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Commentaire de Layly Victor

sur Terrorisme. Le spectre glaçant de la « bombe sale »


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Layly Victor Layly Victor 1er avril 2016 18:18

Ce qui est constant, c’est que, dès qu’il s’agit de nucléaire, on se contente des approximations les plus vagues, comme s’il s’agissait d’un sujet tabou, un sujet que l’on s’interdit d’aborder par la voie de la connaissance, dont un minimum serait pourtant nécessaire. Donc, invariablement, ça se transforme en conversation de comptoir de bistrot ou en veillée bugarachienne avec fifres, tambours, et chèvres de Monsieur Seguin.

Je sais que je vais me faire encore une fois insulter et menacer par les hystériques de l’anti nucléaire, mais il y a des choses que je ne peux pas laisser dire.

Commençons par les 39 kilos de Plutonium « oubliés à Cadarache ». Le Plutonium ne se travaille qu’en boîte à gants, dans un local en sous pression, avec d’infinies précautions, et il est contrôlé à mieux que le microgramme près. Lors du démantèlement de l’atelier du Plutonium à Cadarache en vue de son transfert à Marcoule, les résidus de Plutonium présents dans les boîtes à gant ont donné lieu à une évaluation, ces boîtes à gant devant être décontaminées et détruites. Si mes souvenirs sont exacts, la polémique a porté sur cette quantité à décontaminer. De la à dire que 39 kilos de Plutonium se sont perdus, c’est une rumeur qui s’est rapidement répandue dans les grottes de Bugarach et les datchas des cabanéliens.

Il y a ensuite l’utilisation de mauvaise foi du Becquerel par les écolos et la Rivasi, parce que c’est une très petite unité, et donc on l’utilise pour faire peur. Je n’entre pas dans les détails, renseignez vous. Par exemple, le corps d’un individu moyen produit en permanence 8000 Bq, dont 4000 par le C14. Ce qui fait du 0.1 Bq par gramme, plus que l’Uranium appauvri ! Mais ça, la Rivasi ne vous le dira jamais (elle le sait très bien, mais il faut qu’elle gagne son bifteck).

Pour ce qui est de l’Uranium, la radioactivité est très faible, surtout celle de l’Uranium 238, qui est ridicule. L’Uranium appauvri est essentiellement du 238 (non fissile). C’est ce qu’on obtient quand on a extrait l’Uranium 235 qui est en très faible quantité. Il est considéré comme un déchet industriel et donc ne coûte rien (il aurait pu être récupéré comme matière fertile par transmutation dans les réacteurs à neutrons rapides, multipliant par 100 l’utilisation de l’Uranium, mais les écolos ont fait détruire Superphénix par la gauche plurielle). D’où l’idée d’utiliser ce déchet pour sa très haute densité. Tabarly avait utilisé une coque en Uranium appauvri lors de la course Sydney-Hobart, mais il avait été exclu de la course par les hystériques écolos australiens.
Les militaires ont donc eu l’idée d’utiliser l’uranium appauvri pour sa haute densité, afin d’augmenter le pouvoir de pénétration. Mais le drame a été que cette haute densité entraîne une pulvérisation en très fines particules qui pénètrent dans les poumons et entraînent une intoxication aux métaux lourds. Ceci n’a donc rien à voir avec la radioactivité, même si ça fait mieux de le dire.

Donc, si on veut faire une bombe sale, c’est idiot d’utiliser de l’Uranium. Il n’est pas facile de se procurer du Plutonium. Par définition, une bombe sale est un engin de faible puissance capable de disperser des produits radioactifs ou toxiques de façon à rendre un quartier ou une ville inhabitables pour plusieurs années. Dès les débuts du terrorisme, dans les années 1970, la possibilité d’une attaque à la bombe sale a été envisagée. Avec l’utilisation de déchets radioactifs.
C’est ce qui rend criminelle la désinvolture des gouvernements qui s’en soucient seulement aujourd’hui (à moins que ce ne soit une manœuvre de plus pour liquider le nucléaire et faire la part belle aux gangsters de l’éolien). Normalement, les matières nucléaires sont étroitement surveillées par l’AIEA, mais on sait que par le passé des trafics ont eu lieu sans que les gouvernements s’en formalisent.
Le risque est présent, et vous avez raison de le souligner. Mais, au moins en France, il y a une gestion rigoureuse des déchets, avec retraitement, conditionnement, et stockage sûr.

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