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Commentaire de Sacha Sher

sur Cinq ans après le 11 septembre 2001 : toujours les mêmes questions, toujours les mêmes doutes


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Sacha Sher (---.---.45.33) 8 septembre 2006 18:21

Cher Eric Laurent,

C’est Sacha Sher. Avez-vous retrouvé ou non cette prétendue newsletter qui aurait préconisé par fax le 9 septembre de spéculer sur American Airlines ? Cette affirmation émane du rapport Kean Zelikow. Et celui-ci considère que le délit d’initié n’était pas si important. Il faudrait retrouver ou vérifier cela. A mon humble niveau la chose est impossible à vérifier puisque la note 130 de la section 5 du rapport officiel ne la nomme pas. Rappelons que cette histoire de délit d’initié émanait d’une source israélienne. Et vous allez bien vite en besogne à vouloir écarter toute implication du Mossad (j’ai creusé cette hypothèse sur http://neplusfairefausseroute/note/82). Votre position vous oblige sans doute à avancer avec la prudence du serpent... Mais mes chroniques sont tout aussi prudentes, vous le verrez, puisque je cherche d’abord, à la façon d’un Noam Chomsky, à reconstituer les faits avec un minimum de scepticisme avant d’affirmer quoi que ce soit...

D’une manière générale, il faudrait que davantage de personnes contrecarrent point par point les affirmations officielles. En tant que RMIste pressé de rejoindre la fourmillière par les services sociaux, je n’ai plus les moyens de le faire. Des chercheurs acharnés pourraient s’inspirer de mon blog dont je remanie ici quelques passages. Excusez pour la longueur, mais les rédacteurs m’ont conseillé de publier mon texte en commentaires plutôt que comme article, histoire de centraliser les contributions. Dommage pour la lisibilité.

Le 28 août 2006, le Département d’Etat Etats-unien a publié une page qui prend le contre-pied des dix plus célèbres théories conspirationnistes sur le 119 (http://usinfo.state.gov/xarchives/display.html?p=pubs-english&y=2006&m=August&x=20060828133846esnamfuaK0.2676355 ). Les sources vérifiables sont toutefois moins présentes que lors des précédentes pages, et les affirmations sont encore plus gratuites voire ridicules. Boeing affirmerait ainsi qu’il n’est pas possible de contrôler un avion à distance, les avions étant faits pour être pilotés depuis le cockpit. Mais Mr.Meyssan et d’autres envisagent plutôt l’installation d’un programme de type Global Hawk avant tout décollage... Autre prétention : des témoins auraient vu des passagers aux fenêtres de l’avion au Pentagone. Or, la liste de témoignages située en fin d’article ne nous permet de retenir que le « témoignage » de James Cissell, tandis qu’un autre témoin, Mr. Lagasse, ne se souvient, en guise de détails, que de fenêtres et de rideaux baissés, mais apparemment pas de passagers visibles ( http://usinfo.state.gov/media/Archive/2005/Jun/28-581634.html). D’ailleurs, la lecture attentive du témoignage de Mr. Cissell montre qu’il n’a vu que l’apparence confuse d’un avion (blur), qu’il n’a pas gardé souvenir du moindre son (cause probable : sa radio était allumée), et qu’il ne fait peut-être que revenir sur des impressions qu’il décrit plus haut comme surréalistes et assimilables, tant il était sous le choc, à une expérience de passage de vie à trépas : ce n’est qu’alors - mais on ne sait trop quand - que lui serait venue (par imagination ?) la vision de passagers aux fenêtres (http://www.cincypost.com/attack/cissel091201.html). Et, de toute façon, sur l’Interstate 110 (qui est du côté opposé au lieu du crash, voir http://www.globalsecurity.org/military/facility/pentagon_004.htm et http://www.earth-citizens.net/pages-fr/tra-appr.html) il était bien trop loin pour voir l’avion d’assez près, pour peu qu’il ait même pu l’apercevoir au-dessus du Pentagone (http://www.911-strike.com/eyewitness_fantasy.htm). Son imagination paraît d’autant plus développée qu’il aurait vu voler une jante de roue d’avion, alors que le train d’atterrissage n’était, selon toute vraisemblance, pas sorti. Bref, notre quidam a plutôt l’air de faire l’intéressant... Mais ce n’est sans doute qu’une mauvaise pioche de la part de ces messieurs les responsables du bureau international des informations des Affaires Etrangères...

Sur les causes de l’effondrement du WTC, il nous est conseillé de lire une récente étude d’un spécialiste des implosions. Il était temps que l’on nous éclaire sur certains points cruciaux. Et cette étude mérite effectivement que l’on en prenne connaissance attentivement : http://www.implosionworld.com/WTC%20COLLAPSE%20STUDY%20BBlanchard%208-8-06.pdf.

Examinons donc A critical Analysis of the Collapse of the WTC Towers 1, 2, & 7 From an Explosives and Conventionnal Demolition Industry Viewpoint (August 8, 2006) de Brent Blanchard, et quelques uns de ses employés, Earl Gardner, Gary Mcgeever, Michael Golden et John Golden.

Avant de commenter certains passages, notons d’emblée que l’auteur est en contradiction flagrante avec le site dont il est le rédacteur en chef.

Selon lui, l’expression « to pull » a building (utilisée, on le sait, au moment où il se souvenait de l’effondrement de la tour n°7, sous la forme ambiguë de « pull it » par Larry Silverstein, le propriétaire des tours depuis juin 2001) ne signifierait seulement qu’abattre sur le côté un bâtiment déjà affaibli à l’aide de câbles tirés de part et d’autre par des bulldozers ou des excavateurs. D’abord, la simple consultation d’un dictionnaire permet de voir qu’une maison non forcément en ruine, peut être « pulled down », c’est-à-dire démolie. Ensuite, citons ce passage de son site où il est clairement question de bombes en relation avec l’expression pull away (retirer) :

« Dans l’industrie de la démolition, un blaster [responsable de démolition] essaie en général de pull [en italique sur le site : éloigner et détruire en même temps ?] une structure loin des expositions [des bâtiments] contigus et vers un endroit suffisamment grand pour contenir les débris. Par conséquent le seul moment où un building est véritablement »implosé« est quand les expositions (c’est-à-dire les autres structures ou zones concernées) l’entourent complètement. Quand telle est la situation, le blaster n’a pas d’autre choix ; il doit faire en sorte que le building s’effondre sur lui-même. C’est de loin l’opération de démolition par explosifs la plus délicate, et seule une poignée de compagnies de destruction de par le monde possèdent l’expérience suffisante - et l’assurance - pour réaliser ces véritables implosions de building »(http://implosionworld.com/dyk2.html).

Citons aussi ce passage qui a trait aux nouvelles techniques de démolition apparues dans les années soixante. L’opération de tirage par câble semble se produire en même temps que la démolition par explosif, qu’elle accompagne et doit probablement également précéder : « Progressivement, ils développèrent des techniques pour accroître l’efficacité des charges explosives, par exemple en pré-coupant les poutres en acier et en attachant des câbles à certaines colonnes pour faire tomber [ »pull« ] une structure dans une direction donnée » (http://www.implosionworld.com/history3.htm).

A dire vrai, Mr. Blanchard semble vouloir protéger le propriétaire dans un autre passage. La décision de faire démolir ce bâtiment aurait eu, selon lui, trop de répercussions en matière de sécurité. Normalement, dit-il, le commandement et le contrôle d’une démolition ne sont pas prises par une troisième partie. Pourtant, Mr. Silverstein dit avoir discuté avec les pompiers. Il n’a donc pas agi seul pour prendre cette éventuelle décision, même s’il fallait faire vite. Et on ne peut pas affirmer vaguement que cela aurait été prendre des risques, si, comme le dit le propriétaire en tentant de s’expliquer sur la signification du mot « pull », le bâtiment a été évacué précisément pour éviter plus de pertes et de crainte qu’il ne s’effondre. Les accès et les pourtours étaient donc surveillés, et, d’ailleurs, la mort de personne n’a été à déplorer dans ou près de cet immeuble lors de son effondrement.

A vrai dire, à la différence d’autres sceptiques, on a des difficultés à imaginer Mr. Silverstein avouer à la télévision avoir démoli ce bâtiment. Mais il aura certainement donné l’ordre d’arrêter de lutter contre les flammes, et ce vers 11h30, soit six heures avant l’effondrement, comme l’écrit bien Mr. Blanchard. Et à nos yeux, les flammes qui se sont répandues auront donc permis de couvrir une démolition contrôlée avec des bombes placées à l’avance au cœur du building. Pour ce qui est des tours jumelles, Mr. Blanchard pêche peut-être par manque d’imagination lorsqu’il estime que les démolisseurs auraient dû poser aussi des bombes sur les murs extérieurs, à travers l’isolation, la plomberie et les câbles électriques, ce qui se serait vu et aurait nécessité une longue préparation. Car à nos yeux, des bombes placées au préalable dans le cœur des tours auraient suffi à faire s’effondrer l’ensemble, une fois les murs extérieurs censés répartir le poids ravagés par les avions et par l’incendie.

Mr. Blanchard semble aussi pêcher par manque de mémoire, puisque, malgré une affirmation générale, il ne cite pas de précédent où un building se serait effondré à la suite d’un simple incendie. Ces précédents auraient, selon lui, été nombreux... Mais on ignore à la fois où et quand ...

De plus, il ne conteste ni n’explique le fait que des températures extrêmement élevées ont été mesurées des semaines après l’effondrement. Il dit simplement que les photos qu’il a vues ne permettent pas de prouver des températures capables de faire fondre de l’acier. Et il emploie cet argument bizarre : des appareils d’excavation auraient brûlé au contact d’acier fondu. En fait, on ne voit pas pourquoi les nettoyeurs auraient commis cette erreur, et il s’agit simplement, en l’occurrence, de peser le témoignage de personnes qui disent avoir vu des traces de métal fondu refroidi. Ces affirmations gratuites et serviles nous fournissent donc le prétexte et le droit de contrer Mr. Blanchard là où il semble marquer des points sur un plan technique. Il nous affirme qu’aucun sismographe portable utilisé par de nombreux employés de démolition travaillant à Manhattan n’ont enregistré la moindre vibration secondaire en dehors des effondrements. Selon lui, des bombes attachées à des poutres auraient été détectées tout en bas. Mais, et si ces explosions étaient du type fusionnelle, comme le thermite, un composé qui s’allume s’il est exposé à des flammes et sans détonateur (comme le rapporte Mr. Blanchard) ? Combien de temps le thermite met-il à remplir sont rôle de fusion de l’acier ? Et si les bombes avaient été déclenchées au-dessus des étages et des poutres fragilisés si bien que le déclenchement des bombes et le début de l’effondrement auraient été difficiles à distinguer, une fois les vibrations parvenues au sol ? Ces bombes (une douzaine par étage selon lui) n’auraient, selon lui, pas survécu au crash des avions et à l’incendie, et auraient brûlé sous la chaleur. Et si elles avaient été protégées par d’innombrables produits anti-incendie ? Et si elles n’avaient étaient posées que sur la tour Nord, au-dessus de l’impact, puisque tout son sommet semble s’effondrer d’un coup le long de tous les étages supérieurs, mais pas dans la tour Sud ? Reste à savoir ensuite ce qui aurait empêché ces explosifs classiques de se détacher des poutrelles surchauffées... Nous nous contenterons ici de lancer un avis aux spécialistes en science des matériaux !

D’une manière générale, on peut considérer que Mr. Blanchard ne distingue pas assez chaque événement. Admettons l’effondrement sur le côté et sur elle-même de la tour Sud suite à un incendie et à la fragilisation de sa structure extérieure. Cela pourrait s’expliquer, selon lui, parce qu’une tour de ce type n’est pas monolithique. Elle s’effondrera donc d’abord sur elle-même puis sur le coté. Soit. Mais si du thermite avait été allumé du côté où la tour a été touchée ? Et surtout, que penser de l’effondrement, postérieur, de la tour Nord, la première frappée ? Peut-être que les conspirateurs avaient prévu de ne faire s’écrouler qu’une des tours jumelles ?

De prétendus pirates furent bien retrouvés vivants, même s’ils étaient en définitive moins nombreux qu’on ne l’a dit dans les gros médias.

Ceux qui étaient chargés de les éliminer se sont probablement aperçus, mais un peu tard, que les boucs émissaires étaient sur le point de partir ou étaient partis avant de pouvoir être éliminés.

Beaucoup d’arabes portaient le même nom que les pirates, et certains clamèrent tout haut être bel et bien vivants. Mais la confusion régnait encore au mois de septembre 2001. Le FBI n’avait pas encore diffusé toutes les photos des pirates. Et, au bout d’un moment, celui-ci présenta des photos différentes des personnes retrouvées vivantes. Bien entendu, on ne saurait exclure que le FBI ait pensé à changer les photos quatre jours après les articles encombrants de la BBC et du Telegraph. Dans un autre cas, Walid al-Shri se serait cru accusé alors qu’il n’avait pas exactement le même nom que Walid al-Shari, selon le Spiegel qui a obtenu l’information de Royal Air Maroc (http://service.spiegel.de/cache/international/spiegel/0,1518,265160-2,00.html). Concernant Salem Al-Hazmi, l’âge du survivant et du pirate étaient différents de cinq années. Mais ces minces précisions ne suffisent pas. D’une manière générale, il serait intéressant de savoir si les premières informations du FBI correspondaient aux noms et aux dates de naissance des survivants.

Car, dans au moins deux cas, ceux d’ Abdulaziz Al Omari et Saeed Al-Ghamdi, les noms, origine, dates de naissance, voire occupation, étaient précisément ceux des survivants, selon une interview que ceux-ci donnèrent au Telegraph ! Ce genre de coïncidences est tout de même très étonnant n’est-il pas (http://www.telegraph.co.uk/news/main.jhtml?xml=/news/2001/09/23/widen23.xml, « Revealed : the men with stolen identities », David Harrison, filed : 23/09/2001 : « The Saudi Airlines pilot, Saeed Al-Ghamdi, 25, and Abdulaziz Al-Omari, an engineer from Riyadh, are furious that the hijackers’ »personal details« - including name, place, date of birth and occupation - matched their own. ») ? D’autant que les deux « survivants » n’étaient pas aux Etats-Unis durant les derniers mois : Al-Omari venait de terminer ses études l’an dernier, et Al-Ghamdi ne semble pas avoir été aux Etats-Unis - alors même que le New York Times notait qu’il avait le même nom qu’un ancien élève d’une école militaire, le Defense Language Institute de Presidio à Monterey, en Californie.) Entre parenthèses, un autre Al-Omari, d’abord considéré comme un suspect, mais nommé Abdul Rahman, et interrogé deux jours après, était parti des USA peu avant le 11 septembre, et quelques jours après sa famille, renvoyée deux semaines avant les attentats : http://www.wanttoknow.info/010915nytimes AFTER THE ATTACKS : MISSED CUES ; « Saudi May Have Been Suspected in Error, Officials Say », By KEVIN SACK (NYT).

On aurait donc complètement trompé les autorités, et à plusieurs reprises !

Selon la commission Kean, dans le cas d’Al Omari, dont le nom et la date de naissance correspondaient, le gouvernement saoudien aurait, ensuite, réussi à retrouver la famille du vrai pirate. Quel hasard ! Le hasard se rencontre-t-il si souvent en politique ? Mais, pour Al-Ghamdi, il ne semble pas qu’on ait retrouvé la famille du vrai pirate au profil identique...

Salut la foule ! Sacha smiley


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