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Luniterre

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  • Premier article le 17/05/2014
  • Modérateur depuis le 08/09/2014
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Derniers commentaires



  • Luniterre Luniterre 10 juin 21:46

    @La Bête du Gévaudan



    Une idée qui revient souvent dans vos posts, c’est celle selon laquelle les échanges économiques se résumeraient à des échanges de services. Dans la mesure où nous avons déjà débattu de l’importance croissante, et en fait, désormais, quasi hégémonique du secteur des services par rapport aux autres, je ne comprenais pas si votre avis sur ce point venait de là ou de vos lectures. Ce qui m’a donc amené à chercher dans l’œuvre de Bastiat, et à découvrir que ce concept chez vous semble plutôt provenir de là que de la réalité actuelle, même s’il peut sembler y avoir une sorte de « convergence » formelle entre cette approche de Bastiat et la situation économique au XXIème siècle.

     

    A travers la notion d’échange de services, qui assimile, pour évacuer la notion de valeur-travail, les produits uniquement aux services qu’ils peuvent rendre, Bastiat ramène donc essentiellement la valeur à la notion d’usage, et la valeur d’échange à la notion d’échanges d’utilités.

     

    Ce qui pourrait avoir une certaine pertinence, mais n’est qu’une façon, en réalité, de contourner le problème, vu qu’à son époque, qui est aussi celle où Marx rédigeait ses carnets de notes ultérieurement regroupés sous le titre des Grundrisse, le contexte de production matérielle ou de réalisation d’un service est en grande partie le même, vu qu’ils reposent néanmoins l’un et l’autre sur le travail.

     

    Le service, au-delà du travail immédiat qu’il représente, fait généralement également appel au fruit de travaux antérieurs, sous forme de matériel et/ou de produits utilisés, et éventuellement, de bâtiments comme lieux de travail.

     

    Evidemment c’est encore plus flagrant pour la production matérielle, qui est encore, à cette époque, une somme cumulée de travail immédiat et de produits de travaux antérieurs.

     

    Le paradoxe est donc que si Bastiat donne du capital une définition plus sommaire que celle de Marx, elle n’en est pas moins quasi identique, quant au fond :

     

    Extrait du Tome 5 des œuvres complètes de Bastiat :


    Sources :


     


     

    Pour Bastiat comme pour Marx, donc, le capital est le résultat d’une accumulation de travaux antérieurs.

     

    Pour moi comme pour Marx, au sens où c’est une idée que j’ai commencé à forger par ma propre étude de l’économie avant de la retrouver dans les Grundrisse, il y a une dialectique constante entre ce qui est valeur d’usage et devient valeur d’échange, avant de redevenir valeur d’usage, au moment de la consommation finale. Le moment valeur d’échange étant celui qui fait circuler le capital et permet son élargissement, dans la mesure où il y a une différence entre la valeur ajoutée par le travail et la valeur d’échange de ce travail lui-même (le plus souvent, salaire), figurée, dans la définition sommaire de Bastiat, par ce qu’il appelle les « provisions », c’est-à-dire l’ensemble des biens consommés par le travailleur pour pouvoir être en état de produire et de renouveler sa force de travail, même s’il « escamote » cette évidence de sa courte liste, selon laquelle il ne peut donc pas nier que la force de travail soit à la base une partie essentielle du capital productif, et que la valeur d’échange du produit fini résulte d’une somme de travaux cumulés, soit immédiatement, soit sous la forme de productions antérieures réutilisées et à nouveau transformées.

     

    Ce n’est donc que par des jeux de mots simplistes dans ses petites fables récitées bout à bout à la suite que Bastiat peu escamoter cette évidence qu’il a lui-même « résumée » dans sa définition du capital, alors qu’aucune de ses « petites histoires » ne tient debout sans l’ingrédient essentiel qui est le travail productif.

     

    Mais si Marx et Bastiat ont une définition aussi proche l’une de l’autre du capital, au milieu du XIXème siècle, c’est bien qu’ils parlent tous les deux du même contexte de rapports de production.

     

    Un contexte qui est donc radicalement différent du nôtre, au XXIème siècle, où si les « échanges de services » sont hyperdéveloppés, les biens matériels qui permettent la reproduction de la force de travail, donc même et surtout essentiellement, de celle du secteur tertiaire archi-majoritaire, ne proviennent plus essentiellement, et c’est là le « paradoxe », mais pourtant une évidence, de la force du travail humain productif, mais de celle des machines, reproductions elles-mêmes d’autres machines, et ainsi de suite, sur suffisamment de « générations » déjà, pour que la notion de travail accumulé ait perdu son sens en termes de valeur.

     

    Et donc le fait est bien que même si les « échanges de services » sont plus ou moins « équilibrés » entre eux, il y a nécessité d’une masse monétaire « excédentaire » en circulation, non seulement pour assurer l’amortissement du capital fixe constitué par les lignes de production robotisées et automatisées, mais aussi d’un « excédent supplémentaire », si l’on peut dire, pour assurer la « rentabilité » du capital engagé dans ces lignes de production.

     

    Dans la mesure où les « échanges de services » ne sont jamais possible que s’il existe par ailleurs une production suffisante pour les rendre matériellement et même « biologiquement » viables, on voit donc bien que si ces « échanges de services » sont à peu près équilibrés entre eux, ils ne sont néanmoins possibles que par une dette, même si généralement indirecte, à l’égard du secteur productif, dette qui est donc, en réalité, la nouvelle « cheville ouvrière » de la circulation du pseudo-« capital » dans l’économie moderne, et même la véritable source de son apparente « rentabilité », y compris en termes de « superprofits », qui ne sont finalement qu’une partie minoritaire de la dette circulant dans la société contemporaine.

     

    La création monétaire banco-centraliste soutenant la dette étant devenue, depuis la crise de 2007-2008, le « poumon artificiel » permanent de la circulation de la dette, qui a, en réalité, remplacé la circulation du capital, comme base de l’activité économique.

     

    La dette étant devenue une composante structurelle de la société moderne, reste à savoir ce qu’il est possible de faire pour la limiter et la contrôler au service de l’intérêt social collectif, et non pour celui d’une nouvelle bourgeoisie banco-centraliste bureaucratique usuraire et parasite, et à vocation nécessairement totalitaire, afin de pouvoir masquer autoritairement l’origine de son imposture.

     

    Luniterre



  • Luniterre Luniterre 8 juin 23:28

    @Francis, agnotologue

    @La Bête du Gévaudan

    Depuis la crise de 2007-2008 et les différentes vagues de Quantitative Easing qui se sont succédées, on ne peut évidemment pas dire que les faillites ont cessé pour autant, mais néanmoins le fait est que les « réussites » et les « faillites » ne sont plus essentiellement conditionnées par la loi du marché, offre et demande, mais par les « bonnes relations » qu’entretiennent les uns et les autres avec leurs bailleurs de crédits et leurs « soutiens » sur les marchés financiers.

    Musk est un exemple typique, avec sa Tesla, d’une entreprise qui est entièrement née d’une opération financière spéculative à long terme, soutenue bien davantage par les boursicoteurs que par les acheteurs de voitures pendant de nombreuses années, avant de finir par trouver une existence plus ou moins réelle ou illusoire en fonction de la perspective d’une suppression « légale » des véhicules thermiques.

    Ce que nous montre l’actu, ces derniers jours, c’est que le soufflet pourrait bien retomber encore plus vite qu’il n’est monté, dans cette cuisine financière banco-centraliste...

    Sans la masse monétaire artificiellement gonflée par le vent du crédit et de la spéculation financière, elle même fonction de cette masse monétaire excédentaire, le fait est bien que, comme le dit « Francis, agnotologue », « producteurs et autres fabricants feraient faillite faute de consommateurs ! ». C’est la question qui s’est trouvée posée à la suite de la dite « crise des subprimes », de laisser le marché se « réguler » au prix de multiples faillites, ou bien de faire survivre « à tout prix », c’est-à-dire au prix d’un endettement colossal, l’économie « consumériste » que l’on connaît encore, et qui ne survit donc que grâce au renouvellement perpétuel de la dette, également prôné comme principe de base économique par la droite et par la gauche.

     

    En 2017, Mélenchon voulait déjà « sauver la France » en quémandant 100 Milliards de plus de dette à la BCE, mais c’était évidemment « petit joueur » en comparaison des plus de 1000 Milliards que la macronie y a ajouté depuis…

     

    Mais pas en reste de « surenchère », il proposait, en 2020, de faire entériner par l’Assemblée Nationale le principe lui-même de « l’endettement perpétuel » de la France à l’égard de la BCE ! (*)

     

    La droite banco-centraliste, c’est le vent de la dette dans les tuyaux financiers, la gauche socialo-keynésienne, c’est le même vent, dans les cerveaux !!!

     

    Luniterre

    .

    (* https://cieldefrance.eklablog.com/dette-publique-tout-va-mal-mais-tout-va-bien-pour-le-banco-centralisme-a215975149 )

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  • Luniterre Luniterre 8 juin 18:08

    @Jean Keim

    « En première approche nous devons sortir de notre sidération vis-à-vis du pouvoir de l’argent-fric, ainsi que de notre fascination pour ceux qui le détiennent. »

    Tout à fait d’accord, sur le principe, comme je viens de tenter de vous l’expliquer, dans la mesure précisément ou actuellement l’argent n’est donc plus que le vent de la dette qui circule dans les tuyaux « informatiques » contrôlés par un poignée de bureaucrates parasites et corrompus.

    Dans le monde actuel on ne pourra sans doute pas réduire complètement la dette, mais faire en sorte que les crédits soient destinés à des postes budgétaires réellement utiles socialement et économiquement, c’est certainement possible, à condition de le vouloir collectivement et démocratiquement, soit tout l’inverse du système actuel.

    Luniterre



  • Luniterre Luniterre 8 juin 17:16

    PS : Si aujourd’hui l’interdépendance des économies US et chinoise apparaît encore clairement comme étant en quelque sorte « l’axe » de la mondialisation c’est donc de cette histoire « ancienne » qu’elle tire son origine et on voit donc bien qu’il n’y a rien de « libéral » ni « néo- » là dedans.

     

    Et ce que Donald Trump a eu le mérite et la lucidité de comprendre, dès les années 80 du siècle passé, mais c’est donc une évidence, c’est que cette interdépendance, comme telle, est nécessairement un piège pour les deux partenaires, mais en fait nécessairement de plus en plus pour les USA, à mesure de leur désindustrialisation.

     

    Alors que la Chine, une fois lancée, peut espérer s’en sortir en trouvant d’autres débouchés que les USA, ce à quoi elle s’emploie avec ses « routes de la soie », même si elle n’a donc pas encore atteint un stade de développement suffisant pour être une économie endogène et tend donc à remplacer une interdépendance par une autre… Ce qui n’est donc toujours pas une stratégie économique « libérale », loin s’en faut.

     

    De son côté Trump doit donc tenter le protectionnisme, avec tous les risques que cela implique, et dont on vient de voir quelques échantillons…

     

    Et le protectionnisme, évidemment, c’est aussi tout le contraire du libéralisme, décidément…

     

    Néanmoins, c’est un pis-aller incontournable pour pouvoir espérer échapper aux griffes du banco-centralisme. A cet égard, il est particulièrement caractéristique, également, que les banques centrales, à commencer par la Fed US, s’ingénient à lui mettre des bâtons dans les roues…

     

    A noter, au passage, qu’une politique protectionniste mettant un frein au commerce international mondialisé, c’est donc paradoxalement un bonus considérable pour l’écologie, que les écolos « démocrates » ont bien été en peine de ne jamais réaliser !

     

    Et bien que réellement réactionnaire par bien des aspects de sa personnalité, Trump n’en est pas moins concrètement l’ennemi le plus farouche du totalitarisme banco-centraliste actuellement en marche sur la planète « mondialisée », et qui est bien en passe de devenir, si on ne l’arrête pas, une des pires formes d’obscurantisme que l’humanité ait connu, car appuyée, en plus, sur les technologies les plus sophistiquées, concentrées entre quelques mains.

     

    A cet égard il faut donc bien mesurer à quel point la « rupture » entre Musk et Trump illustre la séparation de deux voies possibles pour l’avenir des USA et du monde.

     

    Musk, qui est un pur produit du banco-centralisme, espérait donc se « garantir » une sauvegarde et une « reconversion » dans une économie « relocalisée » sans voir que cela impliquait nécessairement quelques « couteux » sacrifices qu’il n’était donc pas du tout prêt à accepter.

     

    Mais face à une telle adversité généralisée, les chances de réussite de la tentative de Trump restent tout de même limitées.

     

    Au moins aura-t-il eu le mérite historique d’essayer, et la réussite peut encore venir, si plus de gens et d’acteurs économiques arrivent à comprendre les enjeux réels, au-delà du simple intérêt immédiat. Ces enjeux ne sont pas seulement ceux de l’Amérique, mais ceux de l’équilibre économique et écologique du monde, à améliorer : il y a de quoi faire !

     

    Luniterre



  • Luniterre Luniterre 8 juin 15:34

    @pasglop

     

    Critiquer le banco-centralisme d’un point de vue libéral réel, « libertarien », comme celui de « La Bête du Gévaudan » mène logiquement à une analyse critique qui est proche de la mienne par bien des aspects tout simplement parce que le système banco-centraliste est tout à fait à l’extrême opposé du « libéralisme » même « néo- », dont il est parfois affublé par ses pseudos-« critiques », dont Mme Pinçon-Charlot.

     

    Effectivement il y a donc une duplicité dans le langage du système, entre son idéologie « libérale » affichée et sa pratique mondialiste monopoliste de la fin du siècle dernier, devenue banco-centraliste avec les « crises » du XXIème siècle qui ont entériné le « glissement » fondamental du capitalisme au banco-centralisme.

     

    Mais la mondialisation du dernier quart du XXème siècle ne reposait déjà plus du tout sur une économie « libérale », même « néo- », comme le prétendent les Pinçon-Charlot et bien d’autres du même style.

     

    Elle repose déjà entièrement sur un circuit économique USA-Chine créé de façon complètement artificielle sur la base des accords Nixon-Mao concoctés par Kissinger. Dès Septembre 1972, et donc quatre ans avant la mort de Mao, l’Etat chinois a commencé à « vendre » aux « investisseurs » US des « parts », évidemment très minoritaires, de certaines entreprises contre une rente en « dividendes », mais qui était donc alors simplement une rente au premier degré, dans une économie encore complètement contrôlée par le PCC.

     

    Autrement dit, une « rente » sans problème possible, pour les uns, et un apport de « cash » US également sans aucun problème pour le système chinois. Du « gagnant-gagnant » comme on en a rarement vu dans l’histoire économique mondiale !

     

    Le double but étant de relancer l’économie chinoise contre celle de l’URSS, alors que Mao avait lui-même ruiné son propre pays avec ses délires économiques type « Grand Bond en Avant », « Révolution Culturelle », etc…, d’un côté, et de retrouver de la rentabilité pour les investisseurs US, de l’autre, suite à l’échec en voie de « consommation » qui se profilait au Vietnam, depuis l’Offensive du Têt, même si elle avait été plutôt un relatif échec militaire.

     

    Une « réussite financière » discrète qui a donc permis aux USA d’« encaisser » le choc de la rupture des accords monétaire de Bretton Woods tout en « initialisant » ce qui allait devenir l’actuelle « mondialisation » en réalité entièrement basée sur ce trafic de « vraie-fausse monnaie », peut-on dire, entre la Chine et les USA.

     

    A noter que ce système existe toujours, parmi les nombreuses classes d’actions financières chinoise, et qu’il porte, depuis 1992, soit vingt ans après ses véritables débuts, le nom de « Red Chips », soit littéralement « jetons rouges », en référence « humoristique » à ses débuts maoïstes, signifiant en fait « actions rouges », en langage financier US, comme il existe les « jetons bleus » pour désigner d’autres classes d’actions « premium » dans le même « langage », issu des jeux d’argent, à l’origine !

     

    En 2015, au moment de la crise financière chinoise, la masse des « Red Chips » représentait 11,9 % (*) de la masse financière des actions chinoises et si je n’arrive pas à trouver de stat plus récente il n’en demeure pas moins, d’après les articles les plus récents, que c’est toujours une classe d’action parmi les plus prisées des investisseurs en Chine.

     

    On comprend bien pourquoi…

     

    Luniterre

     

    ( * https://tribunemlreypa.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/06/chine-usa_2014-2019-chronique_d_une_guerre_economique_annoncee.pdf )

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