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Accueil du site > Actualités > Politique > Les Chemins d’une Pensée, La Pensée d’une Vie

Les Chemins d’une Pensée, La Pensée d’une Vie

Il y a des auteurs à système et des auteurs à chemin. Alain de Benoist ne fait assurément pas partie des premiers. L'homme aux idées de gauche et aux valeurs de droite affectionne en effet les pensées cheminantes et transversales. Publié aux éditions Krisis, L'EXIL INTÉRIEUR vient de nous en donner une preuve supplémentaire. Les aphorismes et notes intimes que contient cet ouvrage de 350 pages sont autant de fleurs cueillies le long des chemins. Les chemins d'une vie consacrée à l'Histoire des Idées.

Bref, à l'heure où se multiplent les autoroutes de la "pensée unique", cet ouvrage cheminant fait du bien à l'âme !

Nous rendons à la vie moins du millième de ce que nous avons reçu d'elle, semble nous dire Alain de Benoist à travers cet herbier de pensées personnelles. L'auteur de L'Exil Intérieur rend aussi hommage à ses maîtres, Marc Aurèle, Heidegger, Nietzsche, Ernst Jünger, Karl Schmitt, pour ne citer que les plus intimes. Notons qu'une seule date (avec le jour, le mois et l'année) figure dans l'ouvrage : le 21 mai 2013, date marquant le suicide de Dominique Venner, l'ami de toujours. Sans commentaire.

Après avoir lu cet ouvrage, on peut se demander à quoi ressemblerait la devise personnelle de Alain de Benoist ? Peut-être à la maxime traditionnelle Der Weg ist das Ziel que l'on peut traduire en français par « le chemin est le but ». Mais cet ouvrage est surtout une forêt de symboles devant laquelle un mode de décryptage s'impose... Un moyen d'en relever, en augure, les auspices pourrait consister à en lire le début et la fin. Juste pour voir ce que l’assemblage des deux extrêmités peut donner. Alors, chers lecteurs, essayons-nous à ce jeu de puzzle !

L'ouvrage commence par les mots : « Les yeux ». Deux mots : un pronom pluriel suivi d'un substantif désignant les organes de la vue. Les yeux... sont les miroirs de l'âme. La preuve, c'est que les yeux sont la seule partie du corps qui ne vieillit pas. Passons à présent à la dernière phrase de l'ouvrage : La mort éteint la vie comme on mouche une chandelle. L'une et l'autre cesse d’éclairer... Le début du livre célèbre la vie, la vue, tandis que la fin évoque la mort. Comme les deux fronts du dieu Janus, ces deux phrases s'opposent et à la fois se complètent. Le thème de la lumière y prend une place éminente. Les yeux (premiers mots de l'ouvrage) sont éclairés par la chandelle (mot de la fin)... L'ouvrage commence par la vie : lorsque les yeux s'ouvrent, seule partie du corps qui ne vieilli pas, ils nous montrent l'univers des hommes et le séjour des dieux, avant de se terminer, fatalement, par la mort.

L'Exil intérieur s'achève avec l'image de la bougie éteinte. Image de la mort ? oui, mais pas seulement. Notons que dans la flamme de la bougie qui s'éteint est, dans la tradition du bouddhiste Zen, une image récurrente non pas de la mort - mais à contrario de l'éveil intérieur ! La flamme disparaît au suprême instant du "nirvana". La sagesse Zen affectionne les paradoxes apparents afin de nous laisser entrevoir, au-delà du "deux", le "un" absolu. La vie dans la mort ; la mort dans la vie ; Coïncidentia Oppositorum ; Yin et Yang réuni ; telle est, sans doute, l'ultime énigme de l'existence. Après avoir tellement pensé le monde, n'est-il pas temps, cher Monsieur de Benoist, de nous asseoir en silence, les yeux mi-clos, face à la vacuité du monde ?

L'EXIL INTÉRIEUR, Carnets intimes

Postface émérite de François Bousquet

Nouvelle-librairie.com

24 Euros


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5 réactions à cet article    


  • Laconique Laconique 18 mai 14:23

    Soral hat nicht nur Gutes über de Benoist gesagt : https://youtu.be/fC4yaWFnsY0?si=ttXCxAWceRkFwk8M


    • Seth 19 mai 16:02

      Je ne suis pas sûr que la lecture de de benoist ait le moindre intérêt. smiley


      • Rincevent Rincevent 21 mai 12:03

        Alain de Benoit… l’époque des François d’Orcival, Dominique Venner, des frères Bardet, d’Europe Action, du GRECE, du Club de l’Horloge, ça ne nous (me) rajeunit pas…

        Quand même, passer de l’extrême droite pour arriver à appeler à voter Mélanchon en 2017, ce n’était pas banal…


        • DerWiderstand DerWiderstand 22 mai 09:30

          Avec l’âge, le virilisme et la volonté de puissance laissent place au retrait souverain. Regardez l’exemple de Ernst Jünger. 


        • Rincevent Rincevent 22 mai 17:16

          Eh oui, et il parait aussi qu’avec l’âge les raideurs se déplacent. De la bandaison à l’arthrose, un retrait pas souverain du tout…

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