« GHETTOS 2050 » de Régis Chaperon, roman d’anticipation sur la France antisécuritaire
Régis Chaperon, auteur auto-édité de science-fiction n’en est pas à son premier roman. Je viens de découvrir Ghettos 2050, un thriller politique sur ce qui nous attend tous d’ici à 25 ans, à moins d’un sursaut général, – qui n’est pas du tout acquis. J’ai lu et j’ai aimé pour vous. Compte rendu.
Commençons par le contexte. Nous sommes, en France, en 2050, sous un gouvernement vaguement conservateur, qu’on devine totalement impuissant. Il s’agit, en fait, d’une caricature de la France de Macron. C’est la même chose qu’aujourd’hui, en pire. La justice « indépendante » est sous la dictature des juges rouges qui protègent la racaille (l’auteur, évidemment, s’exprime en des termes plus élégants) ; le président de la République (Renan Mariveaux) et son gouvernement n’ont plus aucun rôle politique (ils se contentent de déclarations creuses sur les principaux événements) ; l’Assemblée nationale reste ingouvernable, bloquée par la gauche (qui continue de soutenir les casseurs tout en vénérant la submersion migratoire) ; plus aucun endroit n’échappe à l’insécurité (viols et meurtres sévissent dans les quartiers bourgeois y compris). Dans les « quartiers perdus » règne évidemment la loi des narcotrafiquants et l’ultra-violence. La France est devenue un pays du tiers-monde qui ne s’avoue pas ; la classe moyenne – surimposée – en est presque réduite à l’esclavage ; la dette est abyssale ; le gâchis d’argent public est incommensurable.
La dédicace du livre en dit long sur la criante lucidité de l’auteur. À mes enfants, Dorian et Nina. Puisse l’avenir vous épargner un tel scénario. Si le lecteur naïf cherche à se rassurer dans des sociologues d’État pour qui la délinquance se réduit à un fantasme attisé par les méchants strêêêmisses populiiisses, qu’il se tourne vers d’autres auteurs. Dans Ghettos 2050, il n’y aura pas de licornes bleues ni d’oursons roses !
Sur la forme. Régis Chaperon parvient à décrire toute cette horreur dans un style à la fois contemporain et classique. C’est fluide et léger comme du contemporain ; même les scènes violentes ou angoissantes sont agréables à lire. La langue est très correcte, le récit est au passé, souvent le passé simple, et j’ai même relevé des imparfaits du subjonctif : la facture est donc également très classique. Il m’est arrivé de lire des best-sellers contemporains qui étaient de véritables catastrophes stylistiques. Chez Régis Chaperon, l’équilibre est parfait.
Petit reproche néanmoins, Régis Chaperon nous perd un peu en milieu de roman, avec des trouvailles qui manquent parfois de vraisemblance. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Ghjuvanni Mozziconacci présente des côtés caricaturaux ; ses astuces pour ramener la sécurité en France susciteront chez le lecteur un certain scepticisme ; quant à l’adolescent de banlieue qui parvient à stopper une guerre des gangs, admettons… Mais là encore, Régis Chaperon, s’il nous perd un peu, parvient à rendre ces éléments de plus en plus cohérents et crédibles à mesure que l’intrigue se développe. Ce qui fait que le lecteur s’y retrouve !
Sans divulgâcher : la conclusion est sans appel, le roman reste sur une ligne profondément clairvoyante, lucide, consciente des enjeux de nos sociétés. Malgré ses trouvailles géniales, le nouveau ministre de l’Intérieur finit par démissionner, car sa politique est systématiquement bousillée par la dictature de juges rouges (je le répète, l’auteur s’exprime en des termes plus élégants). La France retombe dans son habituel enfer antisécuritaire. Au passage, l’auteur nous promet une série de six romans d’anticipation dystopiques, qui nous mèneront de Ghettos 2050 à Ghettos 2100.
Et après ça, rien ne vous empêche de lire du Florian Mazé, puisque je m’occupe surtout du XXIIe siècle ! (gag)
Mon sentiment :
Régis Chaperon nous donne à lire un excellent roman, qui mérite toute notre attention, et qui montre que l’auteur a parfaitement compris ce qui se trame aujourd’hui dans un ex-beau pays, cette France qui, depuis près d’un demi-siècle, hélas, devient de plus en plus une poubelle sociétale à ciel ouvert. Puisse notre vaillant Régis Chaperon faire un peu réfléchir les Français qui vivent encore sur un petit nuage rose pastel et bleu pâle ! Ce sera peut-être le meilleur moyen d’éviter le pire. Cela supposera, bien entendu, le retour à une certaine fermeté politique, policière et judiciaire, dont nous avons perdu l’habitude, mais que nous retrouverons le cas échéant. Ou pas. Rendez-vous dans cinquante, cent ou cent cinquante ans !
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Florian Mazé
Auteur de romans d’anticipation
Blogueur littéraire
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1 réactions à cet article
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C’est dôle, j’ai comme l’impression que vous vous cachez derrière un roman pour dire les contre-vérités qui vous démangent et qui vous collent si bien à la peau. Me trompe-je ?
Et à la fin, vous vous attendez à quoi, à ce qu’on chante tous ensemble avec vous « glouglou, il est des nôtres, il a bu son verre comme les autres »
« La justice « indépendante » est sous la dictature des juges rouges qui protègent la racaille (l’auteur, évidemment, s’exprime en des termes plus élégants) ; ...........l’Assemblée nationale reste ingouvernable, bloquée par la gauche (qui continue de soutenir les casseurs tout en vénérant la submersion migratoire) ;...plus aucun endroit n’échappe à l’insécurité (viols et meurtres sévissent dans les quartiers bourgeois y compris) ;...... la classe moyenne – surimposée – en est presque réduite à l’esclavage ; la dette est abyssale ; le gâchis d’argent public est incommensurable... »
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