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Accueil du site > Actualités > Politique > Gène présidentiel : femme

Gène présidentiel : femme

Même si la campagne n’a pas connu le degré de sexisme auquel on pouvait s’attendre, et alors que pour la première fois un candidat sur trois est une candidate, il faut garder à l’esprit que du score de Ségolène Royal dépendra l’avenir d’une génération de femmes politiques.

"Ne réduisez pas Ségolène Royal à son statut de femme, elle mérite mieux que cela". Le compliment venait de... Nicolas Sarkozy, en novembre dernier sur un plateau de télévision. Certes. Mais la candidate a choisi elle-même de "sexualiser" la campagne en mettant constamment sa féminité en avant, comme elle vient à nouveau de le faire à Sciences-Po, lors du forum organisé par le magazine Elle. Et quelles sont les premières phrases de son clip de campagne officiel ? "Je suis une femme et une mère de quatre enfants". L’on ne débattra pas ici de la pertinence d’un tel argument, que d’aucuns pourraient trouver très légitime, et efficace politiquement, lorsque l’on se penche sur les motivations du vote des Françaises notamment. Et il faut admettre que la candidate a eu beau jeu de miser sur cet atout, qui a pu sans doute lui faire gagner des points dans la bataille pour remporter la primaire socialiste fin 2006. Mais en sexualisant ainsi l’enjeu, Ségolène Royal prend aussi un grand risque quant au poids des femmes dans le paysage politique français. Il est certes évident que si elle était élue, ce serait une véritable petite révolution culturelle en France. Mais si, pour envisager le pire scénario pour le PS, la candidate était éliminée au premier tour, ce serait certainement une stagnation de plusieurs années pour le combat paritaire et l’accession des femmes aux plus hautes responsabilités. Car aussi absurdement que l’on a pu lui intenter un procès en incompétence en raison de ses chromosomes sexuels, la même critique inepte pourrait ressurgir en cas d’échec patent. Et l’équation candidate = risque s’instiller encore durablement dans les cerveaux des responsables de partis au moment des investitures législatives (on rappelle qu’en 2005 l’UMP a payé plus de quatre millions d’euros d’amende, et le PS près 1,5 million pour non-repect de la loi sur la parité, et que la France compte encore moins de députées que... l’Iran, par exemple).

"Meilleure au lit qu’au ministère"

Quel que soit le score de la candidate, on peut néanmoins tenir pour acquis que l’investiture d’une femme par un grand parti à la présidentielle aura tout de même levé un tabou et contribué à faire évoluer les mentalités. Car Ségolène Royal a beau souligner ces derniers jours qu’elle a enduré dans cette campagne ce qu’aucun homme n’aurait enduré, on peut rester dubitatif, au vu de la faiblesse des attaques dont elle a été victime finalement...Certes, on aurait pu s’attendre, en début de course élyséenne, à une surenchère de propos sexistes, vu le ton des premières critiques. Le "qui va garder les enfants ?" de Fabius, DSK conseillant à la candidate "de rester chez elle au lieu de lire ses fiches cuisine", ou encore la menace d’Emmanuelli de "mettre une balle de plus dans son fusil de chasse". Mais depuis, juste un petit "Bécassine" par-ci, par-là... Car il faut se souvenir de la violence des insultes qu’ont connue les femmes politiques par le passé et jusqu’au début des années 2000. Le classieux "enlève ton slip, salope" assené par les paysans à Dominique Voynet au Salon de l’Agriculture. Les "putain" et "3615 Tonton" tagués sur les affiches d’Elisabeth Guigou à Avignon, qui lui ont donné, un temps, la tentation de quitter la politique. Et surtout, rappellons-nous du véritable lynchage qu’avait enduré Edith Cresson, en accédant en 1991 à Matignon, la plus haute fonction exercée à ce jour par une femme. Les "On t’espère meilleure au lit qu’au ministère". Les députés la traitant de Pompadour. Ou encore le Bêbête Show montrant une marionnette en chaleur, se frottant à Mitterrand, qui répliquait "rebouche ton trou et fous-nous la paix" ou "la greluche je la viole"...

"Madame la Présidente of France"

Pas de "cressonisation" donc, et l’on a du mal à saisir l’intérêt de la pétition "Un million de femmes s’énervent" lancée voici quelques jours sur internet (et on est loin du million, avec près de 8 000 signatures de stars et d’anonymes). Il est par ailleurs intéressant de constater que c’est aujourd’hui du côté de l’étranger que l’hypothèse de l’élection de Ségolène Royal, "Madame la Présidente of France", semble le plus enthousiasmer. Ainsi, une éditorialiste du quotidien The Guardian se prend par exemple à rêver d’un sommet du G8 en 2009 avec une brochette de chefs d’Etat en jupons : Ségolène, Hillary Clinton, Angela Merkel... et rappelle que l’élection de Michelle Bachelet au Chili et Mary Robinson en Irlande ont redynamisé ces pays. Mais si la journaliste britannique trouve "fascinant" qu’Hillary ou notre candidate innovent en plaçant leur féminité et leur "maternité" au centre de la campagne (à la différence de Merkel et de Margaret Thatcher (!) pourrait-on rajouter), elle trouve aussi cette "audace à haut risque", tout autant atout qu’handicap potentiel : "si leurs candidatures amènent à l’élection de la droite dure, leurs échecs resteront longtemps dans les mémoires" de femmes hésitant à se lancer en politique. Et cette perspective donne, à quelques jours du premier tour, un nouvel écho aux propos de la candidate socialiste lorsqu’elle déclare aux Français :"Tout dépend de moi".


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28 réactions à cet article    


  • Unknown (---.---.241.82) 13 avril 2007 14:08

    Permettez-moi d’en douter fortement. L’avenir des femmes politiques ne dépend pas de Royal. Royal n’est pas l’être élu du « peuple » des femmes, leurs destins ne sont nullement lié. Pouquoi faire cette unité entre Ségo et les Femmes ? Le plus simple serait de demander aux principales concernées par cette affirmation, genre Arlette Laguiller, si vous n’avez pas peur de vous prendre un coup de boule. L’article demeure interessant, mais je trouve votre thèse très réductrice.

    Enfin la parité c’est une forme de discrimination positive, donc une discrimination tout simplement.


    • Mlle Canarde Mlle Canarde 13 avril 2007 14:57

      Permettez-moi de croire qu’Arlette Laguiller saurait trouver un argumentaire plus constructif qu’un coup de boule, si nous en discutions...Permettez-moi également de vous rappeler que c’est la première à avoir mis en avant sa « féminité » lors de la campagne de 1974 : « Oui, je suis une femme » était la première phrase de son clip officiel. Enfin, citer Arlette Laguiller pour parler de l’avenir des femmes après l’élection ne me semble pas très pertinent, sachant qu’elle prend sa retraite politique dans trois semaines... Ségolène Royal demeure la candidate préférée des Françaises, ce n’est pas moi qui l’affirme, mais le CEVIPOF (vous pouvez consulter leur enquête à ce sujet, dont je donne le lien). Si vous trouvez lhypothèse rédutrice, relisez ce qu’ont déclaré dans la presse femmes de gauche et droite après l’échec d’Edith Cresson à Matignon : solidaires, elles n’en concluaient pas moins à un regain de machisme de la classe politique, qui les handicaperaient toutes. Enfin, je suis d’accord avec vous sur la parité, mais ce n’est tout simplement pas le sujet de l’article. Merci néanmoins d’avoir trouvé l’article intéressant et d’avoir contribué. N’hésitez pas à visiter notre site http://www.presidentielles.net pour découvrir nos autres contenus !


    • Unknown (---.---.241.82) 13 avril 2007 16:24

      Merci de me Répondre

      Que Ségolène soit la candidate préférée des Françaises, n’est en soit pas très étonnant. Entre Voynet (aïe), Buffet (ouïlle), et Laguiller(...), le choix est vite fait. Que l’on interprête la « percée » de Ségo comme une avancée et finalement une victoire mineure, certe, mais victoire quand même, c’est une chose. Mais poser la candidate en symbole de la condition des femmes, et de faire du destin politique de Royal celui des femmes est un peu gros. C’est, à mon avis en parti la stratégie que le PS a cherché à adopté, mais cela n’a pas pris. Et puis pour revenir sur Ségo, elle est trop formaté pour que les femmes placent en elle toutes leurs espérances.

      Je ne manquerai pas de me rendre sur votre site pour y jeter un coup d’oeil...et plus si affinité...


    • Milla 14 avril 2007 21:24

      @ L’auteure

      « Même si la campagne n’a pas connu le degré de sexisme auquel on pouvait s’attendre »

      trop modeste et trop mignon, la preuve unknown pense que les femmes sont « un peuple », donc à part, et que l’émergence de la femme en politique ne dépend pas de Royal, qui pourtant est une femme, mais j’ai dans l’idée qu’elle dépend surtout des hommes...

      bien à vous et pardonnez mon cynisme, bel article smiley

      Milla

       smiley


    • Thalcave (---.---.96.169) 13 avril 2007 15:13

      Très bien écrit mais sans beaucoup de contenu comme le programme de Royal qui fait l’impasse sur l’Europe, le marché du travail, les retraites, la réduction des charges publiques et la dynamisation de la recherche qui ne passera pas par plus d’argent au CNRS, à l’Université mais par la mise en place d’organisations efficaces ce qui peut signifier de sortir ces actions du système public (cf. Princeton, Harvard, Caltech, etc..)


      • aquad69 (---.---.100.34) 13 avril 2007 15:53

        Bonjour Mz Canarde,

        je reste très sceptique quand à la parité.

        Comprenez-moi bien : il est tout à fait normal, celà va sans dire, que chaque individu ici, femme ou homme, puisse partir à égalité pour faire la carrière de son choix.

        Mais croire que le principe de parité puisse changer cette société et y apporter des solutions est, à mon avis une profonde illusion, car les femmes y vont en tant qu’acteur et non comme personnage.

        Je m’explique :

        une des causes de l’incompréhension de l’imaginaire de cette société est que l’on confond toujours l’individu et sa fonction, le « personnage social » qu’il joue et qui lui donne sens, comme au théatre on pourrait ne pas distinguer l’acteur de son rôle, ce qui interdirait de comprendre le sens de la pièce.

        Dans la société patriarcale à l’extrême où nous vivons, le féminin n’existe pas en tant que personnage social au niveau de la vie publique ; ce qui n’empêche pas les femmes d’être de plus en plus présentes et reconnues, mais admises seulement en tant qu’individus, en tant qu’acteurs.

        L’idéologie de cette société de « citoyenneté » moderne et aussi, paradoxalement, du féminisme nous ont imposé l’idée d’uniformisation des natures humaines : les rôles seraient les mêmes pour tous et universels, citoyens, élus, employés, cad des personnages neutres et asexués.

        Mais il faut tout de même remarquer que ces rôles ont été forgés à partir de figures masculines, à une époque où seuls les hommes y accédaient.

        Proposer la parité aux femmes aujourd’hui, celà revient en sommes à leur permettre de rentrer « dans les jeux des garçons » et d’y participer, à condition d’en respecter les règles ; les choses sont tellement figées aujourd’hui que personne apparemment n’imagine que les choses puissent être faîtes autrement...

        Et pourtant la dernière ouverture qui permettrait d’apporter un peu d’air à cette société serait de bousculer un peu tout celà, et de changer ces règles et ces fonctions, précisément :

        quand, par exemple, au théatre on veut changer le sens de la pièce, il ne sert à rien de remplacer les acteurs ; c’est le scénario et donc les personnages qui doivent changer.

        Seul un autre regard, une autre manière de voir et de faire pourrait peut-être réussir une telle chose ; et le seul « autre » point de vue existant ici est le génie féminin, qui n’a rien à envier au masculin et qui n’a surtout aucun compte à lui rendre.

        C’est une chose qui ne peut que venir de la base, et que de milieux feminins.

        C’est la raison pour laquelle il ne faut pas espérer de grand changements de la part de femmes élues ou patronnes en entreprises : un élu, ou un patron sont tributaires des règles qui les ont amenés au pouvoir, et ils ont coincés par la définition même de leurs fonctions.

        Si la seule démarche féminine est de conquérir les postes de cadres et les fonctions décisionnelles offertes par ce système, elles ne changeront rien ; elles ne feront elle-même que perpétuer, servir et cautionner une société plus patriarcale que jamais, par ses méthodes de travail et ses valeurs de plus en plus exacerbées :

        Le culte de la victoire, du record et de la performance, l’adoration du pouvoir et ses dérives d’abus de pouvoirs, ainsi que l’obsession du mouvement, du travail et de la concurrence.

        Cordialement Thierry


        • iminoreg (---.---.128.55) 15 avril 2007 18:09

          Votre commentaire mérite d’apporter un regard différent. En revanche, je souhaiterais que vous m’expliquiez qu’est-ce que pour vous le génie féminin ? J’ai du mal avec ce concept de génie qu’on applique aussi au fameux « génie du lieu »... n’est-ce pas une notion trop ésotérique voire trop littéraire et donc trop facilement balayable d’un revers de la main par les sexistes de tout poil ? Merci de vos précisions Martine


        • aquad69 (---.---.100.34) 16 avril 2007 14:41

          Bonjour Martine,

          c’est...une bonne question, et je vous remercie de l’avoir posée !

          Il s’agit là de choses assez étrangères à notre mentalité, et difficilement définissables avec précision ; mais celà n’enlève rien à leur réalité.

          Ce que j’appelle le « génie » féminin, c’est un peu comme la nature humaine : celà existe, à l’évidence, et il y a des constantes que l’on peut comprendre et sur lesquelles on peut essayer de mettre le doigt, mais on ne saurait la définir de manière précise, et celà d’autant plus que cette nature peut s’exprimer différemment selon les peuples et les sociétés.

          Un peu comme l’espace que l’on ne peut complètement définir, mais au sein duquel on peut essayer de s’orienter.

          Celà revient à constater, par exemple, que les femmes et les hommes, d’une manière générale et sans s’arrêter à tel ou tel individu, ont sur les choses un regard, un point de vue différent, et que, spontanément, ils auront en général tendance à s’organiser entre eux différemment et à travailler autrement ; mais celà apparait moins aujourd’hui car notre système réprime la spontanéité et impose les organisations.

          Pour prendre un exemple précis, une société féminine pratiquera beaucoup les rapports transversaux, et c’est ces « réseaux féminins » qui ont toujours fondé les liens sociaux dans les communautés humaines ; les hommes auront plus tendance à s’organiser selon une pyramide hiérarchisée.

          Un des aspects de patriarcat caractéristique de l’Etat Nation moderne est précisément son organisation en pyramide, tellement gigantesque que la tête finit par en perdre de vue la base : c’est ainsi qu’à mon avis, l’expression de Mr Balladur « la France d’en bas » correspond à un véritable cri d’impuissance masculine...

          Cette notion de la nature féminine ou masculine de chacun paraît à première vue en opposition avec la doctrine moderne qui définit l’être humain : d’après celle-ci, nous n’aurions d’autre intelligence que rationnelle, identifiée et située dans un cerveau à vocation de « machine à penser » neutre du point de vue sexuel ; et les biologistes de chercher à « peser » et « mesurer » les différences entre nos cerveaux respectifs et à définir l’humain comme un organisme unique qui développerait ses caractéristiques sexuelles sous l’influences d’hormones commandées par quelques gènes.

          Toutes les anciennes sociétés étaient d’un autre avis, et voyaient la société humaine comme un rapport, une danse harmonieuse entre deux principes ou tempéraments indispensables l’un à l’autre parce que différents et complémentaires.

          Ce qu’il faut comprendre, c’est que ces deux points de vue ne sont pas en opposition, mais qu’ils s’appliquent simplement à des plans différents de réalité.

          Les théories modernes sont vraies en ce qui concerne notre corps physique et sa construction biologique, mais elles n’expliquent en rien nos dons respectifs et ne permettent en rien de comprendre l’aspect social de l’humain.

          Pour reprendre l’exemple du théatre, elles analysent les coulisses et les supports de la scène, mais sont impuissantes à saisir le sens de la pièce elle-même.

          En vérité, il existait jadis tout un domaine de « schémas sociaux symboliques » que l’on ignore aujourd’hui et qui ne sont plus guère pris au sérieux, car ils ne sont pas rationnellement « prouvables » et ne « produisent » et ne « rapportent » rien de monnayable. C’étaient des choses qui s’enseignaient et qui faisaient partie de l’art de vivre des temps anciens.

          Les éléments de ce genre manquent aujourd’hui à notre société ; on évite de regarder la vérité en face, par tabou, mais il est évident que nous sommes différents, que c’est un élément de la nature humaine qu’il faut savoir assumer et maîtriser : toutes les richesses des différents folklores, cultures et civilisations humaines y ont trouvé leurs sources.

          Ce sont des domaines qu’il faut explorer et redécouvrir car, faute de disposer d’une trame symbolique de signifiants sociaux et d’avoir appris à la pratiquer, faute de comprendre ce qu’est notre rôle, nous mélangeons tout : nous ne savons plus nous situer les uns par rapport aux autres, ni comment exprimer notre réalité, savoir donner et recevoir sans ressentir l’autre comme une menace.

          Cette ignorance ne peut alors que déboucher sur des rivalités aveugles entre gens qui tous ont l’impression d’avoir été agressés par l’autre, et qui s’affrontent d’autant plus violemment qu’ils ont chacun la certitude d’être en train de se défendre. Et c’est ainsi que naissent les drames et les violences familiales, la défiance entre les sexes, et que se meurent les derniers restes d’une société véritablement humaine chez nous.

          Les « sexistes de tous poils » n’ont pas d’autres origines. Ce sont des gens perpétuellement sur la défensive car se sentant toujours menacés.

          Maintenant, que toutes ces notions apparaissent comme un peu « ésotériques » et trop facilement « balayable d’un revers de la mains par les sexistes de tous poils », sans doute : une vérité subtile sera toujours « balayée » par ceux qui ne la comprennent pas, ou qui ne veulent pas entendre.

          Un véritable débat n’est pas un affrontement à coup d’arguments simplistes ou de slogans « puissants » que l’on s’enverrait comme des polochons ; c’est plutôt la rencontre d’esprits curieux et intelligents, à la recherche d’autres points de vues pour élargir leur perspective, et c’est en petit comité que ça se passe le mieux, loin des tribunes publiques ; mais un débat n’a d’intérêt que s’il a, à plus ou moins long terme, la vocation de déboucher sur des tentatives concrètes pour améliorer les choses.

          Or, améliorer les choses aujourd’hui, ce n’est pas faire plus vite ou moins cher, mais faire différemment ; et ce différent ne peut que provenir d’une autre image de soi-même et du personnage humain.

          L’image humaine exemplaire de cette société a depuis plusieurs siècles été la figure masculine ; mais aujourd’hui celle-ci est tellement usée et déconsidérée en tant qu’autorité que par défiance l’humanité en est à lui préférer n’importe quel système technique, non-humain, de contrôle.

          La seule figure qui puisse nous réconcilier aujourd’hui avec notre nature humaine est féminine ; le matriarcat, jadis beaucoup plus répandu que ne le croient nos ethnologues, n’a en vérité jamais correspondu à un amoindrissement du masculin, mais plutôt à l’encadrement de ses excès ; de tous temps la force et la puissance ont été du côté de l’homme, mais c’était dans ces sociétés une puissance déléguée et codifiée ;l’autorité et le prestige féminin permettait un arbitrage, une maîtrise de ses dérives et de l’abus de pouvoir, causes visibles aujourd’hui de bien des maux de notre sociétés.

          Mais le mot même est devenu un énorme fantasme chez nous...

          Le matriarcat, celà n’a jamais été une société d’amazones guerrières, aux pieds desquelles se seraient trouvés des petits maris rabougris en train de frotter les strings et les petites culottes en peaux de panthères de mesdames ! Il faut tout de même sortir un peu de Hollywood...

          Les matriarcats, c’étaient tout simplement des sociétés fondées sur des valeurs matriarcales, valeurs qui étaient partagées par tout le monde, hommes et femmes ; et celà générait chez chacun une image de soi, une identité d’être humain différente de celle qui existe chez nous, et une organisation de société différente, plus consensuelle et « horizontale ». Celà pourrait aujourd’hui nous inspirer quelques idées applicables chez nous...

          Voilà, j’espère avoir un peu répondu à votre question, sans être trop flou...

          Si le sujet vous intéresse, ou si vous avez d’autres questions, mon adresse : [email protected]

          Cordialement Thierry


        • didier95 (---.---.20.109) 13 avril 2007 17:32

          Je partage plutot votre opinion. Au départ, Ségolène etait la candidate feminime revée :
          - de gauche, donc par essence progressiste,
          - mere de 4 enfants, supposée proche des meres de famille,
          - ancienne ministre de la famille et de l’enseignement scolaire
          - présidente de region, avec une experience serieuse du pouvoir.

          Au dela de savoir comment elle a reussi a bousiller un tel capital en si peu de temps, il est clair qu’on ne voit pas bien qui a gauche ou a droite pourra etre une nouvelle candidate feminine dans les 10 ans qui viennent. Peut etre Michele Alliot Marie a droite, si Sarkozy se plante. Marine Lepen a 0% de chances, et a gauche, je ne vois pas d’autres possibilités que Segolene Royal.


          • meridien (---.---.223.221) 13 avril 2007 20:30

            votre papier est nul et non avenu

            vous vous êtes torturé les méninges pour rien

            trop ampoulé ; à refaire meridien


            • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 14 avril 2007 10:02

              Revenons aux faits :

              Les femmes sont fortement discriminées au travail (salaires), en France du fait de la possibilité de la maternité et à l’accès aux postes à responsabilité du fait du machisme associé à l’image du pouvoir et de l’autorité (l’autorité masculine est valorisée, celle des femmes est disqualifiée en autoritarisme hystérique ; voir à ce sujet la différence de traitement entre NS et SR. Quand la premier traite les propos de SR d’hystérique , il y a de quoi, en effet, se gausser !.

              Qu’une candidate de gauche et les partis politiques de gauche qui la soutiennent veuille faire référence à cette injustice structurelle de notre société en incarnant la « féminitide » et la « maternitude », rien de plus normal pour rétablir le droit des femmes, dans l’esprit des hommes et des femmes ; nous savons en effet que les rôles sociaux sont tout autant intériorisés par les dominants que par les dominés ; et c’est même à cela qu’on reconnaît une domination efficace.

              Or il n’est pas d’autre moyen pour briser la plafond de verre qui rend plus difficile aux femmes l’exercice du pouvoir politique ou économique que la parité et ceux qui pour des motifs d’égalité abstraite se refusent à cette action positive, perpétuent de fait l’inégalité existante au profit des hommes et surtout du machisme salique qui, associe symboliquement pouvoir hiérarchique et virilité pure..

              Nous pourrons parler d’universalité lorsque l’égalité sera réelle, car l’égalité purement théorique est pour le moment un leurre et une mystification.

              Ségolène Royal prend le risque de changer le machisme ambiant, mais ce risque est indispensable pour qui veut rétablir la justice entre les hommes et les femmes dans notre société . Elle a le courage de se battre au nom des femmes et donc de tous humains, hommes compris, et ce courage lui a déjà permis de réduire chez ses concurrents la possibilité de la décrédibiliser en tant que femme prétendant au pouvoir suprême ; c’est donc déjà un succès pour elle et pour les femmes comme pour les hommes.

              Mais, Il n’en est pas de même chez beaucoup d’électeurs et en particulier chez ceux encore nombreux sur ce forum à la disqualifier pour ce motif, sans même faire faire l’effort de faire l’examen critique de ses propositions...

              En cela je rejoins l’auteur de l’article : la candidature de SR et sa campagne sont déjà un succès pour les femmes et les hommes qui souffrent tout autant que les femmes du machisme spontané de notre société aux traditions saliques fortement ancrées ; pour moi, en effet, les valeurs dites « féminines » comme celles dites « viriles » appartiennent tout autant aux hommes qu’aux femmes ; encore faut-il l’admettre sur la plan symbolique et politique. Elle s’y emploie avec talent et détermination et c’est une excellente chose pour l’évolution de notre société.

              Changer la société et les préjugés injustes qui y dominent a toujours été un idéal de gauche, sur la question de la place des femmes, comme sur les autres. Une politique de gauche ne peut être aujourd’hui que féministe, sauf à rester machiste et donc injuste, c’est à dire de gauche en apparence et de droite en réalité.

              Les femmes s’énervent


              • Jack Mandon (---.---.94.188) 14 avril 2007 10:45

                La femme est l’avenir de l’homme, nous dit Louis ARAGON. Mythique, muse idéale, infini des poètes, mère et amante, la femme est immense.

                C’est un argument de poids en politique, surtout quand la femme et jolie et arbore un sourire lumineux.

                Seulement il y a la politique, les systêmes, les appareils,les manoeuvres diverses et... les hommes.

                Entre l’idéal féminin et la femme politique, les réalités sont envahissantes et déconcertantes.

                Alors il faut se faire violence et faire appel à ce qui nous reste d’objectivité pour trancher politiquement.

                Mais dans tous les cas de figure la femme apporte cette intelligence du coeur qui nous fait tellement défaut nous les hommes en herbe.


                • (---.---.31.11) 15 avril 2007 12:15

                  @ Jack Mandon

                  négatif, c’est que 1) tous temps la femme a été assimilé à la maison, on a pas inventé le contrat de mariage pour rien.

                  2) le fait d’etre cantonné aux travaux ménagers fait d’elle un cerveau amoindri...

                  3) parcourez donc le deuxième sexe de Simone De Beauvoir et vous lirez que même des connards de biologistes ont tenter de prouver la différence entre les cerveaux alors que Cette grande Auteure prouve le contraire...


                • Jack Mandon (---.---.77.201) 14 avril 2007 12:55

                  Je crois qu’il est injuste pour une quantité d’humanistes, de philosophes et de poètes d’attribuer tous le mérite des progrès du coeur et de l’esprit à la gauche.

                  C’est un non sens. La maturité qui permet l’élévation de la conscience appartient à tout être humain.

                  A travers mes expériences de psy, je constate néanmoins que prés de 50 % d’êtres humains ne parviennent pas a conjuguer le verbe être à la première personne du singulier.

                  Quand on passe sa vie à penser ou à dire « nous » sommes, en méconnaissant le « je », on peut appartenir à tous les partis et à toutes les familles de pensée.

                  La maturité et l’indépendance d’esprit pourrait être précisément de se centrer, penser par soi même et faire un grand pied de nez à la suprématie des partis qui se chamaillent comme des enfants dans une cours de récréation.

                  C’est toujours difficile de quitter sa famille pour se lancer seul dans la vie en général et dans la vie politique en particulier. Il faut beaucoup de courage et une certaine foi.

                  Si la France veut grandir, en elle même et dans le monde, je ne vois pas d’autre solution.


                  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 14 avril 2007 14:29

                    Je n’ai pas parlé de la gauche institutionnelle (qui peut faire une politique de droite), mais de l’esprit de la gauche comme force de combat en faveur de la justice sociale et contre le conservatisme inégalitaire, en droit et/ou en fait.

                    Je ne pense par que, sur ce plan, vous puissiez me citer, dans l’histoire, une seule mesure du droite qui aille dans ce sens. Et si tant est qu’elle existe(rait) elle serait alors de gauche, quelle que soit la raison tactique de cette « emprunt ».


                  • fouadraiden fouadraiden 14 avril 2007 14:49

                    oui.mais votre exemple a une limite.

                    disons alors que la droite, avec son absence d’idéal de gauche, en est le moteur inconscient.

                    la bonne façon de procéder serait d’aller voir s’il exite, dans un autre contexte ideologique clivé droite/gauche, une droite authentiquement à gauche

                    à cette conditon seule on pourrait vous suivre dans votre jugement,pas avant.


                  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 14 avril 2007 18:16

                    « une droite authentiquement à gauche »

                    Un oxymoron impensable, car vide des sens...


                  • jubiere (---.---.159.179) 15 avril 2007 01:31

                    Il y a dix jours, des bandes ethniques de voyous dévastent la gare du Nord à Paris. Une semaine plus tard, les mêmes bandes ethniques sont responsables de la mort d’un policier à la foire du Trône. Au même moment, un ressortissant bosniaque, violeur laissé en liberté, assassine une jeune Française à Nantes pendant qu’à Marseille se déroule le procès d’un autre âge de criminels ayant assassiné une autre jeune femme en la lapidant et la reconstitution de l’acte de barbarie consistant à incendier un bus avec ses passagers. L’immigration étant décidément une chance pour la France, la candidate socialiste continue imperturbablement à vanter les bienfaits de la mixité ethnique et à pratiquer la désobéissance civile en préconisant la régularisation générale de sans-papiers que ni ses amis ni elle-même ne paraissent empressés d’accueillir dans leurs appartements des beaux quartiers, au nom d’une justice sociale qui consiste à demander à de jeunes Français, qui se lèvent chaque jour à 6 heures du matin pour gagner 1000 euros mensuels, de subventionner, par leurs cotisations sociales, les 70 000 familles polygames logées en priorité par rapport aux familles françaises.

                    L’élimination de Mme Royal après le premier tour sera cent fois plus méritée que celle de M. Jospin en 2002.


                    • at97434 (---.---.132.8) 15 avril 2007 11:55

                      @ jubiere Vous écrivez : « L’immigration étant décidément une chance pour la France ». Je suis d’accord, mais là où cela se gate, c’est lorsque vous prenez des exemples mélangeant les bandes ethniques de voyous (sur quel critère, et qur quelle assurance) et l’affaire récente de NANTES où l’invidu en cause (et seulement en cause à ce jour) est bosniaque (immigré ou pas immigré ?). Vous revenez aussi sur des points TRES discutables comme la polygamie (certes pratiquée mais à quelle échelle ?) et sur les aides accordées (70 000 familles ?).

                      J’habite LA REUNION où il n’y a pas de famille d’immigrés (sauf pour les gens comme vous) et où pourtant il y a aussi des bandes de voyous (ethniques ????) et beaucoup de déliquance en col blanc (et même des juges qui baisent dans le Tribunal). Le problème c’est que nous avons eu un Ministre de l’Intérieur qui a failli dans sa mission et à dépouiller les forces des moyens d’assurer les leurs... Evincer SARKOZY, ce trublion au premier, voila un acte civique pour la France


                    • passtag (---.---.4.14) 15 avril 2007 01:49

                      - Présidentielles 2007 : vers la désobéissance civile.

                      http://www.dailymotion.com/video/x1n7of_avril22


                      • cambacérès cambacérès 15 avril 2007 09:22

                        L’article est excellent.

                        Le problème en l’espèce n’est pas qu’une femme soit candidate.

                        Le problème est la médiocrité de ce que propose Mme ROYAL, ce qui nourrit bien inutilement le machisme ambiant.


                        • frederic9 (---.---.232.32) 15 avril 2007 09:49

                          Madame Ségolène Royal n’est pas une femme, puisque Madame Ségolène est Jeanne d’Arc, ce qui est tout à fait différent.


                          • frederic9 (---.---.232.32) 15 avril 2007 10:00

                            « Je ne pense par que, sur ce plan, vous puissiez me citer, dans l’histoire, une seule mesure du droite qui aille dans ce sens. Et si tant est qu’elle existe(rait) elle serait alors de gauche, quelle que soit la raison tactique de cette »emprunt"

                            Vous avez tout à fait raison, ce qui démontre que vous ètes bien le philosophe que vous prétendez être, en toute modestie.

                            C’est pourquoi nous allons pouvoir voter à droite sans hésitation et sans remord, puisque nous pouvons au moins espérer une droite de gauche, tandis que la gauche de Ségolène Royal est visiblement une gauche de dame patronesse, charitable et maternaliste, c’est à dire une gauche de droite, qui ne nous laisse aucun espoir.


                          • sylv 15 avril 2007 18:32

                            Le gène de l’espoir, voilà ce qu’il faut éradiquer.

                            Élections présidentielles, législatives : L’espoir tue !

                            http://www.dailymotion.com/video/x1ous5_la-voix-du-citoyen


                            • Jack Mandon (---.---.3.240) 16 avril 2007 09:58

                              À Frédéric 9

                              Je partage votre point de vue, cela m’amène à cette remarque :

                              Dans de nombreuses disciplines, la réussite d’un projet vient du fait que son auteur appartient à une autre discipline.

                              Une autre culture, une autre formation, un autre regard donnent souvent une grande clairvoyance à celui qui ambitionne de faire évoluer une situation.

                              Quand on a le nez collé sur un livre, si l’on n’est pas un myope handicapé, il nous est impossible de progresser dans la lecture.

                              Le recul, la perspective, la libre intuition se passent des systèmes et des formes. Il est vrai qu’à ce moment là on se donne le droit et le pouvoir de laisser parler notre créativité.

                              Voici quelques exemples pour illustrer ma réflexion :

                              En économie politique, le communisme est dans son concept premier une merveille d’humanisme. Dans la pratique du système, c’est une monstruosité.

                              Dans les sciences, Pasteur découvrit l’asepsie et l’antisepsie. Pasteur n’était pas docteur en médecine mais docteur en chimie.

                              En affaire, l’abbé Pierre est un grand entrepreneur dont l’action connaît des retombées dans le monde entier. Ce brave homme se permet même d’honorer les pauvres. C’est un chrétien qui n’entend rien au capital et encore moins à la propriété.

                              Dernier exemple, l’ ENA , décriée dans l’actualité politique. Pour cet exemple, je cite Coluche, un autre personnage atypique. Si l’on donnait aux hommes politiques, sous entendu de l’ENA, le sable du désert à gérer...les déserts disparaîtraient. Ce sont des magiciens pas des gestionnaires.

                              La politique aujourd’hui réclame beaucoup de flexibilité, de maturité et pourquoi pas de l’éthique pour trouver les mots et les actions justes où le coeur et l’esprit cohabitent harmonieusement.


                              • chmoll chmoll 16 avril 2007 10:16

                                y aurs une femme au ministère des bètes à cornes, une autre au ministère qui é pas core là,mais qui va bétot i ètre

                                une autre au ministère qui était, mais qui na pus

                                l’reste, salle d’attente n° 6 du ministère des placardées


                                • sweetsmoke (---.---.241.2) 16 avril 2007 10:23

                                  30 ans de féminisme, et nous attendons toujours le génie des femmes en politique et ailleurs. patience...


                                  • Calmos (---.---.240.167) 16 avril 2007 11:42

                                    a l’auteur

                                    Il est beau de réver...

                                    « Hillary Clinton ...Angela Merkel.....Mary Robinson...Michelle Bachelet...et Ségolène... !!! »

                                    Cherchez l’intruse.... !!!!

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