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Accueil du site > Actualités > Politique > L’impasse nationaliste

L’impasse nationaliste

L’idée de nation est une très vieille dame, mais elle n’a pas totalement perdu ses charmes. Voilà ce que je me dis souvent en lisant les articles ou commentaires de certains agoravoxiens. Or, parmi ces derniers, il n’y a pas que des inconditionnels de Marine Le Pen. Que signifie cet attachement à la nation ? S’agit-il de la persistance d’une illusion ? S’accroche-t-on à la nation comme à un bout d’épave après un naufrage ? Faut-il voir au contraire dans le nationalisme la seule posture réaliste, le seul antidote efficace contre la mondialisation ?

Une notion très ambiguë

Une des difficultés du problème, c’est que le mot « nation » a au moins deux significations. Il peut désigner une ethnie, c’est-à-dire un groupe d’hommes liés par certains traits culturels communs : langue, coutumes, traditions artistiques, éventuellement religion. Mais le mot « nation » a aussi un sens politique. Il renvoie alors au peuple (mot bien ambigu lui aussi !) au sens de la totalité des citoyens. La nation, de ce point de vue, c’est un ensemble de gens qui veulent vivre sous les mêmes lois et un même gouvernement. En ce sens, ils constituent ce qu’on appelle parfois un État-nation. C’est ainsi qu’on peut parler d’une nation suisse, bien qu’il s’agisse d’un État multiethnique. Inversement, on a pu parler d’une nation allemande ou d’une nation italienne avant même que l’Allemagne ou l’Italie ne forme une unité politique et territoriale.

Tout serait encore assez simple si les deux significations du mot « nation » étaient clairement distinctes. Or, il existe des liens étroits entre elles. Avant même de prendre la forme d’un État, une ethnie peut avoir la volonté de constituer une entité politique. Avant l’unification de l’Allemagne et de l’Italie, les peuples allemand et italien n’avaient pas seulement une homogénéité culturelle (toute relative, d’ailleurs) : ils avaient la volonté de se rassembler en un État. Ou, plus précisément, une partie importante des Italiens et des Allemands avait cette volonté. De manière générale, on peut dire que les États-nations ont souvent été précédés par des mouvements nationalistes. Le mot « nation », même quand il désigne une ethnie, a presque toujours une connotation politique.

Inversement, la nation au sens politique du terme a bien souvent une relative homogénéité ethnique. Il y a au moins deux raisons à cela. La première c’est que les citoyens ne peuvent être unis s’ils ne se comprennent pas. Il faut donc qu’il y ait une langue dominante, comme en France, ou qu’il y ait un bilinguisme de la plupart des citoyens, comme en Espagne ou en Allemagne, où l’existence de langues régionales ou de dialectes n’empêche pas les citoyens de parler correctement l’espagnol ou l’allemand standard. Par ailleurs, il est impossible que des citoyens vivent sous des lois communes si leurs coutumes sont par trop différentes. Il peut bien y avoir une certaine autonomie coutumière ou juridique des différentes régions d’un État, mais cette autonomie doit être encadrée par des lois nationales, qui elles-mêmes supposent une relative homogénéité des mentalités et des manières de vivre. Même dans une vaste fédération comme les États-Unis, la diversité culturelle et juridique n’empêche pas un fort sentiment national, lié entre autres à l’existence d’une langue commune (malgré des variantes importantes et la concurrence de l’espagnol dans certains États) et à un attachement quasi religieux à la constitution fédérale.

Les deux nationalismes

Comme on vient de le voir, la nation a deux aspects liés : un aspect politique et un aspect ethnique. Cependant, pour liés qu’ils soient, ces deux aspects n’en sont pas moins distincts. Aussi est-il possible de privilégier l’un par rapport à l’autre. Il y aura donc deux grandes manières de définir la nation : l’une mettant l’accent sur l’identité ethnique, l’autre sur la volonté populaire des libres citoyens.

À ces deux conceptions de la nation correspondent deux types de nationalisme. De manière générale, le nationalisme est un attachement – plus ou moins passionné, plus ou moins exclusif – à la nation. Même quand il n’est pas agressif ou expansionniste, il vise à maintenir la souveraineté du peuple contre l’appétit de pouvoir des puissances étrangères. Seulement, ce nationalisme peut prendre des formes très différentes suivant la manière dont il définit le « peuple » ou la « nation ».

Pour la droite la plus conservatrice, c’est l’ethnie qui prédomine. La tradition, le culte des ancêtres, l’idée que la Nation forme une grande famille, tout cela caractérise généralement la pensée d’extrême droite. C’est ainsi que la Révolution française, qui fut pourtant à l’origine du nationalisme, est souvent vue d’un mauvais œil au Front National, parce qu’elle a prétendu rompre avec tout le passé glorieux de la France du Moyen Âge, de la Renaissance et de l’Ancien régime. Si la bataille de Valmy a été célébrée en 2007 par les amis de M. Le Pen, ce n’est pas parce qu’elle a été menée par une armée révolutionnaire et démocratique : c’est parce qu’elle symbolisait la puissance et l’unité de l’éternelle Nation française.

À ce propos, je ne peux m’empêcher de vous renvoyer au site de Pascal Erre, conseiller général FN, secrétaire général du FN dans la Marne et nostalgique de l’Ancien régime :

« Comme disait Jeanne d'Arc, à l'assaut d'Orléans, "Tout est à vous !".

Oui, tout est à nous, que ce soit la France d'avant 1789, ou celle d'après 1789. Nous sommes à la fois les fils de Jeanne et les fils des soldats de Valmy !

Pour stopper l'envahisseur étranger, Kellermann cria "vive la nation !" pour galvaniser ses troupes. C'est là la vieille tradition des Français qui ont toujours voulu être reconnu comme corps politique, "empereur en son royaume", depuis les origines, et ce bien avant 1789 et VALMY ! »

 

 Jeanne d'Arc, icône d'un certain nationalisme

 À cette conception ethnique de la nation, on pourra préférer une conception républicaine – celle de Rousseau qui, n’en déplaise à l’inénarrable M. Erre, est en parfaite contradiction avec l’Ancien régime. Selon cette conception, la nation est d’abord le rassemblement de gens qui décident de vivre ensemble et de participer activement aux affaires publiques. Cette conception me paraît préférable pour deux raisons. La première, c’est que la liberté est sans doute le bien essentiel de l’homme. Ce dernier n’a donc pas à être l’esclave de traditions et de coutumes. Il doit, en devenant citoyen, prendre en main son destin et accepter de rompre avec une « identité nationale » figée et morbide. Cela ne signifie pas, d’ailleurs, qu’il faut rejeter toute tradition. Même la société la plus démocratique a besoin de traditions – ne serait-ce que de traditions démocratiques ! De plus, la rupture révolutionnaire ne signifie pas le rejet total du passé pré-démocratique. L’instauration de la république en France n’a pas jeté aux oubliettes de l’histoire toute la culture du Moyen âge, de la Renaissance et de l’Ancien régime. Au contraire, cette culture fait aujourd’hui partie du patrimoine transmis, tant bien que mal, par l’école républicaine.

La deuxième raison pour laquelle la conception traditionaliste de la nation n’est pas recevable, c’est qu’elle est tout simplement fausse. Elle substitue à l’histoire un roman national, c’est-à-dire un mythe destiné à gommer les ruptures historiques et à exalter une anachronique « identité nationale », qui existerait depuis Jeanne d’Arc, voire depuis Charlemagne, Clovis, Vercingétorix, Lascaux… Dans certains cas, ce culte de l’autochtonie va jusqu’au racisme. Le bon Français (comme le bon Allemand, le bon Géorgien, etc.) ce n’est pas seulement celui qui est imprégné de la culture dominante de son pays : c’est aussi celui qui est de la bonne « race ». Cette confusion entre ethnie et « race » vient en partie d’un manque de culture historique : faute de connaître les profondes mutations de leur propre pays, beaucoup de nationalistes ont l’impression que leurs traditions existent depuis toujours, donc qu’elles sont naturelles et par conséquent liées à certaines caractéristiques biologiques.

L’illusion nationale

Je viens d’opposer deux conceptions de la nation. L’une, conservatrice ou réactionnaire, insiste sur les racines ethniques du peuple, parfois même sur la pureté de la « race » ; l’autre, républicaine, issue de la Révolution française, voit dans la nation une libre association de citoyens unis par un projet commun, par une même volonté de vivre ensemble, indépendamment de leurs origines ethniques. Pour dire les choses un peu schématiquement, la première conception de la nation est tournée vers le passé (un passé d’ailleurs largement mythifié) tandis que la seconde est tournée vers l’avenir.

Cependant, on pourrait se demander si ces deux idéologies ne sont pas les deux faces opposées d’une même médaille. Toutes les deux ont en effet un point commun important : elles font de la nation une totalité indivisible, un grand corps animé par une même volonté. Toutes les deux privilégient l’unité par rapport aux conflits sociaux. N’y a-t-il pas là une illusion ? C’est évidemment le cas dans les nationalismes d’extrême droite. Le fascisme, le nazisme, le franquisme comme le pétainisme, malgré leurs importantes différences, ont la plupart du temps nié les conflits de classe et cherché à fédérer le peuple autour d’un même parti et d’un même chef. S’il y avait une composante anticapitaliste dans le nazisme, elle a été réprimée dans le sang lors de la nuit des longs couteaux.

Mais n’y a-t-il pas également une illusion dans le nationalisme républicain, celui qui s’inspire de Rousseau et de la Révolution française ? Rousseau lui-même l’avait dit dans le Contrat social : une République digne de ce nom suppose une relative égalité économique. Lorsqu’il existe de trop grands écarts de richesses, certains citoyens peuvent en acheter d’autres et le contrat social est rompu. L’égalité juridique n’est plus alors qu’un leurre, destinée à masquer des rapports de domination : « Sous les mauvais gouvernements cette égalité n'est qu'apparente et illusoire, elle ne sert qu'à maintenir le pauvre dans sa misère et le riche dans son usurpation. Dans le fait les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien. D'où il suit que l'état social n'est avantageux aux hommes qu'autant qu'ils ont tous quelque chose et qu'aucun d'eux n'a rien de trop. » (Du contrat social, note à la fin du livre I)

Ainsi, on n’a pas besoin d’être marxiste pour suspecter le nationalisme d’être une illusion. Il suffit de lire attentivement Rousseau et de comparer l’État idéal qu’il appelle « République » avec la république réellement existante, telle qu’elle existe en France ou dans les autres pays démocratiques. Partout l’on voit une petite minorité de privilégiés – tant sur le plan financier que sur le plan culturel – diriger les affaires publiques, les grandes entreprises, la finance et les médias. Partout l’on voit une oligarchie « décomplexée » faire passer son intérêt particulier pour l’intérêt général.

Et ce phénomène n’est malheureusement pas nouveau : déjà en 1914, les conflits de classe ont été soigneusement étouffés au nom de l’ « Union sacrée ». Même les partis sociaux-démocrates – alors révolutionnaires et marxistes – ont sacrifié leur internationalisme sur l’autel de la Nation. Or, cette « nation » n’était qu’une idole, une image d’Épinal, une fiction pour laquelle on a broyé les citoyens réels. Ces derniers ont été envoyés au casse-pipe par centaines de milliers, et parfois pour regagner seulement quelques mètres de terrains. Et, comme de par hasard, ceux qui étaient les plus exposés à ces grandes tueries étaient issus des milieux populaires. Certes, il y eut des morts parmi les soldats et officiers issus des classes privilégiées, mais il n’en demeure pas moins qu’une bonne partie de la bourgeoisie a su tirer son épingle du jeu et est restée « planquée » à l’arrière.

Double impasse

Faut-il alors définitivement abandonner l’idée nationale ? Fallait-il applaudir l’intellectuel Antonio Negri, lorsqu’il a souhaité la victoire du « oui » lors du référendum sur le Traité constitutionnel européen, ce dernier étant à ses yeux susceptible de « faire disparaître cette merde d'État-nation » (Libération, 13 mai 2005) ? (Source : Wikipedia) Je ne le crois pas. Car si le nationalisme est une illusion, on peut en dire tout autant de l’internationalisme. La IIIème Internationale, la seule internationale ouvrière qui ait jamais joué un rôle décisif dans l’histoire, n’a dû son efficacité qu’au fait qu’elle était solidement implantée dans quelques « merdes d’États-nations » (Russie soviétique, Italie, France…).

Il semble donc que le nationalisme comme l’internationalisme soient deux impasses, en tout cas si on les prend abstraitement, en prétendant les séparer radicalement. Pour rénover la politique dans un sens authentiquement républicain et démocratique, il faudrait comprendre comment nationalisme et internationalisme peuvent s’articuler l’un à l’autre. Question hautement difficile, qui fera l’objet d’un prochain article.


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64 réactions à cet article    


  • cathy30 cathy30 10 mars 2011 08:45

    La république ça se mérite. Il faut absolument que les citoyens se mobilisent, qu’ils reprennent le débat, qu’ils ne laissent pas l’élite décider encore une fois pour eux.

    Leur but cette fois ci, créer une guerre de religion, faire sauter la laïcité. Je vous en donne la preuve, attention à mourir de rire, enfin plus c’est gros, plus ça passe.

    http://www.youtube.com/embed/A3YQANdvvbY


    • frugeky 10 mars 2011 09:39

      Excellent ce lien ! mais c’est pas de l’humour, les dirigeants américains font vraiment passer l’Europe comme un continent assiégé auprès de leurs concitoyens pour justifier toutes les guerres à venir pour servir l’idéologie raciste des dirigeants israeliens.
      Les possibles manipulations des révolutions du Maghreb en sont peut-être une illustration.


    • Robert GIL ROBERT GIL 10 mars 2011 09:28

      Existe-t-il une identité nationale unique ? Laquelle : Niçoise, Corse, Basque, Bretonne, Parisienne, Réunionnaise ou Guadeloupéenne ? Quelles religions : Chrétiens, Protestants, Juifs, Musulmans ? Ou Athées ? Et pour qui ? Un smicard a- t-il les mêmes valeurs, les mêmes intérêts que le patron de Carrefour ou de Total ? Un étranger qui travaille et paye des impôts en France a-t-il moins sa place dans la nation qu’un grand patron ou un actionnaire français qui fraude le fisc, délocalise, exploite ses concitoyens et planque son argent à l’étranger ?voir ci-dessous....

      http://2ccr.unblog.fr/
      dans la categorie « immigration et racisme »"


      • ZEN ZEN 10 mars 2011 09:42

        Quand on entend Alain Minc répéter « Etre français n’a plus de sens », ça donne à réfléchir, non ?
        A vos neurones !
        Je ramasse les copies en fin de matinée... smiley


        • enréfléchissant 10 mars 2011 12:29

          Etre français, ça n’a jamais eu de sens. 

          On est un individu, nous n’avons pas à nous considérer comme français, américain ou chinois, car cela impliquerait que notre appartenance à la France soit plus importante que notre appartenance à notre région, qu’à notre ville, qu’à notre continent, qu’à notre humanité toute entière.
          La nation est définitivement un concept qui sert le pouvoir et qui voudrait diviser les hommes, l’élever au rang suprême, le nationalisme, est la pire des bétises.

        • ZEN ZEN 10 mars 2011 12:50

          L’intéressant est de savoir que cette notion de nation (qui ne sous-entend pas forcément le nationalisme) est férocement combattue pas les multinationales et la haute finance mondiale, dont Minc est un bon commis voyageur.
          Pourquoi, à votre avis ?


        • Vipère Vipère 10 mars 2011 15:05

          A Zen

          Etre ultra-capitaliste a plus de sens pour lui !


        • enréfléchissant 10 mars 2011 19:18

          Mais détrompez vous, il n’y a pas deux voies distinctes, avec d’un côté le nationalisme, et de l’autre la mondialisation capitaliste. 

          NON, il y-a aussi d’autres possibilités, un internationalisme socialiste, une Europe sociale, une humanité anarchiste, mais vous êtes apparemment de mauvaises foi, ou alors voudraient faire croire que le nationalisme est le seul rempart, non. 
          D’ailleurs la seule chose qui est bonne avec la mondialisation, c’est justement le rapprochement général des peuples, si on fait fit des manipulations bien sûr, manipulations d’ailleurs bien plus facile à mettre en place dans le cadre d’une planète de nations nationalistes.

        • frugeky 10 mars 2011 09:45

          Même la communauté de langue ne va pas de soi. Considérant la France, Fernand Braudel estimait que l’uniformisation du français sur tout le territoire se fait à partir des années 50. Même pas un siècle ! Pour rappel, l’édit de Viller-Coterêt ne s’intéressait qu’aux actes administratifs.
          Sur l’ethnie, un antillais est-il moins français qu’un savoyard rentré plus tard dans la république ?
          Un lorrain est-il plus français qu’un alsacien, rentré plus tôt dans la république mais parlant un dialecte d’origine germanique ?


          • ZEN ZEN 10 mars 2011 09:58

            Les véritables propos de Minc, dans leur contexte


            • sisyphe sisyphe 10 mars 2011 10:01

              Excellent article, dont j’espère que la suite va permettre de préciser le rapport de la nation et de l’état ; ses avantages, ses dérives, la nécessité de fondement de l’état par des lois, un processus démocratique, une appartenance commune à des territoires, à un patrimoine, à un système social, etc.... 


              De fait, il y a bien, dans les pays, deux nationalismes ; dont l’un, historiquement d’extrême-droite anti-révolutionnaire ; chauvin, xénophobe, qui s’oppose aux autres nations ; c’est le cas en France. Il ne s’agit pas de leur abandonner l’attachement à la nation qui est tout autre chose ; à savoir la légitimation, pour chaque peuple, d’une nation qui le regroupe, le défend, où chacun se reconnait dans les lois et la justice qui le fondent. 

              A suivre.. 

              • Rounga Roungalashinga 10 mars 2011 11:06

                il y a bien, dans les pays, deux nationalismes ; dont l’un, historiquement d’extrême-droite anti-révolutionnaire ; chauvin, xénophobe, qui s’oppose aux autres nations ; c’est le cas en France.

                La Nation Française est au contraire l’invention de la gauche révolutionnaire. Les dégénérescences d’extrême-droite de l’idée de nation, ainsi que l’instrumentation abusive de cette idée pour envoyer les gens à la guerre ne sont pas à prendre pour une généralité définitive.


              • bleu Marine 10 mars 2011 10:02

                INTER-NATIONALISME

                Nations souveraines qui coopèrent librement dans le cadre d’échanges mutuellement avantageux.
                 


                • Cocasse cocasse 10 mars 2011 10:27

                  Avec un titre pareil, je me serais attendu à un article de parti pris.
                  Hors il n’en est rien, j’ai lu vos phrases avec un réel intérêt, vous avez réussi à rendre le sujet autant passionnant qu’instructif.
                  Bravo pour la qualité de cet article !

                  A la conception ethnique de la nation, on pourra préférer une conception républicaine.

                  Etre Français, c’est s’inscrire dans ces deux conceptions, et non l’une au détriment de l’autre.
                  Votre description des deux concepts est remarquable.

                  Il semble donc que le nationalisme comme l’internationalisme soient deux impasses.

                  Le nationalisme présente le risque d’entraver les libertés individuelles, et de tirer vers le bas les consciences individuelles, afin d’obtenir une conscience collective basique et parfois aveugle.
                  Il est nécessaire d’être une nation, un peuple soudé, patriotique, sans toutefois tomber dans les excès du nationalisme.

                  L’internationalisme, tel qu’il existe aujourd’hui (gouvernance globale mondiale des marchés), est encore pire que la nationalisme sur le plan de l’abolition des consciences individuelles, du formatage conformiste, et du contrôle social dans l’injustice.
                  La nation est un rempart à cet internationalisme là, et souhaitons qu’elle se présente sous ses bons jours, et non ceux du nationalisme aveugle.


                  • Jordi Grau J. GRAU 10 mars 2011 11:04

                    Merci pour votre compliment.

                    Sinon, je suis assez d’accord sur votre commentaire, sauf sur un point : mon article n’est pas neutre, contrairement à ce que vous semblez penser. Je prends parti - même si ma position n’est pas encore pleinement explicite - mais j’essaie de le faire avec nuances.


                  • Francis, agnotologue JL 10 mars 2011 10:34

                    Bonjour J. Grau,

                    vous dites : « Le fascisme, le nazisme, le franquisme comme le pétainisme, malgré leurs importantes différences, ont la plupart du temps nié les conflits de classe et cherché à fédérer le peuple autour d’un même parti et d’un même chef. »

                    Dans ces trois noms, il y a évidemment un intrus : le pétainisme (*) c’est précisément le nationalisme vaincu, au profit de l’empire. Est-ce voulu ?

                    Vous citez Rousseau  : « Dans le fait les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n’ont rien. »

                    Et ajoutez que, « Ainsi, on n’a pas besoin d’être marxiste pour suspecter le nationalisme d’être une illusion. »

                    Doit-on comprendre que, « Puisque les lois ne permettent pas de protéger les faibles, alors, il ne faut pas de lois » ? Donc il ne faut pas de nation" ?


                    (*) Le pétainisme ou  « De quoi Sarkozy est-il le nom ? »,


                    • Francis, agnotologue JL 10 mars 2011 10:37

                      A tous, je vous conseille de consacrer 5 minutes à l’écoute cet excellent résumé (des extraits en fait) de la conférence de presse internationale de JL Mélenchon.


                    • Jordi Grau J. GRAU 10 mars 2011 11:01

                      Bonjour JL

                      A votre première question, je réponds que je n’ai pas sciemment introduit un intrus dans ma liste d’idéologies nationalistes. Comme je l’ai précisé, elles ont toutes les quatre des points communs, mais aussi des différences. Le pétainisme était effectivement très ambigu, pour ne pas dire contradictoire, puisqu’il prétendait défendre l’identité française tout en bradant la souveraineté nationale. Mais le fascisme (ainsi que le franquisme) pourraient tout aussi bien être distingués du pétainisme et du nazisme. Ces deux dernières idéologies étaient en effet dès le départ racistes, alors que le fascisme ne l’était pas, du moins au début. Quant au nazisme, on peut se demander s’il s’agissait encore d’un nationalisme. Hannah Arendt, dans Les origines du totalitarisme, dit que le nationalisme est nécessairement lié à un Etat, alors que le nazisme visait à l’unité de la « race aryenne » par-delà les frontières étatiques.

                      La deuxième question que vous me posez est difficile. Rousseau lui-même aborde ce sujet dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Là, il parle d’un contrat social passé entre les riches et les pauvres pour garantir l’ordre et la sécurité dans la société. Pour Rousseau, ce contrat est un marché de dupes, parce qu’il donne - par la loi - une légitimité à des inégalités de richesses profondément injuste. Cependant, si ma mémoire ne me trompe pas, ce mauvais contrat social est un moindre mal par rapport à une guerre civile continuelle.

                      Je crois qu’on peut avoir ce point de vue nuancé à l’égard des démocraties actuelles. Il y a là dedans beaucoup de fausseté et d’hypocrisie. Quand nos dirigeants parlent de la France, de l’intérêt public, de la volonté des citoyens, ils pensent en fait à leurs buts privés et à celui de leurs amis. Cela ne veut pas dire que les lois et les institutions ne servent à rien. Sans doute vaut-il mieux de mauvaises lois et un ordre injuste que le chaos permanent. Seulement, au bout d’un certain temps, l’ordre social et politique devient tellement injuste qu’il aboutit précisément à cette explosion de violence qu’on voulait éviter. Et c’est alors qu’il faut essayer de refonder un nouvel ordre social sur des bases plus justes. C’est un peu ce qui s’est passé au lendemain de la seconde guerre mondiale : non seulement en France, avec la mise en application du programme du Conseil National de la Résistance, mais aussi au Royaume-Uni, en Allemagne, etc. Peut-être que je me trompe, mais il me semble qu’on s’approche de plus en plus d’un nouveau point critique, c’est-à-dire d’un moment historique où l’ordre actuel va être prodigieusement secoué par des révoltes ou des révolutions. La question est de savoir si cette métamorphose va accoucher d’un ordre social meilleur ou non. 


                    • Francis, agnotologue JL 10 mars 2011 11:23

                      J. Grau,

                      quand vous dites : « Sans doute vaut-il mieux de mauvaises lois et un ordre injuste que le chaos permanent », il est clair que, dans cet ordre injuste, les priviliégiés essaieront toujours de savoir jusqu’où ils peuvent aller trop loin ; du moins les plus licides d’entre eux.

                      Et ce « plus loin » aujourd’hui prend la forme d’une extension du territoire mixé avec l’abandon de la souveraineté : plus le territoire est vaste, et plus la démocratie est illusoire, et plus l’ordre est injuste ; cf. l’UE et la mondialisation libérale.

                      On est en plein dans le sujet.


                    • ddacoudre ddacoudre 10 mars 2011 18:23

                      bonjour jl
                      merci pour le lien fort instructif, cela fait plaisir d’entendre quelqu’un remettre les pendules à l’heure.

                      cordialement.


                    • cathy30 cathy30 10 mars 2011 11:21

                      JL et J. Grau
                      Je ne voudrais pas répondre à la place de l’auteur, mais je m’y autorise un peu. En fait Petain, Laval et autres n’étaient d’aucun parti. Ils étaient tout simplement arrivistes. Ils roulaient pour leur propre compte. C’est pour cela que le débat est un peu faussé.
                      Nous en avons la preuve, puisqu’on les voit tout au long de leur trajet en photo avec les nazis, avec les américains et autres.


                      • Francis, agnotologue JL 10 mars 2011 11:28

                        Bonjour cathy30,

                        il ne suffit pas d’être arriviste pour parvenir : encore faut-il avoir du « génie », j’entend par là, savoir profiter d’une adéquation parfaite entre une situation et son projet personnel. Aucune situation n’est adaptée au caprice du premier venu, ou alors, ce serait désespérant !

                        Peut-être faudrait-il faire un § à part pour les génies du mal ? Je crois que oui. Mais pas ici.


                      • Jordi Grau J. GRAU 10 mars 2011 18:38

                        A Cathy30

                        Désolé de répondre un peu tard. Vous dites que Pétain et Laval roulaient pour leur propre compte. Vous avez sans doute raison pour Laval. Pour Pétain, les choses sont peut-être un peu plus compliquées. En tout cas, on pourrait dire ce que vous dites de pas mal de gens qui prétendaient défendre l’intérêt national. Hitler ne s’intéressaient pas tant aux Allemands en tant que tels qu’à un fantasme - le fantasme du pur Aryen. Et tous les Allemands qui ne correspondaient pas à ce fantasme ont été déchus de leur nationalité, souvent emprisonnés, partiellement exterminés.

                        Dans un registre un peu différent, Napoléon voulait sans doute la grandeur de la France, mais il voulait surtout sa gloire personnelle et celle de sa famille, et c’est pourquoi il n’a pas hésité à sacrifier des milliers de soldats français.


                      • Tab Tab 10 mars 2011 11:27

                        La France, c’est le carillon de l’angelus à 7, 12 et 19h. La France, c’est du temps accordé à la convivialité autour d’un repas. La France, c’est le repos hebdomadaire du Dimanche. La France, c’est une histoire commune, certes parfois fracturé, mais néammoins géographiquement linéaire depuis les capétiens.
                        La France, ce sont les alsaciens, les corses, les bretons, les parisiens, les toulousains mort pour ses drapeaux successifs.

                        Etre français, c’est assumer cet héritage. C’est se réjouir de Poitiers, de Bouvines, Marignan. C’est gémir de la trahison du duché de Bourgogne, de Waterloo ou de 1871. C’est vaincre Abd el Kader avec le duc d’Aumale, et célébrer l’héroisme, Camerone ou Sidi Brahim. Je suis personnellemnt d’origine russe, mais quand la Grande Armée crève misérablement dans l’hiver des Romanov, je suis vaincu avec elle, puisque je suis français.

                        La France, c’est un courant de pensée aussi, une école philosophique et ses antithéses, les instits et les curés, les « tàla » et les « pas tàla », les dreyfusards et les antis, De Gaulle et Giraud. Quand notre culture a fondu dans le consensus mou et l’internationalisme, c’est alors que la France a disparu.

                        Et je vous plains cher Monsieur, d’avoir à discourir de la Nation quand vous devriez la ressentir.


                        • bleu Marine 10 mars 2011 11:37

                          Tab, C un peu se que je disais (en moins bien) à C.BARRATIER hier.

                          Il faut C.BARRATIER comprendre la nation.

                          J’ai comme l’impression que vous ne comprenez rien ou pas grand chose.
                          Comment dire...vous ne sentez pas, ne devinez pas, ne vivez pas : LA NATION
                          est ce grave ou triste ?


                          • LE CHAT LE CHAT 10 mars 2011 11:42

                            les français étaient pour l’Europe des nations , on leur a imposé celle des marchands ,
                            voilà la raison du mécontentement


                            • enréfléchissant 10 mars 2011 11:44

                              Les Nations sont des concepts bourgeois qui séparent les citoyens du monde entier et rendent bien plus difficile la lecture des rapports de force mondiaux.


                              • Tab Tab 10 mars 2011 11:57

                                Enréfléchissant mieux, la terminologie comme la conceptualisation du mot Nation sont un concept bourgeois, mais son existence est avérée dans l’histoire. Lorsqu’elle était représentée par un seul homme, l’ensemble des ses sujets constituaient la Nation. La Nation n’est rien d’autre qu’une communauté de destin, renforcée par un patrimoine historique, culturel, et intellectuel commun.


                              • enréfléchissant 10 mars 2011 12:08

                                Oui, je suis d’accord, on peut trouver le peuple mondial séparé en « nations », mais cela impliquerait qu’il y-ait une discontinuité brutale de traditions, de culture, de langue et d’appartenance entre deux nations, or ce n’est pas le cas, les Niçois sont autant Italiens que Français, pourtant comme on les a inclu dans la nation française. Idem pour les corses.

                                La Nation est juste un concept qui a une fonction, permettre plus facilement la gouvernance des peuples, or un peuple n’a pas forcément besoin d’être gouverné et peut se gouverner lui-même, sans élites gouvernantes.
                                Pourquoi n’approfondirait-on pas plus loin le concept de nation, qui serait plus approprié au niveau des aires d’influence des régions, la Provence, la Bretagne, le Pays-Basque... 
                                Faire des nations, c’est mettre en avant les différences, et catégoriser les peuples pour les diviser.
                                Il n’y a pas de raisonnement moral ou rationnel quand au fondement des « Nations », elles sont le fruit du découpage irrationnel de la planète en frontières, et ainsi, n’ont elles même pas de sens.

                              • Tab Tab 10 mars 2011 12:12

                                Vous m’avez mal compris. La Nation n’est pas un concept. Elle a un réel fondement dans l’histoire. D’ailleurs, il n’est que de jeter un regard vers le passé pour se rendre compte que les peuples ont forgé les Nation !


                              • enréfléchissant 10 mars 2011 12:19

                                Admettons, la nation a un réel fondement historique.

                                Elle a un fondement historique depuis que des civilisations ont été gouvernées par des chefs ou une oligarchie, et que ceux-ci ont voulu délimiter l’espace qu’ils voulaient s’approprier.
                                La délimitation des territoires et des aires de commandement n’a de sens que si, justement, il y-a un commandement.
                                Ainsi, c’est cette délimitation, qui s’est faite dans l’histoire de l’exercice des pouvoirs, des conquêtes et des frontières, qui crée la nation. 
                                Ce n’est donc pas le peuple qui a créé la nation dans l’histoire, mais c’est le pouvoir, qui l’a fait pour se légitimer et consolider ses conquêtes et son territoire.

                                La Nation est-elle légitime ? Devons nous nous y référer ?

                                Rien n’est moins sûr.

                              • Tab Tab 10 mars 2011 13:45

                                Pour moi, c’est le peuple qui crée la Nation en acceptant de se sentir concerné par ce qu’il se passe à l’autre bout du territoire. D’où la Commune, mouvement anarchiste visant à désolidariser Paris du reste du territoire !

                                Je pense que ce que l’Occident a perdu (notamment la France en raison des compromissions de la 2nde guerre mondiale et de la propagande du « partis des fusillés » qui a suivi), c’est la mémoire de ses ancêtres, et le respect de leurs réalisations.
                                Nos générations contemporaines pensent pouvoir bâtir un monde entièrment nouveau. Mais leur inculture crasse et leur mauvaise foi les empêchent de tirer parti des erreurs du passé.

                                Selon moi, la Nation repose sur des bases solides. Le sang de ceux qui l’ont batie !


                              • enréfléchissant 10 mars 2011 19:21

                                Alors pourrais-tu me donner une définition claire de Nation, et m’expliquer pourquoi Nice se trouverait plus dans la Nation française qu’Italienne, que Strasbourg serait plus dans la nation française qu’Allemande ? 

                                Et pourrais-tu me révéler l’intérêt qu’ont les peuples de se séparer, s’ils ont le même intérêt, l’intérêt commun ?

                              • 65beve 65beve 10 mars 2011 12:11

                                Bonsoir les gens,

                                Lorsque l’Aviron bayonnais reçoit son voisin Biarritz, on peut dire que dans le stade, il y a une nation bayonnaise et une nation biarrote.

                                La notion de nation commence pas très loin de son clocher.

                                cdlt
                                bv


                                • enréfléchissant 10 mars 2011 12:51

                                  J’aimerai juste te dire que si la France était coupée politiquement en deux depuis quelques siècles, nous aurions deux nations distinctes. 

                                  Si les régions de France peuvent vivre dans le même espace, c’est d’abord car elles sont composées d’hommes, et que tous les hommes peuvent vivre ensemble, d’ailleurs, comment expliquerais-tu que les Réunionnais tolèrent leur appartenance à la France ?
                                  C’est ensuite car le Pouvoir politique Français a longtemps procédé à une uniformisation des coutumes des différentes régions avec notamment la répréssion contre les langues régionales.
                                  La Nation vient de l’oppression.

                                  Si le belgique explose, c’est avant tout pour des raisons d’inégalités économiques qui ont conduit à la montée justement, de groupes identitaires, et non pour des raisons culturelles, tous les lieux de la planète ont une culture, et je ne parie pas beaucoup sur le fait que la culture suisse est plus large que la culture belge.



                                • enréfléchissant 10 mars 2011 19:26

                                  Tes exemples ne montrent en rien que des peuples ne peuvent pas vivre ensemble, si les européens se sont fait virer d’Algérie ou si les hispaniques sont rejetés aux States, c’est clairement pour des raisons économiques ou historiques.

                                  On attribue aux hispaniques la pauvreté, ils viennent pour nous piquer notre fric et nos boulot, donc nous les rejettons. Nous, algériens, rejettons les européens qui nous ont pillé et qui se sont accaparé des territoire arbitrairement.
                                  Quand-il n’y a pas de différences économiques entre deux ethnies ou entre deux peuples de langues différentes, il n’y a pas de problème d’intégration ni de vivre ensemble.

                                • enréfléchissant 10 mars 2011 21:20

                                  Sur le conflit Croato-Serbe.

                                  « Après la mort de Tito en 1980, l’effondrement du communisme en Europe de l’Est en 1989, puis la dislocation de l’Union soviétique en 1991, les tensions nationalistes, longtemps contenues et canalisées par le pouvoir central de la Yougoslavie, s’accroissent dans les différentes républiques fédérées. Par ailleurs, la Croatie et la Slovénie ont une économie plus développée que les autres républiques, et répugnent à partager leurs richesses dans un cadre fédéral. » Wikipedia(Guerre de Croatie)

                                  C’est donc le nationalisme, à travers l’attachement passionnel des gens à la région qui les a vu grandir, la volonté de vengeance et l’attachement disproportionné à l’histoire , qui a créé le conflit.

                                  Le nationalisme, c’est aussi mettre la passion avant la raison.

                                  S’il n’y a ni inégalités économiques ni discriminations entre deux peuples au sein du même état, alors la cohabitation est possible et enrichi d’autant plus les peuples. 

                                  Le cas de la Belgique montre aussi à quel point la passion, notamment celle qu’ont les néerlandophones pour leur langue, triomphe de l’échange, de la cohabitation et du partage.


                                • enréfléchissant 11 mars 2011 14:53

                                  Vous faites donc dans le déterminisme et dans le racisme, si certains peuples sont plus capables que d’autres de créer de la richesse, il y-a distinction inéluctable entre deux peuples, donc vous réfutez l’égalité générale des hommes.

                                  Si des parties du monde sont pauvres, ce n’est pas car leurs peuples ne sont pas capables de créer de la richesse, mais bien car des facteurs territoriaux, politiques, historiques, économiques et sociaux ne permettent pas l’enrichissement.

                                • non667 13 mars 2011 15:47

                                  à kronfi
                                  OUi au fait au profit de QUOI ???????
                                  OUi au fait au profit de QUOI ???????
                                  OUi au fait au profit de QUOI ???????
                                  à qui profite le crime ?
                                  a l’évidence :aux mondialistes  !
                                  mais encore ?
                                  aux usa !
                                  mais encore ?
                                  a ’lélite américaine  !
                                  mais encore ?
                                  la haute finance américaine  !
                                  mais encore ?
                                  la finance judéo-mondialiste .


                                • enréfléchissant 10 mars 2011 13:17

                                  Le repli identitaire, c’est la guerre,

                                  No PASARAN au nationalisme !

                                • manusan 10 mars 2011 14:05

                                  La direction que prend l’UE depuis Maastricht se rapproche plus de la Yougoslovie que le rêve qu’on nous a vendu. Et pourtant, ça marchait pas si mal du temps de la CEE.


                                • jymb 10 mars 2011 13:43

                                  « ...elle substitue à l’histoire un roman national.. »

                                  Le souci est qu’à force de remanier l’histoire de France et de la pseudo dépoussiérer l’école n’enseigne plus rien, ni chronologie, ni généalogie, rien sinon quelques platras politiquement corrects soigneusement pour éviter d’agiter ( voire même flatter dans le sens du poil) une classe de quartier difficile. Le « roman national » avait l’avantage en captant l’imagination de faire garder en mémoire l’essentiel, Aujourdhui on est dans le néant.


                                  • enréfléchissant 10 mars 2011 19:27

                                    En quoi connaître Charlemagne ou connaître Jeanne d’Arc est-il essentiel ?


                                  • Dogen 10 mars 2011 23:42

                                    Si vous allez dans ce sens...
                                    En quoi savoir quoi que ce soit est-il essentiel ?


                                  • Vipère Vipère 10 mars 2011 15:24

                                    Bonjour à tous

                                    « Sans doute vaut-il mieux de mauvaises lois et un ordre injuste que le chaos permanent » ?

                                    Les mauvaises lois et l’ordre injuste sont à l’origine du chaos des pays arabes !
                                     
                                    Un postulat qui ne peut s’inscrire dans la durée.


                                    • Jordi Grau J. GRAU 10 mars 2011 18:43

                                      Je suis d’accord avec vous Vipère. Lisez la fin de mon commentaire...


                                    • le journal de personne le journal de personne 10 mars 2011 15:47

                                      Kahina
                                      D’où nous vient ce vent de révolte qui soulève tous les damnés de la terre et qui est en passe de traverser la méditerranée ?
                                      Peut-être pour sacrer ou consacrer la femme de l’année…
                                      Rien qu’à l’entendre souffler, on a le sentiment, d’ores et déjà qu’il vient des Aurès.
                                      Vous n’avez pas une infime conviction que quelque chose va désormais bouger…avec ou sans notre bénédiction ?

                                      http://www.lejournaldepersonne.com/2011/03/kahina/


                                      • ELCHETORIX 10 mars 2011 17:26

                                        Bonjour l’auteur , excellent article que j’ai lu deux fois tant il m’interpelle !
                                        Si pour vous les notions nationales et internationales amènent à l’impasse donc au néant , donc à l’arrêt de notre évolution , du moins dans l’aspect abstrait , pour moi ces deux expressions sont très importantes quant au vivre ensemble en tant qu’états sur la planète !
                                        C’est ainsi que pour moi ,un état représente la communauté nationale dans la communauté internationale : cela pour dire que l’on peut être patriote tout en respectant les autres nations qui font un ensemble , la communauté internationale !
                                        Pour finir , le nationalisme ne doit pas signifier guerres , dominations , appropriations ou expropriations mais partage de culture , de la connaissance donc du modernisme , de respect envers d’autres états avec leurs cultures , civilisation et leurs histoires , une communauté internationale pour le progrès et le modernisme , donc la paix et le bien être pour tout un chacun avec chacun son identité ( son histoire , sa culture , son emplacement géographique ) et son devenir  : où allons-nous vers un avenir incertain , mais un avenir relativement apaisé pour les peuples , en éradiquant la pauvreté , la guerres et les inégalités  : vaste programme pour que tout un chacun sur cette terre puisse vivre dans la dignité et l’espérance , un monde vraiment libre quoi !
                                        RA .


                                        • Jordi Grau J. GRAU 10 mars 2011 18:52

                                          Bonjour Elchetorix.

                                          Je suis d’accord dans les grandes lignes avec ce que vous écrivez. Le nationalisme devient une catastrophe quand on érige sa nation en absolu, au mépris des autres. Il peut être une bonne chose lorsqu’il s’inscrit dans une perspective plus large.

                                           Cela dit, votre vision des choses est un peu trop irénique. Quand vous parlez de respecter les autres Etats avec leur culture, je suis un peu dubitatif. Dans toute culture, il y a du bon et du moins bon. Dans la culture française actuelle, il y a beaucoup de choses qu’il faudrait changer : notre culture est imprégnée d’individualisme, d’esprit de soumission au pouvoir hiérarchique, de mentalité capitaliste, etc. De même, il y a plein de choses inacceptables dans la culture américaine actuelle, tout comme dans la culture russe, chinoise, etc.
                                           
                                          A noter d’ailleurs que la culture d’un pays est en grande partie le fruit d’une politique. Les Etats façonnent, avec plus ou moins de succès, la mentalité des populations. Et lorsque ces Etats sont dictatoriaux, cela peut donner le pire. C’est pourquoi on n’est pas obligé d’être admirateur de toutes les coutumes et manières de penser des autres nations.


                                        • ELCHETORIX 10 mars 2011 19:29

                                          Bien sûr chaque état ou nation , et donc civilisation ne détient pas la vérité ou la vraie démocratie , quand j’écris que chaque état doit respecter l’autre , cela ne signifie pas d’être en admiration pour ceux-ci , le progressisme est là pour améliorer les institutions le vivre mieux pour tous .
                                          Cest ainsi que la PERSEest passée d’une monarchie totalitaire en une Théocratie oligarchique , de la même manière le VENEZUELA et d’autres états Sud-Américains sont passés par le fascisme à des démocraties socialistes et ainsi de suite !
                                          Par ailleurs je ne connais pas la définition de l’irénisme , pouvez-vous m’éclairer , on en apprend à tout âge !
                                          RA .


                                        • Jordi Grau J. GRAU 10 mars 2011 20:50

                                          L’irénisme, si je ne me trompe pas, c’est un esprit de paix et de conciliation. Je n’ai rien contre cet esprit-là, à condition qu’il ne serve pas à masquer les conflits. Or, je crois qu’il y a ou va y avoir d’importants conflits culturels (au sens large) dans le monde. Je ne parle pas du « choc des civilisations » entre pays chrétiens et pays musulmans, mais plutôt d’un conflit entre Etats ayant des intérêts idéologiques (mais aussi économiques, sociaux, politiques) opposés. A cet égard, on peut dire qu’il y a actuellement un conflit, ou du moins des tensions importantes, entre les Etats-Unis et plusieurs pays d’Amérique du sud. 


                                        • ELCHETORIX 10 mars 2011 21:20

                                          merci pour votre réponse , personnelement je ne fais pas de l’angélisme , je connais trop bien ou un peu la nature humaine , néanmoins les tensions actuelles , passées ou à venir ne sont dûes qu’à l’impérialisme économique et financier et donc militaire de l’Empire US puis historiquement des pays colonisateurs Européens dont le mien la France et ce depuis au moins 5 siècles !
                                          Les mondialistes actuels n’ont aucunes leçons à donner , il n’y a qu’à observer comment fonctionnent les institutions de l’UE , ainsi que mondiales dirons-nous OCCIDENTALES telles que  : FMI OMC OMS ONU OTAN CIA ,
                                          sans oublier le SIECLE , la trilatérale , l’IFRI , le BIDELBERG et j’en passe .
                                          Le totalitarisme économique et financier , supra-national est pour ma part beaucoup plus dangereux que le nationalisme social et fasciste qui d’ailleurs ne se manifeste que dans les épreuves sportives de football ou autres sports , la résurgence d’un fasisme nationaliste n’offre donc que peu d’intérêt , c’est du has-been !
                                          RA .
                                          RA .


                                        • ELCHETORIX 10 mars 2011 18:06

                                          A l’enfoiré qui me moïnsse aurait-il le courage de développer ses arguments
                                          RA .


                                          • Jordi Grau J. GRAU 10 mars 2011 19:30

                                            Je ne peux pas répondre à tous les commentaires. Juste quelques mots à Tab, Marc Gelone, jymb et enréfléchissant...

                                            A Tab

                                            Vous me plaignez de discourir sur la nation au lieu de la ressentir. Mais, cher Monsieur, je suis un être humain comme vous, donc j’ai aussi ma sensibilité. Vous me pardonnerez de ne pas avoir tout à fait la vôtre. Je suis attaché à la France, mais pas de la même manière que vous. D’abord parce que je pense que la signification même du mot « France » a beaucoup changé au cours des siècles. A l’époque de Philippe Auguste, qui aurait pu prédire comment allait évoluer ce territoire morcelé, beaucoup plus petit que le territoire actuel, et sur lequel le roi n’avait bien souvent qu’une souveraineté très théorique ? Méfions-nous des illusions rétrospectives.
                                             
                                            Ensuite et surtout, je pense que nous n’avons pas à être fiers de tout ce qui a été fait par la France - ou au nom de la France. Les campagnes de Napoléon ne me font pas spécialement vibrer. Que de morts pour finalement pas grand-chose ! Quel besoin avait-on, par exemple, d’annexer une grande partie de l’Allemagne ?Cela a éveillé chez les Allemands un nationalisme agressif qui est l’une des sources de la guerre de 1870, donc, indirectement, des deux guerres mondiales. Idem pour les guerres coloniales. Elles ne font pas spécialement honneur à notre pays.

                                            Certes, on doit assumer tout ce passé, c’est-à-dire le regarder en face et considérer qu’il fait partie de nous, mais on n’a pas forcément à s’en glorifier. Je crois qu’il en va de même quand on examine son propre passé ou celui de ses parents. Ce passé individuel a contribué à faire de nous ce que nous sommes, pour le meilleur comme pour le pire, mais on n’a pas forcément à approuver tous les actes qu’on a accomplis autrefois ou toutes les actions de ses parents.

                                            A Marc Gelone et jymb

                                            Si vous lisez ce que je viens d’écrire à Tab, vous comprendrez pourquoi je me méfie de tous les « romans nationaux ». Il y a déjà suffisamment de choses intéressantes dans l’histoire qui s’est réellement passée pour qu’on invente une fiction. De plus, cette fiction peut s’avérer dangereuse. Loin de retenir « l’essentiel », elle peut susciter un sentiment de vanité et d’arrogance qui mènent tout droit au bellicisme, ou au contraire susciter une dépression collective (si on ressasse sans arrêt les pages sombres de l’histoire de son pays, comme ce fut le cas en Allemagne).

                                            A enréfléchissant

                                            Je suis en grande partie d’accord avec vous, notamment lorsque vous écrivez :

                                            "Admettons, la nation a un réel fondement historique.

                                            Elle a un fondement historique depuis que des civilisations ont été gouvernées par des chefs ou une oligarchie, et que ceux-ci ont voulu délimiter l’espace qu’ils voulaient s’approprier.
                                            La délimitation des territoires et des aires de commandement n’a de sens que si, justement, il y-a un commandement.
                                            Ainsi, c’est cette délimitation, qui s’est faite dans l’histoire de l’exercice des pouvoirs, des conquêtes et des frontières, qui crée la nation. 
                                            Ce n’est donc pas le peuple qui a créé la nation dans l’histoire, mais c’est le pouvoir, qui l’a fait pour se légitimer et consolider ses conquêtes et son territoire."

                                            Juste un petit bémol, cependant : même si, effectivement, l’unité nationale s’est en grande partie faite par la violence du pouvoir politique, même si ce sont les hasards de l’histoire qui ont rassemblé à l’intérieur de mêmes frontières des populations culturellement très différentes, cela ne signifie pas que la nation soit un mot tout à fait vide de sens. Prenons, au hasard, l’exemple de la France. Ce pays possède, entre autres, une remarquable unité linguistique. Certes, cette unité est en grande partie artificielle. Elle est le fruit, notamment, de la politique répressive de la IIIème république. Les dialectes et langues régionales ont été impitoyablement combattus jusqu’à ce que le français s’impose presque partout comme langue unique ou dominante. Il n’y a pas de raison d’être particulièrement fier de cette politique ultra-jacobine, de ce rouleau compresseur républicain. Mais qu’on le veuille ou non, l’unité linguistique et là, et avec elle une unité culturelle assez remarquable quoi qu’on en dise.

                                            La question, maintenant, est de savoir ce qu’on en fait. On peut l’ignorer, et considérer comme Alain Minc que la France n’est pas grand-chose à l’échelon européen, et que les décisions importantes se prennent maintenant à une échelle supranationale. On peut opter, comme Kronfi, pour un repli identitaire et arabophobe. On peut encore considérer que l’unité linguistique est une chance, parce qu’elle est une condition permettant une vie politique démocratique sur un territoire relativement vaste. Pour ma part, j’opterais pour le troisième point de vue.
                                             

                                            • ddacoudre ddacoudre 10 mars 2011 19:45

                                              bonjour j Grau

                                              ton article n’est pas inintéressant, mais trop sélectif d’une explication restrictive.
                                              je reconnais que le sujet est trop vaste pour le cerner dans un article.
                                              nous avons pris l’habitude de nous sérier, et de sérier les choses pour comprendre leur fonctionnement. cela appliqué aux hommes à donné des sources d’erreurs biens légitimes puisque nous sommes naturellement xénophobes et nous devons apprendre deux choses, qu’il n’y a qu’une espèce humaine, et que ses différentiations morphologiques ne constituent pas une race, bien qu’il est d’usage de distinguer trois critères de morphologies, les caucasiens, les « négrites », et les « mongolites ».
                                              même si nous ne connaissons que imparfaitement leur migration, celle-ci est lié a la recherche de territoires nourricier. les quelques tribus qui survivent sur leur territoire nourricier, n’ont pas de nation ni de peuple.
                                              c’est à partir de la sédentarisation qu’ont commencé, les délimitations territoriales et la nécessité de les protéger, tandis que les tabous et les totems se formalisaient par des représentation puis des us et coutumes et maintenant le droit positif dont il est issus.
                                              la compétition pour sa nourriture et sa sécurité ont conduit les hommes a échanger à se reconnaitre des convergences d’intérêts, et à développer des usages et coutumes étroitement liées, a leur environnement et aux moyens de déplacement.

                                              nous avons glissé du groupe au clan puis au peuplade, ensuite au peuple et enfin à l’universalité de l’espèce humaine.
                                              entre temps nous avons sériés toutes les ethnies avec leurs caractéristiques « géohistoriques » (faconné par l’environement géographique qui construit l’histoire des hommes en interaction) et morphologiques.
                                              dans cette évolution les peuples sont d’abords des sujets soumis à des dominant systémiques, le plussouvent des dieux multiformes qui ne discertent que de la repressentation qu’on les hommesd’eux mêmes, et nous savons que ce n’est qu’une longue histoire de conquête d’invasion par lesquelles les dominants imposent leur usages leur langues, et tiennent pour butins les populations qui vivent sur les territoires conquis. c’est ainsi que l’europe entière parlait le latin, mais naturellement ce n’était que les élites, alors que les populations qui appartenaient aux différentes nations parlaient leurs dialectes géohistoriques.
                                              la première notion de peuple apprait avec le judaïsme, et en l’espèce il ne s’agit pas de population ni teritoriale ni ethnique mais religieuse. ce n’est que plus tard qu’avec les conquêtes elle se batira un territoire et avec sa diaspora se prévaudra de la notion de nation sans teritore jusqu’en 1948.

                                              universalité humaine apparait avec le christianisme, si l’idée prospérent elle est distordu avec le développement du catholicisme dans lequel les hommes se réaproprie dieu au lieu de lui appartenir, et donnent libre cours à leur xénophobie au travers du prosélitysme et chaque religion monothéiste adoube ceux qui se livreropns des guerres fraticides pour agrandir leur territoire qui constituent pour l’occident du moins la formation des états que nous connaissons aujourd’hui avec des frontières plus ou moins évolutives en fonction des mariages des élites royales.
                                              durant toute ces périodes il n’est ni question d’ethnie ni de nation, les populations ne sont que des sujets serviles. et lorsque l’époque de lumières arrivera, apparaitrons les premières oppositions dans le droit fil de la contestation protestante.
                                              mais nous sommes toujoursdans des luttes de dominants systémiques, dont les populations sont absentes, mêmes pendant la révolution. ce n’est donc ni l’ethnie, ni la langue qui a constitué les nations, seulement le combats des élites, comme le font tous les animaux qui suivent le dominant du groupe.
                                              pour ne parler que du français il ne faut pas oublier que c’est napoléon III qui a étendu l’usage du français administratif pour des raisons de gestion politique et non pour unifier une population.

                                              alors l’on peut disserter sur cet état nation, sur notre nationalisme ou non, ce que nous pouvons constater aujourd’hui, c’est le poids de l’intérêt nourricier qui nous a poussé vers la mondialisation vers l’UE, et force est de constater que ce sont les élites qui ont soumis ce choix aux populations, sauf qu’aujourd’hui la démocratie et l’éducation a libérer la population qui n’est en rien un dominant systémique car c’est elle qui les élit. et c’est cette élite choisit qui appelle à l’identité ou au nationalisme toujours pour des raisons nourricières, nous disons aujourd’hui économique.
                                              l’on ne peut donc pas parler de nation de manière abstraite, comme jeu intellectuel de la raison sans s’interroger des véritables motifs qui guident nos choix qui sont toujours instinctifs, la xénophobie et la défense de son territoire nouricier. ensuite nous pouvons discuter à l’infini de la justification de tous les divers paradigmes qu’ils revêtent.

                                              cordialement.


                                              • Jordi Grau J. GRAU 10 mars 2011 20:59

                                                Merci pour ce long commentaire historique. Je suis largement d’accord avec ce que tu dis. Et comme tes propos rejoignent pas mal ceux de « enréfléchissant », je me permets de recopier une partie du commentaire que je lui ai adressé un peu plus haut :


                                                Juste un petit bémol, cependant : même si, effectivement, l’unité nationale s’est en grande partie faite par la violence du pouvoir politique, même si ce sont les hasards de l’histoire qui ont rassemblé à l’intérieur de mêmes frontières des populations culturellement très différentes, cela ne signifie pas que la nation soit un mot tout à fait vide de sens. Prenons, au hasard, l’exemple de la France. Ce pays possède, entre autres, une remarquable unité linguistique. Certes, cette unité est en grande partie artificielle. Elle est le fruit, notamment, de la politique répressive de la IIIème république. Les dialectes et langues régionales ont été impitoyablement combattus jusqu’à ce que le français s’impose presque partout comme langue unique ou dominante. Il n’y a pas de raison d’être particulièrement fier de cette politique ultra-jacobine, de ce rouleau compresseur républicain. Mais qu’on le veuille ou non, l’unité linguistique et là, et avec elle une unité culturelle assez remarquable quoi qu’on en dise.

                                                La question, maintenant, est de savoir ce qu’on en fait. On peut l’ignorer, et considérer comme Alain Minc que la France n’est pas grand-chose à l’échelon européen, et que les décisions importantes se prennent maintenant à une échelle supranationale. On peut opter, comme Kronfi, pour un repli identitaire et arabophobe. On peut encore considérer que l’unité linguistique est une chance, parce qu’elle est une condition permettant une vie politique démocratique sur un territoire relativement vaste. Pour ma part, j’opterais pour le troisième point de vue.


                                              • Jordi Grau J. GRAU 10 mars 2011 20:54

                                                « Nos valeurs », dites-vous ? Le problème, c’est que nous n’avons pas forcément les mêmes. En France, comme dans les autres pays d’Europe, l’identité culturelle est pleine de contradictions. Même le cosmopolitisme, paradoxalement, fait partie de l’identité culturelle française, comme en témoignent certains philosophes des lumières.


                                              • Annie 10 mars 2011 21:30

                                                Il y a quelque chose de très important pour unifier une nation, et cela va sembler bête comme exemple, mais c’est le programme scolaire. L’exemple de la Grande Bretagne est frappant car il n’y a que 20 ans environ que le programme scolaire est le même au niveau national. Auparavant chaque comté pouvait décider de son contenu, et chacun promouvait la plupart du temps les différences régionales. Cela s’observe encore aujourd’hui sur les terrains de football, et cela s’observait à l’époque dans l’absence de références culturelles communes entre les différents comtés ou régions. Mais cela a eu à mon avis une influence considérable sur les relations internationales, parce que c’est réellement à ce niveau que s’est produit une véritable unité nationale. Je ne crois pas que ce soit une coïncidence que la GB soit un des rares pays européens si ce n’est le seul à être entré en guerre deux fois au cours des trente dernières années, et cela de sa propre initiative. Il a été relativement facile de fédérer les Anglais autour d’un projet commun, parce qu’ils ont ressenti réllement un sentiment d’appartenance à la nation. Cela a été particulièrement évident au début de la guerre en Iraq, quand pratiquement toute l’opposition s’est tue et s’est rangée derrière ses soldats.


                                                • enréfléchissant 10 mars 2011 21:50

                                                  Bien vu ! 

                                                  Le concept de Nation est intériorisé par son rabbatage récurrent dès les petites classes d’école.
                                                  La Nation n’a rien d’évident, ceux qui s’en servent pour pouvoir nous diriger la font donc intérioriser dès le plus jeune âge.
                                                  Le nationalisme et le patirotisme n’ont pas de sens, puisque, selon ou nous sommes nés, de chaque côté d’une frontière, nous devons penser appartenir à des nations différentes.
                                                  Je nais en Espagne je suis Espagnol, je nais au Portugal je suis Portugal, c’est comme ça, c’est un fait, nous n’avons pas à le crier sur tous les toits. On aura beau être cousins, tout ce qu’on nous aura appris à l’école nous fera intérioriser des clichés et des apprioris sur l’autre.
                                                  Le nationalisme, c’est la division. 
                                                  Par contre, ou qu’on naisse, nous appartenons toujours au genre humain, et le début d’une paix mondiale et d’une humanité rationelle commencera avec une universalisation des programmes scolaires, de l’histoire et des valeurs.

                                                • Cocasse cocasse 13 mars 2011 09:24

                                                  Par contre, ou qu’on naisse, nous appartenons toujours au genre humain, et le début d’une paix mondiale et d’une humanité rationelle commencera avec une universalisation des programmes scolaires, de l’histoire et des valeurs.

                                                  J’ai du mal à mettre le doigt exactement dessus, mais il y a quelque chose qui me gêne énormément dans ce que vous dites.
                                                  On y sent une sorte de « mise en conformité », et j’y sent davantage un totalitarisme qu’autre chose.
                                                  De plus, c’est totalement impossible, les histoires étant différentes, même les valeurs, cela tuerait les cultures et différences.

                                                  Néanmoins, je trouve intéressant votre réflexion sur le « voisin ». Un monde plus soudé pourrait naître en gardant ses particularismes, mais en étant très proche de ses voisins, et ainsi former une structure non totalitaire, respectueuse des identités.


                                                • Arnes Arnes 14 mars 2011 09:21

                                                  @ Annie,


                                                  Très bon exemple : vous confondez Grande Bretagne et Angleterre. La Grande Bretagne est composée de plusieurs nations (voir rugby) : Galles, Ecosse, Angleterre et Irlande (une seule équipe pour les 2 irlandes)
                                                  Contrairement à la France où le concept de nation a été imposé en 1789 aux tribus gauloises comme supérieur aux droits des citoyens*, le concept anglo saxon de nation résulte d’une libre acceptation de règles du vivre ensemble d’une communauté de libres citoyens. Ceci explique le chauvinisme des supporters de rugby, mais aussi le regroupement de tous les citoyens en cas de danger pour l’île. Ainsi, un écossais est insulté si un franchouillard le traite d’anglais, mais ira combattre les argentins avec le même anglais pour récupérer les Malouines.

                                                  *Donc, celui qui incarne la « nation » a tous les pouvoirs , d’où Robespierre, les 2 napoléons, divers rois et dernier avatar : la 5ieme république ! 

                                                • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 13 mars 2011 10:37

                                                  C’est ainsi que la Révolution française, qui fut pourtant à l’origine du nationalisme, est souvent vue d’un mauvais œil au Front National, parce qu’elle a prétendu rompre avec tout le passé glorieux de la France du Moyen Âge, de la Renaissance et de l’Ancien régime.


                                                  La nation a été inventée par les théoriciens révolutionnaires pour combler le vide créé par le régicide de 1793 et surtout pour embrigader des générations de français dans les armées, aux service des causes meurtrières qui ont émaillé les deux siècles qui ont suivi.

                                                  Aussi le FN en se revendiquant nationaliste ne remet aucunement en cause la supercherie de 1789, mais au contraire ne fait que poursuivre l’oeuvre des révolutionnaires.

                                                  Oeuvre pourtant vouée à un échec cuisant, face au mur que constituent les réalités individuelles.

                                                  • non667 13 mars 2011 16:12

                                                    à j grau
                                                    que penseriez- vous d’un article qui parlerait d’énergie nucléaire sans citer E=M C2 ?
                                                    c’est pourtant ce que vous faites à propos de nation sans parler du judaïsme !
                                                    allez donc lire la formule indépassable en politique qui se trouve dans le CHAPITRE XVII de la genèse
                                                    formule pâlement copiée par hitler (voir mein kampf )


                                                    • Montagnais .. FRIDA Montagnais 13 mars 2011 18:10

                                                      Fort heureusement, l’essentiel n’est pas contingent. France, Belgique, Canada, Même USA, Russie.. sont d’abord des régions de l’esprit. Les hystéries de petits bobo n’y peuvent mais..


                                                      « ..la victoire du « oui » lors du référendum sur le Traité constitutionnel européen, ce dernier étant à ses yeux susceptible de « faire disparaître cette merde d’État-nation »  ».

                                                      Pipi de ciron. Bien digne de l’Aberration. 

                                                      D’autant qu’il ne s’agissait pas d’un Traité constitutionnel, abus de langue, mais d’un pesant et absurde traité de commerce.. 

                                                      Votre papier est excellent.

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Jordi Grau

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