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Accueil du site > Tribune Libre > Ras le hanap de ces vins trop lourds qui veulent péter plus haut que leur (...)

Ras le hanap de ces vins trop lourds qui veulent péter plus haut que leur cru

Nous avons largement festoyé ces derniers jours. Et Sa Majesté le Vin a été l’un des indispensables rois de la Fête. Seulement voilà : les vins actuels titrent quasiment tous au-dessus de 13 degré alcoolique...

 

Les vignerons sont à côté de la plaque avec leurs vins hyper alcoolisés. Il fut un temps où seul le Châteauneuf, voire le Gigondas tangentaient les 13,5 ou 14°. Maintenant, le moindre vin de pays affiche son 13,5°. Aberration énorme ! Comment voulez-vous, amis vignerons, que nous buvions ça ? Les temps ont changé, les lois routières aussi, il faut vous adapter !

Les vignerons subissent une crise qu’ils ont eux-même, en partie, généré. Ceci avec le système de paiement des coopérateurs au degré-hecto qui a formé – ou plutôt déformé – les mentalités et régit les pratiques pendant des décennies. Ce système faisait que pour un volume déterminé, plus le degré était fort, plus le vigneron gagnait d’argent. Résultat : des encépagements qui pissent du degré, des vendanges en surmaturation, etc. Nos amis vignerons rétorquent : « Oui mais le soleil… oui mais la chaleur… ».

Qu’ils se débrouillent ! Qu’ils replantent des aramons ! Ce sont eux les professionnels, eux qui paient (fort cher) les services d’oenologues sortis du même moule influencé par l’ignoble Parker, le fossoyeur de la viticulture française de qualité. Ces oenologues ont fait en sorte qu’il n’y aie plus de mauvais vins, mais il n’y en a plus de grandioses… Les vignerons d’antan manquaient souvent une cuvée, mais ils nous concoctaient parfois des nectars sublimes. Maintenant il n’y a plus que des vins corrects, sans plus. Et surtout qui cachent leurs défauts derrière un degré d’alcool aberrant. Les grands Pétrus ne titre pourtant que rarement plus de 12°…

Les professionnels du vin sont évidemment préoccupés par ce dilemme : le réchauffement climatique augmente la teneur en sucre donc en alcool, mais la clientèle réclame des vins faciles à boire, plus léger en alcool.

Les vignerons ont à leur disposition plusieurs techniques pour empêcher que le degré d’alcool ne s’élève trop : vendanger plus tôt, avant complète maturité. Mais cela peut être gênant sur certains vins. Si l’on veut que le fruit s’exprime, que le vin soit souple, élégant, il faut que le fruit soit mûr…

Il y a aussi maintenant des techniques de désalcoolisation partielle des vins :

- Le procédé REDUX de réduction de la teneur en sucre des moûts. Ce procédé, proposé par la société Bucher-Vaslin, associe ultrafiltration et nanofiltration pour éliminer une partie du sucre contenu dans le moût. Cette technique ne permet pas de dépasser une baisse de degré supérieure à 2 % vol. Les vins obtenus par ce procédé sont de bonne qualité avec des équilibres en bouche très intéressants. Les profils aromatiques de ces vins sont proches des vins sans traitement issus de la même date de récolte, contrairement aux vins issus de récolte précoce mais de même degré. Le principal inconvénient de la technique est une perte de volume importante : environ 7 % pour 1 % volume d’éthanol éliminé.

- Le procédé Spinning Cone Column (SCC) ou colonne à cônes rotatifs (CCR). Une fraction du vin passe une première fois dans une colonne à 30°pour en extraire les composés très volatils (arômes) puis une deuxième fois pour éliminer l’alcool de cette fraction désaromatisée. L'extrait aromatique est alors réintroduit, puis cet ensemble est réintégré dans l’ensemble du vin traité. On descend ainsi le degré final d’alcool du vin à la demande.

- Le procédé de désalcoolisation membranaire Memstar. Ce procédé est basé sur la nanofiltration par le double passage du vin à travers une membrane. Un premier passage permet d’extraire un liquide eau-alcool. Un second passage à travers des membranes hydrophobes permet d’extraire l’alcool. Là encore les extraits aromatique récupérés au premier passage sont réintroduits.

Les techniques existent, encore faut-il que les professionnels les adoptent et que les législations les intègrent. C’est à la filière viticole de faire le nécessaire auprès des pouvoirs publics, tant nationaux qu’européens.

La filière viticole est organisée par les syndicats professionnels et par les Comités interprofessionnels qui regroupent les vignerons indépendants, les vignerons coopérateurs (à travers leurs représentants), les négociants, les courtiers. Bien. C’est très positif de s’organiser. Seulement voilà, il manque le maillon LE PLUS IMPORTANT de la filière. Celui sans qui tous ceux qui sont en amont travaillent pour rien. Je veux parler évidemment du BUVEUR DE VIN ! Celui qui sort ses sous de sa poche pour acheter les produits que concoctent amoureusement les autres. C’est son avis à lui qui compte. C’est lui le roi : il achète ce qui lui plaît, et pas ce que la filière vigneronne veut lui faire acheter. Croyez-vous qu’on lui demande son avis ? Pas du tout. Il n’existe pas, ce cochon de payant. Alors il ne faut pas s’étonner s’il va chercher ailleurs des vins qui lui conviennent.

Nous — buveurs de vin, fiers de l’être, pas ivrognes du tout, amateurs militants des bonnes choses de la vie, disciples vénérables de Bacchus — voulons retrouver des vins plaisir, des vins de soif, des vins légers comme une caresse de jeune fille, des vins spirituels et pas spiritueux, des vins dont un verre en appelle un autre.

Ce que nous ne voulons plus, ce sont des vins assommoirs, des vins fabriqués par des « vitiplanchistes » ayant tous le même goût d’infusion de parquet.

Amis vignerons, faîtes-nous de nouveau plaisir. Arrêter de tous vouloir faire des vins qui veulent péter plus haut que leur cru !

 

Liens : http://www.vignevin-sudouest.com/publications/fiches-pratiques/desalcoolisation-partielle-vins.php

http://avis-vin.lefigaro.fr/magazine-vin/o28431-vin-et-climat-le-taux-d-alcool-augmente

Photo X - Droits rservés


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31 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 2 janvier 2017 18:12

    En effet, il n’y a plus de « petit vin ».

    La production de pinard est une industrie comme une autre qui obéit aux mêmes techniques marketing :
    - des experts chimistes baptisé « œnologues » (à ne pas confondre avec les « dégustateurs », chargés d’optimiser la production et la conservation du produit.
    - des commerciaux chargés de démultiplier les ventes en vendant des produits frelatés comme le « Beaujolais nouveau » (boisson alcoolisée non mature ne méritant pas l’appellation de « vin ») dans le monde entier alors que le vignoble du beaujolais ne fait que 15 000 hectares et continue à produire des « Beaujolais » tout court
    - une adaptation au « goût du consommateur » qui lui-même s’adapte à l’offre ce qui revient au problème de l’œuf et de la poule.

    Dans tout ça, la gastronome n’y trouve plus son compte et aimerait retreouver le plaisir des « petits vins ».



    • mmbbb 2 janvier 2017 20:25

      @Jeussey de Sourcesûre J habite pres de Lyon et je ne bois pas de beaujolais nouveau Un verre pas plus Mais on ne touche pas a une icone Lyon mag qui dénoncait le " process de fabrication de ce vin fut comdamné Quoi qu il en soit , ce vin est un vin marketing et cette année un prometteur nous vantait ce nouveau cru exempt de gout de banane pourtant a la mode les années passées. Mais il suffit de chercher un peu et de découvrir de nouveaux producteurx rencontrés a la foire aux vins annuels Halle Tony Garnier par exemple il y a de l offre et ces producteurs qui proposent de bon produits a des prix raisonnables . Il y des regions comme le val de Loire la Touraine qui proposent des bons vins Le Chinon est largement superieur au beaujolais Idem dans la maconnais etc


    • velosolex velosolex 3 janvier 2017 12:04

      @Jeussey de Sourcesûre
      Tout le discours sur le pinard me fait chier. 

      Je préférais le temps des bouteilles de pif, marqué 6 étoiles. C’était le temps du « préfontaines », dit justement « le velours de l’estomac »du « Don Josué » et du « Père Benoit » dont les camions publicitaires battaient la campagne, évitant par là la désertification. 
      Rien ne m’énerve plus maintenant que tous ces naufragés de la piquette qui font des grimaces de grand prêtre buvant le saint calice. 
      Et que je te trouve un gout de framboise, de cacahuète, de banane et même de chocolat à leur lampée gourmande, tordant leur bouche dans tous les sens, au risque de de démettre les maxillaires..
      Mais pourquoi donc, me dis-je ne consomment ils pas plutôt ces produits là ?
      Peut être ont ils peur d’y trouver un gout de vin !
      Ah, que nous revienne le temps du « Don Josué », qui vous initiait à la philosophie, avec sa maxime que je connaissais par cœur :
      « Si tu bois tu meurs, si tu ne bois pas tu meurs quand même. Alors bois. Mais du »Don Josué" !

    • velosolex velosolex 3 janvier 2017 13:34

      @Jeussey de Sourcesûre

      Mais qui parle de la posture de buveur de vin assis ?

      Le rouge, « le pif » et même le consomateur, ne sont plus ce qu’ils étaient. 
      Jadis il faisait signe sans vergogne à « la patronne » de lui remplir, parfois dans un verre à moutarde, car en ces temps là, « on était pas fier...C’était une époque où l’on s’essuyait la bouche avec la main, et les mains sur le bleu de travail !
       Arrivé au bord limite du godet, il fallait faire signe d’un geste, marquant la suffisance d’un geste, une main gaillarde qui se levait au dessus du verre : »Teu teu teu teu !« ...Juste une politesse, une mignardise. 
      Il n’avait pas honte de lamper le surplus, aspirant à ras la table, avançant ses lèvres charnues, avant de lever le godet vers la lumière.
       Souvent il se l’encaissait d’un coup sec, à la russe, ou à la normande, à la façon de la vodka ou du calva. Forcément, il fallait remettre ça. »Pour la route !" Disait on !
      C’était beau, c’était franc comme une brouette de ciment. On n’aimait pas la boisson des seigneurs, les chateaux- machin chouette avec bouchon de liège, un truc de richou !
      ON faisait pas de manières !
      Il y avait juste les boites de camembert à s’orner de prétentions, de se gargariser des médailles dégotés dans des concours obscures. 
      Il fallait que ça pique, que ça accroche ! On se foutait des parfums de noisette et de chocolat !
       Fallait pas confondre Préfontaines et chocolat Milka !
      Les gamins repartaient avec les bouchons de plastique des bouteilles cinq étoiles.
       Il y en avait de toutes couleurs. ON les mettait dans les rayons des roues de nos vélos. Quand on prenait de la vitesse, c’était drôlement chouette !... 
      C’est comme ça que je me suis initié à l’art, et la comedia d’el arte ! 
      Je vous parle d’une époque d’avant la play station
      Au vent en emporte le temps !


    • cedricx cedricx 3 janvier 2017 18:30

      @velosolex mais c’est un article qu’il faut écrire sur ce ton là, il fera un tabac !


    • Sergio Sergio57 5 janvier 2017 19:35

      @velosolex

       C’était le temps du « préfontaines »

       

      Du temps de mon père dans le Nord profond, et plus exactement ce qu’on appelle le sud du département, et c’est dire, était l’antre des Vallourec, Dorlodot, Usinor, machines à broyer les hommes, des sidérurgistes, des assoiffés du goulot vinhydratés au gros rouge avec sur le retour les targnoles qui allaient avec, parce que c’étaient jusqu’à plus soif, et que les dites mandales étaient pour mon frère et moi, pendant qu’on enfilait les capsules, pour faire des séparations de portes. 

      Là, pas question de nada alcool dans l’entreprise, c’était autorisé par le patron voir subventionné pour la paix syndicale et sociale, oui c’était avant « le pinard, ça devrait être obligatoire ». C’était comme ça les hommes et ils étaient durs et bons. 

      J’aimais mon père et me souviens des Monopole, Ma cave, Père Magloire, que j’allais chercher pour lui avec presqu’une brouette aux Coopérateurs du coin, vu que ma mère avait honte et qu’elle voulait plus. Et la Martine qui était aux consignes, comme la chanson à Brel, Martine c’était ma Frida à moi et qui me disait, vu j’étais pas plus grand que le comptoir, 

      « c’est qui le petit frisé derrière les cadavres du daron »

      - et « dis donc c’est pas du petit Jésus qui descend dans une culotte de velours qu’écluse ton vieux », 

      - et « celle là, c’est pas une consigne, c’est bon pour faire une bordure de jardin »

      Non Martine, elle était trop belle pour moi !. 

      Voilà donc moi ma nostalgie elle est comme celle à Vélosolex et il ne dit pas que la ‘sienne’ est plus belle que la mienne. Mais lui comme moi, on n’est pas des bobos de la nostalgie, on a celle qu’on peut et pour le coup ma madeleine, c’est plutôt une grosse tomate écrasée.


    • Fergus Fergus 2 janvier 2017 18:52

      Bonjour, Victor

      « la clientèle réclame des vins faciles à boire, plus léger en alcool. »

      Je suis loin d’être sûr de cela : les vins qui dépassent les 13° se vendent très bien, notamment chez les bobos.

      Je parle évidemment des rouges. Pour ce qui est des blancs et des rosés, ce sont au contraire les vins légers et fruités qui sont plébiscités.

      Personnellement, le degré d’alcoolisation des rouges me laisse indifférent : cela fait au moins 40 ans que j’ai arrêté d’en boire pour me concentrer sur les blanc, avec une prédilection marquée pour les vins d’alsace et les déclinaisons de cépage sauvignon.

      Cela dit, j’aimais bien les rouges produits dans ma jeunesse par mes cousins du Puy-de-Dôme : des vins qui avaient du mal à atteindre les 9° mais qui n’étaient pas dénués de charme.


      • baldis30 2 janvier 2017 18:57

        Qu’on arrête de mettre le réchauffement climatique à toutes les (mauvaises) sauces !

        Cela s’appelle conjuguer le verbe « faire du fric » , à tous les sales temps.

        Les grands bordeaux ne sont pas des monuments alcooliques. Mais qu’on se rappelle le scandale des vins qui agita le microcosme marchand de cette région ...

        Quant à chercher des petits vins faudrait-il encore que ce marché ne fût point la proie d’industriels plus soucieux de publicité que de qualité. par exemple lorsque je vois , à l’œil, parce que cela se voit, des tavel bien trop colorés je me demande où est passé le grenache bien plus difficile à travailler ! Trop de travail .... ah bon ... 

        Cela s’appelle AUSSI conjuguer le verbe « faire du fric » , à tous les sales temps. !


        • Rincevent Rincevent 2 janvier 2017 19:06

          Si l’alcool qui monte est un problème, que dire alors des pesticides ? En 2013 Que Choisir avait analysé 92 vins et avait trouvé jusqu’à 14 molécules différentes dans certaines bouteilles. Le pompon revenait à un Graves blanc qui totalisait 1 682 µg de ces résidus, soit 3 364 fois plus élevé que la norme pour l’eau potable !

          Depuis, n’entre plus dans ma cave que du bio et sans me ruiner. Pendant ces fêtes, nous avons dégusté des petites merveilles (Pacherenc, Madiran) à des prix très doux. Le secret c’est de trouver les bonnes filières, comme pour le reste (viande, légumes, etc).


          • urigan 2 janvier 2017 19:12

            100% d’accord avec Jeussey de Sourcesûre. Le vin est devenu dégueulasse. Il arrache le palais. D’ailleurs, je fais comme les grecs ancien : je le mouille avec de l’eau filtrée, ce qui me permet d’y retrouver un peu son goût.


            • JC_Lavau JC_Lavau 2 janvier 2017 19:14

              Pouah la trogne de cet yvrogne !


              • sls0 sls0 2 janvier 2017 19:31

                Je préfère qu’on laisse faire la nature, il y plus de soleil, ça fait plus de sucre donc plus d’alcool. On fait avec. On est pas étranger à ce réchauffement, on assume.
                Il faudra faire du pinard en Angleterre dans le futur, en France on fera des figues et des dattes.
                Dans cent ans un nostalgique dira en dégustant un sidi Brahim local : dire que c’est ici qu’était produit les meilleurs vins.

                Le monde change mon bon monsieur, c’est la vie et pour un fois on peut dire que c’est climatiquement notre faute. Bienvenu dans l’anthropocène.
                Du fait de l’ anthropocène tout est permis, tout les procédés et colonnes sans problème.
                Le sucre et l’acide ça fait du carbone, une recette à ne pas mettre de coté avec la crise énergétique en vue.
                J’ai connu le beaujolais nouveau dans les années 70 chez le viticulteur, ça ne valait rien en prix et beaucoup en plaisir partagé (même les chevaux avaient leur part). C’est devenu un marketing.
                J’ai connu la femme du vigneron, l’oenologue qui râlait quand il y avait une personne parfumée qui foutait son nez en l’air pour plusieurs heures. Des vins de rêve grâce à ce pif.
                Maintenant je vis dans un pays où ils mettent des glaçons dans le pinard qui est trop sucré. A quand le glaçon dans le pinard en France ? Sacrilège ? Avec Mac Do, on a démontré qu’on a une certaine ouverture d’esprit. Château Margaux ou château Monsanto ça rime. Les actionnaires déboulent dans les châteaux, c’est le début de la fin.
                Quand j’étais encore plus jeune c’était l’institution, plus facile à trouver du pinard que de l’eau minérale. Et pas trafiqué à l’époque.


                • vesjem vesjem 2 janvier 2017 22:50

                  @sls0
                  il se fait encore du vin dans le sud de l’angleterre


                • baldis30 3 janvier 2017 08:43

                  @vesjem
                  « il se fait encore du vin dans le sud de l’Angleterre »

                  au même niveau que la cuisine anglaise ... qui se ressemble s’assemble !


                • vesjem vesjem 3 janvier 2017 09:14

                  @baldis30
                  oui, mais les pubs actuels servent des repas plus diversifiés et plutôt bons


                • Philou Philou 2 janvier 2017 19:32

                  Bonsoir et tout d’abord tous mes vœux de bonheur aux rédacteurs et lecteurs du site.

                  J’ai 50 ans et j’adore le vin sous toutes ses formes, blancs, rouge et même rosé. J’ai même tout quitté (vie pro et sentimentale) pour habiter dans le Minervois et me reconvertir en ouvrier vini-viticole, c’est pour dire à quel point j’aime le vin. 
                  Alors certes je ne suis pas plus qu’un autre mais je considère tout de même être en mesure de donner mon avis. Tout d’abord si vous croyez que c’est facile de faire du vin, et du bon de surcroît, vous vous mettez le doigt dans l’œil. Bien évidemment le monde dans lequel on vit aujourd’hui ne nous aide pas et beaucoup d’entre nous abandonnent ou vont justement faire du vin de table pas terrible mais en quantité et c’est JUSTEMENT parce qu’on le lui demande, il doit suivre la tendance et c’est ce que font beaucoup de vignerons, comme vous dites ils s’adaptent à la demande. Mais je ne pense pas que tout le monde pense comme vous, à vouloir des vins faible en alcool et je me vois mal m’acheter du Pétrus ( vu le prix) à 12° et je ne dois pas être le seul. Ensuite les lois routières ??? Pourquoi on doit tous prendre la route après avoir bu ??? Moi je préfère les vins qui sont justement au moins à 13° et je vous garantie que je ne suis pas le seul. On trouve des vins qui vont jusqu’à 15° et même plus (normalement au-dela ce n’est plus considéré comme du vin) et aussi des vins bio d’ailleurs d’une excellente qualité. Alors croyez moi on continuera à faire du bon vin mais il est hors de question de s’adapter aux goûts de quelques-un, car je crois que vous confondez vos propres goûts et celui de tous les autres. Sinon je vous pond le même article à l’envers en préconisant des vins fort. 
                  Du vin il y en a pour tous les goûts, pas certain que ça dure, surtout si quelques-uns ont décidé de penser pour les autres. Savez vous qu’il faut attendre 3 ans, après avoir planté une parcelle, pour avoir une première PETITE récolte et en espérant aucun gros soucis climatique (vu comme le climat se dégrade) ou de santé ou autre encore...
                  Bref je pourrai vous en parler une vie entière, mais je tenais simplement réagir sur votre manière de voir les choses... Nous vignerons ne sommes pas tous à la même échelle, mais sachez qu’il existe encore des passionnés et heureusement .

                  • rogal 2 janvier 2017 20:04

                     @Philou
                    « Sinon je vous pond le même article à l’envers en préconisant des vins fort. »
                    Nous n’en doutons pas.


                  • Philou Philou 2 janvier 2017 20:51

                    @rogal

                    Excellent me suis bien marré, je n’ai en aucun cas la capacité d’écriture d’un journaliste. Quand je dis « pondre » c’est que je suis certain que quelqu’un serait capable de s’exprimer de manière à dire l’inverse. Une chose est sûre à mes yeux, tous les vins sont bons à partir du moment ou l’on fait bien son travail. Ensuite ce n’est qu’une histoire de goût et il en faut pour tout le monde...

                  • velosolex velosolex 3 janvier 2017 18:01

                    @Philou
                    Ma connaissance du vin est d’abord été lié aux vendanges. Chose que j’ai fait pas loin de dix fois, à toutes hauteurs et en toutes provinces. J’ai commencé très fort dans le Meursault, et j’ai fini dans la plaine à pinard du coté de Narbonne. Entre les deux j’ai connu le beaujolais, l’Alsace et la champagne, pas mal de viticulteurs et de vendangeurs et de vendangeuses, dans les vignes du seigneur. Pas mal d’aventure buccoliques, dont certaines auraient pu être mortifères, dont celle d’une barrique de chène, qui a bien failli m’exploser, avec un bouchon de fermentation qu’un gus avait malencontreusement disposé. 

                    Les machines à vendanges sont arrivées, et ce n’est plus tout à fait pareil au même. Les vendanges permettaient de s’imprégnier de façon sans pareille d’une région, et de vous mettre en relation avec des gens très différents
                    Bien sûr on trouve de très bons minervois, et autres Corbières. De la Livinière à Trausse minervois, jusqu’aux vins de la clape, que peu de gens connaissent
                    Le danger, c’est que les vins finissent pas tous se ressembler, obéissant aux mêmes règles du cahier des charges et du commerce. Sans doute que l’avenir est dans le vin bio, plus respectueux de la nature et du consommateur. Et aussi des gens qui vivent à proximité. Car on peut être malade du vin en ne buvant que de l’eau...

                  • velosolex velosolex 3 janvier 2017 20:43

                    @Demiramis
                    Bobo ?......Méfiez vous des trop belles étiquettes de pinard. 

                    Et aussi des millésimes. Il y a des signes qui en disent plus sur ceux qui expriment plus leur jugement, que ceux qu’ils visent.
                     Rapidité de jugement sur un vin qu’on a pas goutté, qu’on ne connait pas en dehors du quand dira t’on, et des clichés, met en doute la qualité de la cave.
                    Même si l’auteur veille jalousement à ne pas faire de faute d’orthographe, révélant par là sa rigidité, son sens obsessionnel, et sa peur d’être pris en faute. 

                    Auxquelles ?....
                    Un conseil :
                    Parfois, laissez vous à faire une faute d’accord !

                  • benedicte_gab 8 janvier 2017 03:32

                    @Philou
                    Je ne suis pas une grande connaisseuse en vin et je suis plutôt vin blanc, éventuellement rosé. J’ai habité 8 ans à Olonzac dans le minervois, et effectivement il y a plein de petits viticulteurs dans le minervois et dans l’Aude en général qui vinifient eux-même et qui font de bons vins à des prix de très corrects. J’achetais mon vin en direct sur le marché ou aux caves directement aux viticulteurs avec le plaisir de parler avec eux. En hiver après avoir fait mon marché en produits frais auprès de producteurs, je prenais un des vins chauds proposés sur le marché avant de rentrer chez moi. 

                    Mais pour les gens des zones urbaines qui font leurs courses aux hyper c’est certainement très différent.
                    Il y a quelques années (dsl je n’ai pas la notion du temps) un vin de La Livinière avait été élu meilleur vin mondial à un concours de Londres, et j’avais bien aimé que le viticulteur primé ait, non pas vendu les quelques dizaines de bouteilles qui lui restaient aux enchères comme on le lui avait suggéré mais les avaient attribuées par tirage au sort sur les demandes reçues au prix habituel. 
                    Je suis du sud mais pa originaire de l’Aude mais j’aime beaucoup ce département, j’ai vécu également dans les hautes-corbières. J’aime les zones rurales, elles ne sont pas exemptes de problèmes et d’individus imbuvables, mais toutefois moins que les grandes zones urbaines, et de mon point de vue personnel plus viables ... je déteste les villes smiley 
                    Bonne continuation dans la viticulture et dans le Minervois, je comprends que vous l’ayez adoptée !


                  • Rincevent Rincevent 2 janvier 2017 22:07

                    @rocla+

                    J’ai fait une croix sur l’Edelzwicker, trop « bricolé » à mon goût à un certaine époque. Mais je suppose que, là aussi, c’est une question de bonnes adresses. Étant loin de l’Alsace maintenant, je prospecte les productions du Sud-Ouest et il y a du travail. Je m’y attelle…


                  • vesjem vesjem 2 janvier 2017 23:09

                    ayant tous le même goût d’infusion de parquet.
                    ce goût de soupe de chêne nous vient de la « bonne » idée qu’ont eue les saxons d’insérer des copeaux de chêne dans le vin en cours d’élevage , au lieu de le faire vieillir en barrique ;
                    tout le monde s’y est mis (c’est plus rentable), sauf les grands et bons vins ;
                    s’il est écrit « vieilli en fût de chêne », je passe mon chemin
                    il n’y a rien de plus décevant qu’un goût vanillé exagéré dû au chêne


                    • Rincevent Rincevent 3 janvier 2017 00:12

                      @vesjem

                      Ça vient aussi du fameux Mr Parker qui aime bien les vins boisés. Du coup, pour être bien noté dans son guide, tout le monde s’y était mis au détriment de la diversité. Comme il vient de prendre sa retraite, il y a de l’espoir...


                    • philippe baron-abrioux 3 janvier 2017 08:00


                       Bonjour Victor ,

                       merci pour votre article tout d’abord .

                      comme vous j’ai exercé plusieurs métiers dans ma vie et parfois j’en cumulais deux plus des engagements .

                      en 1972 , j’ai reçu en héritage une propriété viticole (10 hectares ) dans une appellation en Côtes de ...inscrite au Ferré en Chateau ... (ce qui ne signifie rien concernant l’immeuble concerné )  .

                       la récolte toujours effectuée à la main était amenée à une coopérative qui payait au « degré -hecto » sans beaucoup plus d’exigence sur la qualité de l’apport effectué (présence de feuilles , de terre , etc...) . les paiements (répartitions ) avaient lieu dès qu’une quantité significative avait trouvé preneur sur le marché , c’est à dire sans calendrier très précis .

                       que les conditions climatiques influent sur la qualité des vins obtenus , je pense que personne ne peut le nier dès l’hiver succédant à la récolte (taille ) puis la période le fleur de vigne et même le temps de la récolte elle même (vendanges sous la pluie , après passage de la grêle , etc..) .

                       et le terrain bien sûr : sur la superficie , il y avait une grande diversité de sols qui offrait des raisins aussi divers d’aspect que de valeur à la vinification .

                      pendant les 20 ans que j’ai gardé cette propriété , j’ai choisi de changer de méthode culturale : utilisation exclusive d’engrais organiques ,traitements a minima , taille raisonnée pour privilégier la qualité de la récolte et refuser de « faire pisser la vigne » pour obtenir des rendements hecto -hectare qui n’épuisent pas la vigne , engrais verts (pezille et vesse) enfouis à faible profondeur , etc..

                       je me souviens de vendanges en septembre sous un soleil de plomb qui faisait « démarrer » les mouts récoltés et obligeaient à réfrigérer les récoltes mais aussi de vendanges en octobre où nous avions« l’onglet », entrecoupées d’averses froides : il m’est arrivé plus d’une fois de faire rentrer tous les vendangeurs à la maison (puisque j’hébergeais le « troupe » chez moi ) : on jouait aux cartes ou on regardait le ciel pour reprendre .

                       j’ai essayé de faire entendre qu’il était possible de procéder de façon différente pour maintenir et même développer la qualité de cette appellation , seule condition selon moi pour s’attacher une clientèle devenue plus exigeante sur le marché français comme à l’export .

                      rien n’y a fait ;

                       après avoir mis les terres en fermage , j’ai fini par vendre cette propriété au fermier (excellent éleveur- vinificateur employant des méthodes reconnues lui valant une belle clientèle et un dépôt de marque concernant plusieurs domaines dont celui qui fut le mien pendant 20 ans) .

                       dans les commentaires on évoque l’affaire des Bordeaux frelatés : le super secret de Polichinelle qui a permis des magouilles honteuses venant de maisons de commerce ayant pignon sur rue dans le quartiers des Chartrons à Bordeaux : malgré les amendes prononcées , elles subsistent au vu et au su de tous .

                       un commentaire évoque aussi Reignac qui est une petite commune proche de Blaye sur l’estuaire : il existe dans plusieurs appellations proches en Côtes de ... ou même en Bordeaux supérieur des tas d’excellentes bouteilles , souvent primées à Bordeaux , à Beaune et à Paris .

                      ceci dit pour ceux qui ne se fient pas seulement à l’étiquette ! c’est parfois dommage et couteux .

                      bonne fin de journée !

                       P.B.A


                      • vesjem vesjem 3 janvier 2017 09:09

                        je me souviens du bon « boumédienne » titrant 14 chevaux, des années 60 ; c’t’ai l’bon temps


                        • ppazer ppazer 3 janvier 2017 10:33

                          N’en déplaise à l’auteur, un degré d’alcool élevé, ça aide à choper.


                          • Sergio Sergio57 3 janvier 2017 11:50

                            Slogan créole :


                            Ji rézin boisson colonialis
                            Rhum, boisson a pay a

                            Jus de raisin, boisson colonialiste
                            Rhum, boisson de notre pays 

                            • Pierre 3 janvier 2017 12:20

                              Ouais, c’est un point de vue et pourquoi pas. Quant à moi, j’aime les vins, bien tanniques ,corsés et longs en bouche, sinon un Vittel fait l’affaire...


                              • vasionensis 3 janvier 2017 17:23

                                Quand on voit des beaujolais - c’est un exemple - titrer 13°, on peut légitimement se demander si toutes les femmes des vignerons du coin n’ont pas entrepris de faire leurs confitures à la période de la vendange, au cas où le réchauffement climatique (rions un peu) ne serait pas suffisant.
                                Moralité : interdire purement et simplement la chaptalisation. Et que coulent les piquettes.
                                (Moi je m’en fous : pour avoir fait les vendanges à Vacqueyras, où je continue à me fournir, je sais qu’il n’est guère plus facile d’y rester sous les15° qu’au-dessus.)


                                • Graal 5 janvier 2017 21:42

                                  Trouvé un Beaumes de Venise à 15.5°. Fameux !

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