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Accueil du site > Actualités > Religions > Pour ou contre la Charte éthique des Druides ???

Pour ou contre la Charte éthique des Druides ???

Il y a des pour-ou-contre moutonniers.

Le plus connu ces dernières années ? Pour ou contre la vaccination : c'était biaiser le débat. En fait, tous les pour-ou-contre biaisent les débats (avec leurs sommations favorables ou défavorables).

Des gens en viennent alors à dénoncer les débats, ce qui est biaisé aussi, car antipolitique (parfois malgré eux, qui escomptaient un monde commun : politique, de polis, la communauté civile).

Bref, débattons sans biaiser. Donc d'emblée, nous pouvons écarter la question-titre : le biais pour-ou-contre est toujours pute-à-clic.

Néanmoins, nous ne passerons pas sous silence les biaiseurs qui biaisèrent la Charte éthique des Druides en la biaisant à leur pour-ou-contre.

 

 

Boileau : « Tout ce qui se conçoit bien s'énonce clairement » (mise au point)

Des Druides ou supposés tels, aujourd'hui, vous en trouvez partout clairsemés en France, depuis le dynamisme breton. Appelez-les comme il vous chaut : des farfelus, des pseudo-druides, des reconstructionnistes, des druidistes, des druidisants. De loin, la question de leur dénomination a peu d'importance ; mais notre article les concerne de près : leur dénomination a donc de l'importance...

Dans l'ensemble, eu égard à l'Antique Druidicat des sociétés celtiques (statut de pouvoir sacerdotal historique) nous avons des néo-druides. On ne parle pas de prêtrisme pour désigner la chrétienté ; parler de druidisme pour la celticité est donc une erreur – erreur que commettent les indianistes, en parlant de brahmanisme, d'ailleurs : il y a des erreurs que l'usage consacre mais, à la différence du brahmanisme, le druidisme ne réfère plus forcément à l'Antique Druidicat des sociétés celtiques (alors que le brahmanisme réfère à l'Histoire indienne entre védisme et hindouisme).

Curieux, n'est-ce pas ? (Pour plus de détails historiques sur l'héritage druidique, c'est ici. Ce qui suit complète.)

Du fait de Panoramix, des gens s'affublent parfois du titre de druides comme ça, pour le plaisir : ils aiment la nature, ne connaissent pas toujours les plantes, n'en font pas toujours bon usage quand ils les connaissent, cherchent néanmoins à se gratifier, etc. Voilà pourquoi. Ou bien : ils se prennent pour des « magiciens verts », plus ou moins écolos, plus ou moins dans la fantasy, les jeux vidéos, les jeux de rôle, les festivals, les spectacles de conte et de musique, etc. Cela plaît à leurs amis, à leurs publics, etc. : les voilà soudain bardes (panégyristes-satiristes-annalistes de l'Antique Druidicat – antiquement loin d'Assurancetourix, mais de nos jours : proches).

Quant aux vates évoqués par les Anciens, Panoramix en serait sûrement un : un devin-guérisseur ; dans l'Antique Druidicat, ils sacrifiaient aussi essentiellement (les « druides-druides » étant surtout philosophes, c'est-à-dire à l'époque mathématiciens, moralistes, enseignants, juristes, etc. dans leurs domaines). Les vates, quand ils sont connus, le sont pour deux raisons : 1. par l'erreur (consacrée par l'usage traductif depuis quelques siècles) de les nommer « ovates » ; 2. inconsciemment, par de la parapharmacie, notamment la marque Veleda – devineresse en gaulois.

Dans l'ensemble, tous ces modernismes semblent gentillets, ludiques et/ou lucratifs. Nombre de boutiquiers – surtout en Bretagne, comme on peut s'en douter – s'en servent, pour du lard et du cochon, des torchons et des serviettes, des chercheurs sincères et des groupuscules sectaires, des valeurs et de la merde, parfois tout mélangé diversement dans leurs styles.

 

Rationalisons

Il y a tout juste deux siècles à peine (au sortir de la féodalité tardive, à l'entrée de l'ère industrielle) nos populations vivaient plus aux prises et au faîte de « la Nature » (ce qu'on l'on adule aujourd'hui sous ce terme). Herboriste, botaniste, animalier, dresseur, minéralogiste, distilleur, décoctionneur... chacun l'était un peu plus que nos jours urbains, en tout cas, que nous laissons aux industriels ; il y a toujours eu des connaisseurs relativement au commun des mortels ; certain(e)s furent traités de sorcier(e)s et condamné(e)s pour ça sous le joug monothéiste ; ce n'était pas le cas dans l'Antiquité, sauf pour les empoisonneurs pris sur le fait, sûrement – comme souvent avec les criminels.

Étaient-ils des Druides ? Certains, puisque les Druides étaient des connaisseurs dans divers domaines. De loin pas tous : cela fait partie des savoirs utiles dans ces époques aux prises avec « la Nature », donc plus au faîte de « la Nature » que nous. Quelque part, un Druide astrologue avait d'autres chats à fouetter, même s'il s'intéressait à cette partie de « la Nature » qu'on nomme les cieux et leur supposée influence sur la supposée Destinée. Mais quid d'un barde, ou d'un juriste, eu égard à « la Nature » ? Donc les Druides ne furent pas spécialement « des magiciens verts ».

En fin de compte, « Druidisme » est la dénomination moderne « des Druidismes » : mouvement(s) divers et varié(s) de personnes enjaillées par la notion de « Druide », plus ou moins insouciamment quant à l'Antique Druidicat des sociétés celtiques. Or cette situation – entourez vos mentions préférées – lamentable, scabreuse, farfelue, dérisoire, saturée, éclectique, prolixe des Druidismes, n'empêche pas que des lignées aient ré-émergées de l'Histoire, renouvelant la tradition cahin-caha depuis trois siècles. Cette tradition renouvelée a ses disparités, plus ou moins traditionalistes (folkloristes celtophones et reconstructionnistes) et plus ou moins modernistes (naturalistes et écospiritualistes). Alors, un tel état des lieux amena un nombre essentiel de communautés druidiques françaises – une dizaine – mais aussi une belge, une italienne et une portugaise, à générer la Charte éthique des druides.

 

Des Traditions et des dérives

En 1717, voilà trois siècles, un franc-maçon inspiré par la philosophie des Lumières (comme tous les francs-maçons) s'affubla du titre de (Néo)Druide et fonda l'Ordre Druidique (Druid Order). C'était John Toland, à Londres, qui se disait instruit par le Bosquet Mount Haemus d'Oxford, d'un certain John Aubrey. Un « Bosquet » ou Gorsedd (en gallois ; Goursez en breton) c'est une Communauté Druidique, dans l'idée de ces francs-maçons.

Les francs-maçons, sur le principe, ce sont des personnes organisées discrètement, qui se veulent libres et constructives ; les Antiques Druides participaient de l'organisation celtique, discrets dans leur genre, puisqu'ils récusaient l'écrit et préféraient l'oral. De nos jours, francs-maçons et (néo)druides utilisent l'écrit, à l'envi, comme tout le monde alphabétisé. De plus, les francs-maçons véhiculaient – durant la féodalité intermédiaire entre l'Antiquité et la Modernité – des savoirs, savoir-être et savoir-faire, plus ou moins ésotériques ou exotériques ; les Antiques Druides – comme les philosophes tels que Héraclite, Platon ou Énésidème, auxquels la recherche les compare – de même. Dans la démarche, la franc-maçonnerie « a de l'idée » druidique, bien qu'elle ne soit pas aux prises avec le monde celte.

Dans esprit fraternel, qui n'est pas absent de la franc-maçonnerie (d'essence chrétienne avant tout) un autre Anglais, Henry Hurle, fonda l'Antique Ordre des Druides (Ancient Order of Druids). Bien que non-franc-maçon, on devine qu'il s'agit d'une différenciation prétentieuse (peut-être à raison) de l'Ordre Druidique de John Toland. Notons bien que ces enjeux concernent des poignées d'amateurs, celtomanes ce qu'on appelait à l'époque celtomanie : c'était, non une manie, mais une passion pour le celtisme. Contre le christianisme, il y avait, aussi, le naturalisme, évidemment. Et, charrié par la franc-maçonnerie, l'hermétisme, aussi. Tout ceci se mêlait d'occultisme, donc. En vérité, les exactions d'Aleister Crowley ne sont plus très loin – sans parler des fanges à succès d'Helena Blavatsky. Tout cela, sans être New Age, accoucherait du New Age, sur la base de détournements post-guénoniens, post-jungiens, post-éliadiens, post-durandiens, etc. (bref, les premières recherches de type « anthropologie comparée »).

Mais n'allons pas si vite en musique. Beaucoup des celtomanes sont innocents, et sincères, tels qu'Edward Williams en Pays de Galles, ou Théodore Hersart de La Villemarqué en Petite Bretagne : des folkloristes, en somme, qui n'étaient pas non plus francs-maçons. À l'époque, la Terre n'était peuplée que d'un milliard d'habitants : cela fait quand même statistiquement plus de chances d'en croiser dans « les milieux alternatifs » qu'aujourd'hui ; je veux dire que franc-maçon n'est vraiment qu'un pseudo-anathème, de réflexe excommunicateur-pour-rien, cherchant des hérétiques parmi les hérétiques... ce qui est pour le moins cocasse, et au fond profondément débile.

Après avoir été longtemps calomnié, le fondateur de la Gorsedd Beirdd Ynis Prydain (le Bosquet des Bardes de l'Île de [Grande] Bretagne) – j'ai déjà nommé Edward Williams, plus connu sous son nom gallois d'Iolo Morganwg – est aujourd'hui reconnu pour le catalyseur du bardisme féodal. C'est-à-dire que depuis le XIIe siècle, il y a des bardes gallois, qui ne sont pas apparus sous ce titre de bardes par l'opération du Saint-Esprit, encore que l'époque fut déjà chrétienne. Mais c'est-à-dire, que c'est l'époque où les moines rédigèrent les traditions orales celto-galloises des Mabinogion. Admirons la coïncidence.

 

Des Ordres qui font Désordre

En 2025, de nombreux groupes druidiques, peuvent légitimement se réclamer d'une ou plusieurs de ces filiations, entre John Toland, Henry Hurle et Edward Williams-Iolo Morganwg. Si ces lignées ont parfois donné des choses éloignées de l'Antique Druidicat, ces mêmes lignées ont donné des évolutions naturelles, dans les mondes celtophones, des cultures celto-chrétiennes.

La Goursez Breizh (Gorsedd de Bretagne) est affiliée à la Gorsedd Cymru, ex-Gorsedd Beirdd Ynis Prydain (Gorsedd de Galles) ; en Irlande, se distingue la « Druiderie » Irlandaise (Draíocht Éireann, Druidry Ireland) – de manière générale, les Anglophones adorent parler de « Druiderie », afin d'insister sur la dimension gnoséologie théorique et pratique, plutôt que sur la mouvance (en -isme) : ce n'est pas bête, mais ça a le défaut de les confondre avec des « magiciens verts » faisant leur tambouille, et ça dérive vers la witchcraft (sorcellerie) et ses modes witchy (« sorcinettes »).

Mais, comme les Gallois avec emblématiquement leur Eisteddfod et leurs Maginogion, les Irlandais rédigèrent leurs traditions celtiques, à la même époque – emblématiquement le Lebor Gabala Erenn et le Táin Bó Cúailnge – et peuvent revendiquer la mention de druides conseillant des rois irlandais encore avant l'an mil, même si l'époque n'était plus l'Antique Druidicat, et qu'elle confondit, pour les Anglophones, les Celtes avec les Danes*. Au point que, en bout de course, la fantasy d'un érudit académique et universitaire tel que J.R.R. Tolkien, génère... Gandalf.

Alors que le Druidisme est officiellement reconnu en Grande-Bretagne (Elisabeth II fut initiée) il faut bien admettre que ses formes peuvent être éloignées de l'Antique Druidicat. Conformément au diagnostic initial, ça se décline de bien des manières. Et c'est encore pire aux USA, comme toujours, eux qui tolèrent sans broncher la « scientologie » (rien que ce mot est une aberration). Enfin voilà, c'est compliqué ; il y a des dérives sectaires, et massivement pas que sectaires... qui n'auraient jamais eu lieu, sans résurgence druidique, en 1717 (1781 pour Henry Hurle, 1792 pour Iolo Morganwg, officiellement 1900 pour notre Petite Bretagne – après un siècle d'échanges gallois, – officiellement 2003 pour la Druiderie Irlandaise, après plus d'un siècle d'échanges britanniques).

Entre les schismes et les démultiplications parfois spontanées, il est difficile de savoir où donner de la tête : autant d'Ordres qui font paradoxalement Désordre. Disons que les trois premières lignées britanniques, sont joliment symboliques, puisque la triplicité est importante dans le celtisme, et que leurs arborescences renvoient à l'Arbre Celtique. De quoi y voir des signes divins ; de quoi y croire – selon votre bon cœur, Messieurs-Dames.

 

Des Réactances

Qui n'aime pas « être libre » ?

Nul ne sait bien définir la liberté. Son expérience la plus immédiate est la suivante : « la voie est libre, et l'espace, disponible ». Question de jeu, comme les bricoleurs disent « qu'il y a du jeu » entre deux éléments : une voie, un espace, une liberté. Enfin en bricolage, ce n'est pas toujours une bonne nouvelle, et si les bricoleurs peuvent s'accommoder de certains « jeux », il faut bien les supprimer parfois. C'est ainsi que fonctionne l'usage, et il a bien raison dans ses domaines, c'est-à-dire dans la vie.

Néanmoins, dans cette même vie, il y a des personnes qui préfèrent « jouer ». Elles ne jurent que par l'« y avoir du jeu ». Rationnel ou caractériel, leur besoin de jeu est énorme, et en psychologie sociale on nomme cela réactance. La réactance c'est la pulsion qui, rationnelle ou caractérielle, pousse des gens à ne vouloir que « jouer, jouer et jouer encore » (je veux dire : se vouloir libres). Evidemment, quand cette réactance est caractérielle, elle fonde un jeu qui est paradoxalement, à la fois égocentrique et excentrique : on ne pense qu'à faire du jeu autour de soi, et l'on refuse toute forme de relations qui ne procèdent pas du jeu.

Tous les psychologues éducatifs savent, par ailleurs, que le jeu est – pour les enfants – la chose la plus sérieuse qui soit, et c'est très drôle alors, de les voir si sérieusement jouer, d'ailleurs. Cela suscite en nous de la tendresse et de la joie de vivre. Mais, de la part d'adultes, qu'est-ce qu'une telle façon de jouer peut susciter ? Bien entendu, un adulte est un enfant qui a grandi : « un enfant grand » et c'est heureux, pourvu qu'ils prennent ses responsabilités, eu égard à son « enfance grandie » : c'est que c'est un adulte, et les grands enfants sont pénibles. Aussi bon soit le « souci de soi » et de son « enfant intérieur », il n'en reste pas moins que cet enfant grand doit se soucier du monde au prisme de son « adulte extérieur ». Plus que la règle : c'est le principe, et du principe : la loi.

En fin de comptes, la plupart des laïcs sont eux-mêmes réactants eu égard aux spiritualités (ils veulent s'en sentir libres) et les Druidismes ne font pas exception. Des laïcs réactent contre lui, comme sur d'autres spiritualités.

 

Nos Moutons

Mais revenons-en à nos Moutons. (Car ce sont, bel et bien, des Moutons.) Bien que supposés « Druides », par réactance caractérielle, nos Moutons rejetèrent la Charte éthique des Druides tous ensemble chacun pour soi et les Dieux pour tous. (Dans les milieux, en effet, la mode est à la réactance.) Ils se firent bellâtrement libres...

Au départ, cette réactance est rationnelle, quand on observe les méthodes uniformistes de la République jacobine face à toute région (alors que les caractères régionaux et le plurilinguisme ne posent pas de problème pour d'autres Etats). Nos Bretons – et pas que nos Bretons – en savent quelque chose. « Interdit de cracher sur la pelouse et de parler breton » était-il écrit sur certains panneaux dans les parcs publics, début XXème. Où Marianne n'est autre que la Folcoche de Vipère au poing d'Hervé Bazin : une mère, peut-être ! mais une sale mère, une mère ingrate, et indigne.

Et puis, face au monothéisme – notamment chrétien dans nos contrées, mais pas que – la réactance est justifiée, où paradoxalement la laïcité de « Folcoche » s'avère positive pour les Druidismes... Alors, Marianne, aimable ou détestable ? Probablement plus aimable pour les Franciliens que pour les Bretons – et pas que nos Bretons – c'est sûr. Mais bon : la vie, c'est ni tout blanc ni tout noir, et ça n'est même pas qu'en nuances de gris, sans parler des luminosités, des contrastes et des saturations, ni des filtres et des générations artificielles. Donc c'est compliqué.

Mais il fallait vraiment être des fils à personne – « Gaulois réfractaires » finis au « pipi de chat » et adeptes de « la poudre de perlimpinpin » – pour confondre des vessies avec des lanternes ou des torchons avec des serviettes, j'ai nommé l'Inquisition avec la Charte éthique des Druides. C'est-à-dire qu'un simple document, rappelant que les Antiques Druides furent les Sacerdotes des Anciens Celtes aux dernières nouvelles à ce que je sache môssieur Obélix, qui ne sauraient être confondus avec les charlatanismes mercantiles et sectaires qui vendent et galvaudent l'initiation... ce simple document, disais-je, môssieur, déclencha les réactances de toute une frange même des Druides Modernes, ces balourds, qui n'avaient aucune raison de se sentir menacés, et qui parfois tentèrent eux-même le rêve d'un tel combat collectif, tout en déplorant des charlatanismes mercantiles et sectaires qui vendent et galvaudent l'initiation. Alors ?

Alors, tous autant qu'ils sont, ce sont des Moutons. Qui, évidemment, traitent de « Moutons » les signataires, évidemment ! puisque manifestement leurs noms sont agrégés sous la Charte, môssieur Astérix ! Faut-il être caractériellement réactanciel pour en arrive là. Mais ce n'était que leur instinct grégaire, « seuls ensemble », qui les motivait. Ce qu'ils ne pouvaient pas endurer, ces grosses bébêtes, c'était l'idée – j'ai dit l'idée, rien que l'idée ! – de pouvoir avoir l'air – rien qu'avoir l'air ! – avoir l'air quoi ?... confédérés. Ce qui, soit dit en passant, était quand même – l'air, rien que l'air – attendu de la part du tout-public. Et d'accuser l'ego des signataires, monde à l'envers.

Ah mais, évidemment, môssieur Obélix n'en fait qu'à sa tête ! Et puis d'abord, môssieur Obélix n'est-il pas libre de dénier le tout-public ! Qu'est-ce que le tout-public peut donc bien avoir à faire avec lui, Obélix, si égocentrique+excentrique dans sa démarche ! Môssieur Obélix n'avait-il donc pas d'autre manière de se croire « important » et « druidique » ?... Apparemment non.

Mais remarquez que c'est le problème de toute société, à tous les étages, dans tous les milieurs. En effet, dans toute société, vous observez des Astérix (des loyalistes) et des Obélix (des « déloyalistes » : je ne vois pas comment les nommer autrement, mais avant d'être réactants face à cette notion, remarquez bien que le loyalisme – en soi – n'est pas toujours une qualité, quant la réactance est rationnelle ! face à des loyautés douteuses). Encore faut-il savoir à quoi il faut être judicieusement (dé)loyal, et quand.

Pire encore : nos Moutons, pour s'afficher « libres », n'hésitent pas à dénier les discours rationnels. Ils ne sont pas des « adultes extérieurs » mais de grands enfants, et ne font valoir que leurs « enfants intérieurs » au tout-public, décevant « l'enfance grandie » qu'ils devraient honorer (que tout le monde, dans tous les milieux, à tous les étages, dans toutes les sociétés, devrait honorer).

Comme diraient les « grands philosophes » Eric et Ramzy – ils n'en valent pas d'autres : – « c'est Mignon mais un tout p'tit Breton ». Qu'ils aillent donc lire Platon un peu ! Ou bien, pourquoi pas, Diuiciacos ! Clin d'œil droit.

S'il n'y avait que nos Moutons, ça irait encore. Mais nos Moutons, comme tout Mouton – et pas que Mouton, – provoquent l'instinct grégaire du tout-public, alors qu'ils devraient lui libérer l'Ancienne Voie, plutôt que de délirer devoir se libérer de tout, son contraire, et le contraire de son contraire, – pourvu qu'ils puissent réacter comme de grands enfants... Bêêêêêêêh !

 

 

 

_______________________

* Danes : les Germano-Scandinaves, désignés par leur cœur historique des Anciens Danois, terme toujours utilisé durant la Féodalité pour désigner les vikings.


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6 réactions à cet article    


  • Jean 11 juin 10:41

    contre ! 


    • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 11 juin 14:37

      ADDENDUM
      Tous les groupes qui peuvent justifier d’une filiation sont toujours accueillis par les signataires, comme nouveaux signataires, de la Charte. Prise de contact ici.


    • Laconique Laconique 11 juin 10:42

      « Les druides, ministres des choses divines, sont chargés des sacrifices publics et particuliers, et sont les interprètes des doctrines religieuses. Si quelque crime a été commis, si un meurtre a eu lieu, s’il s’élève un débat sur un héritage ou sur des limites, ce sont eux qui statuent ; ils dispensent les récompenses et les peines. Si un particulier ou un homme public ne défère point à leur décision, ils lui interdisent les sacrifices ; c’est chez eux la punition la plus grave. Tous ces druides n’ont qu’un seul chef dont l’autorité est sans bornes. À sa mort, le plus éminent en dignité lui succède.
      Les druides ne vont point à la guerre et ne paient aucun des tributs imposés aux autres Gaulois ; ils sont exempts du service militaire et de toute espèce de charges. »

      Jules César, Guerre des Gaules, VI.


      • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 11 juin 12:45

        @Laconique. Merci. Et c’est la raison pour laquelle la Charte éthique des Druides invite à réfléchir à la responsabilité sociale des Druides contemporains - à supposer qu’ils soient bels et bien initiés dans l’une des traditions tricentenaires et leurs héritiers.


      • La Bête du Gévaudan 11 juin 19:47

        moi j’aime surtout la chanson de Matmatah, ah ah !... bon, c’est pas très intelligent mais c’est drôle. 

        Pour les druides, faites ce que vous voulez... je ne vois pas bien pourquoi il faudrait empêcher les gens de faire ce qu’ils veulent... si on est dans une société libertaire alors assumons... 

        Ca n’empêche pas, d’ailleurs, que certains forment une « société » comme à l’époque les psychanalystes avaient fait des « sociétés » pour distinguer leurs membres de n’importe quel charlatan. Mais cela n’entamait pas la liberté de chacun de se lancer comme psychanalyste de son côté. 


        • Mervis Nocteau Mervis Nocteau 11 juin 20:54

          @La Bête du Gévaudan. J’aime bien ce que vous dîtes. Néanmoins, pour qu’une tradition soit tradition, même néo-traditionnellement, il faut qu’il y ait traditionn vérité de monsieur La Palisse. Les trois sources (néo)druidiques sont à ce titre, depuis trois siècles maintenant, belle et bien traditionnelles. L’ancrage institutionnel, avec ses inerties, est néanmoins gage de sérieux, comme pour toute tradition. Bien entendu, au XVIIIe siècle (de deux siècles plus vieux que la psychanalyse), c’était pionnier. Mais c’est le fait qu’ils aient pu autant y croire et le surinvestir animiquement, qui est important, jusqu’à nous atteindre. Exactement comme démarre toute tradition.

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