Ils sont 500 000 élus locaux en France, soit 1 pour 130 habitants et pourtant, le citoyen ignorant de ce qu’ils font, des problèmes qu’ils rencontrent, de la violence qui s’exprime parfois à leur égard, rendant chaque jour la fonction un peu plus difficile, votent à chaque renouvellement espérant que les choses s’améliorent.
Ces élus de terrain gèrent des compétences qui leur sont dévolues par l’Etat, pas toujours dans l’esprit de la décentralisation, mais dans un souci de se dégager de certaines tâches coûteuses et d’en mettre la charge sur le dos des élus locaux, qui parfois en redemandent parce leur avenir politique est soumis à cette docilité.
Alors qui sont les gardiens de cette niche électorale qui maintiennent sous dépendance la majorité des élus locaux, les empêchant de réfléchir par eux-mêmes, de faire eux-mêmes des propositions sur notre système décentralisé qui va dans le mur et nous coûte très cher ?
Ce sont les partis politiques qui raisonnent en termes d’influence, de nombre de mandats, de cumul de mandats, de tremplin, de base de repli pour parlementaires débouté du suffrage universel, de cotisations d’élus, à défaut de celles des adhérents qui désertent leurs rangs. C’est aussi le Sénat, « représentant des territoires ». Aucun intérêt pour eux de reformer l’organisation des collectivités territoriales, cet entre-soi dans lequel on maintient un ordre social propre à cette corporation à coup de subventions croisées entre collectivités.
Cette « élite » a besoin d’être vue pour exister et elle est souvent présente dans la photo du journal local le jour des inaugurations. Elle se presse autour du Maire pour couper le ruban et participe, parfois sans s’en rendre compte, à cette mascarade dont le message est : tout va très bien, on s’occupe de tout…
On ne parlera pas de choses qui fâchent dans ces cénacles, comme le coût du système dont ils ne veulent pas changer. Plus de 7,5 Milliards d’euros par an au bas mot, sans compter les économies qui pourraient être faites en supprimant une strate devenue inutile.
On se privera donc de ces économies alors que l’Etat cherche 40 Milliards pour boucler le prochain budget. Pas question pour les chiens de garde de cette niche électorale qui leur apporte confort financier, carrière, influence, pendant que les élus locaux, sur le terrain, dont la grande majorité sont des bénévoles, se coltinent les problèmes pour assurer le train de vie de cette « élite » qui les manipule et communique de manière orientée à destination des citoyens.
A quand une émancipation des petits élus ?