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Commentaire de Hamed

sur Questionnement sur le règne incontesté du dollar dans la marche « naturelle » du monde


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Hamed 10 avril 11:15

@ilias

Vous dîtes : « Insoutenabilité de la dette : L’accumulation exponentielle de dettes publiques et privées menace la stabilité du SMI. La situation est intenable à long terme et risque de déboucher sur une crise financière systémique aux conséquences dévastatrices.

A titre d’exemple, le dette publique des USA est à fin 2024 de près de 35 trillions de $ [1 trillion = 1 000 milliards], alors que le PIB américain est un peu plus de 25 trillions de $, soit un ratio de dette publique sur PIB de 1,4, soit une proportion de 140% du PIB. Il fort vraisemblable qu’à fin 2025 la dette publique américaine serait au moins supérieure à 1 fois et demi la valeur du PIB américain. Les conséquences néfastes de cet état de fait économique est presque entièrement supporté par le reste du monde, le dollar étant toujours dans une grande mesure une monnaie mondiale d’échange, d’investissement et d’épargne. »

Je regrette de vous dire : « Non ! C’est faux ce que vous énoncez ; vous comprenez mal le sens et le processus de croissance de la dette américaine. »

Que le Pib des États-Unis compte pour plus de 25 000 Mds (milliards de dollars) et la dette US près de 35 000 Mds, soit 140% du Pib US n’est pas en soi une catastrophe. Pourquoi ?

Une première réponse

Tout simplement les 8 000 ou 10 000 milliards de dollars que la Fed américaine a racheté en bons de Trésor auprès du public américain et étranger via les banques américaines l’ont été par les quantitative easing (politique monétaire non conventionnelle), ce que s’appelle « monétisation » ; si la Fed garde ces masses de dollars dans ses bilans, c’est simplement pour dire au monde que certes, elle a monétisé une partie de la dette, mais qu’elle promet qu’elle va annuler progressivement ces rachats de dettes par la création monétaire en les remettant sur les marchés, ce qui signifie par le produit de la vente de ces bons de Trésor en milliards de dollars, elle détruira progressivement les milliards de dollars qu’elle a créés.

Ce qui est faux ; elle ne peut les détruire pour la bonne raison que la Fed ne cesse ces QE, et son bilan ne cesse d’augmenter.

L’autre réponse

Ne perdons pas de vue que 35 000 Mds de dette américaine est libellé en dollars US, donc en monnaie domestique qu’il ne tient qu’à la Fed de diluer ou au Trésor américain d’effacer au moins une partie importante. Et qui peut empêcher la Fed d’annuler sa propre dette et il faut préciser « la dette intérieure ». La réponse : personne. Le trésor américain peut, avec l’aval du Congrès américain, effacer une partie de la dette publique. C’est un peu comme si un homme a emprunté une dette sur soi qu’il l’inscrit sur son compte personnel (un carnet de son domicile par exemple) puis décide après un temps de l’effacer, ou de déchirer ce carnet.

La troisième réponse

35 000 Mds de dollars est une dette brute signifiant une dette intérieure et une dette extérieure. Le plus grand problème pour les États-Unis porte surtout sur la dette extérieure ; et encore là, il faut entendre ce que les pays étrangers doivent à l’Amérique et ce que l’Amérique doit au reste du monde à travers les institutions internationales (FMI, BM, etc.) ou provenant d’accords bilatéraux.

Et ce qui importe à la dette brute des Etats-Unis, c’est la dette extérieure nette ; si elle est négative et peu élevée, elle ne doit pas inquiéter la superpuissance ; si la dette extérieure est élevée, bien sûr elle doit inquiéter, mais là aussi, la monétisation de la dette extérieure peut toujours en dernier recours régler le problème, ce qui n’est pas dans l’intérêt des États-Unis, bien sûr.


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