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Accueil du site > Tribune Libre > Rousseau : urgence absolue !

Rousseau : urgence absolue !

"Rousseau urgence absolue" : il ne s'agit ni de Sandrine Rousseau député écologiste, ni de Arnaud Rousseau président de la FNSEA, ni de Aurélien Rousseau ex ministre de la Santé, mais bien de l'immense Jean-Jacques Rousseau philosophe du 18 ème siècle qui requiert notre attention, dans cette période trouble et dangereuse qui voit le retour de la guerre sur le sol européen et les menaces sur notre civilisation européenne des Lumières.

Pourquoi les écrits de Jean-Jacques Rousseau sont-ils dans notre actualité ?

D'abord une constatation : ses oeuvres sont encore largement étudiées dans les lycées et les universités et pas seulement en France. "Contrat social", "Confessions", "Discours sur l'origine de l'inégalité", "Emile ou de l'Education", "Discours sur l'économie politique"...

L'écrivain prolifique a depuis longtemps été inspirant pour de nombreux courants de pensée et d'action. L'écologie l'a lu, s'est inspiré de son "état de nature". L'extrême-gauche l'a lu, les révolutionnaires de 1793 l'ont cité dans leur action quotidienne. Robespierre et Rousseau. Lénine et Rousseau.Castro et Rousseau.... La recherche historique a souvent rattaché le "Contrat social" au totalitarisme, à la Terreur des révolutions. Chacun a voulu le mettre "à sa sauce" en simplifiant, émasculant, travestissant sa pensée pour avoir une base savante et littéraire à sa propre doctrine ou démarche.

 Dans une toute autre démarche, tout récemment Alain Finkielkraut dans son dernier ouvrage "Pêcheur de perles" fait largement référence à Jean-Jacques Rousseau philosophe du 18ème siècle, de ce siècle des Lumières plein de promesses : "Dans le monde dont Rousseau a la révélation soudaine, la politique a les coudées franches... Le citoyen de Genève ne regarde le passé que pour ouvrir l'avenir... La servitude étant la source de tous les maux du genre humain, ces maux disparaitront avec l'abolition de la servitude... Rousseau confère à l'homme le pouvoir de régénération".

Ou encore Rousseau qui s'exprime sur l'abandon de ses enfants : "J'ai mis mes enfants aux Enfants trouvés... Si ma misère et mes maux m'ôtent le pouvoir de remplir un soin si cher, c''est un malheur dont il faut me plaindre et non pas un crime à me reprocher... La nature veut qu'on fasse des enfants puisque la terre produit de quoi nourrir tout le monde, mais c'est l'état des riches... qui vole au mien le pain de mes enfants".

Et Alain Finkelkraut d'ajouter : " Avec Mai 68... nous avons décidé d'en finir avec l'aliénation déjà dénoncée par Rousseau dans son " Discours sur les sciences et les arts". Sans cesse la politesse exige, la bienséance ordonne, sans cesse on suit les usages, jamais son propre génie. On n'ose plus paraitre ce qu'on est".

Alors, que nous dit l'écrivain politique J-J Rousseau et quelle peut être son influence dans ce premier quart du 21ème siècle ? Pour cela nous nous réfèrerons dans l'éthique et la probité à ce qu'on écrivait à propos d'Alfred Grosser l'éminent chercheur franco-allemand qui vient de mourir : "Il s'efforça par ses activités d'historien de remplacer les préjugés par les connaissances".

Rousseau n'est pas Voltaire ou Montesquieu. Il n'a pas de bibliothèque privée, il n'a pas étudié dans les collèges. Il est autodidacte, envoyé en pension à l'âge de 10 ans. Il y a pour lui absence d'une éducation officielle et son apprentissage fut solitaire. Très jeune il lit avec son père artisan et citoyen de Genève, les " Vies des hommes illustres" de Plutarque qui vécut aux 1er et 2ème siècles de notre ère. Il se formera quand il sera recueilli jeune garçon chez Mme de Warens, aux Charmettes, qui fera son éducation, ou comme secrétaire de Mme Dupin auprès de laquelle il acquiert une culture juridique et politique très solide. Il a pour elle un projet d'ouvrage sur les femmes. Son érudition est sans borne. Quand il sera précepteur chez les de Mably, secrétaire de l'ambassadeur de France à Venise, son savoir fera sa renommée.

Grand lecteur de Tacite, Tite-Live, Platon, Aristote, Cicéron, Virgile, Salluste, on le verra sur les sites romains de France, le Pont du Gard, les Arènes de Nimes. "Etudier l'histoire permet de se corriger par les exemples". Passionné par l'antiquité grecque et romaine, il va s'enthousiasmer pour l'abnégation patriotique, le civisme, la souveraineté populaire, le droit du peuple à légiférer, ce peuple qui n'a pas besoin d'intermédiaire, ce peuple qui anime les assemblées populaires. Il y verra "des hommes élevés par de sublimes institutions au plus haut degré de grandeur et de vertus où puisse atteindre la sagesse humaine". Il aime les grands hommes de l'antiquité et leurs actions héroïques. Brutus le magistrat, Caton le commandant en chef qui hait la tyrannie, feront partie de son panthéon d'hommes illustres. Il associe peuples et gouvernements. La morale, les devoirs civiques et sociaux comptent beaucoup pour lui. Les exemples moraux de l'histoire lui sont essentiels.

En 1762 "l'Emile" son livre sur l'éducation, sera condamné à être brûlé, en cause son admiration pour l'antiquité. Voltaire, Diderot passeront, dans ce 18ème siècle des Lumières, pour des penseurs du progrès, alors que Rousseau est vu comme tourné vers l'Antiquité.

Rousseau vit dans un temps très inégalitaire, très injuste. Dans la France monarchique qu'il a sous les yeux, il oppose la monarchie éclairée d'un Henri IV à la pratique absolutiste d'un Louis XIV. Tout en affirmant que le caractère monarchique ou non du gouvernement compte moins que la cohésion civique. Il va chercher quel gouvernement est le plus apte à "former un peuple le plus vertueux, le plus éclairé, le plus sage". "Les institutions sociales se trouvent à la racine de la formation des idées, des passions et des valeurs des individus qui les composent". "Vous voulez qu'on obéisse aux lois, faites qu'on les aime". "La justesse des lois doit se mesurer à leur capacité à améliorer le caractère des citoyens".

La communauté politique est une structure permettant l'exercice individuel de la vertu. "Dans un état bien gouverné, il y a peu de punitions, non parce qu'on y fait beaucoup de grâces, mais parce qu'il y a peu de criminels".

Sparte et ses actions héroïques, Athènes malgré la mort ignominieuse de Socrate, Rome et sa simplicité (la Rome de la République), Genève ( sa ville natale) sont des références et modèles politiques. Avec une idée simple : les peuples pauvres sont vainqueurs des peuples riches. Les peuples brillants mais corrompus sont vaincus par les peuples libres et austères. Dans le "Discours sur les sciences et les arts" il fait parler depuis l'au-delà Fabricius personnage de Plutarque, consul romain incorruptible et pauvre. Restaurer l'austérité des vieux romains aurait dû être une nécessité. Il est bon de se rappeler qu'à 7 ans Rousseau a essayé de se brûler la main comme Mucius Scaevola héros de la République romaine.

Les armées anciennes sont supérieures aux armées modernes qui se battent pour un dictateur ou pour de l'argent, alors que les premières se battent pour la cité, l'intégrité du peuple. Car la cité permet l'épanouissement du peuple et son accomplissement. Seules les républiques éloignées de la corruption peuvent ne pas être conquises. Athènes a été vaincue par Philippe de Macédoine pour n'avoir pas su défendre son mode de gouvernement avec la passion nécessaire. A Rome le premier modèle fait de civisme et d'austérité a été suivi de la soumission au pouvoir impérial et du développement des sciences et des arts. D'où l'échec. 

La modernité subordonne le politique à l'économie et nie le collectif au profit de l'individualisme. Et Rousseau de comparer l'ancien temps au siècle dans lequel il vit : "Les anciens politiques parlaient sans cesse de moeurs et de vertu, les nôtres ne parlent que de commerce et d'argent". "En cas de guerre de quelle utilité peut être un citoyen habitué au luxe". "De quel oeil, pense-t-on que puissent envisager la faim, la soif, les fatigues, les dangers et la mort, des hommes que le moindre besoin accable, et que la moindre peine rebute". "Il y a opposition entre le consommateur et le citoyen, entre le volume des échanges et la liberté politique". 

Constatation éplorée de Rousseau : "Nous avons des physiciens, des géomètres, des chimistes, des astronomes, des poètes, des musiciens, des peintres, nous n'avons plus de citoyens". Or il faut "faire" des citoyens. L'intérêt commun doit permettre de satisfaire aussi l'intérêt particulier du citoyen. Le modèle solide c'est la République romaine qui, avec une constitution cohérente, a garanti l'exercice de la souveraineté populaire malgré les nombreux écueils du développement de l'histoire. Car, sinon l'intérêt du plus fort s'exerce contre la défense de l'intérêt commun de la cité. Le riche proposant un système pour son intérêt particulier, alors que la loi doit être au service de l'intérêt commun. D'ailleurs l'intérêt privé ne doit pas résider dans le plaisir et le profit.

 Rousseau, qui a pu écrire :"Vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne", a trouvé dans les Comices centuriates romains une bonne institution. Donc une préférence pour ce système électoral même s'il favorise les classes aisées mais avec le principe de souveraineté populaire et de volonté générale. La cité associe naturellement l'ensemble des citoyens dans le processus législatif avec une vraie souveraineté démocratique. Les valeurs collectives permettent de régler le problème de la domination des plus aisés en faisant jouer l'opinion publique.

Ainsi donc, après avoir relu tout ou partie des oeuvres de Jean-Jacques Rousseau, on peut donc conclure avec Flora Champy autrice d'une formidable thèse "L'Antiquité politique de Jean-Jacques Rousseau" :" Dans le contexte d'une contemporanéité naviguant entre les Charybde et Scylla de l'utopie et de l'idéologie, tiraillée entre plusieurs tentatives de faire table rase du passé, reconsidérer les modèles antiques de l'auteur du "Contrat social" pourrait contribuer à donner une nouvelle vie à la promesse de liberté léguée par les Lumières... Echapper au tragique re-jeu du passé".


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25 réactions à cet article    


  • amiaplacidus amiaplacidus 29 mars 14:48

    Une citation de J-J Rousseau s’impose :

    Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargné au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne.


    • Et hop ! Et hop ! 30 mars 20:45

      @amiaplacidus

      C’est un très bon exemple de la stupidité de tout ce qu’écrivait Rousseau : le clôture des terrains a commencé avec l’agriculture qui s’accompagne de sédentarisation au Néolitique, et de la fin de l’époque des chasseurs-cueilleurs.
      Or ces peuples nomades se faisaient déjà des guerres entre groupes humains pour se disputer ou conquérir des territoires qui n’étaient pas clôturés. 

      Dire «  que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne », c’est dire que celui qui prend de la peine pour faire pousser des légume et des arbres fruitiers n’a pas de droit particulier sur les fruits de son travail.


    • mmbbb 31 mars 09:28

      @amiaplacidus Je pensais ceci lorsqu au lycée imprégné des idées rousseauistes et bercé par les idées communistes largement diffusées par les profs épris « de l humanisme » nous faisaient accroire que l homme fut bon par nature .

      Quelle erreur d appréciation d autant que Rousseau fut propriétaire ,

      https://patrimoines.savoie.fr/web/1180_DBEvenement/les-charmettes-maison-de-jean-jacques-rousseau

      Il ne séjourna point dans une masure insalubre et ne fut pas importuné par les squatteurs .

      La pensée « bo boiste » tant présente aujourd hui .

      Notamment avec le vouloir vivre ensemble non pas au sens de Renan mais de cette mouvance de gauche abjecte « Je promeus si généreusement mes principes que je m exempte d appliquer à moi m^me »

      Et il faut lire Rousseau durant son cursus

      Quant à vôtre immaturité , c est consternant .


    • Clocel Clocel 29 mars 14:53

      Un service à lui rendre serait de le ramener à Ermenonville, le soustraire au voisinage douteux de la poubelle républicaine.


      • Yann Esteveny 29 mars 15:18

        Message à tous,

        La République maçonnique a parmi ses idoles Monsieur Jean-Jacques Rousseau.

        Si vous voulez découvrir toute la supercherie du personnage et de son « oeuvre », écoutez les conférences de Monsieur l’abbé Billecocq du 16 octobre 2018 au 26 mars 2019 sur le personnage.

        Ceux qui voudront aller à l’essentiel des principes pédagogiques de Monsieur Rousseau trouveront la conférence consacrée à l’ouvrage « L’Emile ». Cette conférence particulièrement d’actualité puisque le niveau scolaire en France s’effondre inexorablement pourrait s’appeler : « Comment fabriquer des crétins orgueilleux sans qu’ils le perçoivent ? ». 

        Les principes de Monsieur Jean-Jacques Rousseau sont excellents pour rendre la masse imbécile. La masse n’est pas près de s’interroger pour savoir pourquoi tous ces ministres de l’ « Education Nationale » successifs qui sortent de l’ « Ecole Alsacienne » ne veulent pas faire profiter leur progéniture des lumières de ce sombre personnage.


        • Sirius Brutus 29 mars 15:43

          C’est drôle comment on peut récupérer ce qui sert à étayer des convictions en oubliant ce à quoi le raisonnement de cet auteur aboutit après qu’il eût formulé des hypothèses.

          Ce qui est sûr, c’est que Rousseau considérait qu’un système de « démocratie représentative » n’était pas démocratique" mais aristocratique par étymologie (gouvernement par les meilleurs).

          Dans le Contrat Social, il écrit être favorable à la démocratie directe, parce que “celui qui fait la loi sait mieux que personne comment elle doit être exécutée et interprétée“. Le pouvoir législatif doit donc être uni au pouvoir exécutif.

          Pour lui, un gouvernement démocratique serait celui dans lequel « le peuple » se constituerait en magistrat collectif pour l’exécuter, ce qui peut paraître naïf et idéaliste, voire utopique. Or ce n’est ni l’un ni l’autre, mais tout simplement pessimiste parce qu’on lit plus loin qu’il est conscient du fait que ce régime parfait ne peut fonctionner que si les citoyens sont "vertueux, dédiés à la cause commune et agissent pour le bien commun, dans le respect de la volonté générale" (oups !). Alors, il inclut dans le projet un programme d’éducation politique des citoyens, et la plupart des disciples de Rousseau s’arrête là, ce qui revient à une sorte de « y a qu’à », « faut qu’on » !.

          Or, Rousseau conclut que “s’il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes“.

          Gênant, non ?


          • Fergus Fergus 30 mars 11:54

            Bonjour, Alain

            Ni du peintre Henri Rousseau alias « Le douanier », ni de Florian Rousseau, grand champion de cyclisme sur piste, ni de Louis Rousseau, ce personnage étonnant dont j’ai évoqué l’oeuvre dans un article de 2022 : Keremma, ou l’étonnante histoire d’un projet de « phalanstère » breton.

            Sur Jean-Jacques Rousseau je suis très circonspect, comme Brutus. Et sa misogynie me pose un réel problème. 


            • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 30 mars 14:45

              @Fergus

               ’’sa misogynie me pose un réel problème. ’’
              >
               !!!
               Sans commentaire.


            • Sirius Brutus 30 mars 16:03

              @Fergus

              Si vous voulez parler de ses contradictions entre sa vie personnelle et son œuvre, il y a pire.

              Ce qui lui est le plus souvent reproché, c’est d’être l’auteur de l’émile, un traité d’éducation, et d’avoir abandonné ses cinq enfants.

              Mais si on commence à exiger une cohérence entre « faites ce que je dis » et "faites ce que je fais", beaucoup des critiques eux-mêmes risquent de se trouver en difficulté !


            • Et hop ! Et hop ! 30 mars 20:58

              @Brutus :

              Ses deux traités d’éducations qui considèrent que chaque enfant doit découvrir et inventer lui-même tous les savoirs par sa propre expérimentation personnelle sont une folie complète, ça empêche de transmettre l’expérience accumulée et perfectionnée pendant des siècles par des milliers de générations, ça empêche aussi aux enfants d’avoir des connaissances communes, donc ça fabrique des ignorants, des asociaux et des bons à rien. 
              C’est la base de l’actuel pédagogisme de l’éducation Nationale.


            • chantecler chantecler 31 mars 09:58

              @Et hop !
              Sans blague , t’es prof ?
              Tu sais comment on conduit une classe , comment on transmette efficacement des savoirs , comment on apprend réellement , comment on s’investit pour l’avenir des jeunes ?
              Tu penses que « la fabrique du crétin » c’est la clé de tout , l’alpha et l’oméga de l’éducation ?
              En tous cas en ce qui concerne tes connaissances historiques t’as encore du boulot à faire ...
              La vérité tu préfères l’inventer ou la transformer selon ton idéologie ...
              Au fait il navigue où le Brighelli aujourd’hui , celui qui a soit disant tout compris avec quelques autres ?
              Tu me répondras .« pisa » , oui et alors ?
              Ces évaluations sont autant truquées, trucables que les élections .... ! Par exemple si on sait que c’est la table de X par 13 qui sera demandée on ne fait apprendre à ses élèves que la table de X 13 , qu’on utilise pourtant jamais dans la vie courante .
              L’apprentissage de la modestie et du doute a du légèrement lui échapper .
              Par contre au niveau narcissisme il est imbattable .
              Et du pognon il en a gagné avec ses livres/ imprécations .


            • Et hop ! Et hop ! 1er avril 14:31

              @chantecler : Sans blague , t’es prof ?

              Non, mais j’ai été élève, et j’ai été maître-auxilliaire en français pendant 3 ans dans des collèges publics en préparant un doctorat, j’ai quitté l’enfer de l’enseignement quand je l’ai eu.
              Une inspectrice m’avait fait un rapport accablant en écrivant que j’avais une « conception normative de la grammaire et de l’orthographe », et que ça empêchait les « apprenants » d’être « créatifs » et de découvrir les règles avec une « méthode inductive », il s’agit bien de la méthode de Rousseau (qui, soit dit en passant, si il dit des bêtise, a une langue vraiment superbe).
              Il faut dire qu’en classes de 6e et 5e, les élèves n’avaient aucune orthographe, donc je leur faisais faire à chaque cours une dictée simple de 5 lignes sur une demi-page, je ramassais et je redistribuais à d’autres élèves pour que leur feuille soit corrigée par un autre élève, ça prenait 1/4 d’heure. Leur orthographe s’améliorait bien, elle devenait normative.
              Cette connasse avait découvert en plus avec horreur que je leur faisais apprendre par coeur 1 x par semaine les conjugaisons, que je donnais en plus comme punition aux bavard(e)s de copier les verbes êtres et avoir à tous les temps, et encore en plus à apprendre par coeur des poésies françaises classiques (genre Victor Hugo et La Fontaine).


            • chantecler chantecler 4 avril 02:11

              @Et hop !
              oui et alors ?
              Certains ont voulu nous faire croire qu’ils détenaient la martingale en matière de transmission des savoirs , mettant à terre l’école et les programmes de Jules ferry celle de la 3ème République naissante .... .

              Cétait dans le cadre du « faire mieux avec moins de moyens », d’abattre les syndicats te , l’intelligence sociale , les débats , le verbe ,.....cf M. Thatcher et sa clique néo .... 
              Donc fallait pousser le libéralisme à donf .

              Ce qui a permis à des minorités de gens de devenir milliardaires , en détournant les institutions ,et de plonger des millions dans la misère , le stress , l’insécurité , la dérision en piégeant entre autres les grandes sociétés publiques qui avaient rénové , remonté le pays en 45 , en s’attaquant les unes après les autres aux institutions , comme l’hôpital , la santé ,l’éducation , la justice , EDF , l’ONF, l’information « évidemment , vectrice de la publicité , du mensonge, de la propagande à outrance etc etc sur les décombres de la République , de la société et de son bine être telles qu’elles étaient parvenues dans les années 70 .

              Il y a eu des opportunités de mettre en lice de nouveaux cadres , de nouveaux politiques , qui savaient tout et devaient tout casser pour faire mieux et enfin révolutionner ..

              Y compris le français , l’orthographe , la grammaire les conjugaisons , l’arithmétique, les sciences , la connaissance ,etc etc ...
              De supprimer les manuels scolaires ,les livres , les statuts et la liberté pédagogique .

              Nous avons vu ce que ça a donné pendant la pandémie quand on a imposé aux médecins , aux soignants des protocoles de soins ,de laisser leurs idéaux de côté de vacciner à outrance dans des usines à vacciner contre bonnes rétributions , d’abandonner la liberté thérapeutique ,et le serment d’Hippocrate , de laisser mourir de se soumettre à des politiques et des hauts cadres politiques travaillant main dans la main avec Big Pharma .

              La médecine n’y a rien gagné , bien qu contraire même , mais l’opinion a muté dans l’indifférence , le désinvestissement et au passage par la propagande une mise à mort sociale par exemple , d’un professeur qui était valable , reconnu et faisait son taff comme Didier Raoult , le savant sans cravate qui sortait du lot ....
              Il prétendait ce con, simplement soigner , scientifiquement et non être un Dieu tout puissant régissant nos vies ,nous enrichissant tous ,surgissant d’ une épidémie ...., envoyée pour punir une population sans doute de son manque de foi  !

              Du coup les moeurs changent : nous sommes collés aux écrans , et nous le déplorons ,les gens ne lisent , ne communiquent plus véritablement et on envoie les livres et les bibliothèques par tonnes à la casse !

              En attendant sans doute le prochain autodafé d’écrans plat quand les gens auront réalisé » le crétinisme envahissant imposé par les industriels et le commerçants cad notre civilisation ....


            • Et hop ! Et hop ! 4 avril 13:48

              @chantecler : «  oui et alors ?
              Certains ont voulu nous faire croire qu’ils détenaient la martingale en matière de transmission des savoirs , mettant à terre l’école et les programmes de Jules ferry celle de la 3ème République naissante .... . »


              Et alors, je répondais à votre objection sur Rousseau et que je n’y connais rien.

              C’est pas « certains » qui ont voulu, c’est le coeur de l’inspection académique, et ça n’a rien à voir avec le thatchérisme, sauf que c’est effectivement l’application du libéralisme à la pédagogie, et que le libéralisme est d’origine calviniste, comme Rousseau et l’idéologie libérale anglaise.
              Le virage du pédagogisme est antérieur à Margaret Thatcher, il a commencé avec la méthode globale à la place des abécédaires (B A BA), et les maths modernes à la place de l’arithmétique.

              Les programmes et les méthodes de l’enseignement élémentaire ont été mis au point par à partir du Moyen-Âge par les communautés de métiers des écrivains (il en est resté l’appellation de « maître » pour les instituteurs), puis du XVIIe par des congrégations religieuses enseignantes (entre autre les Frères des Écoles chrétiennes qui étaient des laïcs) et reprises avec les manuels scolaires par la IIIe République qui les a améliorés.

              Pour le reste vous avez bien raison, le problème étant d’avoir voulu faire de la médecine et de l’enseignement des secteurs commerciaux (dont la finalité est de rapporter le maximum d’argent), et donc d’avoir rendu vénaux et corruptibles les médecins et les enseignants, en particulier du supérieur, comme les politiques.


            • chantecler chantecler 6 avril 15:23

              @Et hop !
              Compliqué de s’exprimer sur de tels sujets... !
              Oui et non !
              Le « pédagogisme » est né de la fac de Vincennes ...
              (sciences de l’éducation)
              Fallait trouver un débouché aux diplômés sans diplôme .
              Il se sont retrouvés dans les ministères ....

              La méthode globale est apparue dans les années 1930 ....
              Très importantes la couleur (et la taille) des étiquettes pour faire semblant de savoir lire .... !

              Et pour refuser aux élèves un manuel d’apprentissage de lecture puis de français ....


            • Aristide Aristide 30 mars 14:20

              Quand l’anachronisme est érigé en règle ....Si on ajoute le charcutage avec des citations d’une pensée complexe 


              • Eric F Eric F 1er avril 10:27

                @Aristide
                ’’Quand l’anachronisme est érigé en règle’’
                Belle formule !

                Il y a souvent une idéalisation des grands anciens et d’un mythique âge d’or ; ainsi dans l’article est-il question de ’’restaurer l’austérité des vieux romains’’ mais c’est sur la base de légendes réinventées par leur postérité.
                Il y a cependant un fond de vrai que la période de ’’construction’’ (ou refondation) d’une nation homogène conduit à un effort collectif pour le bien commun.


              • Rinbeau Rinbeau 30 mars 16:44

                Pour Rousseau, choisir Tocqueville, c’était la promesse d’un pays puissant avec pour les citoyens une vie de misères et de guerres.. Le choisir, c’eut été choisir un pays comparable à la Suisse.. On nous a choisi Tocqueville ! tout le monde connait la suite..

                 smiley


                • Rinbeau Rinbeau 30 mars 16:55

                  @Rinbeau

                  Je voulais parler de Mandeville bien entendu et non Tocqueville.. Vous aviez compris je pense.. Mille excuses..


                • Et hop ! Et hop ! 30 mars 21:02

                  @Rinbeau

                  Mandeville et Rousseau étaient tous deux calvinistes tendance libérale, leurs utopies naturalistes sont très proches et conduisent à la barbarie, à l’oppression et à la terreur.


                • Rinbeau Rinbeau 30 mars 22:26

                  @Et hop !

                  tendance libérale

                  Mot auquel on donne aujourd’hui de multiples interprétations à tel point qu’il ne veut plus rien dire.. C’est comme le mot inclusif très à la mode en ce moment et qui accouche « l’intérim inclusif » dernièrement ! Et de généralités en généralités par la Novlangue on ne distingue plus les oppositions..
                  Rousseau était opposé à Mandeville !

                  https://www.youtube.com/watch?v=-0_aXQnsufc&ab_channel=Lacha%C3%AEnequilib%C3%A8re


                • Rinbeau Rinbeau 30 mars 22:43

                  @Rinbeau

                  Quand à son calvinisme.. Non il n’était pas chauve !


                • Et hop ! Et hop ! 1er avril 13:58

                  @Rinbeau

                  Protestant ou juif tendance libérale, ça veut dire tendance athée.


                • chantecler chantecler 6 avril 15:43

                  @Et hop !
                  Ouich,
                  Le nazisme c’est plus cool !
                  ...


                • tiers_inclus tiers_inclus 31 mars 12:22

                  Cet obsessionnel et affligeant retour aux Lumières passées et dépassées au relent de naphtaline universaliste pour chasser les démons qui en résultent signe une impuissance créative désolante et l’aporie ambiante.

                  Pourquoi donc vouloir éclairer l’avenir avec une lampe à huile consumée d’un autre temps et surtout résultant d« un contexte distinct et de l’ignorance du passé.

                  Lorsqu »à terme une théorie est falsifiée, il ne s"agit pas de la reparamétrer à tout prix mais d’examiner ces fondements et postulats. Un indice : de quelle liberté parle t’on et particulièrement de quel droit, et plus précisément encore, faute de dialectique, du caractère contreproductif à la liberté de cette prescription de droit.

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