui se tient raide derrière un pue pitre Elyséen, qui comporte la même « francisque » sur les armoire-ries......


    • Bonjour @Radix,

      Je ne regarde plus la télévision depuis huit ans. La politique ne m’intéresse plus. Je vote sans grande conviction à chaque élection. Pas pour le « meilleur » candidat mais pour le « moins pire »...

      Vous n’avez vraiment pas d’idée sur le nom de ce contemporain ? Ne serait-ce pas Mélenchon ? Il reste peu de grands orateurs dans la politique française. C’est une des (rares) qualités que j’attribue à Mélenchon.


    • Bonjour @ETTORE, 

      Vous pensez vraiment que Macron est un grand orateur ? J’ai assisté à l’un de ses meetings en 2017, je n’ai pas décelé chez lui les qualité d’un grand tribun. Je me suis ennuyé et j’ai failli faire un roupillon...


    • Correction  : « Les qualités d’un grand tribun ».


    • Radix Radix 26 mai 12:57

       Bonjour Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      C’est çà !
      Ma mémoire n’est plus ce qu’elle était.

      Radix


    • @Radix

      Avec l’âge, la mienne également commence à faire défaut... 

      Mélenchon a des qualités de tribun qui sont indéniabes. Mais il les utilise à mauvais escient. Il aurait pu devenir un grand homme d’Etat, s’il ne s’était pas conduit comme une girouette. Sa carrière politique (ratée) est désormais derrière lui.


    • ETTORE ETTORE 26 mai 17:59

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      J’abonde volontiers dans votre sens....
      N’empêche que cette Francisque apparaît bien, dans le « nouvel » Emblème de la République, et, on peut même, y voir très beau « faisceau du licteur » , ( fascio) que ne dénierait pas notre Benito Mussolini national .
      Mais, vous savez bien, qu’avec un peu de salades, assaisonnées à la « pompa » , agrémentée d’une branche d’olivier, et d’une feuille de chêne, tout rentre dans un ordre , que ce pouvoir Impérieux, n’hésite même plus à faire sien.
      Si seulement il pouvait « capituler » plutôt que de croire, qu’il finiras au CAPITOLE !


    • tonimarus45 26 mai 12:56

      bonjour -c’est vrai que l’extreme droite d’alors, n’a pas eu besoin de changer de collabo elle est restee collabo( papa lepen peut etre).Ceci dit merci de preciser que le virage collabo de doriot s’est passee apres avoir ete exclu du PC


      • Bonjour @tonimarus45,

        Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gaullisme portait une forte empreinte nationaliste et les premiers membres de la France libre étaient souvent issus de la droite, voire de l’extrême droite. À cette époque, Charles de Gaulle se définissait comme un catholique profondément attaché à la nation et ancré dans des valeurs conservatrices.

        Les communistes ont rejoint la France libre qu’après l’invasion de l’URSS par leurs alliés nazis, en 1941.

      • pasglop 26 mai 13:20

        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

        J’ignore pourquoi, j’ai toujours tendances à voir dans les articles historiques un double discours : celui qui concerne le personnage ou l’époque évoqués et un autre, en filigrane beaucoup plus contemporain, pour ne pas dire actuel.
        Me goure-je ?


      • Bonjour @pasglop,

        Il m’arrive, effectivement, d’écrire certains articles qui peuvent évoquer des personnages politiques plus contemporains. Je ne vais pas prétendre le contraire. Par contre, pour celui-ci, je l’ai écrit sans arrière-pensée. 

        Comme vous l’avez certainement constaté, il y a deux totalitarismes que j’aborde régulièrement : le nazisme et le communisme.


      • Seth 26 mai 13:25

        @tonimarus45

        Comme il est bon aussi d’avoir cité deux éléments du front du pro-nazisme du capital : la banque Worms et le Comité des Forges alors cornaqué par de Wendel, ancêtre du « baron » Seillières lui même par la suite patron du CNPF. Tels pères tels fils.

        Mais la moralité de tout cela reste que l’alliance avec la SFIO est le le moyen le plus sûr de chuter dans ses engagements de gauche.

        Par ailleurs cet article n’est pas vraiment anti-communiste alors que ce Doriot est d’habitude présenté comme une des preuves absolu que coco et nazis c’est cul et chemise.  smiley


      • tonimarus45 26 mai 14:17

        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia bonjour -des le pacte germano sovietiqie le parti communiste fut interdit et certains de ces dirigeants emprisonnes ,le jounal l’huma interdit aussie il etait difficile de s’organiser dans ses conditions , neanmoins certains du pc intervinrent avant 1941


      • tonimarus45 26 mai 14:23

        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia----«  »«  »

        «  »«  »« Nous sommes en 1940. Marcel Delattre, jeune militant, est arrêté à Bègles (Gironde) suite à une distribution de tracts du Parti communiste clandestin. Interné au camp de Mérignac, il est fusillé le 21 octobre 1941 au camp de Souge. 148 communistes sont arrêtés dans la région bordelaise le 22 novembre 1940. La plupart seront fusillés… Jean Lemoine vit à Romainville (Seine-Saint-Denis). »«  »«  »«  »


      • tonimarus45 26 mai 14:26

        @Seth ce que je reproche a « guiseppe » , ses aproximations ???lire mes autres posts sur la resistance des communistes des 1940


      • tonimarus45 26 mai 14:28

        @tonimarus45 donc ce que vous dites est inexact ( voir mon post)


      • Seth 26 mai 14:35

        @tonimarus45

        Moa ? J’aurais tort ?  smiley

        J’arrive pas à choper vos posts.


      • tonimarus45 26 mai 14:47

        @Seth que voulez vous dire avec « je n’arrive pas a choper vos posts » ?????


      • tonimarus45 26 mai 14:49

        @Seth-Oui « doriot » a ete exclu du pc vient avant 


      • tonimarus45 26 mai 14:51

        @Seth quand je dis « ce que vous dites est inexacr »,je m’adresse a « guiseppe »


      • Seth 26 mai 15:06

        @tonimarus45

        Ouf... m’avez fait peur.

        L’adressage est ici très approximatif.  smiley


      • Seth 26 mai 15:13

        @tonimarus45

        Ma famille est originaire de régions « résistantes » tout comme mon lieu de naissance en était un et je n’ai jamais entendu parler de résistance de droite même venant de gaullistes, mais sans doute suis-je mal informé.

        Mais il est vrai qu’il y a eu des zistoriens pour nous inventer la notion compliquée de « vichysto-résistance ».  smiley


      • tonimarus45 26 mai 15:42

        @Seth je vous prie de bien vouloir m’excuser


      • tonimarus45 26 mai 15:44

        @Seth---«  »«  »« Mais il est vrai qu’il y a eu des zistoriens pour nous inventer la notion compliquée de « vichysto-résistance ».  »«  »« dites vous Pas »guiseppe" quand meme, pourtant si objectif ???


      • tonimarus45 26 mai 15:54

        @Seth-Il me semble mais « guiseppe » rectifiera si je me trompe seul le pc en tant que parti, participera a la resistance, meme apres avoir ete dissous, son jounal interdit (l’humanite), et bon nombre de ses dirigeants emprisonnes.e
        Et pour eviter toute confusion je ne suis ,depuis plus d’un demi-siecle ahérent a aucun part.Je vote selon les programmes, et je n’ai aucun culte de la personnalite( Marchais pour qui longtemps j’ai vote (jusqu’a sa mort en fait) venant faire un discourt a la coope de mon village , a maximun 150 metre de chez moi ,je ne me suis pas deplace, jJe connaissait ses propositions et je votais en connaissance de cause


      • @Seth

        Ah bon ? Vous êtes mal informé. Les noms suivants ne vous disent rien, vraiment ?

        • Gilbert Renault (Colonel Rémy
        • Georges Loustaunau-Lacau
        • Marie-Madeleine Fourcade
        • Honoré d’Estienne d’Orves
        • Paul Dungler
        • Maurice Duclos (Saint-Jacques)
        • Pierre de Bénouville
        • Henri d’Astier de La Vigerie
        • François de La Rocque
        • Georges Valois

        Ce sont les premiers résistants qui ont rejoint le général de Gaulle. Ils ont un point commun : tous issus de l’Action française, des Croix-de-Feu ou de la Cagoule, ils étaient mus par un patriotisme intransigeant et une germanophobie héritée de l’histoire française. Leur rejet de l’occupation allemande l’emportait sur leur méfiance envers la République ou leur antisémitisme, fréquent dans ces milieux.


      • @tonimarus45

        J’en ai vraiment ras-le-bol de votre mauvaise foi totale. Continuez à discuter entre vous, comme les deux vieux du Muppet Show, sans me casser les pieds (pour rester poli) ! 


      • John John 26 mai 17:29

        Salut Seth !

        « Ma famille est originaire de régions « résistantes » tout comme mon lieu de naissance en était un et je n’ai jamais entendu parler de résistance de droite même venant de gaullistes, mais sans doute suis-je mal informé. »

        Oui ils étaient pour la plupart tous communistes ... Comme Hercule 1 et 2 ... Mais avez aussi avec certains gaullistes un grand respect ... Notamment pour un certain Yves Guéna qu’ils appelaient aussi très couramment camarade ... Dés sa sortie de l’église ou de sa descente du cimetière il était appelé à venir boire un verre par toute une troupe d’anciens combattants rouges « camarade vient boire un coup ! » ... Et il arrivait avec un grand sourire contant d’être invité par ses camarades rouges ...

        Sa tombe est à moins de 10 mètres de ce celle de ma famille paternel là où reposent en paix de vieilles et de vieux combattants communistes ... Dans le passé je le croisais tous les ans à la Toussaint ... Dans l’église il était assis avec sa famille sur un banc à part qui se trouvait à la gauche du curée ... Puis au cimetière où il était très proche ... Et ensuite à la descente du cimetière il allait boire son coup avec ses vieux potes tous communistes ...

        Le jour de sa mort les communistes de Dordogne lui ont tous rendu un hommage appuyé ... J’en avais déjà parlé ici à l’époque de son décès ...

        Et malheureusement parfois à gauche il y a vraiment des pauvres cons ... smiley ...


      • John John 26 mai 17:56

        Seth,

        Pour en savoir un peu plus sur Hercule ...


      • tonimarus45 27 mai 08:38

        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia bonjour -mauvaise foi ou quand ,preuves 


      • Seth 27 mai 09:00

        @John

        T’es du blanc toi ?

        Enfin... nul n’est parfait.  smiley


      • Seth 27 mai 09:03

        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

        Ça on le sait mais quel le rapport gauche/droite ?

        Mais il est vrai aussi que les plébéiens coco anonymes n’ont pas eu l’honneur d’être élevés au rang de divinités après guerre.


      • tonimarus45 27 mai 09:12

        @tonimarus45 Est ce de la mauvaise foi de dire preuves a l’appui que des communistes entrerent ennresistance des 1940 et que bon nombre furent fusilles.Quand a la droite et l’exteme droite dans la resistance , celle qui declarait, dans sa grande majorite, « plutot hitler que le front populaire » je ne fais que dire ce que dit « jean dugenet » ,non ?.Et pout tout dire doit t’on toujours etre d’accord avec ce que vous dites ou peut t’on argumenter ,avec preuve a l’appui ????


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 26 mai 16:59

        Votre article a le mérite de faire un rappel sur le parcours, peu ordinaire, de Doriot. Il est dommage que dès qu’on évoque Doriot des sympathisants du PCF se sentent agressés. Doriot était un individu qui a eu un parcours particulier. Aucune déduction abusive ne doit être faite. Il serait aussi possible d’écrire un article sur Déat qui devint lui aussi un collabo après avoir été un socialiste.

        Il fut beaucoup moins exceptionnel que des types de droite et d’extrême-droite devinrent collabos. Chez eux, c’est plutôt l’inverse qui fut exceptionnel. L’auteur vient en effet de citer quelques noms qui font exception à la règle. Je me souviens que dans le film « Le chagrin et la pitié » l’un des anciens résistants interviewés était un aristocrate, évidemment, de droite. Il était entré dans la résistance par nationalisme.

        Je peux d’ailleurs préciser que les positions de Doriot jusqu’en 1934-35-36 étaient proches de celles des trotskystes. Cela est suggéré dans l’article, mais ce n’est pas dit clairement. La division, en Allemagne, entre les communistes et les socialistes a été la principale cause de la prise du pouvoir par Hitler et c’est à cette politique que s’opposait alors très justement Doriot.

        L’auteur a souvent le mérite, sur ce site, de dire des vérités qui dérangent les nombreux poutinistes. Ceux-ci hurlent en bande, sur ce site, depuis que la direction a été prise en main par des proches de l’UPR de manière discrète et subreptice. Ils se sentent agressés dès que certaines vérités sont énoncées. Ce sont pourtant bien ici leurs amis qui pratiquent une ignoble censure. Personne d’autre n’a les moyens d’interdire des articles.

        Je suis un défenseur de deux principes essentiels : la liberté d’expression et l’exigence de vérité. Ce sera d’ailleurs la devise du site que je prépare pour prendre la relève d’AgoraVox qui est en train de disparaître.

        Pour ce qui est de l’exigence de vérité, je pense que cet article est nettement au-dessus de ce qui se pratique fréquemment ici. Mais je me permettrai de dire à l’auteur qu’il peut mieux faire. Ce n’est qu’un détail, mais je pense qu’il ne faut pas prendre le risque de s’écarter de la vérité pour faire de la belle littérature. La littérature fait souvent place davantage à l’imagination qu’à la réalité.

        Vous écrivez :

        "Sous le ciel gris de Saint-Denis, où l’odeur des forges se mêle aux cris des ouvriers, Jacques Doriot, jeune métallurgiste aux mains calleuses, rêve d’un monde nouveau". 

        Êtes-vous certain que le ciel est plus gris à Saint-Denis qu’ailleurs, que l’odeur des forges se répand dans toute la ville, qu’on y entend les cris des ouvriers ? Êtes-vous certain que Doriot avait les mains calleuses ?

        Et je peux continuer ainsi. Je ne suis pas certain que les cheminées crachaient une fumée noire dans les ruelles de Saint-Denis ou que Doriot ait voulu manier le marteau quand il s’est fait embaucher.

        Merci, cependant, pour cet article.


        • Bonjour @Jean Dugenêt,

          Je vous remercie chaleureusement pour votre commentaire détaillé et nuancé, qui témoigne d’une lecture attentive et d’une réflexion approfondie sur cet article consacré à Jacques Doriot. Vos remarques enrichissent le débat et m’incitent à préciser certains aspects, tout en me confortant dans ma volonté de proposer des analyses qui suscitent la discussion et, parfois, dérangent.

          Je partage entièrement votre point de vue sur le fait que, dans le contexte de l’époque, il fut malheureusement plus fréquent de voir des figures de droite ou d’extrême droite basculer dans la collaboration que l’inverse. Votre référence au « Chagrin et la pitié » est tout à fait pertinente. Elle rappelle combien les motivations des résistants pouvaient être diverses, parfois ancrées dans des valeurs qu’on associerait spontanément à d’autres camps.

          Vous soulignez, avec justesse, la proximité des positions de Doriot avec celles des trotskystes jusqu’au milieu des années 1930, un point que j’ai peut-être trop légèrement effleuré dans l’article. En effet, son opposition à la division entre communistes et socialistes, qui a fragilisé la gauche face à l’ascension d’Hitler en Allemagne, était alors particulièrement lucide. J’apprécie que vous ayez relevé ce point, car il éclaire le parcours complexe de Doriot avant sa dérive ultérieure.

          Un article sur Marcel Déat est prévu. Les socialistes ont été très nombreux à rejoindre le maréchal Pétain, bien plus que les communistes. C’est un fait indéniable.

          Je suis également sensible à votre soutien face aux critiques des « poutinistes »  je préfère les appeler « poutinolâtres »  que vous mentionnez et qui pullulent sur ce site, au point qu’il jouit d’une très mauvaise réputation et qu’il sombre chaque jour davantage. Ses jours sont comptés, en effet. Je le regrette vivement. 

          Concernant vos remarques sur le style de l’article, je prends bonne note de vos observations. Vous avez raison de pointer le risque de privilégier une certaine « belle littérature » au détriment de la précision factuelle. En décrivant Saint-Denis avec des images comme le « ciel gris », l’« odeur des forges » ou les « mains calleuses » de Doriot, j’ai voulu poser une ambiance qui ancre le lecteur dans le contexte ouvrier de l’époque. Cependant, je reconnais que ces évocations peuvent manquer de rigueur historique. Était-ce vraiment le cas à Saint-Denis ? Les sources sur la vie quotidienne de Doriot à cette période sont parcellaires, et je me suis peut-être laissé emporter par une volonté d’illustrer son parcours de manière vivante. J’essaie de vulgariser l’histoire et de la rendre moins rébarbative, comme le faisait Alain Decaux, un historien qui a souvent été décrié par ses pairs.

        • J’ai toujours apprécié vos articles, même si nous ne partageons pas les mêmes opinions politiques. J’aime les auteurs qui ont des convictions sincères et qui les expriment avec passion et rigueur. Je regrette que vous soyez victime d’une véritable censure sur ce site, alors que la propagande poutiniste ne cesse d’être mise en valeur. Il m’est arrivé, à plusieurs reprises, de vous laisser quelques mots de soutien en modération. 

          Encore merci pour votre retour. Vos critiques constructives et votre engagement pour la vérité et la liberté d’expression résonnent profondément avec mes propres convictions.

          Giuseppe

        • Corcovado 26 mai 17:14

          Ca alors, moi aussi ça me fait penser à un tribun hargneux contemporain. Et mauvais avec ça, hein...


          • juluch juluch 26 mai 21:31

            Cet avion lui a épargné le peloton d’exécution..

            Quand on revoit ses discours enflammés... Une caricature d’un Führer qu’il croyait imiter.

            Il devait avoir un pet au casque.

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