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Accueil du site > Tribune Libre > Politiques & citoyens > L’équation du bonheur

L’équation du bonheur

Imf_1Le consensus de Washington est fondé sur une série sur dix principes, imprégnés de la doctrine néo-libérale. Ces dix principes inspirent et façonnent les politiques d’ajustement structurelles exigées par le FMI en contrepartie des prêts octroyés aux pays en voie de développement.

 

Quels sont ces principes ?

1. Discipline fiscale 

2. Réduction de la dépense publique et du périmètre d’intervention de l’État, et réorientation des dépenses publiques vers l’éducation, la santé et les infrastructures 

3. Réforme fiscale caractérisée par un élargissement de l’assiette et une réduction des taux marginaux d’imposition 

4. Taux d’intérêt déterminés par le marché et positifs (mais modérés) en termes réels

5. Taux de change compétitifs 

6. Libéralisation commerciale avec remplacement des restrictions quantitatives par des droits de douane faibles et uniformes 

7. Ouverture de l’économie à l’investissement direct étranger 

8. Privatisations 

9. Dérégulation, c’est-à-dire, d’une part, abolition des obstacles à l’introduction de la concurrence, sauf pour ceux qui sont justifiés par la sécurité, l’environnement et la protection des consommateurs, et, d’autre part, mise en place d’une surveillance circonspecte des institutions financières 

10. Protection légale des droits de la propriété.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette équation macroéconomique universelle, que le FMI applique à toute crise, indépendamment de son contexte et de son environnement économique, social et culturel, fait l’objet de critiques très nombreuses. En effet, à travers cette doctrine, le FMI outrepasse ses missions, et impacte directement les choix des États emprunteurs en matière sociale, sanitaire ou éducative. Ses recommandations entrent même régulièrement en contradiction avec les programmes et les normes produites par l’Organisation internationale du travail. En effet, quand le FMI exige la flexibilisation du marché du travail, il encourage la dérégulation d’un champ vis-à-vis duquel l’OIT (sous tutelle de l’ONU, à la différence du FMI) prétend renforcer les droits des travailleurs.
En déplacement au siège du FMI à Washington il y a quelques mois, j’ai découvert une institution attentive aux critiques et qui « communiquait » beaucoup sur sa volonté de faire évoluer la politique de « conditionnalité » des prêts attribués, en se recentrant sur ses missions essentielles. Enfin, rapporteur pour le Parlement européen sur la révision stratégique du FMI, j’ai rencontré son président, la semaine dernière, à Bruxelles, M. Rodriguez de Rato. Nous avons eu un échange plutôt intéressant sur l’engagement du Fonds dans la lutte contre la pauvreté dans le monde, la prévention, la surveillance et le règlement des crises financières et économiques des pays émergents ou en voie de développement.
A la suite de ce rendez vous, interrogé par la presse sur la situation européenne, il déclarait : "Les gouvernements doivent tenir leurs promesses de changement. Il s’agit de donner aux citoyens de meilleures opportunités. Ce serait bon que l’Europe ait un marché flexible du travail où, lorsque quelqu’un perd son emploi, il puisse en retrouver un autre. Il serait bon d’avoir un système européen de services qui permettrait que, dans chaque pays, les services soient le plus efficaces possibles, capables de créer plus d’emplois. Ce serait bien qu’en Europe on puisse donner aux gens la possibilité de travailler plus, pour ceux qui le veulent... dans les limites fixées par la législation européenne."
Evidemment, ça coule de source. C’est tellement sympa, un monde flexible, où celui qui « veut » travailler, trouve un emploi, celui qui « veut travailler plus », peut travailler plus, tout ça « dans les limites fixées par la législation européenne » !!! C’est-à-dire, aujourd’hui, 48 heures hebdomadaires, en attendant la seconde lecture de la directive prévoyant la généralisation de la clause « d’opt out » (possibilité pour le salarié d’accepter "librement", en signant son contrat de travail individuel, de travailler plus de 48 heures) et proposant de passer le maximum hebdomadaire à 65 heures.

 


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