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Zelensky en mauvaise posture

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Dans un développement reflétant l’aggravation de la crise à laquelle l’Ukraine est confrontée dans sa guerre avec la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a renvoyé plusieurs de ses conseillers et assistants, y compris Serhiy Shefir, son bras droit depuis 2019.

En septembre dernier, Zelensky avait limogé le ministre de la Défense Oleksii Reznikov et nommé à sa place Rustem Umerov, dans le plus grand remaniement de la direction de l’armée ukrainienne depuis février 2022.

Bien que la raison invoquée ait été la nécessité d’une nouvelle approche et d’autres formes d’interaction avec l’armée et la société dans son ensemble, les vraies raisons découlent des scandales de corruption liés au ministère ukrainien de la Défense et, plus important encore, de l’échec de la contre-offensive de l’armée ukrainienne, tant vantée par l’Occident comme celle qui entraînerait la défaite souhaitée de l’armée russe.

Le renvoi par Zelensky de ses plus proches conseillers reflète l’énormité de la crise à laquelle il est confronté, alors que l’armée ukrainienne perd une à une les villes du pays et s’efforce de maintenir des positions défensives face à l’avancée des forces russes.

Zelensky n’a atteint aucun de ses objectifs et mène son pays vers l’abîme après avoir perdu de nombreuses régions de l’Ukraine, dont l’infrastructure et l’économie ont été détruites, et dont des millions de personnes ont été déplacées après deux ans de guerre.

Selon le rapport 2021 de Transparency International, l’Ukraine est considérée comme le deuxième pays le plus corrompu d’Europe après la Russie, se classant 122e sur 180 pays à l’échelle mondiale.

La lutte contre la corruption a été le principal cri de ralliement de Zelensky lors de son accession au pouvoir en 2019, et en effet, la lutte contre la corruption en Ukraine est une exigence vitale pour le pays, qui est officiellement devenu candidat à l’adhésion à l’Union européenne.

L’UE insiste sur la nécessité urgente pour Kiev d’intensifier ses efforts de lutte contre la corruption comme condition d’adhésion à part entière. Cependant, le temps ne joue pas en faveur de l’Ukraine, et les conditions ne semblent pas favorables au respect des critères d’adhésion, ni même à la lutte contre la corruption.

Zelensky est confronté à une situation difficile aux multiples facettes, notamment sur le champ de bataille, comme en témoignent les déclarations de la Première ministre estonienne Kaja Kallas, qui s’est déclarée préoccupée par le fait que les forces ukrainiennes sont à court de munitions et d’obus, et qu’elles sont incapables d’évacuer leurs blessés sous les bombardements intenses de la Russie.

Entre-temps, le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, a déclaré que l’Europe n’avait plus de fonds pour acheter des munitions pour l’Ukraine, ajoutant qu’elles devaient être inspectées avant d’être envoyées au front, ce qui signifie qu’elles n’arriveront pas avant la fin de l’année au moins.

Cette situation difficile est confirmée par l’annonce récente du ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, selon laquelle les forces ukrainiennes ont perdu plus de 71 000 soldats et 11 000 pièces d’équipement militaire depuis le début de l’année, notant que les pertes de l’armée ukrainienne cette année sont presque trois fois plus élevées que celles de la même période l’année dernière.

Zelensky souffre d’autres symptômes de cette situation difficile, notamment le fait que certains alliés européens de l’Ukraine reviennent sur leur soutien, comme la Pologne, l’un des principaux alliés de Kiev, qui a fermé ses frontières aux exportations ukrainiennes.

Dans l’ensemble, la défaite de l’Ukraine se profile à l’horizon avec beaucoup d’évidence, suscitant une inquiétude croissante en Europe, notamment en raison des implications profondes de ce scénario potentiel. Le plus important est l’impact stratégique dévastateur sur l’alliance de l’OTAN et l’Union européenne.

Certains observateurs s’attendent même à des divisions généralisées au sein des deux blocs, qui pourraient conduire à leur effondrement ou à leur désintégration. Face à cela, Zelensky a commencé à parler de négociations avec la Russie, déclarant récemment pour la première fois qu’il n’excluait pas de négocier sur les frontières antérieures aux opérations militaires russes.

Il a déclaré que des pourparlers de paix avec Moscou étaient possibles concernant les frontières de 2022, alors que Kiev avait insisté pour libérer «  jusqu’à la dernière parcelle de terre et ramener l’armée russe aux frontières de 1991 », c’est-à-dire celles d’avant l’adhésion de la Crimée à la Russie - une position comprise comme une déclaration initiale de sa position sur les négociations.

Certains considèrent aujourd’hui Zelensky comme un obstacle majeur aux tentatives de préservation de ce qui reste de l’Ukraine. Pourtant, l’Occident ne l’abandonnera pas complètement avant d’avoir trouvé une formule appropriée pour résoudre la crise avec l’Ukraine.

Il est plus probable que l’administration Biden et ses alliés européens continueront à parler de soutien à l’Ukraine au cours de la période à venir, la position sur cette question devant être décidée après les élections présidentielles américaines de novembre.

Toutefois, ce scénario exclut la position de la Russie, qui poursuit son avancée militaire et tente d’exploiter le désarroi européen, associé aux retards dans le soutien américain à l’Ukraine en raison des différends au sein du Congrès, en cherchant à résoudre le conflit ou au moins à progresser vers le contrôle d’un plus grand nombre de territoires ukrainiens afin de renforcer sa position dans toute négociation potentielle visant à résoudre la crise.


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22 réactions à cet article    


  • amiaplacidus amiaplacidus 3 mai 14:54

    Je lis dans l’article :

    L’UE insiste sur la nécessité urgente pour Kiev d’intensifier ses efforts de lutte contre la corruption comme condition d’adhésion à part entière.

    Demander à Zelensky de lutter contre la corruption, c’est un peu comme si les Romains avaient demandé à Néron d’éteindre l’incendie de Rome.


    • nanobis nanobis 3 mai 15:57

      C’est ennuyeux cette disgrâce. Zelinsky a toujours déclaré qu’il ne voulait pas de militaires étrangers sur son territoire. Si on le remplace, son successeur risque de pas être de cet avis ; Macron pourra alors proposer nos militaires avec plus de succès. Pauvre de nous.


      • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 3 mai 20:12

        @nanobis
         
        ’’C’est ennuyeux cette disgrâce. Zelinsky a toujours déclaré qu’il ne voulait pas de militaires étrangers sur son territoire.’’
        >
         bof.
        Ce n’est pas tant Z qui s’oppose à la présence de troupes étrangères : c’est le manque d’enthousiasme et de préparation des éventuels volontaires pour s’engager dans une vraie guerre, symétrique, voire à leur désavantage sur le plan de la technologie. Les soldats occidentaux ont toujours perdu face aux guerres de décolonisation dès lors que les rebelles devenaient aussi bien armés qu’eux.


      • Eric F Eric F 4 mai 09:47

        @nanobis
        Ce qu’avait déclaré Zelensky, c’est qu’il demandait des armes et munitions d’urgence plutôt que des troupes, ce n’est donc pas un véto absolu.
        Il a vu que cette question d’envoi de troupes crée des divergences entre pays de l’OTAN, or sa priorité c’est s’assurer de leur cohésion dans le soutien.

        Zelensky est plutôt considéré comme un obstacle pour une hypothèse de négociation, puisque son attitude a toujours été intransigeante (ce qui est logique dans un cadre de guerre), donc s’il est remplacé, ce ne serait pas pour envoyer des troupes, mais pour entamer des pourparlers.


      • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 4 mai 13:04

        @Eric F
         
         ’’Il a vu que cette question d’envoi de troupes crée des divergences entre pays de l’OTAN, or sa priorité c’est s’assurer de leur cohésion dans le soutien.’’
          >
        Z comme M marchent à la carotte et au bâton US$. Le premier joue sa vie, le second ambitionne le titre prestigieux de premier président de l’UE.
        La carotte pour Z c’est une retraite dorée protégée, le bâton pour M c’est ... ?


      • Nicolas36 4 mai 15:55

        @Francis, agnotologue
        Un bon point pour vous. Macron ne pense qu’a son avenir fantasmé de président d’une EU fédérale. 


      • OJBA 4 mai 20:38

        @nanobis
        Non, il préfère du matériel, dernier cri si possible, qu’il pourra revendre . le sort du peuple Ukrainien lui est complètement indifférent, il sait que c’est « râpé ». Seul pour lui compte de se faire un max de blé, par tous les moyens. Et de sauver sa peau quand viendra l’heure.


      • cassandre4 cassandre4 6 mai 21:54

        @OJBA
        Je crains cependant ,pour lui !.. que les Ukrainiens ne le retrouve où qu’il se cache !.. et alors ; notre virtuose du pianot (sans les mains !) risque fort de se retrouver au bout d’une corde !.. (sans les mains !..) non plus !.. (lol)


      • ETTORE ETTORE 3 mai 20:36

        Cette histoire ressemble à celle du chien, qui à fini d’enterrer profondément son nonos, mais qui a remblayé sa queue, et ses deux pattes arrières, avec, dans le trou !

        Quoi que Z fasse maintenant, cela ne feras que rendre encore plus insupportables et illégitimes, toutes les perditions, qui ont émaillé cette débâcle humaine, depuis le début !

        C’est tellement grossier, qu’on en arrive à se demander ( et peut être que lui aussi )

        qui s’est foutu de sa tête, et qui a sacrifié le peuple Ukrainien, sur l’autel du seul bénéfice financier !

        ( en admettant que ce n’est pas lui, et pas seul )


        • Zolko Zolko 7 mai 09:40

          @ETTORE

          qui a sacrifié le peuple Ukrainien sur l’autel du seul bénéfice financier

           
          ça c’est facile : la famille Biden.

          Je rappelle que Joe Biden était une des plus gros défenseurs de la guerre contre l’Irak en 2003. On disait que c’était l’œuvre de W. Bush est des néo-conservateurs Républicains, alors que c’était bien l’œuvre des néoconservateurs, mais ce sont les Démocrates ! Avec les va-t-en-guerre Clinton, Nuland, Pelosi, Biden ...


        • Eric F Eric F 4 mai 09:57

          Il est intéressant d’avoir un point de vue autre que venant des pays engagés.

          L’analyse est claire, la phase actuelle montre que le soutien occidental à l’Ukraine s’essouffle (malgré les déclarations) et que l’initiative sur le terrain est côté russe (l’actuel effort vise à acquérir les oblats du Dombass dans leur intégralité) .
          Le rapport de force pour des pourparlers est de plus en plus défavorable à l’Ukraine.


          • zygzornifle zygzornifle 4 mai 10:07

            Pas grave, Macron peut encercler ses ennemis a lui tout seul .....


            • MOSCOU (Sputnik) - Les exercices à grande échelle Steadfast Defender de l’OTAN indiquent que l’alliance se prépare à un « conflit potentiel » avec la Russie, a déclaré samedi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

              L’OTAN a lancé Steadfast Defender 24 en janvier. Les exercices de guerre se déroulent jusqu’en mai et impliquent plus de 90 000 soldats des 32 États membres.

              Au cours des exercices, les alliés prévoient de tester un scénario de conflit contre un « adversaire quasi-égal », conformément à l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, qui stipule qu’une attaque contre un allié est considérée comme une attaque contre l’ensemble de l’OTAN et permet pour la fourniture d’une assistance appropriée.


              « À l’heure actuelle, l’OTAN mène ses plus grands exercices depuis la guerre froide, Steadfast Defender, près de la frontière russe.

              Selon leur scénario, en utilisant tous les outils, y compris les hybrides et les armes conventionnelles, ils exercent des actions de coalition contre la Russie.

               »Je dois admettre que les pays de l’OTAN se préparent sérieusement à un « conflit potentiel » avec nous, dont parlent d’ailleurs ouvertement des représentants de haut rang de l’OTAN", a déclaré Zakharova dans un communiqué publié par le ministère russe des Affaires étrangères.


              • Nicolas36 4 mai 16:12

                @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
                La propagande en marche de tout cotés. 
                L’OTAN ne dispose pas des moyens pour menacer la Russie en quoique cela. Toutes ces histoires de manoeuvres et d’envoi de troupes en Ukraine relève du bluff. 
                La réalité est une certaine panique des politiciens US et de l’EU de voir l’Ukraine s’effondrer encore cette année et surtout avant des élections primordiales pour les tenants du libéralisme globalisé qui soutiennent cette guerre. 
                La chute de l’Ukraine et une victoire Russe sur le terrain aurait des conséquences catastrophiques pour l’influence Occidentale et elle a déjà perdu beaucoup depuis le début de cette guerre. 
                Les histoires à dormir debout d’une guerre nucléaire sont parfaitement risibles.Les véritables maitres du jeu sont les fortunes capitalistes et depuis un certain Avril 45 , ils savent qu’ils seraient détruits également. 
                Avant l’ère nucléaire il était possible de faire entretuer des populations en se goinfrant sans risques. Dorénavant il faut savoir mettre les pouces et c’est ce qui va se passer. 
                Les Occidentaux font durer cette guerre qu’ils ont perdue afin d’essayer de faire payer les Russes le prix le plus élevé possible. C’est comme cela qu’il faut comprendre les financements et les rodomontades. 
                Toute cette affaire peut sonner le début d’une glissade vers le bas de l’influence et de la domination Occidentale au profit des pays du Sud et de l’Est. 
                Il y aura probablement d’autres secousses car les Anglo Saxons ne renonceront pas aisément à leur suprématie qu’ils exercent depuis 300 ans.
                Mais quoiqu’ils fassent, leur carottes sont sur le feu. 


              • Le chef du ministère des Affaires étrangères a déclaré que si les pays de l’OTAN voulaient réellement envoyer des troupes en Ukraine, cela ne pouvait signifier qu’une chose : la Troisième Guerre mondiale.

                Selon Peter Szijjártó, en introduisant des troupes en Ukraine, l’Alliance de l’Atlantique Nord violerait ses propres « lignes rouges », son propre concept de sécurité, ce qui entraînerait des conséquences irréversibles.

                Tout cela signifierait une guerre directe avec la Russie. Mais personne n’a attaqué l’OTAN. En conséquence, tout évoluera vers la Troisième Guerre mondiale. Je ne veux pas de ça, la Hongrie ne veut pas de ça.

                Rappelons que la veille, le ministre britannique des Affaires étrangères Cameron avait brusquement qualifié de « mauvaise idée » l’éventuelle expédition de troupes de l’OTAN en Ukraine. Et quelques jours auparavant, le président français Macron avait réitéré sa thèse, affirmant que l’idée de stationner des troupes sur le territoire ukrainien ne pouvait être abandonnée.

                En conséquence, tout cela témoigne d’une division au sein du camp de l’OTAN sur la question de l’envoi probable de ses troupes en Ukraine.

                Ces troupes ne pourront certainement pas rester sur la touche, ce qui signifie que les cercueils sous les drapeaux des pays de l’OTAN rentreront chez eux dans un flot, ce que craignent bien sûr les responsables européens, sachant qu’ils pourraient perdre le pouvoir.

                D’un autre côté, l’OTAN dit constamment qu’« elle ne peut pas permettre à la Russie de gagner en Ukraine ». Ils ne parviennent pas encore à trouver un consensus interne.


                • Nicolas36 4 mai 15:57

                  @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
                  Il ne faut pas désespérer (LOL). 
                  Le déni finira par se dissoudre étape par étape. 
                  D’abord on dit que les Russes ont déjà perdu la guerre. 
                  Ensuite qu’on ne peut pas laisser les Russes gagner. 
                  Puis on ne peut pas laisser les Ukrainiens perdre. 
                  Finalement on trouvera un moyen de parler d’autre chose. 


                • zygzornifle zygzornifle 4 mai 13:12

                  Il y a peu on entendait bramer les ricains et les européens « on ne laissera pas tomber l’Ukraine », encore des discours pour Faire le paon devant les caméras ....


                  • christophe nicolas christophe nicolas 5 mai 07:35

                    Plus que 15 jours avant le dévoilement de sa posture dissimulée de dictateur né, arrivé au pouvoir en enfumant les Ukrainiens dans les jupes des putchistes ultra-violents du Maïdan financés de l’extérieur par des enfumeurs dans le seul but de nuire à la Russie.


                    • zygzornifle zygzornifle 5 mai 09:28
                      Zelensky en mauvaise posture

                      Il aurait pas du ramasser la savonnette de Macron ....



                        • zygzornifle zygzornifle 6 mai 10:27

                          @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot

                          L’allumette est en garde a vue ....


                        • Gérard Luçon Gérard Luçon 6 mai 06:51

                          il a été président, maintenant, étant non réélu, c’est un dictateur !

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