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Commentaire de Jean-Philippe Immarigeon

sur 11-Septembre : tant de mensonges !


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Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 14 février 2007 16:17

Excusez-moi, mais vous inversez totalement les choses, et dans votre cas c’est celui qui dit qui y est.

C’est tellement rassurant la théorie du complot : le monde est géré, tout est organisé, il y a des vilains, des méchants, des colonels Olrik qui nous manipulent et savent où ils vont, donc, descendons les méchants, engageons la procédure d’impeachment contre Bush, et en remplaçant les comploteurs on récupérera les manettes.

Le problème est qu’il n’y a plus de pilote dans l’avion, et ce sont les conspirationnistes qui refusent de le voir. L’Amérique, après 60 ans de management militaire, 20 ans de Révolution des Affaires militaires, est incapable de gagner la guerre numérisée, planifiée, que dis-je, tout son attirail, toutes ses réflexions, tous ses consultants ne font qu’accentuer la débâcle. Ce n’est donc pas un complot qui est en cause, c’est toute une pensée déterministe qui est en faillite. Et cela, ceux qui croient précisément au déterminisme le refusent.

Comme beaucoup de personnes qui se penchent sur la défaite US en Irak (voir mes articles sur mon blog, ou lire tout ce que produisent les cénacles de la défense, comme le CDEF du général Desportes), la conclusion est qu’il faut changer complètement tout notre mode de pensée dominant depuis 60 ans, ce management du monde enseigné partout dans nos écoles de commerce et nos cabinets de consultants, à genoux devant la Rand Corporation et les autres boites-à-penser américaines (voir mon article « Le monde selon Rand »). Si nos élites, à supposer que ce soit le cas, mettent leur mouchoir sur les preuves d’un complot, c’est tout simplement que, formatées elles-aussi par la même école dominante en Occident, elles sont incapables de proposer autre chose et que, si une autre politique devait être menée, elle le serait sans elles. Tocqueville, dans un fameux discours à la veille de la Révolution de 1848, disait qu’on pourrait changer les lois et mêmes les dirigeants, rien ne bougerait tant qu’on n’aurait pas changé l’état d’esprit.

Nous sommes de nouveau à la veille de cette grande rupture, mais ceux qui vont nous y précipiter sont les adversaires affichés de nos valeurs de libre arbitre, et ils usent pour cela de tous ceux qui, alliés objectifs au sein même de nos sociétés en s’en remettant une nouvelle fois à l’Amérique d’après-Bush, à une Autre Amérique (laquelle, où ça ?), les aident en s’obstinant dans une théorie du complot qui, et même si elle était démontrée, ne résoudrait pas la question de fond : une fois les néocons pendus haut-et-court, que fait-on pour renverser la tendance, et avec qui ?


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