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Commentaire de Reinette

sur Voter Bayrou, se faire plaisir


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Reinette (---.---.219.73) 20 mars 2007 16:04

LA FABRIQUE DU BARATIN

Votre bistrotier vous parle de la croissance qui « devrait tout arranger » ?

Tonton Jean-Paul déplore « l’échec de l’intégration à la française » ?

Le chauffeur de taxi évoque « l’impossiblité de faire des réformes dans ce pays » ?

ATTENTION, ils sont sans doute contaminés !

Vocabulaire de marché, mots-entonnoir, contre-sens orwelliens, catalogue du prêt-à-penser : dans un petit livre stimulant, la propagande du quotidien [1] -, l’éditeur Éric Hazan désosse la « Lingua Qutiane Respublicae », cette tyrannie sémantique qui imprègne le langage de chacun, issue du langage des publicitaires.

Exemple : la « croissance », sans cesse invoquée comme solution miracle.

- La croissance revient sans cesse dans les discours et les médias. Il y a plusieurs raisons à cela. La 1ere est le caractère magique des données chiffrées, qui tient au rôle essentiel que tiennent les économistes et leurs complices, les statisticiens et les sondeurs.

- Personne ne s’étonne que l’on discute pour savoir si l’an prochain la croissance sera de 1,5 ou de 1,6 %, alors qu’il s’agit d’une NOTION dont la définition et les variations sont aussi précises que la METEOROLOGIE !

À preuve, une phrase de Thierry Breton, ministre des Finances, qui a avoué un jour que « le plancher de sa précédente fourchette de prévisions était devenu le plafond de l’actuelle ». Beau looping !

La 2eme raison, c’est que « la croissance » est la plus importante des « contraintes externes » qui limitent « la marge de manoeuvre » - expressions-clés de la LQR « Lingua Qutiane Respublicae ». Si la croissance est trop faible, si la marge de manoeuvre est trop étroite, alors on ne peut rien sur rien et mieux vaut rester chez soi à regarder la télé. C’est ça, le rôle de la croissance dans la LQR.

Novlangue :

« Pour créer de la croissance et financer le modèle social, Thierry Breton a expliqué que “les Français devaient travailler plus tout au long de leur vie”. IL a appelé à aller chercher la croissance économique, tout en affirmant que la France devait s’efforcer d’atteindre une “croissance au moins supérieure à 3 %”. Selon le ministre de l’Économie, l’objectif de croissance pour 2005 devrait se situer autour de 2 %, tout en affirmant qu’en matière de croissance, “le trou d’air était derrière nous”. Il a déclaré que le rythme de hausse du PIB devrait revenir en “tendance glissante entre 2 % et 2,5 % dès le second semestre 2005”. Thierry BRETON a expliqué que cet objectif de croissance pour 2005 s’expliquait notamment par la hausse du prix du baril de pétrole en début d’année. » Conférence de presse du 21 juin 2005

[1] Éric Hazan, LQR, La propagande au quotidien, éditions Raisons d’Agir, 2006.


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