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Francis BEAU

Francis BEAU

Marin, ingénieur, diplomate, consultant, auteur, j'exerce ou j'ai exercé plusieurs métiers au cours de plusieurs vies, toujours avec des convictions qui me sont aussi indispensables que l'air que je respire, en faisant miennes les deux maximes qui suivent :
"Le maître dans l'art de vivre ne fait pas de distinction fondamentale entre le travail et le jeu, l'effort et le plaisir, le corps et l'âme, l'éducation et la récréation, l'amour et la religion. Il poursuit sa quête d'excellence quel que soit ce qu'il fait, laissant aux autres le soin de décider s'il travaille ou s'il joue."
"Face aux multiples influences auxquelles ils sont confrontés dans leur vie, les simplets sautent de l'une à l'autre, les imbéciles se cramponnent à l'une d'elle et n'en démordent plus, les sages sélectionnent et font le choix de celles qui leur paraissent bonnes, certains enfin tentent avec leur intelligence de se forger leurs propres idées personnelles. Nous sommes tous par certains côtés un peu simplets, par d'autres un peu imbéciles ; le propre de la réflexion est de faire acte de sagesse puis d'intelligence."

Tableau de bord

  • Premier article le 14/12/2005
  • Modérateur depuis le 11/12/2006
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Ses articles classés par : ordre chronologique













Derniers commentaires



  • Francis BEAU Francis BEAU 21 mars 2007 14:43

    « Soyons cohérents » nous dit Aimé Fay en invoquant le simple bon sens. J’aurais envie de dire plutôt : « soyons sérieux » !

    Est-il vraiment bien nécessaire d’enseigner l’économie du crayon aux élèves du primaire ? Sans qu’aucun enseignement de ce type ne soit au programme, il me semble que si on en proposait un ainsi formulé aux élèves accédant au secondaire, ceux-ci ne pourraient qu’éclater de rire. Existe-t-il un seul élève qui, arrivé au terme de l’enseignement primaire, ne sache pas que « pour fabriquer des crayons il faut des machines ... que pour les acheter il faut de l’argent ... etc. » ?

    Faut-il croire que ce type d’enseignement permettrait de (...) « mettre sur le marché de l’emploi des citoyens ayant une bonne intelligence économique. » (...) « des citoyens mieux former, plus agiles intellectuellement » (...) ? Il me semble que la lecture et l’écriture, les tables de multiplications, de bonnes dictées, et plus tard, quelques bons systèmes d’équations à plusieurs inconnues ou quelques bonnes versions latines ou grecques sont bien plus aptes à développer l’agilité intellectuelle de nos jeunes esprits qu’un boniment sur la fabrication et le commerce des crayons. Pour disposer de « citoyens mieux former », commençons donc par leur apprendre le français et son orthographe, cela peut être utile.

    Aimé Fay nous propose de dépoussiérer « nos programmes de tout ce qui n’est pas strictement utile », « de tout le superflu que l’on peut apprendre ultérieurement » ! Doit-on réellement supprimer l’enseignement de l’histoire, de la chimie, du grec ou du latin et même des patois régionaux, dont il constate que « nos programmes éducatifs bourrent nos enfants » ? Peut-on croire qu’ils apprendront ces matières ultérieurement ? Soyons sérieux !

    Aimé Fay semble avoir échappé à ce « bourrage de crâne ». Sans parler de son usage approximatif de la langue française (dont la maîtrise passe par l’apprentissage de la grammaire et de l’orthographe à qui le latin et le grec peuvent apporter beaucoup), l’histoire et la géographie auraient dû lui apprendre que les pays asiatiques et l’Inde en particulier avaient un passé, même en matière d’économie, et que le passé n’est jamais un « poids », mais une richesse dont l’histoire, justement, permet seule de saisir toute l’étendue. La physique et la chimie auraient pu également lui apprendre que pour effectuer des comparaisons, il fallait utiliser des grandeurs comparables. Cela lui aurait évité de s’indigner stupidement du fait que l’Inde forme chaque année quinze fois plus d’ingénieurs que la France, alors même que sa population représente de quinze à vingt fois celle de la France.

    A la lecture d’un tel article, on est en droit en effet d’être inquiet pour l’avenir de nos enfants, mais pas pour les raisons invoquées par l’auteur. L’absence de l’économie dans les programmes du primaire ou le fait qu’elle ne soit pas considérée comme discipline centrale dans le secondaire, ne me semblent pas constituer des sujets d’inquiétude majeurs. En revanche, on ne peut qu’être effrayé par la piètre qualité du discours tenu par un diplômé d’études supérieures ayant exercé des fonctions d’enseignement, et par l’ineptie des mesures qu’il propose pour sauver notre système éducatif qui, si l’on en juge par le niveau de certains de ses produits, paraît en effet bien mal en point.



  • Francis BEAU Francis BEAU 18 décembre 2006 13:14

    Merci pour la précision. De la même manière que de Gaulle n’était pas l’inventeur de l’expression « l’Etat c’est moi » (Louis XIV), Sarkozy n’est donc pas l’inventeur du concept d’Etat stratège. Rendons donc à César ce qui est à César et à Christian Blanc ce qui lui revient et qu’il a donc sûrement dû expliciter en détail. A mon sens, néanmoins, la garantie de l’intérêt général, qui est la raison d’être essentielle de l’Etat, reste une fonction éminemment politique. D’où mes réticences vis-à-vis de l’expression « Etat stratège » dont le sens profond m’échappe et dont l’interprétation qui en est parfois faite m’inquiète.

    Le rapport de Christian Blanc devrait contribuer à m’éclairer sur ce point (je confesse avec humilité ma méconnaissance de son travail). En existe-t-il une version numérique consultable en ligne (ou tout au moins une synthèse) ? Je n’en ai pas trouvée.

    La stratégie est un art tout d’exécution (manœuvre des forces), dont la pratique doit être confiée aux praticiens (les stratèges) qui sont au cœur du conflit ou de la compétition considérée : militaires dans le cadre d’un conflit militaire, entreprises dans celui de la compétition économique. De la même manière que la stratégie militaire est un métier de soldats que l’on confie aux chefs militaires, la stratégie économique est normalement le métier des chefs d’entreprise qui sont les soldats de la compétition économique.

    Savoir si l’Etat, « garant de l’intérêt général », doit intervenir directement dans la compétition économique, est un autre débat : c’est celui de l’interventionnisme de l’Etat dans une économie libérale. Sans chercher à rentrer dans un débat souvent polémique, on peut se contenter d’observer que, quel que soit le degré de libéralisme préconisé, il n’existe pas de politique économique où l’Etat n’ait pas son rôle à jouer. Pour que ce niveau d’interventionnisme soit parfaitement clair (en particulier pour les électeurs), il n’est donc pas inutile de bien distinguer les rôles distinctifs des différents acteurs de l’économie (Etat et entreprises), en conservant aux mots leur sens d’origine.

    Si l’on veut bien distinguer la stratégie de la politique en donnant aux mots leur sens, c’est aux chefs d’entreprise et à leurs « états-majors » d’être les stratèges de la compétition économique, aptes à mettre en œuvre « un ensemble d’actions coordonnées (ou) de manœuvres » destinées à hisser leurs entreprises aux premiers rangs de la compétition mondiale (stratégie de développement). Si l’on veut bien donner aux mots leur sens, c’est à l’Etat, garant de l’intérêt général, et à son chef d’assurer la conduite politique de la « bataille » économique en désignant aux entreprises les objectifs politiques supérieurs (« préservation des intérêts industriels et technologiques fondamentaux », préservation de l’emploi sur le territoire national, ...) qui doivent aller de pair avec leurs propres enjeux commerciaux ; c’est à l’Etat encore de mener une politique économique donnant aux entreprises les moyens de mettre en œuvre leurs stratégies de développement face à la concurrence, en leur garantissant l’environnement (physique - infrastructures -, humain - éducation, recherche-, social, juridique et sécuritaire) dont elles ont besoin pour se mesurer à « armes égales » avec leurs concurrents étrangers.

    L’Etat met en œuvre la politique économique définie par son chef, les entreprises mettent en œuvre les stratégies élaborées par leur chefs. Chacun son job !



  • Francis BEAU Francis BEAU 4 décembre 2006 14:01

    Bonjour Castagneide,

    Je suis entièrement d’accord avec vous, sauf sur votre exhortation finale : je ne pense pas que ce soit en ignorant une difficulté que l’on parvient à la surmonter.

    Je pense que souligner les trois paradoxes dont souffre l’IE pour en suggérer les remèdes, ne consiste pas à se « focaliser » « ou à »fantasmer« sur une »niche de débat« , mais constitue bien au contraire le meilleur moyen de »LUTTER CONTRE LES AMALGAMES« en contribuant à améliorer »l’encadrement« et la »labellisation" de la discipline.

    Cordialement,

    Francis Beau



  • Francis BEAU Francis BEAU 4 décembre 2006 13:29

    Bonjour « Surcouf »,

    Peut-on réellement en finir ainsi avec ce débat « IE : politique ou stratégie » ? Le fait que Clausewitz compare la guerre au commerce, n’a rien de particulièrement étonnant : il est stratège et pense en stratège ! La logique qui voudrait s’appuyer sur cette vision de stratège pour affirmer que les hommes politiques, l’Etat, doivent penser l’économie en stratèges, ne me semble pas implacable au point de clore définitivement le débat.

    Clausewitz, stratège de la « guerre totale », voit des parallèles entre les conflits entre Etats (son « métier »)et des conflits commerciaux (conflits de commercants) : c’est un fait, nul ne peut le contredire, il existe de nombreux points communs entre les deux (ce sont des conflits). Cela ne doit cependant en aucun cas occulter le fait que si les premiers, comme il l’observe lui-même, se règlent par le sang, les seconds doivent impérativement être réglés par la loi. Ce n’est pas parceque les conflits commerciaux peuvent être comparés aux conflits entre Etats que les moyens à mettre en œuvre pour les régler (stratégie) doivent être les mêmes !

    Tout ceci n’est qu’une question de vocabulaire. On peut toujours utiliser le terme « stratégie » dans son sens figuré (cf. définition parfaitement valable du général Loup Francart), mais cela ne doit pas empêcher de réfléchir aux inconvénients de l’abus du vocabulaire stratégique dans le discours économique. Comme je le dis dans mon article, cet abus contribue à faire des enjeux de puissance et de la domination l’élément central du jeu économique, et à faire ainsi la part belle à cette « dimension » d’affrontement du « jeu » économique, participant à cette « confusion mentale à l’origine de nombreuses dérives » dénoncée par Franck Bulinge.

    Les mots ont un sens propre qu’il convient parfois de respecter scrupuleusement pour assurer la rigueur du raisonnement. Si on admet avec le général Loup Francart, que la stratégie procède de la politique dont elle met en œuvre le projet, dire que « la politique () est une stratégie » n’a plus grand sens !

    Enfin, la volonté de puissance, que vous recommandez de substituer aux notions de « guerre économique » et de « patriotisme économique », reste à mon sens une valeur trop ambiguë pour être utilisée dans le discours politique sans précautions. Les philosophes l’ont largement disséquée : c’est avant tout une volonté de dominer. Tant qu’on applique cette volonté à soi même, c’est une valeur positive sans aucune ambiguïté : la volonté de se dominer soi (maîtrise de soi) qui, selon Nietzsche, commande de travailler à se surpasser sans cesse, constitue indubitablement, lorsqu’elle s’applique à l’échelle d’une nation, un projet tout à fait louable. Dès lors que cette volonté s’applique à dominer l’autre, elle peut être considérée comme nécessaire à l’égard des concurrents, dans le cadre de relations commerciales, elle devient plus malsaine lorsqu’elle intervient à l’égard d’une nation voisine, dans le domaine beaucoup plus varié des relations entre Etats. Il devient alors indispensable, à mon sens, pour l’Etat, d’afficher clairement dans son projet politique que cette volonté de puissance se limite à se donner les moyens d’empêcher les autres de le dominer, c’est-à-dire de se défendre (et la défense n’est en rien une posture passive, bien au contraire). La nuance peut sembler toute théorique, mais elle n’en reste pas moins importante à prendre en compte pour inciter à user avec modération du vocabulaire stratégique qui restera toujours attaché à une logique d’affrontement.



  • Francis BEAU Francis BEAU 18 octobre 2006 10:46

    Merci pour ces quelques remarques qui m’ont vivement intéressé. Elles tranchent en effet (ainsi que quelques autres) avec la « marée » d’intolérance qui a envahi l’espace des réactions à mon article ainsi que de nombreux autres débats sur le discours de Ratisbonne. Ce serait effectivement très intéressant d’avoir une idée de la réponse faite à Paléologue II par son interlocuteur, mais sans la connaître, gageons toutefois qu’elle a été, sinon moins violente, au moins plus sensée que d’innombrables réactions suscitées par les propos du Pape.

    Vous constatez que la « pratique » religieuse n’a pas été avare de violence, et vous suggérez que la « raison » n’y a pas pris grande part. Je pense comme vous et considère ce constat comme une raison de plus pour promouvoir cette dernière. Dieu merci, et contrairement à ce que pourrait laisser penser les nombreuses réactions déjà évoquées, c’est ce que nous essayons de faire, le Pape à Ratisbonne, vous (je le vois) comme moi (j’espère que vous n’en doutez pas), ainsi que beaucoup d’autres.

    Foi et raison sont complémentaires : chez les croyants, la foi ne doit en aucun cas exclure la raison, pas plus que chez les non-croyants, la raison ne doit exclure la foi.

    Reconnaître cela, c’est faire le premier pas fondamental vers la tolérance ; c’est le seul moyen d’ouvrir la voie à ce « dialogue fécond entre philosophes et religieux des 3 religions monothéistes » que vous semblez à juste titre regretter.

    Votre première remarque, néanmoins, me « titille » là où ça dérange. Lorsque j’écris, « en philosophie la justesse du raisonnement n’est plus vérifiable par l’expérience puisqu’on a quitté le domaine de la physique pour aller au-delà (métaphysique), la vérité universelle n’existe plus en tant que réalité physique, mais la validité de la logique demeure parfaitement appréciable à condition que le langage soit précis (vocabulaire et syntaxe) », je ne confonds pas philosophie et métaphysique, mais il n’en reste pas moins, je l’avoue, que je doive me reprocher un manque de précision dans le vocabulaire. Un comble pour quelqu’un qui, comme moi, prône l’impérieuse nécessité de la précision dans le langage pour prétendre au raisonnement juste !

    A vrai dire, n’étant pas philosophe de formation (dans le sens où je n’ai jamais appris la philosophie), je ne suis pas sûr de savoir bien cerner les contours de la philosophie. Pourtant, comme Kant, je pense qu’on ne peut apprendre « la philosophie » : on ne peut qu’apprendre à philosopher. La philosophie étant une activité de la pensée, j’essaye donc d’apprendre à penser. Le domaine de la philosophie (qui englobe tout) est si vaste, que je ne pense pas qu’on puisse facilement en cerner les contours. En revanche, je cerne mieux ceux de la métaphysique. Pour m’appuyer sur un vocabulaire précis et tenter ainsi de raisonner justement, j’aurais dû rester sur ce terrain plus facile.

    Le mot, si on se fie à son étymologie mais également à son usage, désigne tout ce qui va au-delà de la physique, c’est-à-dire, au-delà de l’expérience, donc de la connaissance scientifique ou empirique. C’est le sens que lui donne Kant qui la récuse comme prétention dogmatique à la connaissance de l’absolu, mais la défend comme inventaire critique, systématiquement ordonné, de tout ce que nous possédons par la raison pure. Faire de la métaphysique, c’est penser plus loin qu’on ne sait et qu’on ne peut savoir ; c’est penser aussi loin qu’on peut et qu’on doit. Ce que nous appelons en français les « Méditations métaphysiques » de Descartes s’appelait en latin « Meditationes de prima philosophia » : en toute rigueur, on devrait les nommer méditations de « philosophie première ». La métaphysique est donc une partie de la philosophie, celle qui porte sur les questions les plus fondamentales (questions premières), la question de Dieu et son rapport à la raison par exemple.

    J’ai donc commis indéniablement un abus de langage en employant le mot « philosophie », là où j’aurais dû utiliser celui de « métaphysique ». En toute rigueur, ma proposition est inexacte : elle ne s’applique pas à toute la philosophie, mais seulement à une partie, la « philosophie première », celle qui porte sur les questions fondamentales qui sont l’objet de la réflexion du Pape et de nos commentaires respectifs. Si faute il y a contre la précision du langage, c’est donc, j’espère que vous me le pardonnerez, une faute par omission (oubli de préciser qu’il s’agit bien de la partie de la philosophie qui nous occupe dans ce débat sur le thème de la foi et de la raison).

    Cette faute par omission m’oblige néanmoins à me poser la question de la justesse du raisonnement global : faut-il remettre en cause l’exactitude de la proposition générale qui en découle ? Je ne le pense pas, car si la philosophie (pratique théorique non scientifique ayant pour objet le tout) a bien pour moyen la raison (et pour but la sagesse), il n’est pas faux d’observer que la justesse du raisonnement n’y est « plus » (comme en sciences) « vérifiable par l’expérience » et que la « vérité universelle » ne s’y rencontre « plus en tant que réalité physique », mais que « la validité de la logique y demeure parfaitement appréciable ».

    Concernant l’intimité de l’acte de foi, comme vous, je ne crois pas que la foi soit un acte (une pratique) uniquement intime. Je pense néanmoins qu’étant, comme je l’ai observé, (fondamentalement) « le résultat d’une révélation », son déclenchement « ne peut appartenir qu’à la sphère privée de l’individu », « même si sa pratique (en réalité la pratique religieuse) peut difficilement se priver de la constitution d’une communauté (communauté religieuse) » et qu’il est inévitablement influencé de manière plus ou moins forte par son environnement culturel (familial et social). L’acte de foi (son fondement, non pas sa pratique) ne doit pas et ne peut pas « s’imposer de l’extérieur par la contrainte (le dogme) » : en ce sens, il demeure à mon avis une action personnelle (qui relève de l’intime), de celles qui font toute la grandeur de l’individu « pensant » et libre.

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