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Accueil du site > Culture & Loisirs > Mode & tendances > Considérations sexuelles

Considérations sexuelles

 

1. Sexe vient de section, sexuation. La coupure est aussi la complémentarité. La complémentarité est axée par l'engendrement ou la reproduction. C'est tellement essentiel à la survie des mammifères, que la nature en a rendu folles les bêtes dans l'oestrus et dans le rut, que nous subissons des envies intenables, des désirs inavouables, des plaisirs adorables. Et voici qu'un partenaire attisé traverse toute la France voire plus sur un coup de foudre et de coeur, pour rejoindre le partenaire qui bientôt le foutra à la rue sur un coup de gueule et de tête. Par exemple.

 

2. "Les histoires d'amour finissent mal, en général." Enfin c'était ce que prétendait la chanson. Toutes les histoires d'amour ne finissent pas mal : il y a des histoires d'amour qui finissent bêtement, platement, mutuellement... et des histoires d'amour qui ne finissent pas, entre démarches ennuyeuses, convivialités simples et enthousiasmes renouvelés.

 

3. Si le sexe n'avait été que l'oestrus et le rut, il n'aurait pas donné lieu à l'érotisme, culture des plaisirs sexuels, qui sont de sensualité en général. La sensualité, c'est un peu les 3B : boire, bouffer, baiser. Quand on ne parvient plus à vivre autrement que d'attirances, on appelle ça la lubricité. Quand la lubricité est crue (de crudité, non de croyance, encore que...) on appelle ça salace, salaud, salope. Mais quand l'envie est trop prégnante, on appelle ça lascivité. Et, quand on en profite, on dit la volupté. Les plaisirs sexuels. Qui n'ont pas la manie de viser l'engendrement ou la reproduction, mais cette visée n'est pas impossible, surtout à l'époque des contraceptifs et des abortifs.

 

4. A l'époque des contraceptifs et des abortifs, on a vu émerger la sexualité comme sensualité/lubricité/salacité/lascivité/volupté avant tout, entre érotisme et pornographie. Certains ont parlé d'un retour au paganisme, c'est-à-dire aux religions ethniques pré-monothéistes (oui parce que paganisme est une insulte depuis l'OEil du Vatican romain, de type "nous les civilisés et vous les paysans"). Certains ont parlé d'un retour au paganisme mais c'est faux pour deux raisons. La première, c'est que les Anciens n'étaient en fait "pas comme ça" en dehors des excès auxquels se sont toujours adonnés les riches oisifs ; les Anciens assuraient d'abord des lignées, des serments et des travaux : il suffit pour s'en convaincre de découvrir les Sept Sages de la Grèce ou la Mos Maiorum des Romains. La seconde, c'est que les Anciens étaient à la paillardise (même étymologie que paganisme) que l'on nomme plutôt grivoiserie selon que l'on est rural ou urbain : aujourd'hui la paillardise comme la grivoiserie ne sont plus perçues comme ce qu'elles sont pourtant, c'est-à-dire joyeuses, mais elles sont réputées pour violeuses. Enfin c'est complètement hypocrite naturellement. Comme toutes les morales, le puritanisme ultrafem/trans/voire woke actuel, a lieu à l'heure de l'accessibilité du porno et des sites de rencontres aux objectifs coquins avoués sur la place publique... encore que coquinerie assonne plus avec cachotterie qu'avec paillardise ou grivoiserie, quoi que coquinerie rime quand même avec grivoiserie qui se rapproche par son urbanité, de la moderne coquinerie. Nous nous accoquinons allègrement de nos jours.

 

5. Avec l'émergence de la sexualité comme coquinerie/accoquinement, donc, les gens font les coquets & les coquettes : ils paradent et cela donna des trucs de styles rock comme emo, et caetera. Tout le monde se donne un genre, la modernité permissive reconduisant à des formes d'animalité puisque les instincts sont lâchés : les hommes font les coqs ce qui est l'étymologie de coquet. Bien sûr certains l'ont toujours fait dans l'Histoire (les coqs) mais remarquez que cela plaît puisqu'en face les femmes s'accoutrent comme des fantasmes masculins (coquettes). Où celle qui montre le plus de peau n'est bien entendu pas celle qui se donne le plus aisément : l'excitation du mâle (allumer) fait partie d'un dispositif tactique aussi dans la relation. Voilà pourquoi on doit désormais rappeler avec frénésie que "non c'est non" et que "faut du consentement", #BalanceTonPorc. Nous vivons une époque de coquin·es...

 

6. Ton #Porc c'est avant tout ton désagréable lubrique, et désagréable pour des raisons plus ou moins factuelles. Factuelles : quand tu as émis un "non" ferme, quand tu te détournes tout simplement pour ne rien attiser, quand les circonstances ne sont pas à "ça", et évidemment quand ça vire au cauchemar attoucheur voire par hasard violeur. Moins factuelles : quand tu t'y es laissée plaire, quand les circonstances sont à "ça", quand tu le juges hideux, quand tu l'as allumé et que tu n'assumes pas ta démarche : soit que tu étais inconsciente (c'est souvent le cas des ados qu'on retrouve en psychiatrie pour des problèmes de violences idoines) soit que tu es dans une tactique salace. En dehors de la tactique salace, dont tu ne peux te prendre qu'à toi-même, ces raisons sont évidemment recevables : chacun sa route. Et si par principe la violence est condamnable y compris devant les tactiques salaces, les tactiques salaces sont condamnables de même. Salaudes. Politiquement, c'est la dernière campagne macronienne : "on a très envie de vous"... et pas que la dernière campagne macronienne, puisque la coquine Marlène Schiappa et caetera. Enfin les condamnations face aux actions violentes, pour utiles qu'elles sont en général à la dissuasion, ne servent à rien le jour où l'on te viole(nte) : cela reste un horrible jour. A moins d'être maso, tu n'oses pas l'imaginer, ou bien tu l'imagines pour t'en prémunir parfois même involontairement en rêve (et tu n'as pas à avoir honte de ce que tu y ressens, de même qu'après un viol tu n'as pas à avoir honte de ce que tu y ressentis) mais alors pourquoi pourquoi te rendre au fond moralement condamnable, quand et si tu adoptas de salaces tactiques ? Des hommes aussi s'y adonnent, mais chez les mammifères le sex appeal est avant tout femelle, et si le débat n'est pas humainement tranché avec notre important potentiel cognitif et culturel, il n'y a aucune raison a priori pour que nous échappions totalement au règne animal.

 

7. Tout le monde se donne un genre, la modernité permissive reconduisant à des formes d'animalité puisque les instincts sont lâchés. Néanmoins nous restons (des animaux) humains, c'est-à-dire que nous avons un cerveau qui tourne à blinde au point de nous faire vivre dans un univers de sens si chiadé qu'il peut nous faire quitter terre et même nous engager dans des démarches "contréalistes". Les démarches contréalistes ne sont pas vraiment irréalistes ou contre-réalistes, puisqu'elles se donnent des moyens réalistes pour réaliser les contes qu'elles se font. Elles seraient surréalistes si justement elles n'étaient pas contréalistes, c'est-à-dire si elles ne se donnaient pas des moyens. Voilà pourquoi se donner un genre devient bientôt se sentir genré·e.

 

8. Se sentir genré·e c'est se sentir pris au piège des genres qu'on se donne. C'est avant tout une psychologie inversée, qui accuse tout le monde et personne de nous avoir genré (comme on prétend être "racisé") alors que jusque là nous étions tout seuls à faire genre. Alors on peut reprocher fielleusement que "c'est la société qui dicte mon genre" autant qu'on veut, c'est quand même insensé parce que le groupe musical Indochine n'a pas attendu le transgenre actuel (plus ou moins dit woke) pour se sentir libre dans et de son genre, et tout le monde le laissa faire, sans parler d'André Gide. Car c'est même plus insensé que ça encore : le travestisme et les invertis sont historiquement connus et situés dans les groupes. Bien entendu, l'époque de Ludwig II de Bavière ne tolérait aisément "l'excentricité partenariale" que de la part des riches (c'est comme le rebouteux du village qu'on brûle sur les conseils... de l'astrologue de cour... : comme toujours, il y a les privilèges de classe). Bref il y a des altérations sociohistoriques. Mais c'est justement le propre des groupes et de l'Histoire que de varier. Et tout ceci ne tient qu'à la reconnaissance inébranlable quoi que branlables, d'un pénis et d'une vulve.

 

9. "Heureusement" qu'il y a le politiquement correct, pour nous parler de "personnes à pénis" ou "à vulve"... ça ne peut pas angéliser le sexe, ça parle quand même du sexe des anges ; des genres, et plus précisément de personnes (hommes et femmes confondues) qu'on traite comme si elles étaient des anges auxquels on aurait malencontreusement greffé un organe masculin ou féminin dans l'immense majorité des cas, c'est-à-dire en dehors des exceptions alloformées souvent défectueuses, voire difformes, qui confirment la règle. Car à angéliser on manque "contréalistement" la réalité : un pénis sert l'insémination et la vulve la fécondation, soit l'engendrement ou la reproduction. C'est-à-dire qu'en voulant angéliser on n'a fait que cerner l'élément inébranlable de "la Chose", témoignant une énième fois s'il en fallait une que le puritanisme est une hypocrite démarche d'obsédé·es sexuel·les.

 

10. Le sexe, c'est réaliste. Que les sociétés l'affublent de choses et d'autres, des invariants psychanalytiques demeurent même si toutes les sociétés ne résolvent pas l'oedipe de la même façon, voire ne le résolvent pas du tout (et même si la psychanalyse est attaquée de toutes parts dans le monde : elle reste une pierre d'angle dans l'Histoire psy qu'on le veuille ou non ainsi que d'usage lucratif, dans la publicité depuis que Freud-neveu aka Edward Bernays l'intégra au marketing). Les symboles sont les mêmes et l'imagination anthropologique des sociétés a des limites hyperréalistes : symboliquement le champ fertile est féminin, la bêche qui insémine par l'action du cultivateur masculine. D'ailleurs on voit bien que le genre grammatical n'a aucun impact là-dedans : un champ fertile féminin, une bêche cultivatrice masculine... Bref le sexe c'est la vie, et la façon dont les sociohistoires le réalisèrent n'a rien d'un genre par essence. Les sociétés ne se sont jamais demandé quel genre se donner, elles ont par contre beaucoup joué à et avec "ça" de façon culturellement assumée. C'est vraiment prendre nos ancêtres pour des imbéciles que de ne pas leur accorder cette ingéniosité. Comme on dit : "on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a"... ou pas. Des burnes, des ovaires, des miches, des roberts, des droits aussi, mais encore des interdits. En assumant le réalisme ou en tactisant contréalisement, avec le travestisme et les invertis dans le lot commun.

 

11. C'est qu'il y a l'érotisme, c'est qu'il y a Eros. Mais Eros n'est pas le Dieu de la sublimation comme en fit le socratisme : le socratisme divague de la mythologie hellène, pas étonnant que Socrate fut condamné pour impiété alors qu'il tenait un discours théologique alternatif... Pour Socrate les Dieux n'étaient que justice, ce dont les poèmes d'Homère ne rendent pas vraiment compte qui sont plus proches de nos péplums, où les Dieux (sans toutefois faire preuve de la cruauté que leur prêtent les monothéistes) jouent leur propre partie dans l'univers. Chez Hésiode de même où Eros naît d'Aphrodite et d'Arès, de Sensualité et de Hostilité. En effet Aphrodite préside aux amours et Arès aux combats-même ! S'ébattre et se battre, cela fait la guerre de Troie. Freud fit une grossière erreur en distinguant l'eros psychanalytique (les pulsions de vie) de thanatos (les pulsions de mort) : Hésiode lui-même nous enseigne que le Désir est sensuel et hostile. Qui Désire, Désire profiter sensuellement et, pour profiter, intrinsèquement, écarte hostilement de son chemin. Au fond, USA versus Russie au sacrifice de l'Europe, n'est-ce pas un combat de coqs ? Joe Biden fait pourtant tout pour avoir l'air en forme...

 

12. Le consumérisme c'est Eros déchaîné, encore que commercialisé : c'est Eros avec des oeillères... un cheval noir et impétueux dans un supermarché sur internet. Pas étonnant que Charles-Marie Leconte de Lisle en fit dans Poèmes tragiques (1884) le Dernier Dieu d'une fin du monde poétique, durant un XIXème siècle inaugurant l'ère consumériste :

Bien au delà des jours, des Ans multipliés,
Du vertige des Temps dont la fuite est sans trêve,
Voici ce que j'ai vu, dans l'immuable rêve
Qui me hante, depuis les songes oubliés.

J'errais, seul, sur la Terre. Et la Terre était nue.
L'ancien gémissement de ce qui fut vivant,
Le sanglot de la mer et le râle du vent
S'étaient tus à jamais sous l'immobile nue.

Par le Vide sans fin, le globe décharné,
A bout de désespoir, de misère et de force,
Bossuant le granit de sa rugueuse écorce,
S'en allait, oublieux qu'un jour il était né.

Les Iles d'autrefois hérissaient de leurs cimes,
Le gouffre monstrueux des océans taris,
Où s'étaient desséchés la fange et les débris
Des siècles engloutis au fond des vieux abîmes.

Funéraire flambeau d'un sépulcre muet,
Le soleil épuisé, pendu dans le ciel blême,
Baignait lugubrement de sa lueur suprême
L'immense solitude où rien ne remuait.

Et j'errais en esprit, Ombre qui rôde et passe,
Sans regrets, sans désirs, au hasard emporté,
Reste de l'éphémère et vaine humanité
Dont un souffle a vanné la cendre dans l'espace.

Et je vis, au plus haut d'un mont, silencieux,
Impassible, plus froid que la neige éternelle,
Un Spectre qui couvait d'une inerte prunelle
L'univers mort couché sous le désert des cieux.

Majestueux et beau, ce spectre, auguste image
Des Rois olympiens, enfants des siècles d'or,
Se dressait, tel qu'au temps où l'Homme heureux encor
Saluait leurs autels d'un libre et fier hommage.

Mais l'Arc, d'où jaillissaient les désirs créateurs,
Gisait parmi les blocs de neige, avec les Ailes
Qui portaient vos baisers, ô blanches Immortelles,
De la bouche des Dieux aux lèvres des pasteurs !

Mais le front n'avait plus ses roses de lumière,
Mais rien ne battait plus dans le sein adoré
Qui versait sur le monde à son matin sacré
Tes flots brûlants et doux, ô Volupté première !

Et le charme et l'horreur, le souvenir amer
Des pleurs sanglants après les heures de délice,
Tous les enivrements du céleste supplice
Me reprirent au coeur d'une étreinte de fer ;

Et je connus, glacé sur la terre inféconde,
Que c'était là, rigide, endormi sans retour,
Le dernier, le plus cher des Dieux, l'antique Amour,
Par qui tout vit, sans qui tout meurt, l'Homme et le monde.

 

13. Il faut profiter sensuellement et écarter hostilement de son chemin pour vivre. Tous les bébés, toutes leurs mères pour les soigner et les enseigner, comme tous leurs pères pour les épauler et les édifier, savent cela. Comme les Orcs dans Warcraft...

 

Lire aussi :
- Condisérations entrepreneuriales et administratives ;
Considérations territoriales ;
Considérations bourgeoises ;
Considérations décoloniales.


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30 réactions à cet article    


  • Brutus Grincheux 22 juin 2023 07:41

    Le syllogisme est simple :

    progestérone + testostérone = rut

    or, rut = sexe + emmerdements

    donc, amour = emmerdements


    • Alain Malcolm Alain Malcolm 22 juin 2023 08:52

      @Grincheux

       smiley Peut-être mais bon les Français adorent les lois de Murphy (de l’emmerdement maximum) et raisonnent toujours sur cette base parce qu’ils ont le melon cartésien exactement comme votre calcul. Vivre c’est rencontrer des problèmes et celui qui ne veut pas de problème a au moins ce problème-là de tenter de n’avoir aucun problème, ce qui généralement amplifie le problématisme de tous les problèmes. Le sexe et/ou l’amour ne sont pas seuls puisque tout y passe : famille, travail, loisir... enfin toutes les raisons pour lesquelles certains consultent des devins et s’affublent de grigris. Le pire c’est que ça vient justement de notre cartésianisme de raison hypothético-déductive : le dicton dit « un jour j’habiterai en théorie, car en théorie tout va bien » or il faut tenir compte du réalisme dont la raison est effective-nductive plutôt, pour moins se prendre la tête et donc accepter la logique essai-erreur. Surtout en matière de partenaires sexuels et/ou amoureux mais pas seulement pour les multiplier : pour faire tenir une relation aussi dans le temps ! Je crois que les femmes savent mieux cela que les hommes même si de nos jours elles sont conditionnées comme les hommes à se servir de leurs partenaires comme des kleenex par fanatisme narcissique.



      • Alain Malcolm Alain Malcolm 22 juin 2023 10:27

        @Rinbeau
        En psychanalyse on parle de sublimation de ma frustration sexuelle et narcissique.


      • Rinbeau Rinbeau 22 juin 2023 10:36

        @Alain Malcolm

        En poésie on parle d’ennui, comme on fini par se lasser de tout !

        Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
        Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
        Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
        Dans la ménagerie infâme de nos vices,

        Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
        Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
        Il ferait volontiers de la terre un débris
        Et dans un bâillement avalerait le monde ;

        C’est l’Ennui ! - l’oeil chargé d’un pleur involontaire,
        Il rêve d’échafauds en fumant son houka.
        Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
        - Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !


      • Alain Malcolm Alain Malcolm 22 juin 2023 12:58

        @Rinbeau
        Baudelaire il me semble sans recherche. Oui l’ennui mais la mélancolie est aussi liée et peut aussi venir d’une mère archaïque imaginaire dévorante, obligeant à sublimer par la pensée ou la sensibilité à balles, du coup c’est plus pour échapper à l’inceste qu’on se contraint et souffre à créer et méditer dans les formes.


      • Rinbeau Rinbeau 22 juin 2023 13:33

        @Alain Malcolm

        Est-ce à dire que Baudelaire aurait été victime d’un inceste ???


      • Alain Malcolm Alain Malcolm 22 juin 2023 17:40

        @Rinbeau
        Non. C’est incestuel et inconscient. Enfin après je ne sais pas en vrai.


      • charclot charclot 22 juin 2023 22:50

        @Rinbeau

        Charles BAUDELAIRE
        1821 - 1867Au lecteur
        La sottise, l’erreur, le péché, la lésine,
        Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
        Et nous alimentons nos aimables remords,
        Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

        Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;
        Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
        Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
        Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

        Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste
        Qui berce longuement notre esprit enchanté,
        Et le riche métal de notre volonté
        Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

        C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
        Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
        Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,
        Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

        Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange
        Le sein martyrisé d’une antique catin,
        Nous volons au passage un plaisir clandestin
        Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

        Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes,
        Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
        Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
        Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

        Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie,
        N’ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
        Le canevas banal de nos piteux destins,
        C’est que notre âme, hélas ! n’est pas assez hardie.

        Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
        Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
        Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
        Dans la ménagerie infâme de nos vices,

        Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
        Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
        Il ferait volontiers de la terre un débris
        Et dans un bâillement avalerait le monde ;

        C’est l’Ennui ! - l’oeil chargé d’un pleur involontaire,
        Il rêve d’échafauds en fumant son houka.
        Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
        - Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !

        la c’est mieux tronquer ça pue


      • Alain Malcolm Alain Malcolm 23 juin 2023 10:19

        @charclot
        Oui alors après sur la morale elle-même on sent bien que Baudelaire a fait ce qu’il a pu face à la modernité avec les armes spirituelles qu’il avait mais que ça le fourrait dedans, d’ailleurs il a fini hagard débilité comme un légume en baragouinant des « crénoms ». L’entente d’Eros sans tout vicier ça vaut mieux car c’est le puritanisme qui vicie par son regard et d’ailleurs la morale actuelle n’en est que la continuation séculière, dont l’excellent versifieur Baudelaire aura subi l’abâtardissement. Aimer la fange tout en la sublimant correspond pas mal à la psychanalyse que j’en fais parce qu’il se complaît dans la dévoration-mère que Satan paterne. Si j’étais chrétien je pousserai le pardon jusqu’à lui.


      • charclot charclot 23 juin 2023 14:33

        @charclot
        en fait c’est juste parce que j’aime pas les demis molles et que c’est bien mieux quand c’est bien dur... avec maman surtout qui la porte d’entrée du diable... !


      • Alain Malcolm Alain Malcolm 23 juin 2023 14:51

        @charclot
        Oui Satan l’habite oui oui oui, etc. mais faîtes gaffe quand même au trauma de Scène Primitive parce que c’est pas comme ça qu’on s’en sort...


      • charclot charclot 23 juin 2023 19:04

        @Alain Malcolm
        surtout quand c’est une réalité matérielle mais c’est un sujet qui passe sous le tapis. C’est toujours plus délectable quand c’est papa qui se vautre sur la sœurette ! Après on a le président qu’on mérite ! 


      • Alain Malcolm Alain Malcolm 4 juillet 2023 15:02

        @charclot
        Plutôt Schiappa qui adore papa Juppé en mode « sapiosexuelle » à te faire bander tous les boomers qui fantasment sur elle en se prenant pour l’ex-maire bordelais... D’ailleurs Bordeaux est l’ancien pluriel de bordels, d’abord cabanes de bordes et puis... avec les marins, ce qu’on entend désormais.


      • Étirév 22 juin 2023 09:37

        LE PÉCHÉ ORIGINEL : L’homme subit, par cela seul qu’il naît homme, les conséquences d’un ordre de choses contre lequel, pour se sauver lui-même, il doit lutter.
        « L’homme est un Dieu tombé qui se souvient des cieux », dit Lamartine.
        La déchéance est certaine, elle suit la faute dont les conséquences pèsent, non seulement sur l’homme coupable, mais sur toute sa descendance. Cette condamnation contre laquelle les modernes protestent et qui leur semble une injustice absurde, est le résultat de l’hérédité. L’homme transmet à sa descendance ses facultés comme il lui transmet ses organes. S’il diminue ses conditions psychiques individuelles, il donne à ses enfants des facultés amoindries. Les rationalistes modernes disent : Chacun est responsable de ses fautes. Oui, quand ces fautes n’atteignent pas l’organisme ; mais quand la faute est de nature à modifier le fonctionnement physiologique de l’homme et à lui imprimer une tare qui est héréditaire, la faute retombe sur la postérité.
        Le péché originel (le premier acte sexuel) a diminué la valeur morale de l’homme, il a donc été une cause de déchéance pour l’humanité tout entière.
        Les conséquences premières de la chute, accumulées par la répétition de cette action dans chaque individu, à travers les générations, ont pris des proportions effroyables et mené les races à la dégénérescence finale.
        Le mystère de la « Chute » a une importance capitale, c’est le nœud de notre condition qui prend ses replis et ses retours dans cet abîme. Une preuve de plus de notre dégénérescence morale est celle-ci : L’ordre est partout, l’homme seul fait exception. L’Univers entier est ordre, l’homme seul est désordre.
        Un choc perpétuel existe entre sa raison et son cœur, entre son entendement et son désir. Quand il atteint au plus haut degré des civilisations, il est au dernier degré moral ; il s’appauvrit en idées, en même temps qu’il s’enrichit en sentiments.
        L’homme est tombé dans la conception misérable du fini, alors qu’il était né pour l’infini.
        C’est le problème fondamental, le problème humain et divin. C’est le dogme intérieur de l’humanité. Une crise terrible fermente en ce moment, parce que le dogme de la chute masque les plus grands problèmes philosophiques.
        NB : Tout le monde connaît la légende biblique du serpent et de la pomme, mais personne ne sait comment cette histoire a été inventée. Dans l’original du livre fameux, cette histoire n’existe pas. Elle a été introduite dans la version grecque faite deux siècles avant notre ère, on ne sait par qui, quoique l’on nous dise qu’elle fut faite par 70 docteurs, en réalité 72 (comme le nombre de grammairiens ayant révisé les poèmes homériques, œuvres originales de la déesse Hemœra), mais on préféra admettre un nombre rond, d’où son nom de Version des Septante.
        Il s’agissait de cacher sous un langage équivoque un épisode se rapportant à la vie sexuelle. L’original disait brutalement que l’ardeur sexuelle, qui régnait dans toute la nature, tourmentait les hommes. C’est de cela qu’on fera le serpent, l’esprit tentateur qui va séduire Eve et l’entraîner avec lui, vers ses œuvres basses. Mais tout cela va être retourné : c’est la femme qui sera la tentatrice, ce n’est plus l’homme, c’est elle qui va l’inviter à mordre à la pomme de luxure. Pourquoi cette pomme ? Parce que, dans le texte primitif, le péché de l’homme entraîne une déchéance morale, trouble son cerveau, l’incite au mal. Tout cela est exprimé en latin par le mot Malum. Ouvrez un lexique latin et vous verrez que ce mot signifie mal, péril, fléau, calamité, malheur, châtiment, peine ; malum habere (être puni du plaisir) ; tort, dommage, préjudice, faute, vice, pernicieux, funeste, etc. Mais, si malum veut dire tout cela, il signifie aussi pomme. « Malum punicum », grenade ; et en général graines, semence contenue dans la pomme (Malus, arbre, pommier).
        C’est sans doute parce que cette graine, sacrifiée par l’homme, a été l’origine de toutes sortes de malheurs, que Malus (pomme) est devenu le symbole de la discorde, Malum discordiæ, mais aussi la source de la Mélancolie.
        Lien


        • Alain Malcolm Alain Malcolm 22 juin 2023 10:25

          @Étirév
          Sans votre « péché » qui enjoindrait au puritanisme vous ne seriez pas là pour enjoindre au puritanisme en peccatisant « la Chose » pour enjoindre au puritanisme qui parle de « péché ». Je crains que vous ayez trop l’esprit de système pour pouvoir vous en sortir bien et qu’à ce titre vous êtes comme un chat dans l’eau à griffer ceux qui pourraient vous en tirer et vous voulez les attirer sous l’eau pour leur grimper dessus pour votre survie, c’est involontaire de votre part et c’est vital malgré tout mais c’est maladif et ça mélange tout et n’importe quoi dans un New Age glauque confondant différents ordres incommensurables.


        • Rinbeau Rinbeau 22 juin 2023 10:27

          @Étirév

          Il y a mille interprétations possible de l’épisode du pécher originel !
          On peut y voir une désobéissance à l’autorité que représente Dieu parce-que supérieur.. L’accès de l’homme à la connaissance le hisse au niveau du dominant et fait de lui un concurrent dans la création, bénéfique où néfaste. Nous avons une humanité informée qu’il faut écarter, infériorisée, rabaisser afin qu’elle garde son rang de sujet ! C’est la parabole de la répression sur la révolte..


        • Alain Malcolm Alain Malcolm 22 juin 2023 13:01

          @Rinbeau
          Oui et notre Etirev étire le rêve d’un puritanisme libertaire c’est débilitant.


        • Alain Malcolm Alain Malcolm 22 juin 2023 13:19

          Je viens de faire une recherche et rien ne permet de relier Homère à Hémoera ou Héméra comme fait Etirev... elle étire bien le rêve... ni même étymologie ni comparatisme fait par d’autres c’est n’importe quoi.


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 23 juin 2023 09:30

          Voilà un article qui t(ombe à pic aec l’affaire Nicolas Bed« os ». Quant à Etirev (Et tire Eve de ce cloaque..) elle est totalement à la dérive.... 


          • Alain Malcolm Alain Malcolm 23 juin 2023 10:23

            @Mélusine ou la Robe de Saphir.
            Ah Nicolas Bedos oui... franchement il était préposé à ce genre d’esclandres.


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 23 juin 2023 09:55

            Etirev ne peut admettre que si les hommes sont « pervers », c’est en grande partie à cause de leur mère (lien incestuel) et donc de la femme... Toutes ses thèses et son Blog (quoique bien écrit) sont basés sur une théorie fausse dès le départ. Dommage....


            • Alain Malcolm Alain Malcolm 23 juin 2023 10:20

              @Mélusine ou la Robe de Saphir.
              Eh oui. Après les pères n’aident pas forcément mais laissons-leur en général de faire ce qu’ils peuvent comme tout le monde femmes comprises. Trois choses sont impossibles disait Freud, éduquer gouverner et soigner.


            • troletbuse troletbuse 23 juin 2023 10:06
              Elites politiques obsédées sexu*els : pourquoi ?

              https://www.youtube.com/watch?v=CTxaKpv_XgA


              • Alain Malcolm Alain Malcolm 23 juin 2023 10:35

                @troletbuse
                Tristement intéressant oui. Mais d’un point de vue psy ce n’est pas forcément tout déconnant Marlène Schiappa par exemple. En apparaissant vêtue dans Playboy quoi que sexualisée et en tant que femme politique/mère symbolique, après Macron qui épouse sa mère et Le Pen qui tue son père on a une sorte d’interdit de l’inceste quand même (s’il est interdit dans toutes les civilisations c’est bien qu’il est pressenti) dont là on a cœur affaire à une socianalyse logique par le marketing (je parlais de Bernays). Je ne sais pas Attali parlait d’une femme après son poulain Macron, ça semble être elle la successeure... je ne sais pas. Face à Le Pen en France franchement elle a toujours ses chances.


              • troletbuse troletbuse 23 juin 2023 10:49

                @Alain Malcolm
                Attali parlait d’une femme. Mais Le Poudré ne joue-t-il pas ce rôle ?
                Attali l’a-t-il déjà testé comme Schwab et d’autres ?
                Même le prévisionniste idiot Alain Minc avait dit de Micron : « C’est une pute »


              • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 23 juin 2023 13:08

                @Alain Malcolm
                 Je ne peux qu’ajouter ce billet qui a déjà plus d’un an « Noces d’or de la complémentarité » 


              • Alain Malcolm Alain Malcolm 23 juin 2023 15:22

                @troletbuse
                Je ne sais pas parce que c’est comme tout ce genre de saillies et c’est aussi là-dessus qu’elles surfent, même de la part de lambdas : ça veut tout et rien dire et puis on peut se dédire ou trouver une autre opportunité pour l’appliquer, bref c’est des divinations quoi.

                @Réflexions du Miroir
                J’aurais été étonné par votre conclusion avec Poolvoerde sur le pire film que j’aie jamais vu à moitié (oui parce que j’en ai vus d’autres à moitié pas forcément parce que je les trouvais pires mais par hasard...) si justement Eros ne tenait pas tout à la fois d’Aphrodite et d’Arès où les psys parlent d’hainamoration inconsciente ou un truc du genre, enfin seul le conscient compte dans nos responsabilités quoi que l’inconscient trame aussi les réputations...


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 23 juin 2023 10:43

                Merci pouyr votre article.

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