À couteaux tirés
La surenchère habituelle.
Un drame épouvantable fait la une et provoque stupeur et indignation dans la population et la traditionnelle surenchère dans la classe politique. Comme à chaque fois, nos bons gardiens d'un troupeau qui ne croit plus en rien, promettent des mesures drastiques, spectaculaires et à franchement parlé, totalement irréalistes.
C'est justement en agissant ainsi depuis si longtemps qu'ils ont semé les ferments de la haine, de l'incivilité, du refus de l'ordre et de la discipline. Comment croire une fois encore qu'ils feront ce qu'ils clament, la main sur le cœur et quelques larmes de crocodile dans les yeux ? Cette fois, ils tapent fort : plus de couteaux avant 15 ans alors que les armes à feu ont depuis longtemps pris le relais… Plus de réseaux sociaux alors que les mêmes censeurs se vautrent dans cette fange pour donner leur avis, transmettre des messages, glorifier leur impuissance…
Vont-ils un jour songer aux exemples qu'ils ne cessent de mettre en avant pour une jeunesse qui a compris que la vie dans cette société s'apparente à la loi de la jungle, que les plus menteurs, les moins sérieux, les plus roublards, les moins sincères, les plus voleurs et les moins honnêtes accèdent aux postes de pouvoir tandis que la richesse n'a strictement rien à voir avec le mérite, le travail et les vertus.
La pantomime du président se vautrant dans l'adoration des footballeurs du PSG démontre que la réussite ne passe pas par les diplômes, la discipline et les valeurs sociales. Quant aux grosses fortunes qui échappent toutes à l'impôt, qui méprisent totalement l'avenir de la planète, qui dépensent sans compter, ils démontrent à la jeunesse que désormais, plus rien n'est sous contrôle.
Alors pour imiter leurs modèles et ceux qui non seulement nous gouvernent mais s'arrogent des privilèges éhontés, s'accordent des dessous de table faramineux, il n'y a aucune raison de ne pas jouer avec leurs propres cartes : le trafic de drogue, la violence, le sexe… Ces pauvres gamins perdus ne font que copier les canailles en mettant un peu moins les formes sans se préoccuper des apparences.
Et puis, après tout, ils ne font que reproduire les schémas mis en avant par les films, les séries, les chansons rap, les jeux vidéos. Tous les ingrédients leur sont assénés à longueur de temps, il ne leur reste plus qu'à singer ces modèles d'effroi tandis que rien ne leur permet objectivement de s'accrocher aux branches dans un système éducatif qui n'a jamais autant aggravé les inégalités sociales.
Quant au racisme qui s'affiche sans honte, se vocifère sans nuance, se généralise dans tous les pays et les corps constitués, il ne donne guère envie de rentrer dans le moule quand la haine atteint ce niveau. Certes, il n'est pas question de justifier l'injustifiable mais simplement de souligner que rien ne peut changer tant que les adultes, les gens de pouvoir, les parents, les enseignants, ne donnent l'exemple.
Tant que des ministres seront mis en examen, tant que le président méprisera son peuple, tant que le fric est la vertu cardinale, tant que l'école est un cul de basse fosse, tant que l'espoir en demain est aux abonnés absents, la santé de la jeunesse restera dans cet état déplorable. Comment des jeunes peuvent-ils croire en ces personnages qui sur leur lieu de travail, passent leur temps sur leurs téléphones devant les caméras ?
Alors, les portiques peuvent amuser les gosses sur les plaines de jeu mais sont totalement inapplicables à l'entrée d'un établissement scolaire. Ces crapules le savent mais sait-on jamais, il y a sûrement un peu d'argent à se faire une fois encore sur le dos des cochons de contribuables… Avant ça, qu'ils pensent un peu à faire appliquer toutes les lois existantes tout en les respectant eux-mêmes...
6 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON