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Les commentaires de Jean-Philippe Immarigeon



  • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 24 janvier 2007 11:12

    Cher Monsieur,

    Merci de cette précision, mais je crois que l’on joue sur les mots. Le mot « nation » a plusieurs sens, et les Canadiens comme les Américains parlent même (pour ce qu’il en reste aujourd’hui) de « nations indiennes ». Mais c’est au sens juridique que j’emploie ce terme, et, sans vouloir jouer les Royal et faire un cours de 1ère année Science Po, une nation, c’est un peuple sur un territoire avec les atributs d’un Etat indépendant et souverain et reconnu comme tel par les autres nations, une armée, une diplomatie, une monnaie, en un mot, un siège à l’ONU. Nos amis québecois peuvent être fiers de la place qu’ils ont au sein du Canada, il n’empêche que Sa Gracieuse Majesté reste sur leurs dollars, à la tête de leurs forces armées, et nomme le « chef de l’Etat » canadien, au demeurant actuellement une charmante et remarquable compatriote à nous.

    Bien à vous.



  • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 24 janvier 2007 01:05

    Monsieur,

    Je crains que vous ne fassiez un contresens total sur mes propos. « Soutien à Sarkosy » ? Où diantre êtes-vous allé chercher cela. Parce que j’écris qu’il est le seul à avoir pris une position en annonçant qu’il abdiquerait l’indépendance de la France face à l’Amérique, et s’alignerait inconditionnellement sur les positions américaines ? Effectivement, il est le seul à avoir un programme de politique étrangère, les autres candidats se contentant de proposer d’attendre que la crise américaine passe et que les choses se résolvent toutes seules, ce qui revient à laisser carte-blanche aux Américains.

    Sarkosy, lui, tant qu’à laisser les Etats-Unis mettre l’Orient à feu et à sang, veut être le nouveau Blair et monnayer son soutien à cette politique, même si le précédent britannique se termine dans le ridicule et le tragique. C’est aussi logique et cohérent que dangereux et suicidaire pour la France. En quoi est-ce le soutenir que de faire ce constat ?

    Lisez plutôt mon ouvrage « American parano. Pourquoi la vieille Amérique va perdre sa guerre contre le reste du monde » (élu meilleur essai politique 2006 par le magazine Lire) ou consultez mes articles publiés dans Défense nationale depuis 2001, vous trouverez tout cela sur mon blog http://americanparano.blog.fr.



  • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 23 janvier 2007 16:54

    Je vois que le lien a été tronqué. C’est : http://gaullisme.free.fr/DGQuebec.htm



  • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 23 janvier 2007 16:51

    Le problème de Madame Royal et des autres candidats est leur impossibilité à faire un choix. Elle nous dit que le Québec a droit à la liberté comme toute nation souveraine. Mais précisément le Québec n’est pas une nation mais une province. Et il deviendra une nation le jour où précisément il aura acquis sa liberté et son indépendance. Sa remarque tautologique - à moins que ce ne soit une de ces « lapalissaditudes » dont elle nous régale - n’a donc aucun sens.

    Il ne sert à rien de nous faire un cours sur le droit des nationalités, car à ce compte pourquoi pas effectivement la Corse : culturellement, historiquement et géographiquement, la même chose pourrait être dite que pour le Québec. On voit qu’il doit s’agir dans ces deux cas d’un choix politique, et non d’une sorte de transcendance objective et rationnelle du style « 14 points de Wilson » par laquelle, sur des bases pseudo-ethniques, religieuses et culturelles, le président américain nous avait imposé en 1919 (avec la complicité revancharde et aveugle des Français) le démantèlement de l’empire austro-hongrois, les premières purifications ethniques dans les Balkans et en mer Egée, avant que le principe ne nous soit renvoyé dans la figure à Munich lorsque Hitler nous mit au défi de faire une guerre pour empêcher les Allemands des Sudètes de décider, par référendum, de leur rattachement au Reich.

    Il y a donc loin du rappel de principes de Madame Royal à ce qu’on attend d’une future président de la République. Ou alors il fallait la boucler. Lorsque Charles de Gaulle prononce son fameux discours du haut du balcon de la mairie de Montréal, il prend une position diplomatique, fait un choix politique, exprime un vœu au nom de la France. « Je me (trouve) dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération ! » Trois minutes avant la fameuse apostrophe, les choses sont déjà claires, et le « Vive le Québec librrrrre ! » n’est que le bouquet final d’une visite tout entière portée vers cette apothéose. Lorsque Madame Royal dit qu’elle se serait exprimé autrement, on a envie de lui répondre qu’il s’agit précisément là de toute la différence entre un homme d’Etat et une présentatrice de JT.

    Bon, allez Ségolène, vous avez quelques semaines pour nous convaincre. En attendant, prenez des leçons (http://gaullisme.free.fr/DGQuebec.htm).



  • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 23 janvier 2007 02:41

    Monsieur,

    Je vous remercie du lien que vous nous indiquez et du dossier complet sur les positions atlantistes de Nicolas Sarkosy, que je conseille vivement de lire pour ne pas dire plus tard qu’on ne savait pas ce qui nous attendait si, à Dieu ne plaise, le représentant de la droite versaillaise accède à la fonction suprème.

    Soit dit en passant, il est évident que quelqu’un dans la Maison Blanche a pris une ou plusieurs photos « en pied et tabouret » de la poignée de mains, et que nos « alliés » américains se feront un plaisir, le moment venu, de la diffuser.

    Il n’en reste pas moins que Sarko l’Américain est le seul à prendre position, puisque, pour reprendre précisément vos propres termes, les autres, Madame Royal y compris, n’ont que des opinions. Or l’urgence est telle qu’il ne s’agit plus de se répandre en jérémiades sur l’arrogance, l’aveuglement ou la suffisance des Américains. La France a toléré l’intolérable depuis 5 ans (Guantanamo, l’Irak, le Patriot Act, les Security Letters, mais surtout les tomberaux d’injures déversées sur elle et ses valeurs) sans agir autrement que par des protestations, éclatantes en 2003, bien timides depuis. Va-t-on continuer ainsi, et laisser les Etats-Unis précipiter l’Orient vers le chaos ?

    Je suis comme tous les électeurs, j’attends que les candidats et candidates m’éclairent sur ce point. Et si je sais pour lequel je ne voterai jamais, je ne sais pas en revanche lequel ou laquelle aura mon bulletin.

    Bien à vous.



  • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 23 janvier 2007 00:36

    Monsieur,

    Je ne discute pas le sérieux des enquêtes réalisées sur les attentats, je dis simplement qu’on est hors-sujet.

    On peut faire la liste des complots, réels ou supposés, réussis ou avortés, qui ont permis depuis plus de deux siècles et demi aux Américains, qu’ils s’appellent Franklin, Jefferson, Lincoln, Wilson, Roosevelt oncle et Roosevelt neveu, Johnson ou Bush, de se lancer dans des aventures militaires. Cela commence avec l’attentat contre le comte de Jumonville en 1754, puis la révolte de Pontiac de 1763 et les massacres d’Indiens en 1779 sur ordre de Washington, et on continue avec les guerres contre le Mexique jusqu’à Pershing dans les années 1910, l’explosion du cuirassé Maine qui déclenche l’invasion de Cuba et des Philippines quelques années avant, l’affaire du Lusitania puis le télégramme Zimmermann de janvier 1917 pour l’entrée en guerre durant le premier conflit mondial, Pearl Harbor si l’on en croit certains historiens, l’affaire du Golfe du Tonkin plus près de nous, etc, etc, etc... A chaque fois il y a une thèse conspirationniste qui se développe, historique et prouvée (le Congrès d’Albany de 1754, le Tonkin, sans doute le cuirassé Maine) ou invalidée (le télégramme Zimmermann, pourtant trop beau pour être authentique).

    Alors admettons qu’il y ait eu complot le 9/11 : en quoi cela est-il une exception dans une histoire américaine qui en a connu plus d’un ? Je crois comprendre que vous essayez de sauver ce que nous appelons l’Autre Amérique, dont je prétends pour ma part qu’elle n’a jamais existé que dans la projection de notre « rêve américain ». Car je ne vois pas la différence entre le colonel Washington fusillant froidement le comte de Jumonville sur la Frontière pour ouvrir la guerre contre les Français, et George W. Bush « aidant » à la guerre pour le pétrole.

    C’est pour cette raison que je veux bien accepter l’idée d’un complot ou d’une manipulation si elle est prouvée, cela n’avance pas d’un pouce dans mon questionnement : camp de concentration de Guantanamo, tortures en Irak, Bataille de Bagdad en préparation à l’image de la Bataille d’Alger, avec à la clef destruction de quartiers entiers de la ville, et puis pourquoi pas bombardement atomique de l’Iran, que sais-je encore, on peut tout imaginer... ? Complot ou pas complot, manipulation ou pas, que faudra-t-il donc qu’il advienne pour que nous rappelions enfin en consultation nos ambassadeurs à Washington sur ces faits qu’aucune de nos démocraties européennes civilisées n’aurait dû tolérer depuis 5 ans, même de la part d’une nation qui les a sauvées du suicide à deux reprises ?

    Bien à vous.



  • Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 22 janvier 2007 16:24

    Monsieur,

    Je vous remercie de soulever ce point et vous précise ma pensée. Il est évident que « l’attentat » contre le Pentagone n’est plus plausible dans la version officielle. Le trou de missile dans la façade, l’absence de traces sur la pelouse, comme celle des deux blocs moteurs, seuls éléments compacts d’un avion de ligne qui sont toujours les seuls à ne pas se pulvériser totalement, l’absence d’incendie intérieur une fois la façade effondrée au bout d’une heure, etc... et bien entendu l’absence totale de Boeing sur la vidéo finalement et tardivement rendue publique en mai dernier, sont des éléments incontestables. Il n’empêche que le raisonnement se fait à l’envers de ce qu’il devrait, comme ceux qui sortent leur calculette pour démontrer que 6 millions de déportés exterminés, c’est impossible, ou que les pyramides d’Egypte ou les Colosses de Memnon ne devraient pas exister parce que, même aujourd’hui, on ne saurait pas faire. Deux tours se sont écroulées à Manhattan et, complot ou pas, des centaines de personnes manquent à l’appel depuis le soir du 11 septembre. Ou alors, où sont les passagers supposés inventés ? Il aurait fallu commencer par là, ne serait-ce qu’avec un seul nom. Si c’est le cas, vous voudrez bien m’excuser d’avoir manqué ce point. mais je n’en ai pas connaissance.

    Et puis, piètre complot que celui qui voit l’Amérique vilipendiée dans le monde, ridiculisée en Irak, obligée de manger son chapeau sur la scène internationale. Le problème de tous ceux qui sont aux deux extrêmes de mon amalgame qui vous a fait réagir, est qu’ils voient les Etats-Unis comme une puissance, complètement intoxiqués par le discours américain. Et donc, partant du principe que le Pentagone est protégé, l’US Air Force efficace, les contrôleurs aériens de Big Apple compétent, les spin doctors de White House géniaux, etc... tout ce qui cloche aux Etats-Unis est soit volontaire, soit le signe d’un plan machiavélique. A ce compte-là, ils perdent leur guerre en Irak exprès.

    Soyons sérieux. Relisons plus souvent la presse britannique, meurtrière comme nous se saurons jamais l’être. Tous ceux qui ont eux la chance comme moi de vivre puis de travailler avec les Américains le savent : ce sont, pour parler la langue de Molière, de gros blaireaux, des branquignols comme ils se décrivent parfois aux mêmes, surtout lorsqu’ils ironisent sur leur propre armée (Docteur Folamour, 1941, Mash, etc...) Et l’explication par la bêtise me semble, pour réductrice que certains pourront la trouver, pourtant la plus plausible au regard de l’actualité. Et en employant ces mots, je m’estime beaucoup moins anti-américain que tous ceux qui, pris dans le phantasme d’une sur-puissance qui n’existe qu’à Hollywood, l’admirent tellement qu’ils hésitent en permanence entre la « candidude » et la « hainitude ».

    Bien à vous.