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Mezigue

Mezigue

Curieux, avec un minimum de culture scientifique.
Je me publie depuis plus de 10 ans sur http://mezigue.free.fr

Tableau de bord

  • Premier article le 19/06/2006
  • Modérateur depuis le 26/01/2007
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Derniers commentaires



  • Mezigue Mezigue 21 janvier 2007 18:08

    Durant des mois, critiques , infos et idées sont venues enrichir cet article. Cette version en tient compte.

    C’est une histoire bien réelle d’enfer et de paradis terrestre, sur fond de fusion nucléaire. De quoi choisir entre apocalypse et âge d’or... Afin d’y voir clair, prenons un de ses fils et tirons dessus pour voir ce qui vient.

    Les USA ont adopté fin 2005 un programme de rénovation de leur armement nucléaire (programme Reliable Replacement Warhead). Officiellement, il s’agit de sécuriser, fiabiliser, et donc réduire le nombre de têtes, pour faire des économies... au prix de quelques dizaines de milliards d’euro. [1]Les anglais songent à faire de même et prendront leur décision en 2007 [2]. On peut aussi considérer qu’ils tirent à marche forcée les leçons d’une découverte presque fortuite des laboratoires Sandia, malencontreusement échappée au filtre du « secret défense ». De quoi s’agit-il ?

    Depuis des années, les laboratoires Sandia de Los Alamos, US Department of Energy, ont pour mission de perfectionner les armes nucléaires. Ils ont pour cela construit la « Z machine » [3], un générateur de rayon X, qui sert aussi à des recherches sur la fusion nucléaire. En 2003, déjà, elle avait fait fusionner une capsule de Deutérium. [4]

    Bien que d’usage militaire, la technique mise en oeuvre avec la Z machine n’est pas un secret, et la publication des résultats est totalement banalisée depuis des années. Rien ne s’oppose donc à ce que les chercheurs annoncent, en février 2006, une double surprise, dans la prestigieuse Physical Review Letters : lors d’une expérience, un an auparavant et un peu par hasard, ils ont pulvérisé le record de température en labo, à « plus de 2 milliards de degrés », et enregistré un dégagement d’énergie quatre fois supérieur à ce qu’ils attendaient. En lisant bien l’article, on voit même qu’ils flirtent avec les 4 milliards de degrés, sous des paramètres d’état, de pression et de champs magnétique inédits. Sous l’œil du nec plus ultra des instruments de mesure rassemblés pour l’occasion, l’expérience est incontestable. Pourtant, les chercheurs peinent à expliquer leurs résultats : auparavant, le record de température plafonnait vers cent millions de degrés, sauf au cœur de l’explosion d’une bombe H, à fusion thermonucléaire. Or, justement, il n’y a, en principe, qu’une réaction de fusion pour expliquer l’excédent d’énergie observé. Mais, comme ce n’était pas au programme, les chercheurs répugnent à s’avancer et évoquent une énergie d’origine inconnue.

    D’un point de vue militaire, rendre publique une telle info est une grosse bavure. Entre million et billion, en anglais, le censeur a du s’emmêler les neurones. Heureusement (?), les soldats ont depuis resserré les rangs : à part une tardive reconnaissance officielle de Sandia [5], rien depuis dans la presse. Pourtant, il y aurait de quoi dire, parce que, pour qui sait lire, 2 milliards de degrés c’est, au choix, l’Apocalypse ou l’Âge d’Or : d’un côté des bombes comme des petits pains, de l’autre une énergie abondante et bon marché.

    Entre Apocalypse...

    Les militaires US savent lire, même s’ils choisissent de ne lire qu’une ligne sur deux. Pour eux, la « Z machine » dévoile un concept de bombe H enfin pratique. Jusqu’à présent, l’allumage de la réaction thermonucléaire réclamait l’énergie d’une bombe à fission, comme celle d’Hiroshima, réduite là au rôle de simple détonateur. Maintenant, on peut envisager de la remplacer par un hybride de Z machine et de générateur magnéto-inductif à explosif, dérivé de ceux inventés, il y a trente ans par Andreï Sakharov, le père de la bombe H soviétique. À la clé, des engins d’autant plus utilisables qu’ils ne seront plus radioactifs (sauf si on fait exprès, comme dans les bombes à neutrons), et, surtout, qu’ils n’auront pas de limite inférieure de puissance : Jusqu’alors, faire sauter le monde était un jeu d’enfant, mais on ne pouvait pas jouer... Maintenant, on va se faire des bombes sur-mesure, et pouvoir jouer tous les jours.

    Effet secondaire indésirable cependant, cette simplification met la bombe à la portée de n’importe qui, puisque l’on n’a plus besoin de plutonium ou d’uranium enrichi, si difficile à obtenir. L’Iran doit bien s’en rendre compte d’ailleurs, qui vient de relancer ses propres recherches sur la fusion . [6] En attendant, du côté de Los Alamos ou de Livermore, les deux grands labos spécialisés, on planche activement sur les plans pour la nouvelle bombe US.

    La nouvelle initiale étant publique, est-il besoin de préciser que la Russie et la Chine en sont sans doute au même point ? De fait, la course aux armements est relancée. La reprise des essais n’est qu’une question de temps, et on n’y verra que du feu. Ainsi, l’essai « Divine Strake » d’une méga bombe conventionnelle dans le désert du Nevada, finalement annulé l’été dernier, aurait tout aussi bien pu camoufler celui d’une mini bombe H nouvelle formule, sans radioactivité et avec une signature sismique équivalente. Demain, on nous fera prendre un missile pour un météore.

    En France, le petit monde de la fusion, habitué à marcher droit, ne peut voir que d’un mauvais œil une nouvelle qui remet radicalement en cause ses deux projets phares, les cathédrales de la techno-science que sont Mégajoule, au Barp, et ITER, à Cadarache. Résumons :

    Mégajoule veut faire de la fusion à coup de lasers en 2010 pour tester notre armement atomique. C’est peut-être une bonne idée avec l’ancienne technologie, mais quel soldat voudra se fier à une arme entièrement nouvelle qui n’aurait pas été essayée en vrai ? De toute façon, la course étant lancée, la France devra la faire si elle ne veut pas encore être en retard d’une guerre. Exit donc Mégajoule, à l’exemple de l’armée US, qui supprime en 2007 ses budgets pour les lasers de fusion multifaisceaux. [7]

    ITER est, quant à lui, notre futur réacteur thermonucléaire expérimental, international et provençal. Comme la plupart des réacteurs depuis les années soixante, il est de type Tokamak. On en est très fier, bien que des Nobel de physique comme Pierre-Gilles de Gennes ou Masatoshi Koshiba s’y opposent [8]. Pour ces grincheux, notre (cher) tokamak serait la machine à vapeur du troisième millénaire ! Mais peu importe : le président Chirac voulait qu’ITER soit au cœur de la stratégie énergétique du pays. Problème apparemment mineur, les premières expériences ne devraient pas commencer avant une grosse vingtaine d’année, et tant pis si ITER absorbe à lui seul l’essentiel des crédits de recherche. Avant même d’être signé [9], son budget est passé de dix à treize milliards d’euros, étalés sur 30 ans, dont un tiers à la construction, à partir de 2008.

    ... et Âge d’Or

    Aujourd’hui pourtant, l’expérience de Sandia montre la voie d’une technologie de fusion plus propre, plus sûre, moins chère... Là se niche en effet la promesse d’Âge d’Or de l’énergie sans pollution, pour rien et pour tous. De quoi mettre nos centrales au placard, et bien d’autres choses encore.

    S’il est vrai que les américains participent bien à ITER, chez eux, à l’opposé de la voie « en continu » des tokamaks, ils développent activement le projet Z-IFE [10], un réacteur à fusion inertielle par striction magnétique spécifiquement dédié à la production d’électricité, avec plasma auto confiné, système à répétition, recyclage énergétique et induction directe. Comparer les deux concepts reviendrait à mettre cote à cote une cocotte-minute et un moteur à explosion, une bombarde et une mitrailleuse... La percée des 2 milliards de degrés ne peut que donner un coup d’accélérateur à ce projet original, innovant et prometteur, hier encore ultra marginal mais qui semble presque dépasser les espérances de ses initiateurs. Le grand pas de l’allumage étant franchi, il semble que la suite relève surtout de l’intégration de concepts déjà existants.

    En Europe, rien (encore ?). D’abord, il n’y a que les nations atomiques qui mènent des recherches dans ce domaine. Il y a bien Sphinx, une petite Z-machine française, chez les militaires du Centre d’Etudes de Gramat, mais elle est dix fois moins puissante que l’américaine. Pareil pour Magpie, son homologue de l’Imperial College, à Londres. Amusante anecdote : Il y a deux ans, des expérimentateurs français se sont vu refuser une nouvelle machine. Construite en moins d’un an pour 50 millions d’euro (cent fois moins qu’ITER), elle aurait été deux fois plus puissante que la future ZR américaine, prévue pour début 2007. Aujourd’hui, nos scientifiques déçus sont à... Sandia.

    Pour être sûr de comprendre l’enjeu, resituons le contexte : dans un tokamac comme ITER, on cherche à obtenir la plus simple des réactions envisageables, celle du Deutérium et du Tritium. Mais, même si ça marche un jour, ce ne sera pas encore la panacée, à cause des neutrons très agressifs produit dans la réaction, synonymes de déchets radioactifs. Il est vrai qu’il y en a moins qu’avec la fission, mais c’est toujours trop. Depuis l’expérience de Sandia, en revanche, on sait qu’on a 2 milliards de degrés au moins à portée de main et ça change tout. À de telle température, en effet, la théorie prédit des réactions « aneutroniques », qui ne produisent que très peu, voire pas du tout, de radioactivité. On pourrait, par exemple, faire fusionner l’Hydrogène avec du Lithium ou du Bore. Des éléments extrêmement courants sur Terre, pour des flots d’énergie presque illimités : le bore et l’argent du bore...

    Expérience faite, la théorie dit vrai : La fusion « p-B11 » a été réalisé l’an dernier, en Russie [11] ; bilan : zéro neutron. Curieusement, les réactions aneutroniques ne semblent pas avoir été testé à Sandia. Pourtant, les scientifiques n’ont sûrement pas résisté longtemps à l’envie d’essayer... L’explication de ce silence est simple : si la réaction LiH fonctionne, c’est « secret défense », l’hydrure de lithium étant le combustible des bombes H... D’où l’idée de monter une expérience civile ailleurs qu’à Livermore ou Sandia. Pas en France, bien sûr, où l’armée peut être aussi nuisible à la science que ses homologues des pays développés. Rappelons-nous, par exemple, que le CEA militaire a droit de vie et de mort sur les programmes du CEA civil. Il ne faut pas compter qu’il laisse se développer sans y redire une technologie potentiellement proliférante. Alors pourquoi pas à l’Est ? Bien sûr, les russes ont les mêmes tares que les français, mais, un peu plus loin encore, on trouve deux bons candidats au développement de la fusion civile, des gens pressés et sans complexe : la Chine, d’abord, qui vient d’ouvrir son propre tokamak, et ensuite l’Inde, dernier entrant du consortium ITER. Et d’autres prétendants pourraient se déclarer : une Z-machine, ce n’est que de l’électrotechnique de puissance, domaine peu coûteux et parfaitement maîtrisé. On peut même imaginer un programme international en « Open source » sous l’égide de l’ONU, dans le cadre de la coopération contre la pauvreté ou le réchauffement climatique. Ce n’est pas absurde : Focus [12], un parmi quantité d’autres projets de fusion ostracisés par « la techno-science », est financé par des dons ! Si l’espoir pour l’humanité d’une fusion nucléaire fonctionnelle et sure n’est qu’à ce prix, à quand la quête au carrefour ?

    Dès lors, en effet, le choix est là. Clairement, on n’arrêtera pas les militaires. Il faudra faire avec l’Apocalypse, dans le secret et la désinformation. Mais est ce une raison pour négliger l’Âge d’or ?

    Alors, que faire ? D’abord, signer la pétition sur http://www.z-machine.net/fr/petition.html Surtout, réfléchir un peu : alors que l’énergie est un des piliers structurels d’une société, la fusion est un projet de civilisation, et à l’échelle mondiale cette fois. Exactement ce qui manque à l’humanité d’aujourd’hui. Si la voie ITER reproduit le schéma du nucléaire classique, méga installations ultra coûteuses et hyper centralisées, la voie Z offre la perspective de petites centrales bon marché aisément décentralisables. Si cette voie tient ses promesses, c’est la plus grande découverte de l’humanité depuis le feu, par ses implications théoriques et techniques aussi bien qu’économiques et sociales. On peut aussi prier que cette idée ne germe pas dans quelque tête perverse : On fabrique quelques mégabombes propres, on détruit tout, sauf chez nous, et on s’installe chez les autres, qui ne seront plus là pour se plaindre... Avec de l’énergie à gogo, facile de tout reconstruire... L’Apocalypse ET l’Âge d’or.

    Mezigue, et les participants du forum.



  • Mezigue Mezigue 21 janvier 2007 17:07

    EN DATE DU 21 JANVIER 2007, JE POSTE UNE VERSION DE L’ARTICLE TENANT COMPTE DES QUELQUE 800 COMMENTAIRES.



  • Mezigue Mezigue 21 janvier 2007 16:50

    Taratata.

    Sans doute, il est rusé d’intervenir ici, en tête de liste, ce qui permet d’éluder la longue discussion ci-dessous, certes indigeste. Mise au point donc :

    Avec la Z, la température y est, de loin, et vraisemblablement plus encore avec la très prochaine ZR, plus puissante, ce qui compense une partie des autres facteurs, si besoin est. Par ailleurs, sous la pression mise en jeu, la concentration de matière ne pose pas de problème. Petit rappel, la Z a déjà fusionné du deutérium, en 2003. Pour la durée de confinement, on s’en fiche, puisque le but n’est pas de fonctionner en continu mais de façon répétitive, selon le principe du moteur à explosion.

    Quant au point de maturation d’ITER, les associés n’avaient jusqu’alors simplement pas le choix, vu l’hégémonisme de la filière tokamacs et le soutien de la techno-science. Remarque : je discutais fusion l’autre jour avec un journaliste scientifique, qui m’affirmait, sans que je demande rien, que tous les scientifiques étaient contre ITER, à part ceux qui bossent directement dessus.

    En ce qui concerne les lasers multi-faisceaux de Mégajoule, allez donc en expliquer l’intérêt aux russes, qui fusionne du Bore avec un seul laser, ou à l’armée américaine, qui a juste supprimé ses crédits au NIF, que les US ne peuvent plus se permettre d’abandonner alors que sa construction est presque terminée. Ce sera aux civils de porter le poids de l’échec smiley



  • Mezigue Mezigue 29 novembre 2006 21:26

    kesaco 3.0 ect ?

    2.0, j’ai pigé depuis 10 ans.

    En ligne, j’ai moi, d’une part, et l’autre, « on » anonyme, d’autre part, dans la mesure de la légalité.



  • Mezigue Mezigue 29 novembre 2006 18:30

    « Combien ça coûte ? » est une question complexe.

    Pour moi, il y a eu une réponse simple : 800 euros. Pour ça, qu’est ce que j’ai eu ? Une image couleur au format A4 en quinze points de vue, réalisée par un photographe amateur (mais assez doué), sans décor particulier, dans un petit coin d’atelier aménagé en studio.

    Pour mille, j’aurais eu du A3+, de quoi mettre deux têtes amoureusement serrées l’une contre l’autre, à l’échelle 1. Pour plus encore, une image 100x70 cm en soixante points de vue, réalisée par un pro, en extérieur ou en studio, avec tirage noir et blanc rétroéclairé et un effet de relief à tomber par terre. Sur devis, je suppose. J’ai vu des nus comme ça... renversant.

    Pendant que j’y suis, autant prévenir cette autre question « pourquoi le portrait n’illustre t il pas l’article ? » Parce que, pour voir en relief, il faut en général voir deux points de vue différents, un par œil. C’est la raison des célèbres lunettes. Si on n’a pas besoin d’en porter avec l’alioscopy, c’est parce que c’est l’image qui les porte, sous forme de réseau lenticulaire. Si je mettais ma tronche en illustration, vous ne la verriez qu’à plat. Pour de beaux portraits à plat, allez voir chez Harcourt, mais ce n’est sûrement pas donné non plus smiley


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